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Connaissez-vous le champion WBO des lourds, Joseph Parker ?
- Mis à jour: 28 mars 2018
Par Jean-Luc Autret
Samedi soir, nous aurons droit à un choc de titans chez les poids lourds alors que deux champions invaincus vont s’affronter au Pays de Galles. Après vous avoir présenté Anthony Joshua, le champion IBF et WBA, c’est maintenant le temps de mieux connaître le premier champion du monde de la Nouvelle-Zélande dans la catégorie reine, Joseph Parker (24-0-0, 18 KO).
Avant de débuter notre analyse, nous vous mentionnons que ce combat d’importance sera disponible à travers le Canada en exclusivité sur DAZN au coût de seulement 20 $ pour un mois. Il s’agit d’un service de diffusion en continu de sports en direct ou sur demande par abonnement mensuel ou annuel, à un coût abordable (150$ annuellement) et même que le premier mois est gratuit. Il offre aux amateurs la possibilité de regarder leurs sports préférés, au moment et sur l’appareil de leur choix (cellulaires, tablettes, consoles de jeux et télévisions intelligentes), et de mettre le déroulement sur pause ou de revoir une séquence.
Déjà présent en Allemagne, en Autriche, en Suisse et au Japon, le service a fait son entrée au Canada il y a quelques mois et fonctionne sur la plupart des appareils connectés (télévisions intelligentes, téléphones, tablettes et consoles de jeux). DAZN est la propriété de Perform, un groupe mondial de médias sportifs de premier plan.
Courte mais belle carrière amateur
Aujourd’hui âgé de 26 ans, Joseph Parker aurait très bien pu s’orienter vers le sport national de la Nouvelle-Zélande, le rugby, et avec sa stature, il aurait très bien pu intégrer les célèbres « All Blacks ». Il commence à s’entraîner à la boxe à l’âge de 10 ans et, deux ans plus tard, il participe à son premier combat. En 2009, il a alors 17 ans, il remporte les gants dorés de son pays. Puis, les deux années suivantes, il devient le champion amateur poids lourds de la Nouvelle-Zélande.
Sa première compétition d’envergure internationale est en Azerbaïdjan en avril 2010, alors qu’il participe aux Championnats du monde junior. Après avoir vaincu le représentant de la Turquie, le jeune boxeur se retrouve en quart-de-finale face à un Cubain qu’il domine 9 à 1. Après cet immense coup d’éclat, Parker s’incline en demi-finale et il ramène une médaille de bronze dans ses valises.
Trois mois plus tard, il se rend à Singapour pour les Olympiques de la jeunesse. Il se retrouve en finale face au futur Champion Olympique, le Français Tony Yoka, il s’incline 7-4 et décroche la médaille d’argent. En octobre, c’est autour des Jeux du Commonwealth en Inde. Lors de son premier combat, il se frotte au Montréalais Didier Bence. Celui-ci a bien voulu nous raconter ce duel, à suivre un peu plus bas.
Un an plus tard, Joseph Parker retourne à Bakou en Azerbaïdjan pour les championnats du monde senior. Après avoir vaincu le représentant de la Lettonie, il est éliminé par le chinois Zhang Zhilei, qui a à son palmarès des médailles de bronze aux mondiaux de 2007 et de 2009 ainsi que l’argent aux Olympiques de 2008.
Suite à ce tournoi, le plus important sur la scène amateur, il est invité à participer à la World Boxing Series de l’AIBA. Parker, prend de l’expérience en participant à cinq combats semi-pros en quatre mois, sa fiche est de 1-4.
Après avoir perdu en finale des qualifications olympiques pour l’Océanie au début de 2012, son rêve olympique s’éteint et il bifurque chez les professionnels en juillet de la même année. Sa courte carrière amateur se limite à 66 combats, mais les deux dernières années lui ont permis de bien se comparer sur la scène mondiale. Provenant d’un pays qui a un faible historique dans le noble art, Joseph Parker a certainement redoré le blason du petit pays qu’est la Nouvelle-Zélande.
L’assasin, un surnom qui le décrit bien
L’ancien protégé du Groupe Yvon Michel et médaillé de bronze aux Jeux Panaméricains de 2007, Didier Bence, se rappelle très bien sa rencontre avec Joseph Parker lors des jeux du Commonwealth en 2010.
