Hopkins VS Shumenov : à quoi s’attendre?

Par François Bouchard C’est ce soir que le plus vieux champion mondial de l’histoire de la boxe donnera un autre récital.   En effet, Bernard Hopkins se mesurera à Beibut Shumenov pour tenter d’unifier sa couronne IBF des mi-lourds à la version WBA détenue par le Kazakh. À 49 ans, c’est un privilège de voir Hopkins monter sur le ring. Laissons de côté la partisanerie et regardons comment le combat de ce soir pourrait se dérouler. Shumenov est évidemment le plus jeune des deux. Le champion de 30 ans a fait toute une entrée sur la scène internationale par sa vitesse et sa force de frappe, remportant ses cinq premiers combats par K.-O. (dont 3 au 1er round). Par la suite, en 2008 il dominera l’ancien champion mondial Montell Griffin sur 12 rounds somme toute faciles. Ce n’est qu’en 2009 qu’il fera face à son premier vrai test à son 9e combat. Le champion WBA Gabriel Campillo donnera une leçon d’humilité au Kazakh, et ce, devant ses partisans au Kazakhstan. Comble de chance, il aura sa revanche cinq mois plus tard et remportera une décision que seul deux des trois juges auront vue gagnant, remportant la couronne de façon plus que douteuse. Cette « victoire » aura plutôt un effet négatif sur lui, relégué dans l’ombre. C’est aussi ce qui a sans doute poussé le vétéran Hopkins à le choisir plutôt que les deux autres champions bien plus dangereux, soit Adonis Stevenson et Sergey Kovalev. Par contre, en seulement 15 combats et une seule défaite, Shumenov apprend toujours. Il a des mains rapides, une droite qui peut faire mal et de bonnes capacités athlétiques, cependant, il est susceptible de se faire surclasser en ce qui a trait à l’intelligence du ring et il est quelque peu imprécis dans ses coups. Par contre, son menton semble solide et il a de l’essence pour faire les 12 rounds. Quant à Hopkins, celui qu’on surnomme désormais « The Alien » ne cesse de surprendre. Son plus récent affrontement contre l’Irakien établi en Allemagne Karo Murat montre une chose : oui, Hopkins a 49 ans, mais il sait comment mettre son expérience à profit. Jamais son adversaire n’a eu de chance de remporter la joute et je trouve que le juge québécois sur place Benoît Roussel a été très généreux en donnant trois rounds à Murat. Outre cet affrontement, Hopkins a affronté et battu (pour la plupart) les meilleurs : Roy Jones, Tavoris Cloud, Glen Johnson, Felix Trinidad, Oscar De la Hoya, etc.  Il a besoin de quelques rounds pour se mettre en route et malgré que sa force de frappe ne soit plus ce qu’elle était alors qu’il régnait en roi et maître chez les moyens, il sait se faire respecter. Ajoutons à cela l’intelligence du ring, le contrôle, l’expérience, la précision. L’intangible est de savoir quand Hopkins sentira ses 49 printemps… Nous ne savons pas quand Hopkins livrera son dernier combat, et ce dernier s’est bâti une réputation de combats ennuyeux depuis les dix dernières années. Cependant, je crois qu’avec ses performances récentes, il voudra partir avec un grand coup. Shumenov aura quelques moments et sa main droite sera à surveiller, mais ce n’est rien qu’Hopkins n’ait jamais vu. Après avoir joué comme un félin qui s’amuse avec sa proie, l’expérience du vieux renard forcera l’arbitre à mettre un terme au combat dans les rounds de championnat. Hopkins est dû pour un K.-O. En sous-carte, le durable champion IBF des mi-moyens Shawn Porter devrait remporter une décision sur Paulie Malignaggi. Beaucoup de gens donnent une chance au boxeur de New York, et je me demande encore pourquoi… Porter est jeune, énergique et cogne avec solidité alors que la seule chance de Paulie est de contrôler avec son jab, mais comme on sait, tout peut arriver en boxe. Bon combat! Mise-à-jour : Le boxeur de Philadelphie l’a remporté par décision partagée. Hopkins réécrit une autre fois l’histoire.  Stevenson sera-t-il sa prochaine victime ou la fin de sa carrière ? Nous aurons des réponses à l’automne, soyons patients.

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