Un baptême de feu réussi, un autre remis

Par Simon Traversy

Dans mon dernier article, j’ai partagé mes impressions personnelles au sujet du prodigieux Batyr Jukembayev qui n’a fait qu’une bouchée de son adversaire Emilio Perea lors de son combat en sous-carte du duel opposant Yves Ulysse Jr à Steve Claggett, un gala qui a eu lieu au théâtre MTelus à Montréal vendredi soir dernier. L’atmosphère était fébrile et joviale, le «big boss» Camille Estephan se promenait un peu partout, échangeant sourires et poignées de mains tout en saluant à la fois spectateurs et membres des médias, et la belle «ring girl» Joannie était également de la partie (allumez vos détecteurs de sarcasme) afin de parler de la météo et de nous donner son opinion au sujet de l’augmentation du prix du pétrole.

Dans cet article-ci, je reviendrai sur les deux recrues d’Eye of The Tiger Management, soit Kim Clavel et Vincent Thibault, ainsi que sur le combat d’un autre «ti-nouveau», le Russe d’origine arménienne Grigoryan Andranik.

Kim Clavel : un baptême de feu reporté

La quintuple championne canadienne Kim Clavel de Joliette devait faire ses débuts professionnels vendredi soir dernier en sous-carte du gala organisé par Eye of the Tiger Management qui a eu lieu MTelus à Montréal. Toutefois, son combat contre la Mexicaine Liliana Borquez (0-1-1) a été annulé puisque sa rivale n’a pas fait le poids…ou plutôt trop le poids. Accusant un surplus de 10lbs, un écart énorme compte tenu que le combat devait avoir lieu dans la catégorie des poids mouches (108 lbs), une remplaçante n’a pu être trouvée à temps. C’est à se demander si sa rivale avait appris l’avant-veille qu’elle devait se battre. Bref, l’une a passé son camp d’entraînement à trimer dur au gymnase, et l’autre semble vraisemblablement l’avoir passé au Taco Bell.

Les fans quant à eux avaient bien hâte de voir Clavel en action, mais ils devront malheureusement ronger leur frein un peu plus longtemps. Si Dieu le veut, on pourrait la voir le 16 décembre prochain en sous-carte du combat de championnat du monde opposant le champion WBO des poids moyens Billy Joe Saunders (25-0-0, 12 KO) à David Lemieux (38-3-0,33 KO) à la Place Bell située à Laval. Nous l’espérons tous. Dommage, car je l’ai toujours trouvé très belle….sa technique de boxe j’veux dire : j’ai toujours trouvé sa technique de boxe très belle…Bin quoi?

Vincent Thibault : une entrée en la matière réussie

Le boxeur de Charlesbourg Vincent Thibault (1-0-0,1 KO) en était à ses débuts professionnels vendredi dernier après avoir fait le saut chez les pros en août dernier. Âgé de 24 ans, Thibault faisait face au Mexicain Cesar Ugarte (4-2-0, 2 KO). Pour ce qui est de l’analyse du combat, je ne sais même par où commencer : vous vous souvenez du célèbre «slugfest» entre le dévastateur George Foreman et le dangereux Ron Lyles? Eh bien, ça eu l’air pas mal de ça. Pour les amateurs d’échecs, de finesse ou de dentelle, il fallait repasser; mais pour ceux qui aiment l’action et les feux d’artifices, c’était le combat à ne pas manquer. Même La Ronde n’aurait pu offrir autant de sensations fortes. L’intensité était telle que le combat aurait été prévu pour 12 rondes, et il n’aurait guère duré plus longtemps. Du premier son de cloche jusqu’à la toute fin, ça s’est fessé dessus à qui «mieux-mieux» d’un côté comme de l’autre et les deux pugilistes ne reculait devant rien.

Après avoir été envoyé au tapis au premier engagement et s’être pris un second compte lors du deuxième, le boxeur surnommé «T-Bo» s’est ressaisi de façon magistrale pour stopper son rival à la troisième reprise. Une prestation courageuse de la part des deux boxeurs. Thibault avait sans doute des papillons dans l’estomac à chasser en plus de vouloir à tout prix faire bonne impression. Il devra néanmoins éviter d’aller trop souvent à la guerre s’il espère avoir une longue et fructueuse carrière. Ceci dit, ce fut définitivement le combat de la soirée à mon avis.

Andranik Grigoryan : le lapin Energizer arménien

Oh oui, et il y a eu également un certain Andranik Grigoryan (3-0-0, 1 KO) qui affrontait le Mexicain Giovanni Martinez (6-5-1, 2 KO). Je dois admettre que je n’avais jamais entendu parler du Russe d’origine arménienne auparavant. Mais quelle énergie! 4 rondes complètement endiablées. J’aurai dû apporter ma montre d’entraînement avec moi, car je suis certain d’avoir facilement brûlé au moins 200 calories assis à le regarder. Le combat s’est peut-être rendu à la limite, mais Grigoryan, qui l’a emporté facilement par décision unanime, aurait certes pu en faire facilement 12. Une autre carrière intéressante à suivre de près.

Alors voilà ce qui complète cette deuxième partie de l’analyse du Gala Ulysse-Claggett. Dans le troisième volet, je ferai un retour sur les combats de Steven Butler et de Simon Kean, un combat qui a laissé le public songeur dans l’ensemble, et l’autre carrément sur sa faim.

À plus!

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  1. Pingback: Steven Butler et Simon Kean : Mes deux coups de gueules

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