« Après mon combat, je l’ai surnommé l’assassin. Parmi tout mes adversaires pros et amateurs, il est l’un de ceux qui m’a fait le plus mal avec un seul coup. Nous nous sommes affrontés en 1/8 de finale lors des Commonwealth à New Delhi en Inde. Le premier round était assez équilibré et j’ai pris le contrôle lors du 2e échange. Avant le début du dernier round, mon entraîneur Marc Ramsay m’a recommandé de mettre de la pression sur Parker. J’ai tout donné et je menais 7-5 avec environ une minute à faire au combat. C’est alors qu’il m’a passé un puissant overhand de la droite en contre-attaque et je me suis retrouvé au plancher. Il a renversé la vapeur et il m’a battu 14-7 », se souvient celui qui est surnommé « Big Daddy ».
« Joseph Parker a une bonne force de frappe des deux mains, il est capable de bouger efficacement et je l’ai touché a plusieurs reprises, il a clairement un bon menton. Je crois qu’il peut battre Joshua. Il n’est pas aussi impressionnant physiquement que l’Anglais, mais il a une meilleure boxe, ses attaques sont beaucoup plus diversifiées et il est prêt à aller à la guerre pour l’emporter », ajoute Didier Bence.
La fierté de la Nouvelle-Zélande
Situé en Océanie à quelques cinq heures d’avion de l’Australie, la Nouvelle-Zélande est connu pour ses paysages fabuleux que l’on a pu admirer dans la trilogie du Seigneur des Anneaux et évidemment pour ses kiwis. Sa population ne compte pas encore 5 millions de citoyens et côté boxe, le nom qui a eu le plus d’éclat dans l’histoire récente est certainement David Tua. Celui-ci s’est rendu jusqu’au statut d’aspirant obligatoire de l’IBF et il a perdu une décision unanime face à Lennox Lewis en 2000.
Bien sûr, Joseph Parker a grandi en regardant les exploits de son compatriote samoan et néo-zélandais. Bien que Tua a obtenu une médaille de bronze aux mondiaux amateurs et aux Olympiques de 1992, il est clair aujourd’hui que Joseph Parker a surpassé ses exploits dans le monde de la boxe.
Passé chez les professionnels à seulement 20 ans, le poids lourds fait sa marque assez rapidement. Dès son sixième combat, on l’oppose à l’ancien aspirant mondial Frans Botha. Tout comme Lennox Lewis, Parker fini le travaille en deux rounds.
Huit mois plus tard, il se rend en Allemagne pour être confronté au Brésilien Marcelo Nascimento. En demi-finale de Wladimir Klitschko, Parker passe le KO au 7e et obtient son premier titre mineur, celui de la PABA. Soulignons au passage que Simon Kean a passé le KO en cinq round à ce même Nascimento en juin dernier.
Toujours au niveau des comparables, le Néo-Zélandais affronte en mars 2015 l’Américain Jason Pettaway, il met à l’enjeu les deux titres mineurs qu’il détient à l’époque, la PABA et la WBO Oriental. Le duel est terminé au 4e round. Trois mois plus tard, Oscar Rivas affronte le même boxeur dans un Casino de l’État de Washington. Le Colombien passe très proche d’être disqualifié au premier round après avoir frappé Pettaway alors qu’il est au sol. L’arbitre enlève deux points à Rivas et celui-ci fini le travail dans le même round en envoyant l’Américain au sol à trois reprises dans le même trois minutes.
Parker collectionne les ceintures mineurs qui lui permettent de progresser dans les classements mondiaux. En octobre 2015, il monte sur le ring face à un vétéran australien qui a 47 combats derrière la cravate et qui n’a que 4 revers. Le duel implique pas moins de six ceintures mineurs dont deux vacantes. Le Néo-Zélandais ajoute une seizième victoire à sa fiche après trois rounds d’échange.
Constamment à la recherche du meilleur adversaire possible, Parker rencontre Carlos Takam en mai 2016. Le Français d’origine camerounaise a déjà fait 10 rounds avec Alexander Povetkin un peu moins de deux ans plutôt et il a fait un verdict nul au Centre Bell avec le Cubain Mike Perez le soir de Pascal-Bute en janvier 2014. Parker l’emporte par décision unanime (116-112, 116-112, 115-113). Soulignons que l’un des trois juges de ce duel était le Québécois Benoit Roussel et que le gagnant obtient le poste d’aspirant obligatoire à l’IBF.
D’aspirant à champion du monde
Joseph Parker est très bien positionné mondialement au début de 2016, sa fiche de 17-0-0, 15 KO lui permet d’être classé 3e WBO, 6e IBF et 11e WBA. Plusieurs s’en souviendront en 2016, c’est l’époque que Tyson Fury a passé de nombreux mois a faire les manchettes londoniennes et mondiales. Lui qui a vaincu Wladimir Klitschko en novembre 2015, il se fait retirer progressivement l’ensemble de ses titres IBF, WBA et WBO.
Alors que Parker pourrait attendre d’obtenir sa chance face à Anthony Joshua, puisqu’il est son aspirant obligatoire depuis le mois de mai, le Néo-Zélandais accepte d’affronter l’Américain Andy Ruiz (30-0-0, 19 KO) pour le titre vacant de la WBO à la fin octobre.
Le duel a lieu dans la ville de Joseph Parker, à Auckland en Nouvelle-Zélande, le 10 décembre 2016 devant une foule de 9000 spectateurs. La combat se tient dans le plus gros aréna du pays et sur les ondes de HBO aux États-Unis ainsi que dans plusieurs autres pays comme l’Australie, l’Angleterre et le Brésil. Parker l’emporte par décision majoritaire (115-113, 115-113, 114-114).
Soulignons que suite à la victoire du boxeur local, l’un de ses commanditaires et co-promoteur de la soirée, les restaurants Burger King, organisent une promotion spéciale et ils offrent le temps d’une journée les whoppers au coût de 2 $. Pas moins de 137 000 sandwichs sont vendus à travers le pays ce dimanche-là en seulement six petites heures. Même qu’un franchisé a modifié son affiche pour souligner l’événement !!!
En mai dernier, le nouveau champion défend son titre contre son 14e aspirant mondial, le Roumain Razvan Cojanu (16-3-0, 9 KO), maintenant résident en Californie. Le duel se rend à la limite et Parker conserve sa ceinture par décision unanime (119-108, 117-110, 117-110). Il s’agit d’un adversaire de remplacement puisque Parker devait affronter son aspirant no 1, l’Anglais Hughie Fury, mais celui-ci s’est retiré suite à une blessure au bas du dos.
Il y a un peu plus de six mois, le champion se rend en Angleterre pour toucher une bourse de 1,1 Livres Sterling (soit 2 millions canadiens) et affronter le cousin de l’ancien monarque, Hughie Fury (20-0-0, 10 KO). Le duel est éclaboussé par un scandale avant même son déclenchement. L’entraîneur de Parker, Kevin Higgins exige et obtient un changement d’arbitre à quelques jours du duel. L’affrontement se solde par une décision majoritaire (118-110, 118-110, 114-114).
Le grand duel d’unification
Après des mois des négociations, nous aurons enfin droit à un duel entre Anthony Joshua et Joseph Parker. Comme mentionné plus haut, le Néo-Zélandais était l’aspirant obligatoire à l’IBF, l’un des titres de Joshua, à l’été 2016.
La confrontation d’envergure aura lieu dans le Pays de Galles, dans le stade de la Principauté. L’amphithéâtre peut accueillir jusqu’à 75 000 spectateurs. C’est évidemment le stade national et le lieu où se déroule les parties de l’équipe nationale de rugby.
Le promoteur de Joshua, Eddie Hearn, a finalement accepté de verser de 30 à 35% des profits de la soirée à Parker. Par contre, le Néo-Zélandais a dû accorder un combat revanche, si il domine l’ancien médaillé d’or aux Olympiques de Londres en 2012.
Johnny Poutine
28 mars 2018 at 12 h 28 min
Petite différence avec ESPN sur la fin de sa carrière amateur, selon ESPN c’est une offre pour tourner pro qui lui fait oublier son rêve olympique et non une non-qualifications… qui dit vrai?
http://www.espn.com/boxing/story/_/id/22919086/who-joseph-parker-how-new-zealand-heavyweight-hope-rose-challenge-anthony-joshua
12 rounds
28 mars 2018 at 22 h 26 min
Il a perdu en finale lors des qualifications de l’Oceanie. Difficile de croire qu’il n’y serait pas allé si il avait pu.
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