Qui est Anna Reva, la gérante d’Artur Beterbiev ?

Par Jean-Luc Autret

Ce soir, après seulement onze petits rounds chez les professionnels, Artur Beterbiev va affronter Tavoris Cloud pour le titre de la North American Boxing Association (NABA), ce qui lui permettra d’être admis le top 15 de la WBA s’il l’emporte bien sûr. Le Groupe Yvon Michel nous parle de son diamant brut depuis un peu plus d’un an. Dans le but de le faire connaître sous un angle différent, nous vous présentons sa gérante Anna Reva, que vous avez probablement remarquée puisqu’elle est souvent à ses côtés.

L’adaptation au Québec

Originaire d’Almaty, la principale ville du Kazakhstan, Anna habite au Québec depuis un peu plus d’une décennie. Son arrivée n’a pas été évidente; en compagnie de son mari, elle a refait sa vie ici alors qu’elle ne parlait au départ ni le français, ni l’anglais. Aujourd’hui, elle est la mère de trois jeunes enfants en plus de gagner sa vie dans le domaine des investissements immobiliers. Elle adore Montréal et elle se sent profondément québécoise.

« Mes premières années ici ont été difficiles et après avoir vécu plusieurs épreuves, je me reconnais beaucoup dans le cheminement d’Artur Beterbiev et je veux redonner au suivant en le supportant le mieux possible pour que lui et sa famille s’intègrent de la meilleure façon », nous explique-t-elle les yeux brillants.

La gérante et le boxeur tchétchène sont nés à l’époque de l’URSS, les deux ne sont pas d’origine russe et ils ont des vécus semblables puisqu’ils ont connu le fait d’être minoritaire dans un grand pays. Alors qu’elle parle le kazakh, le russe, le français et l’anglais, elle communique avec son protégé en russe.

Un chemin sinueux vers la boxe

Anna n’avait aucune connaissance et  aucun intérêt envers la boxe avant de discuter avec un partenaire d’affaires russe portant le nom de Jackson. Intriguée par ce nom de famille, elle lui demande d’où il vient. Son partenaire lui explique que son grand-père était un grand boxeur new yorkais qui a immigré au Kazakhstan et qui y a ouvert le premier club de boxe. «  Il y a environ deux ans, je lui ai demandé qui étaient les trois meilleurs boxeurs russes et Artur était l’un d’eux. Par la suite, un ami à moi voulait devenir gérant de boxeur, mais à la dernière minute il est retourné en Russie. C’est ainsi que l’aventure a débuté », raconte-elle.

Avant de faire le saut chez les pros, Artur et Anna ont négocié avec la firme Sauerland en Allemagne, avec Top Rank et le Groupe Yvon Michel. L’amour d’Anna pour Montréal a joué un grand rôle dans la décision du double olympien de s’installer dans la Belle Province. Pour apprendre bien comme il faut son travail de gérante, Anna a pu compter sur les nombreux conseils et explications de Marc Ramsay. « Marc m’a beaucoup aidé, c’est un très bon gars. Il a pris beaucoup de temps avec moi. J’ai beaucoup de plaisir à faire mon travail de gérante, je rencontre plein de nouvelles personnes et j’aime beaucoup ce défi », ajoute-t-elle.

Profession : gérante de boxeur

Si Anna s’est retrouvée dans la boxe un peu par hasard, elle n’a pas l’intention d’y être que pour Artur. « J’aimerais développer une division russe, je travaille avec un consultant et nous sommes présentement à l’étape de la sélection des boxeurs. Il y a des boxeurs de grande qualité, il y a beaucoup de talents là-bas et c’est seulement les chanceux qui passent chez les pros », explique la femme d’affaires.

Du côté d’Artur, le plan ne surprendra personne, elle veut qu’il devienne champion du monde en 2016. Autre défi pour la gérante, elle souhaite qu’il obtienne rapidement sa résidence permanente et ensuite sa citoyenneté pour qu’il représente le Canada aux Jeux Olympiques en 2016. « Après ce combat, je dois me concentrer sur ce dossier, je sais que c’est un grand défi, que c’est presque impossible, mais je vais tout faire pour réussir. Si je dois aller rencontrer le ministre de l’immigration je vais le faire. La grande motivation d’Artur provient du fait qu’il a été volé à deux reprises aux Olympiques et on veut corriger cette injustice », affirme-t-elle. Une pétition a été mise en ligne à cet effet.

L’après Cloud

Ce soir, Artur Beterbiev pourrait bien devenir champion NABA. S’il l’emporte rapidement ou que sa domination est totale face au Floridien Cloud, il sera probablement compliqué de trouver de nouveaux adversaires de qualité. «  Les spectateurs n’ont pas eu la chance de le voir vraiment jusqu’à maintenant. Artur est capable de coucher un adversaire autant avec un seul coup qu’avec des coups en combinaison. Je m’attends à ce qu’il l’emporte par KO au quatrième round ce soir. Par la suite, nous sommes prêts à battre les meilleurs boxeurs de la division », déclare-t-elle.

« Artur c’est un peu comme un fils pour moi et Marc, je suis très maternelle et l’esprit de famille est très important pour moi », conclut celle qui a assisté à la naissance de la fille d’Artur en juillet dernier.

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