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Portrait de gym: Le Club de boxe L’Impérium
- Mis à jour: 18 mai 2017
Par Carl Savard
Alors que les clichés cinématographiques nous donnent souvent l’impression que les gymnases de boxe sont tous aménagés dans des entrepôts désaffectés, des sous-sols ou des greniers de bâtiments centenaires au milieu des grandes villes, c’est dans un complexe sportif familial d’à peine dix ans que le Club de Boxe l’Impérium a pignon sur rue à Terrebonne. En discutant longuement avec Stéphane Desormiers, entraîneur-chef et fondateur du club, on comprend vite à quel point cet emplacement familial prend tout son sens.
La petite histoire de l’entraîneur-chef
Comme bien des jeunes québécois, c’est par le hockey que Stéphane Desormiers fait son entrée dans le sport à un jeune âge, mais c’est en découvrant la boxe qu’il trouve ce qu’il recherche vraiment. Il se souvient comme si c’était hier de ses premières visites au Club de Boxe Champion à Montréal: l’odeur classique des hordes de gladiateurs passées par le gym depuis son ouverture, l’ambiance, mais aussi une certaine peur que l’endroit lui renvoyait. Cette peur allait par contre rapidement laisser place à quelque chose de plus important: la confiance.
Le potentiel de Stéphane Desormiers est rapidement remarqué par l’entraîneur Sylvain Gagnon et il n’en fut pas long pour que ce dernier dise au jeune de quinze ans ce qu’il avait besoin d’entendre: « Je vais faire un champion avec toi ». Plus que les mots, la confiance que Sylvain Gagnon plaçait en lui vint le chercher. À partir de ce moment, rien ne pourrait l’arrêter, même pas l’heure et trente minutes séparant son domicile de l’Ile Saint-Jean à Terrebonne et le gymnase situé rue Bélanger à Montréal. Il se souvient très bien qu’à l’annonce de son premier combat, seulement un mois après avoir débuté l’entraînement, le sentiment de peur ressenti lors de la première visite au gym était réapparu, mais ce dont il se souvient surtout de ce premier duel est la fierté de sa famille dans les gradins suite au combat. Tout au long de sa carrière, autant au niveau amateur que professionnel, ce sont ces mots qui l’ont porté: champion, confiance et fierté.
Les carrières en boxe sont pour la plupart courtes et la nécessité de penser à une après carrière est importante. Dans le cas de Desormiers, il a beau n’avoir jamais annoncé sa retraite définitive, sa dernière apparition dans un ring remonte à 2007. Après des carrières combinées au niveau amateur (60-20) et professionnelle (17-3-1, 10 KO) totalisant une centaine de combats et avoir eu l’opportunité de travailler avec des entraîneurs de renom comme Sylvain Gagnon, Russ Anber et les frères Grant, Stéphane Desormiers consacre maintenant son temps à partager sa passion via l’enseignement de son sport.
Se sentir à la maison
Si cette aventure de coaching a débuté dans un gymnase sans ring qui ne lui appartenait pas, il s’est vite avéré nécessaire pour ce visionnaire passionné d’avoir son propre espace. Grâce à l’aide précieuse entre autre de Nicolas Heneault, Desormiers installe son club de boxe à la Cité du sport de Terrebonne à l’automne 2010. Dès le début de l’aventure, ses intentions sont claires. Son but avoué n’est pas de créer un club fermé visant les boxeurs voulant faire carrière, mais bien de rendre la boxe accessible et d’y intéresser le plus de gens possible. Si le vieil adage marketing basé sur l’importance de l’emplacement est véridique, Desormiers n’aurait pas pu demander un meilleur endroit pour être vu par la clientèle qu’il visait dès le départ.
