Trois rounds avec… Clovis Drolet

Par François Bouchard

C’est aujourd’hui que la partie boxe olympique des Jeux Panaméricains débute. Pour notre plus grand plaisir, ils ont lieu non loin de chez nous à Toronto et nous sommes bien représentés, entre autres par Clovis Drolet, qui portera les couleurs du Canada dans la catégorie des 75 kg. Nous nous sommes entretenu avec le jeune boxeur originaire de Québec, qui a récemment déménagé à Montréal. Il a choisi de s’installer au Club de Boxe Champion afin de suivre les conseils de son entraîneur Vincent Auclair, qui nous livre aussi ses pensées à l’approche de ce grand tournoi.

12rounds.ca: Bonjour Clovis, nous aimerions savoir évidemment qu’est-ce qui t’a emmené vers la boxe?

Clovis: Je viens d’une famille de cinq enfants, quatre gars une fille, et mon frère aîné Sylvio aimait boxer. Il s’entraînait avec ses chums dans notre sous-sol familial et j’ai fini par joindre le groupe. J’ai aussi fait du karaté plus jeune, de 5 à 10 ans environ. Puis, un club de boxe à Beauport a ouvert et je m’y suis inscrit avec mon frère. J’ai maintenant 88 combats et quelques titres à mon actif: Championnats canadiens 2014 et 2013, Gants Dorés, etc.  Mon frère a aussi été champion canadien.

12rounds.ca: Tu te décris comment comme style de boxeur? Scientifique? Bagarreur?

Clovis: Je te dirais que j’aime me battre à l’intérieur mais j’aime demeurer intelligent. Je veux placer mes coups tout en restant agressif. Avec Vincent Auclair, mon entraîneur, j’ai beaucoup travaillé ma vitesse dans la dernière année. Ça me permet d’être plus alerte et de mieux synchroniser mes attaques.

12rounds.ca: As-tu des boxeurs que tu idolâtres?

Clovis: J’aimais beaucoup Vasyl Lomachenko chez les amateurs, même si c’est un gaucher! (rires) Sinon, dans les vieux de la vieille, il y a Sugar Ray Robinson, Joe Louis…

12rounds.ca: Intéressant! Regardes-tu souvent de vieux combats?

Clovis: Oui, souvent. Ça me permet non seulement de me ressourcer mais aussi d’observer l’évolution du sport que je pratique.

12rounds.ca: Comment tu t’es qualifié pour les Jeux Panaméricains?

Clovis: Puisque nous sommes le pays hôte et que ma catégorie a bien performé dans les dernières années au niveau international, je suis dans les cinq divisions de poids qui ont automatiquement été sélectionnées.

12rounds.ca: De façon plus spécifique, que penses-tu du retrait du casque en boxe olympique? Est-ce que cela fait une différence dans ta préparation ou ton approche pour un combat? As-tu eu des coupures importantes?

Clovis: Ça ne me dérange pas vraiment. Il faut simplement faire un peu plus attention aux têtes. Heureusement, je n’ai pas encore eu de coupures graves jusqu’à maintenant.

12rounds.ca: Vincent, quels sont les autres entraînements de Clovis en dehors du côté boxe?

Vincent: On a deux types d’entraînement musculation et deux types d’entraînement axés plus sur le cardio. Ça peut varier selon la période de l’année!

12rounds.ca: Que fais-tu en dehors de la boxe? Est-ce que tu travailles? As-tu des commanditaires?

Clovis: Je suis élagueur à mon compte.

12rounds.ca: Donc, si j’ai un arbre à abattre je peux t’appeler?

Clovis: Oui mais pas avec mes poings! Je frappe fort mais pas tant que ça! (rires) Pour ce qui est des commanditaires, je peux compter sur les appuis de Pierre Vachon de Maconnerie Bel Ouvrage, de Reginald Barbe, de Caroline Rheaume, d’une avocate de la région de Québec et de Richard Poulin du Bar Sports Vegas.

12rounds.ca: Que penses-tu du financement des athlètes canadiens?

Clovis: Je crois que c’est bien, je performe bien. Je dois m’assurer de demeurer champion canadien et de remporter un pourcentage de victoires au niveau international pour maintenir le financement de la part du gouvernement.

Vincent: Tout est dans le budget. Par contre, si on se compare à d’autres pays, on n’a vraiment pas de gros montants d’argent. La plupart des boxeurs ont toujours un autre emploi. On est chanceux parce que Clovis a eu le meilleur brevet, c’est dû à plusieurs critères. Souvent les autres pays ont un centre d’entraînement national, nous on fait la moitié de ça. Chacun s’entraîne dans son propre gym et quelques fois par année on s’en va en camp d’entraînement. Parfois, ça déstabilise le boxeur car l’entraîneur n’est pas le même.

12rounds.ca: Après les Jeux Panaméricains, qu’est-ce qui t’attend?

Clovis: Il y a les championnats continentaux et les championnats mondiaux, c’est la première partie pour me rendre aux Jeux Olympiques.

12rounds.ca: À quand le passage chez les professionnels?

Clovis: Étant donné que les Jeux Olympiques sont en vue ce n’est pas pour tout de suite. J’ai beaucoup de pain sur la planche et je n’ai que 23 ans.

Vincent: Le rêve olympique est très très présent, personnellement, je ne suis pas pressé de l’envoyer chez les pros. On sous-estime beaucoup le background amateur et ce que cela peut apporter. Je vais te dire quelque chose: il y a actuellement une épidémie de boxeurs qui tournent pro qui n’ont pas d’affaires là, tu comprends ce que je veux dire? Tout le monde me demande: «Qui peut tourner pro?». Et je réponds: «n’importe qui!». Le but c’est de gagner de la valeur, c’est pour cela que je crois beaucoup au rêve olympique. Regarde un gars comme Samir El-Maïs, il gagne sa vie comme cela.

12rounds.ca: Clovis, quel est ton objectif quand tu montes sur le ring?

Clovis: Gagner, c’est pas plus compliqué que cela. Si je peux le faire par KO, c’est une opportunité de plus.

12rounds.ca: Vincent, quelle est la différence entre le Clovis d’aujourd’hui et celui d’il y a deux ans?

Vincent: On a travaillé beaucoup la vitesse, les jambes, les combinaisons… C’est un gars de base très travaillant, il fait les sacrifices. Il faut dire que j’ai été avantagé car il peut s’entraîner à temps plein, juste ça fait qu’il peut mettre plus de temps, ça change beaucoup de choses à notre routine. Récemment, nous sommes revenus d’un voyage en Californie et Clovis a pu mettre les gants avec Jason Quigley, un gars que GYM voulait signer. Marc (Ramsay) m’a aidé à nous mettre en contact avec son équipe. C’est un gars avec un très beau background, deux fois champion d’Europe. Clovis a aussi mis les gants avec Terrell Gausha, un autre excellent prospect chez les super-moyens.

12rounds.ca: Vincent, quel est l’objectif pour Clovis dans ce tournoi et tes prévisions?

Vincent: Je crois qu’il va surprendre beaucoup de gens. Il va ressortir avec une médaille et le tirage aura de l’influence. Mais je crois qu’au bout du chemin, il va montrer qu’il a sa place avec les meilleurs au monde. Il monte dans le ring ce soir pour un combat préliminaire. Ensuite, lundi c’est le quart de finale, mercredi la demi-finale et vendredi la grande finale.

One Comment

  1. Clément

    19 juillet 2015 at 22 h 41 min

    Souvient toi Clovis de la devise du boxeur..Vaut mieux donner que de recevoir.
    Tout nos meilleurs vœux de succès .
    Clément et Claudette

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