Entrevue avec Marc Ramsay à Big Bear

Par Jean-Luc Autret

Alors qu’il se trouve à Big Bear en Californie, nous avons eu l’opportunité de nous entretenir pendant de longues minutes avec l’entraîneur-chef de Jean Pascal, le très occupé Marc Ramsay. Il nous a parlé de l’évolution du camp d’entraînement de celui qui pourrait devenir triple champion du monde tard le 14 mars prochain.

Gestion de l’équipe d’entraîneurs

Comme lors des préparations pour affronter Lucian Bute, Marc Ramsay travaille avec plusieurs intervenants. Évidemment son adjoint Luc-Vincent Ouellet est présent, en plus des Roy Jones Jr et Russ Anber qui l’assistent dans des rôles bien précis. De plus, des massothérapeutes, physiothérapeutes et psychologues sportifs sont présents à des moments bien déterminés. Incluant les partenaires d’entraînement, jusqu’à douze personnes se côtoient dans les hauteurs de Big Bear, situé à 7000 pieds d’altitude.

« Un des dangers d’une grosse équipe d’entraîneurs c’est que tout le monde donne son opinion et que le boxeur ne sache plus qui écouter. Pour éviter cette situation, j’ai développé une méthode de travail pour faciliter la tâche de tous. C’est Russ Anber qui fait les premières recherches vidéos puis j’en discute avec lui et le reste de l’équipe. Une fois qu’il y a consensus sur les objectifs et exercices que l’on veut que Jean réalise, je demande à Roy d’expliquer à Jean l’exercice demandé. Puis, c’est Luc-Vincent et moi qui enfilons les pads et plastrons pour faire pratiquer Jean », de nous expliquer Marc Ramsay.

Trois semaines à Vegas et trois autres à Big Bear

L’équipe Jean Pascal a passé trois semaines dans la Capitale du jeu au Nevada au tout nouveau gymnase de Roy Jones Jr. Le camp à Vegas s’est entamé au lendemain de la défaite de Bermane Stiverne soit le 19 janvier. Après une arrivée mercredi dernier au gymnase de Shane Mosley dans les hauteurs de la Californie, les derniers jours ont servi de transition pour les athlètes. « Jean a débuté officiellement son camp le 12 janvier à Montréal, il a donc pris une courte pause après son combat du 6 décembre. Nous avons pris tous les deux des vacances en décembre et il était déjà de retour au gymnase avant Noël », affirme Marc Ramsay.

Autant à Vegas qu’à Big Bear, le rythme d’entraînement est évidemment soutenu. Chaque semaine la séquence est la même: les lundi, mercredi et vendredi il y a trois entraînements, le premier, vers 7h le matin, est sous forme de jogging, vers 14h, c’est l’entraînement de boxe puis, vers 21h, c’est l’entraînement avec les altères. Les mardi, jeudi et samedi, il y a un jogging matinal et vers 16h c’est l’heure des simulations de combats avec différents partenaires d’entraînement. Au terme du camp, Jean Pascal aura mis les gants avec sept différents partenaires.

« La grande différence entre Vegas et Big Bear c’est le rythme des entraînements. Au début du camp, nous travaillons en volume, de longue séance d’exercices à faible intensité. Maintenant en altitude, nous demandons à Jean des efforts de plus en plus soutenus pendant de courtes périodes de temps. Concrètement, on passe progressivement de séances de jogging de 40 minutes à des sprints de 60 mètres », explique celui qui entraîne Jean Pascal depuis 15 ans.

Beterbiev et Alvarez à Big Bear

Les protégés de Marc Ramsay, Artur Beterbiev et Eleider Alvarez ont rejoint l’équipe la semaine dernière. Bien que Jean Pascal ait quitté le Groupe Yvon Michel il y a plusieurs mois, il est très confortable à l’idée de côtoyer des boxeurs entraînés par son ami Ramsay.

Selon l’entraîneur, les deux mi-lourds s’entraînent présentement sans connaître précisément leurs prochains adversaires. « Je suis au courant qu’Artur va peut-être affronter Gabriel Campillo le 4 avril, mais à ma connaissance l’entente n’est pas finale. Pour Eleider, son prochain défi pourrait avoir lieu à l’extérieur du Québec », affirme celui qui se concentre sur son rôle d’entraîneur.

Une alimentation exclusive

Fait intéressant, Jean Pascal a droit à un traitement alimentaire spécial tout au long de son camp d’entraînement. Ses repas sont d’abord préparés par une nutritionniste puis un chef à proximité du lieu du camp d’entraînement prépare quotidiennement les repas bien précis de l’ancien champion du monde. Pour ce qui est du reste de l’équipe, les repas se préparent ensemble.

Les observations de Russ Anber

De passage à Montréal, notre collaborateur Russ Anber a bien voulu nous livrer ses impressions sur les performances de Jean Pascal qu’il a pu observer dans les dernières semaines. «  Je suis très impressionné par Jean, il est en avance sur sa préparation comparativement à son camp pour son combat contre Bute. On a constaté qu’il était en meilleur forme qu’au début du camp précédent. De plus, il apprend plus rapidement nos enseignements » relate le propriétaire de Rival Boxing Gear.

Soulignons que dans le but d’offrir les meilleurs outils à Jean Pascal, Rival a développé un nouveau plastron destiné à protéger Luc-Vincent et tous les entraîneurs qui souhaiteront l’acquérir. Avec fierté, Russ nous a affirmé que l’équipement a passé le test Beterbiev ainsi que celui de Pascal.

One Comment

  1. Pingback: Les boxeurs québécois et les classements mondiaux – mars 2015

Laissez un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *