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Connaissez-vous Albert Onolunose ?
- Mis à jour: 26 septembre 2018
Ce samedi, Albert Onolunose (23-1-1, 7 KO) remonte pour la première fois sur un ring depuis sa victoire surprise d’il y a six mois face à Francis Lafrenière. Le champion NABO devait initialement offrir un combat revanche au protégé de Rixa Promotions en demi-finale de Pascal-Bossé. On s’en rappelle plusieurs problèmes organisationnels ont forcés le Groupe Yvon Michel a reporté ce gala la veille du mariage de Lafrenière.
Aujourd’hui classé 7e à l’IBF et 10e à la WBO, en plus de détenir le titre NABO, Onolunose a eu différentes propositions après l’annulation de son combat revanche. Il y a eu Camille Estephan, qui lui a fait des offres pour qu’il affronte Steven Butler et bien sûr, celle qu’il a acceptée, soit celle de Lee Baxter pour qu’il affronte le champion canadien NABA, Patrice Volny (11-0-0, 8 KO). Ils feront les frais de la finale du gala présenté à Cornwall. Voici donc notre portrait d’Albert Onolunose.
Un gros parcours familial amateur
Aujourd’hui âgé de 37 ans, Albert Onolunose a découvert la boxe en compagnie de ses frères à l’âge de neuf ans. C’est son père que leur enseigne le noble art. Fort d’un parcours de 230 combats, dont seulement quatre défaites, Albert a été champion du Nigéria à cinq reprises. Il a aussi été champion de l’Afrique de l’Ouest à deux reprises.
Ses deux frères, Albert Eromsole et Albert Jegbefumer, ne sont pas seulement allés ensemble aux Jeux olympiques de 2000, ils ont aussi tous deux remporté la médaille d’argent lors des championnats d’Afrique de 1999. Le cadet de la famille, Jegbefumer, a remporté la médaille d’or lors des Commonwealth de 2002 à Manchester en Angleterre et il a vaincu le Torontois Troy Ross lors des Olympiques de 2000. Chez les professionnels, il n’a aucune défaite en sept combats d’une courte carrière de deux ans.
De son côté, l’aîné Eromsole a aussi participé aux JO à Atlanta en 1996. Durant son parcours amateur, il a entre autres remporté la médaille d’argent aux Commonwealth de 1994 à Victoria. Chez les pros, Eromsole Albert (24-6-1, 12 KO) a mis fin à sa carrière en 2011 après deux revers par décision unanime en Australie face à deux anciens champions du monde Daniel Geale et Sam Soliman.
Que de succès chez les pros
Albert Onolunose est arrivé au Canada en 2001, ses deux frères l’ayant devancé de quelques mois. Trois ans plus tard, il devient boxeur professionnel en montant sur un ring à Calgary, sa ville d’adoption encore aujourd’hui.
De ses 25 combats dans les rangs payants, il s’est battu à 21 reprises en Alberta, dont 16 fois à Calgary. À travers les années, il a fait son chemin jusqu’au point de remporter le titre canadien chez les poids moyens lors d’un gala en mai 2013. Il faisait alors face à Michael Walchuk (9-9-0, 2 KO) que l’on a déjà vu face à Eleider Alvarez (AB6) et contre Francy Ntetu (TKO5). Le duel s’est terminé par une décision majoritaire à la faveur de Onolunose (100-90, 99-91, 95-95). Voici le duel pour vous permettre de juger si l’un ou plusieurs juges a erré ce soir-là.
Surnommé « The Punisher », Albert Onolunose n’a jamais craint l’adversité. En août 2009, il accepte d’affronter à cinq jours d’avis l’Américain Grady Brewer (25-11-0, 14 KO), un boxeur d’expérience qui s’est mesuré aux Erislandy Lara, Steve Forbes, Cornelius Bundrage, Demetrius Andrade, Matt Korobov et plusieurs autres. Le duel Brewer-Onolunose se termine avant la fin du 2e round. Il s’agit de l’unique défaite du boxeur de Calgary chez les pros.
À l’inverse, sa victoire qui le rend le plus fier est celle face au Mexicain installé à San Diego, Eduardo Sanchez (16-7-2, 9 KO). Ce duel de huit rounds était présenté en Colombie-Britannique sur les ondes de ESPN. Sanchez prendra sa retraite après le duel, alors que Onolunose devient l’aspirant mondial numéro 9 à la WBC.
Maintenant appuyé par Dekada Promotions
Après sa victoire sur Walchuk, Onolunose prend du recul et il ne se bat pas pendant plus de quatre ans. Il effectue un retour sur le ring en octobre dernier grâce au soutien de Dekada Promotions. Son premier combat ne se passe pas comme prévu, il doit se contenter d’un verdict nul face au cogneur Janks Trotter (10-4-1, 10 KO).
En janvier dernier, Onolunose a le privilège de faire la demi-finale de l’ancien champion du monde Zab Judah. Il affronte alors le Mexicain Victor Manuel Palacios (16-16-2, 8 KO), que nous avons déjà vu au Québec face à Francy Ntetu (DU6), Erik Bazinyan (KO1), Schiller Hyppolite (AB2), Shakeel Phinn (AB3) et Louisbert Altidor (KO2). Sa victoire par décision unanime nous force à nous poser de sérieuses questions sur la force de frappe de Onolunose.
Albert Onolunose vs Victor Manuel Palacios
On October 14, 2017, Alberta battled Janks Trotter in what could have been the fight of the night in a back and forth exchange that kept the fans on their feet. To the equal disappointment or excitement of both athletes, the contest ended in a draw. Albert sees the Dekada ring again on January 27th and here’s the full fight.
Posted by Dekada Fight Night on Monday, February 26, 2018
Le boxeur de 37 ans considère qu’il a encore deux bonnes années à performer sur le ring. Lui qui se décrit comme un contre-attaquant naturel, capable de s’adapter à toutes les situations, il s’attend à utiliser sa vaste expérience pour faire payer Volny à chaque fois qu’il commettra une erreur, comme il l’a fait face à Lafrenière.
Martin Desjardins nous livre ses impressions
Un fait intéressant dans le parcours de Onolunose est qu’il a affronté à trois reprises le Québécois Martin Desjardins ( 7-23-5, 3 KO). Pour ceux qui ne connaissent pas ou peu le boxeur originaire de Maniwaki, sachez qu’il a notamment affronté trois anciens champions du monde; les Jean Pascal, Chad Dawson et Peter Quillin. Il a pris sa retraite en 2012 après avoir servir d’adversaire pendant douze ans, il s’agit d’un très bon exemple d’un «journeyman», qui était compétitif à chaque fois qu’il montait dans le ring.
« Lors de mon premier combat avec Albert, en 2007, j’ai offert une très bonne performance et il a eu chaud. On m’a rappelé rapidement et je l’ai affronté de nouveau six mois plus tard. Cette fois-là, j’ai dû abandonner à cause d’une blessure à la fin du 7e round.Trois ans plus tard, je me suis encore incliné par décision unanime », nous explique Martin Desjardins.
« Albert est bon boxeur qui se déplace bien, mais il n’a pas une grande force de frappe. Lors de mes trois combats avec lui, j’ai remarqué qu’il n’aime pas tellement ça le corps-à-corps. Malheureusement pour moi, je n’avais pas le cardio nécessaire pour le pousser à bout. Je croyais que Francis obtiendrait la victoire vers le 9e ou 10e round. J’ai été bien surpris par sa performance », de conclure l’ancien boxeur qui œuvre maintenant dans le domaine de la construction.
Retour sur le duel Lafrenière-Onolunose
Avant qu’Albert Onolunose se frottre à Patrice Volny, on se doit de faire un retour sur le combat du 15 mars dernier. Si vous n’avez pu voir cet affrontement, nous vous recommandons fortement par commencer en regardant le vidéo suivant. Si vous êtes un amateur des combats à courte distance, vous serez pleinement comblé.
Dans les deux premiers rounds, on constate clairement que l’Albertain a commencé en étant beaucoup plus actif. Selon l’analyse de compubox (disponible plus bas), on constate qu’il a lancé 199 coups alors que Lafrenière s’est élancé seulement 87 fois. Bien que la fréquence à laquelle les boxeurs ont touché la cible est semblable (16 VS 21 pour Lafrenière), un juge a accordé le premier round à Onolunose et deux des trois juges l’ont accordé à Lafrenière.
Le plan de match de Lafrenière n’était pas différent de celui de ses combats précédents. Par contre, Onolunose a un parcours tant amateur que professionnel d’importance. De plus, il a pu compter sur un camp d’entraînement d’un mois, qui lui a permis d’avoir une stratégie très bien adaptée.
On le constate aisément au début du combat, le boxeur de 37 ans lance son jab et passe à l’attaque régulièrement. Pendant ce temps, Lafrenière tente de s’approcher avec les deux mains bien hautes pour se protéger. Malheureusement pour lui, Onolunose accroche rapidement dès que le protégé des frères Grant s’approche et la perception est à son avantage. Après cinq rounds, les trois cartes des juges (tous 48-47) sont à l’avantage de celui qui va l’emporter.
Dans la seconde partie du combat, incluant le 5e round, Lafrenière accélère le tempo alors que Onolunose ralentit. La moyenne des coups lancés des quatre premiers rounds versus les six derniers le démontre bien (moyenne de 61 coups lancés VS 88 pour Lafrenière et 90 VS 61 pour Onolunose).
L’analyse pour les coups qui ont touché la cible donne un résultat différent (moyenne de 20 coups atteints VS 34 pour Lafrenière et 15 VS 18 pour Onolunose). La boxe est un sport jugé à travers l’œil humain, on ne peut pas tout baser sur les statistiques. La plus grande activité de Lafrenière lui a bien servi, mais pas au point de renverser la tendance.
Soulignons que lors du huitième round, le boxeur de Coteau-du-Lac a enfin utilisé plus fréquemment son jab en le lançant à 21 reprises et c’est le seul round que les trois juges lui ont accordé unanimement. Avant de débuter le dernier round, les cartes des juges étaient fort équilibrées (86-84, 86-85 pour Onolunose et 85-86 en faveur de Lafrenière). Bref, le dernier round a été déterminant et les trois juges l’ont tous accordé au résident de Calgary.
Comme la tradition le veut lors d’un combat pour un titre nord-américain, 50 % des officiels provenaient de l’extérieur. L’arbitre était la Newyorkaise Sparkle Lee, le juge provenant de l’extérieur du Québec était aussi de NY. Carlos Ortiz Jr a remis la carte de 96-94.
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