- Plaidoyer pour la reprise de la boxe professionnelle
- Le retour de la boxe à Thetford Mines
- Qui affrontera Oscar Rivas ?
- Pascal Villeneuve fait match nul à Gatineau
- Pascal Villeneuve prêt pour son premier combat de six rounds
- Et si 2015 était une année de misère pour la boxe québécoise ?
- Bermane Stiverne veut casser Deontay Wilder
- L’année 2014 de Eye of The Tiger Management
- Les hauts et les bas des galas de 2014
- Le boxeur de l’année et autres prix 2014
Deontay Wilder: sauveur des poids lourds
- Mis à jour: 11 juin 2015

Par Jonathan Desormeaux
Naguère, les boxeurs poids lourds représentaient le summum de la boxe professionnelle. Des champions tels que Muhammad Ali, George Foreman, Mike Tyson et Lennox Lewis faisaient les finales des plus grands galas. Aujourd’hui, les choses ont radicalement changé et les combats de poids lourds ne sont plus les plus lucratifs. La division est dominée depuis plus de 10 ans par l’Ukrainien Wladimir Klitschko, un boxeur qui livre trop souvent des combats ennuyeux où l’accrochage est de mise. Las d’assister à des spectacles médiocres, les amateurs portent donc davantage leur attention vers les autres catégories de poids. Toutefois, il y a de l’espoir pour la division des lourds en la personne du champion WBC Deontay Wilder.
Une belle route vers le championnat du monde
Chez les amateurs, Wilder a participé aux jeux olympiques de Beijing, où il s’est incliné en demi-finale face à l’Italien Clemente Russo, ce qui lui a valu la médaille de bronze. Cet accomplissement l’a poussé à faire le saut chez les professionnels où, à son premier combat, il démolit Ethan Cox par KO au 2e round.
Il remporte par la suite 24 duels avant la limite, ce qui fait dire à plusieurs analystes qu’il est le cogneur le plus puissant chez les lourds depuis un certain Mike Tyson. À sa 26e sortie, il s’empare du titre WBC dans sa version «continentale des Amériques» en défaisant Kelvin Price par KO à la 3e reprise. Continuant sur sa lancée, «The Bronze Bomber» aligne six autres victoires et devient l’aspirant numéro 1 au titre de l’organisation basée au Mexique.
Le 17 janvier 2015, Deontay Wilder bat le Canadien Bermane Stiverne pour la ceinture mondial du WBC et, ce faisant, il écrit une page d’histoire de la boxe en devenant le premier Américain en neuf ans, soit depuis Shannon Briggs, à détenir une ceinture majeure dans la catégorie reine du noble art. Cependant, pour la première fois de sa carrière, il doit se rendre contre Stiverne à la limite d’un combat, mais il s’impose néanmoins de façon claire et sans équivoque, par décision unanime. Cet exploit le hisse au rang de superstar et le pousse à lancer un défi à Wladimir Klitschko, dans le but d’unifier les titres.
Un style électrisant
Dès les époques de Jack Johnson et de Jack Dempsey, les grands poids lourds américains ont laissé en héritage une conception de ce que devait être un champion poids lourd, soit un boxeur cognant fort et capable de livrer de féroces combats. Deontay Wilder en est le prototype parfait.
Puissant et agile, il ne recule jamais devant ses adversaires. Entre autres, «The Bronze Bomber» sait utiliser à merveille sa magnifique droite pour terminer ses combats de manière violente et sans appel. Son style est donc attrayant, surtout après une décennie ayant offert trop de combats longs et soporifiques. Fort de sa fiche de 33-0 et d’un pourcentage de KO frôlant les 97%, Deontay Wilder s’inscrit parfaitement dans la lignée de ses plus illustres prédécesseurs et, pour cette raison, il s’est imposé comme l’espoir d’un pays en manque d’un champion poids lourds dominant.
Le poids d’une nation
La retraite de Floyd Mayweather étant imminente, la boxe américaine doit se trouver une nouvelle tête d’affiche. Wilder a récemment affirmé au Daily News qu’il était prêt à prendre la place de «Money» et à faire oublier les plus mauvais côtés d’un champion que déteste une partie des amateurs. Il multiplie ainsi les entrevues dans les médias et s’adonne même à des bains de foule. Sachant en outre que les partisans et analystes américains peuvent être de sévères critiques à l’endroit de leurs champions, «The Bronze Bomber» tient le discours qu’il faut, affirmant à qui veut l’entendre qu’il va ramener le titre unifié des poids lourds «à la maison», c’est-à-dire aux États-Unis.
Samedi soir, en affrontant Eric Molina (23-2-0, 17 K.-O.), Wilder n’aura pas le droit à l’échec s’il veut continuer à marquer l’histoire des poids lourds. Il est à parier qu’il relèvera le défi et obtiendra une victoire spectaculaire, faisant ainsi un pas de plus vers un combat d’unification des titres contre Wladimir Klitschko.