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Deontay Wilder vu par Russ Anber

Par Jean-Luc Autret

Notre collaborateur, Russ Anber, a le privilège de côtoyer depuis plusieurs années l’unique médaillé américain en boxe aux Jeux olympiques de 2008. Il travaille dans son coin depuis plus de cinq ans et il a bien voulu nous faire connaître Deontay Wilder alors que celui-ci et Bermane Stiverne entament leur semaine d’activités pré-combat.

Une rencontre imprévue

Deontay Wilder, médaillé de bronze aux Olympiques de 2008

Les chemins sinueux de la vie nous amènent parfois à croiser des gens qui finissent par s’incruster dans notre quotidien. C’est un peu ainsi que l’on peut résumer la première rencontre du propriétaire de Rival Boxing Gear avec l’équipe de Deontay Wilder. « Nous sommes en novembre 2009, je suis à Cincinnati à la demande du Groupe Yvon Michel pour accompagner leur nouveau protégé Felix Diaz. Celui-ci arrive à la pesée avec un excès de poids de neuf livres, je suis découragé parce que le combat est annulé et je vais devoir revenir à Montréal par mes propres moyens. L’entraîneur de Wilder, Jay Deas, qui me connaît seulement de réputation, vient me voir et il me propose d’être le « cutman » de son poids lourd le lendemain », nous explique Russ.

Le grand gaillard de six pieds sept pouces en est alors rendu à son septième combat professionnel. Depuis, Russ n’a manqué qu’un seul duel de Wilder dû à un conflit d’horaire avec un combat de Jean Pascal. De plus, le coloré homme de coin a participé à au moins six camps d’entraînement du « Bronze Bomber », dont l’un avec le triple champion du monde Wladimir Klitschko.

Beaucoup de « sparring »

Russ a énormément de respect pour la progression du boxeur de l’Alabama. « Il a commencé à boxer à l’âge de 21 ans. Il s’est présenté aux Jeux olympiques avec quelque chose comme vingt combats amateurs et il a décroché la médaille de bronze. Personne n’aurait pu prédire ça », affirme le « cutman » d’expérience.

Russ Anber et Deontay Wilder à l'entraînement

Russ Anber et Deontay Wilder à l’entraînement

Bien conscient de la très faible expérience de son poulain dans un ring, l’entraîneur de Wilder l’a amené à vivre des centaines de rounds d’entraînement avec les meilleurs poids lourds au monde. « Je crois que Wilder a mis les gants avec tout le monde sauf Solis et Stiverne. Il a beaucoup progressé à travers les dernières années. Dernièrement, j’ai remarqué qu’il a considérablement amélioré sa patience dans le ring. Comme tout cogneur, il voulait toujours finir ça rapidement, on a beaucoup travaillé dans le gymnase pour qu’il soit plus calme et plus relax. Ça l’a beaucoup aidé à poursuivre sa séquence de KO », de nous expliquer notre collaborateur.

« Il performe très bien face à n’importe qui. Il y a quelques années, je l’ai accompagné à un camp de Wladimir Klitschko. Wilder a obtenu un boni comme partenaire d’entraînement parce qu’il a été le meilleur « sparring » et celui qui est monté dans le ring le plus souvent avec le champion de la division », ajoute-t-il.

Une grande confiance

Tous les observateurs du noble art ont remarqué la force de frappe et les qualités athlétiques de Deontay Wilder. Nous avons demandé à Russ Anber quelle était la principale qualité de l’Américain à l’exception de ces deux points évidents.

Russ Anber et Deontay Wilder à l'entraînement

Russ Anber, Jay Deas, Deontay Wilder et le reste de son équipe après une victoire

« Wilder a souvent été en mesure de dépasser les attentes que les gens mettaient en lui. Il a une très grande confiance en ses moyens, qui est trop souvent perçue comme de l’arrogance. Il faut connaître son histoire de vie pour mieux le comprendre, j’ai beaucoup de respect pour son cheminement », affirme celui qui fera les bandages du boxeur samedi soir.

« Face à Bermane Stiverne, Wilder va affronter son adversaire le plus talentueux et le plus rapide, mais comme je viens de l’expliquer, son entraîneur lui a fait prendre beaucoup d’expérience à l’entraînement pour palier son manque de vécu dans un ring. Je suis convaincu que ce combat va finir par un KO et, bien que je respecte beaucoup Stiverne, je favorise mon protégé », de conclure Russ Anber.

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