- Plaidoyer pour la reprise de la boxe professionnelle
- Le retour de la boxe à Thetford Mines
- Qui affrontera Oscar Rivas ?
- Pascal Villeneuve fait match nul à Gatineau
- Pascal Villeneuve prêt pour son premier combat de six rounds
- Et si 2015 était une année de misère pour la boxe québécoise ?
- Bermane Stiverne veut casser Deontay Wilder
- L’année 2014 de Eye of The Tiger Management
- Les hauts et les bas des galas de 2014
- Le boxeur de l’année et autres prix 2014
Il y a 77 ans aujourd’hui, naissait Emile Griffith
- Mis à jour: 3 février 2015

Par Martin Achard
Il y a 77 ans aujourd’hui, le 3 février 1938, naissait l’un des grands boxeurs de l’histoire: Emile Griffith, dont la vie se démarque dans l’histoire pourtant très colorée de la boxe. Rien ne semblait en effet prédestiner l’adolescent doux et gentil qu’était Griffith à se lancer dans le monde brutal du noble art, sinon un physique d’apollon qui poussa son employeur à l’amener dans un gymnase où il fit, dès le premier jour, la rencontre du légendaire entraîneur Gil Glancy, qui le prit sous son aile et demeura dans son coin jusqu’à la toute fin de sa carrière professionnelle. Doté d’un talent naturel hors du commun, le natif des Îles Vierges américaines remporta trois fois le titre mondial des mi-moyens et deux fois celui des moyens, en plus de briller comme entraîneur après sa retraite.
Lorsqu’il regagna le titre des mi-moyens pour la première fois, en 1962, Griffith connut l’horreur ultime pour un boxeur: celle de tuer l’un de ses adversaires dans le ring. Le champion en titre, Benny Kid Paret, tomba en effet dans le coma au 12e round suite à un barrage de coups d’une rare intensité, et poussa son dernier souffle dix jours plus tard sans jamais avoir repris conscience.
La tragédie fut observée en direct à la télévision par des millions de spectateurs, et elle eut pour conséquence de marginaliser la boxe pendant plusieurs années dans la programmation des grands diffuseurs américains. Elle laissa aussi des stigmates permanents à Griffith, surtout que certains observateurs attribuèrent son intensité toute particulière en attaque au 12e round à un désir de vengeance profond et macabre contre Paret. Juste avant le combat, en effet, le Cubain s’était permis de traiter Griffith de «maricón», une allusion très claire à la bisexualité que Griffith cherchait à cacher au grand public, mais qui était un secret de polichinelle dans le milieu de la boxe.
Lorsqu’on regarde froidement les choses aujourd’hui, il semble toutefois extrêmement peu probable que Griffith, un homme remarquablement bon et généreux qui demeura jusqu’à la fin de sa vie profondément traumatisé par le décès de Paret, ait réellement eu l’intention de blesser sérieusement son rival. La tragédie fut plutôt le résultat d’un effort inspiré de Griffith au 12e round pour regagner son titre, un effort dont les conséquences ont malheureusement tourné au cauchemar.