Un complexe familial comprenant deux glaces, une piscine de taille olympique, des installations de gymnastique et accueillant entre autre une clinique de physiothérapie, une association de hockey mineur et un club junior AAA, un club de natation, un club de patinage artistique, un club de gymnastique, un gym standard avec machines, un complexe de soccer intérieur et des terrains de hockey balle extérieur. Au courant d’une semaine, il en passe du monde devant la porte vitrée de l’Impérium et beaucoup de curieux y jette un coup d’oeil pour finalement venir tenter l’expérience. Bien sûr, de jeunes passionnés rêvant de gloire et de grands combats visitent l’Impérium et suivent de façon assidue les enseignements de Desormiers. Lenroy Desilus est l’un de ceux là. C’est avec beaucoup d’ouverture que le jeune homme me confie sont appréciation des installations de l’Impérium et du travail accompli par Stéphane Desormiers pour le faire avancer dans sa carrière. « Stéphane peut être dur, mais il est juste et il le fait pour nous faire avancer. On est bien ici. C’est comme une famille ».
Pour écrire cet article, j’ai visité les installations pendant quelques semaines. Après une première visite plus formelle pour interroger Stéphane Desormiers, je m’y suis présenté à quelques reprises pour prendre le pouls de l’endroit, mais aussi pour vivre l’ambiance de l’Impérium et m’y entraîner. Dès ma première visite, j’ai eu la preuve que Desormiers avait relevé le défi d’ouvrir ses installations à tous les types de clients et de créer un esprit de famille. Alors qu’un homme dans la quarantaine quittait le gym après son entraînement libre, l’endroit commençait à se remplir de jeunes accompagnés de leurs parents venus pour le cours de groupe 6-11 ans. L’homme remarqua une jeune maman qui tentait sans succès de bander les mains de sa petite fille. Bien qu’il ne les connaissait pas, il s’est assis avec elles et a pris du temps pour leur expliquer et les aider à le faire avant de quitter le gym.
J’ai pu aussi observer la petite sœur d’un des jeunes présent pour un cours de groupe suivant pas à pas l’entraîneur adjointe Alexandra Sarrazin alors que celle-ci jetait un coup d’oeil aux positionnements des jeunes s’activant durant le cours. Il est d’ailleurs évident que l’esprit d’équipe au niveau du groupe d’entraîneur est présent et que tous sont sur la même longueur d’onde. L’Impérium offre de l’entraînement pour les boxeurs de tous âges et de tous les niveaux allant des enfants jusqu’aux athlètes expérimentés en passant par les ados et les adultes curieux de découvrir un type d’entraînement différent. Le club offre aussi des cours de boxe thaï trois fois semaine. Les lieux sont propres, bien équipés, accueillant et bien que l’endroit soit encore jeune, on sent qu’il y a du vécu, de l’histoire entre ses quatres murs.
L’empire de Stéphane Desormiers
Stéphane Desormiers n’a pas choisi le nom Imperium à la légère. Ce qu’il souhaitait en ouvrant son propre gymnase était également de construire un empire. En voyant la vitesse avec laquelle son deuxième bébé, La Coupe Impérium, s’est développé, il faut se rendre à l’évidence que son travail acharné porte fruit. Ce tournoi qui en sera à sa cinquième édition cette année, est déjà le plus grand tournoi annuel de boxe amateur au Canada. Des boxeurs de partout au pays, mais également de l’Europe, de l’Afrique et des États-Unis croiseront le fer du 19 au 21 mai 2017 à la Cité du sport de Terrebonne. Vous pouvez d’ailleurs en apprendre plus sur l’événement en visitant le site web officiel.
Une des choses dont Desormiers est le plus fier est que cette aventure l’a poussée à retourner sur les bancs d’école pour s’assurer de toujours être à jour et être le meilleur entraîneur possible pour les boxeurs qui fréquentent son gymnase. En très peu de temps, il a réussi à bâtir un gym accueillant qui inspire la confiance, à mettre sur pied un tournoi incontournable pour tout boxeur amateur désirant affronter des adversaires de calibre. Il a également développer de jeunes espoirs obtenant déjà de très bons résultats dans les rangs amateurs. Stéphane Désormiers peut maintenant à son tour regarder les jeunes boxeurs avec du potentiel et leur dire: « Je vais faire un champion avec toi ».