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]]>Qui sortira vainqueur de cet affrontement, que les deux pugilistes se sont dits confiants de remporter de façon concluante et expéditive? Sept chroniqueurs qui couvrent le monde de la boxe au Québec et au Canada se sont prêtés au jeu des prédictions. Nous vous avons invité à faire de même plus tôt cette semaine lors d’un sondage.
Dans l’histoire de la boxe, il n’existe pas un seul exemple de poids lourd qui a débuté sa carrière en annihilant tout sur son passage comme l’a fait Deontay Wilder, puis qui a réussi à mettre la main sur le titre et à s’établir comme un champion crédible. Même des cogneurs aussi efficaces et redoutables que George Foreman, Mike Tyson et Lennox Lewis avaient disputé des combats de dix rounds entiers avant de s’approprier la ceinture. Qu’est-ce à dire? Qu’une longue série constituée uniquement de victoires trop faciles n’est pas une bonne façon de se préparer à affronter la crème de la division, qui comprend des combattants possédant à la fois de solides habiletés et un excellent niveau de confiance. Personne, pas même un géant de presque 6 pieds 7 pouces comme Wilder, n’échappe à cette loi.
Bermane Stiverne, de son côté, possède une merveilleuse qualité, soit celle d’être extrêmement détendu dans le ring. Or il s’agit de l’une des meilleures caractéristiques qu’un boxeur puisse avoir face à des adversaires dotés d’une force de frappe particulière. Pensez par exemple à James Toney, un poids moyen naturel, qui détenait au plus haut point cette qualité et qui s’est avéré capable, dans des combats disputés chez les poids lourds, d’encaisser les bombes de colosses comme Hasim Rahman et Samuel Peter.
Je prédis donc que «B. Ware» mettra à profit son calme et ses habiletés de boxe – incluant bien entendu son jeu de jambes – pour traverser avec une relative facilité les six premiers rounds et mettre l’Américain dans une position où, pour la première fois de sa carrière, il ressentira de la fatigue. Il n’en faudra pas plus à mon avis pour que la confiance de Wilder s’évapore et que sa technique, qui est déjà à la base lacunaire à plusieurs égards, s’effrite complètement. Il ne restera alors à Stiverne qu’à cueillir le fruit mûr, c’est-à-dire passer le K.-O. à son adversaire vers le 8e round.
Pour la première défense de son titre mondial, Bermane Stiverne sera confronté, en Deontay Wilder, à un boxeur plus jeune, invaincu, et qui a remporté tous ses combats avant la limite. Wilder, un grand bonhomme, est assurément un cogneur dangereux et sa force de frappe sera une menace constante. Il possède de surcroît de belles aptitudes techniques et une défensive assez étanche, quoique limitée, à en juger par ce que nous avons vu jusqu’ici.
Je considère toutefois que Bermane Stiverne est un athlète plus complet, qui saura tirer parti de sa vitesse, et c’est pourquoi je prévois une victoire de sa part avant la limite. Je crois en effet que le Québécois possède les aptitudes pour encaisser les attaques de son rival, marquer des points en contre-attaque et sortir Wilder de sa zone de confort. La clé du combat reposera donc sur la capacité de Stiverne à gérer les charges de Wilder et à tirer profit des ouvertures en défensive qui les accompagnent.
Il ne fait aucun doute que Bermane Stiverne possède un meilleur bagage d’expériences et des habiletés techniques de boxe grandement supérieures à celles de Wilder. Malheureusement pour lui, ces atouts ne seront pas suffisants pour triompher devant l’espoir américain.
Les avantages de Wilder sont nombreux. D’abord, il possède des qualités physiques et athlétiques hors de l’ordinaire. Sa grande portée devrait lui permettre de tenir Stiverne à bonne distance et de placer son direct de la main arrière assez facilement et tôt dans le combat. En outre, la force de frappe du «Bronze Bomber» est indéniable avec un pourcentage de K.-O. de 100% en 32 sorties chez les professionnels. On a beau dire que ses adversaires n’étaient pas tous à la hauteur, il n’en s’agit pas moins d’un exploit et d’une statistique qu’on ne peut ignorer, d’autant plus que Stiverne a été ébranlé à son dernier combat face à Chris Arreola, alors pourtant que ce dernier est beaucoup plus un encaisseur qu’un cogneur. La longue période d’inactivité de Stiverne pourrait également jouer contre lui en début d’affrontement. Ne comptez pas sur Wilder pour lui laisser le temps de retrouver ses repères.
Pour toutes ces raisons, je pense que Wilder va passer le K.-O. à Stiverne dans les six premiers rounds.
Je choisis Bermane Stiverne pour l’emporter par K.-O. dans la seconde moitié du combat. L’actuel champion WBC est un gars très intelligent qui sait comment analyser les lacunes de ses adversaires. Contre Chris Arreola, il s’est présenté dans le ring avec un plan de match efficace et il l’a appliqué à la lettre. Son menton a déjà été testé et il possède l’avantage d’avoir déjà boxé pendant douze rounds sans jamais manquer de souffle. Ce fait pourrait être déterminant si l’affrontement se rend à la limite. Enfin, il affiche une confiance extrême et son expérience des gros combats le rend impossible à intimider. Je m’attends à ce qu’il remporte la guerre psychologique qui va avoir lieu cette semaine lors des conférences de presse et de la pesée.
Du côté de Deontay Wilder, tout est un point d’interrogation! S’il possède une technique et une force de frappe qui sont des valeurs sûres, son menton, lui, n’a jamais été mis à l’épreuve et son cardio non plus. Son inexpérience des longs duels pourrait ne pas être un facteur s’il arrive à faire mal très tôt dans le combat à Stiverne, de la même manière qu’il a réussi à ébranler rapidement ses 32 adversaires précédents, mais combien de ces derniers étaient vraiment dangereux? Le médaillé de bronze olympique est loin d’avoir déjà affronté chez les professionnels un adversaire aussi bon que Stiverne.
Je crois que Wilder va tout donner et lancer des bombes dans les deux premiers rounds du combat. Stiverne va éviter les frappes de l’Américain, ce qui va semer le doute dans son esprit. À partir de la troisième reprise, «B. Ware» va mettre de la pression puis, de round en round, il va progressivement augmenter son nombre de coups – incluant ses coups de puissance – pour finalement réaliser un K.-O qui devrait survenir entre les septième et neuvième rounds.
Si on m’avait demandé ma prédiction il y a quelques mois, j’aurais dit Wilder sans hésiter, mais aujourd’hui, je penche pour Bermane Stiverne. La raison se situe dans la durabilité de ce dernier, telle qu’elle a été démontrée lorsqu’il a encaissé les bombes d’un puissant cogneur comme Chris Arreola à deux reprises. Certes, Wilder n’est pas le même type de cogneur que le Mexico-Américain: ce dernier fait mal sans nécessairement coucher d’un seul coup, alors que le «Bronze Bomber», lui, peut mettre K.-O. avec une seule frappe. Malgré tout, Stiverne a davantage prouvé ses capacités d’encaisseur, et son expérience de dix rounds contre le longiligne Ray Austin, un boxeur au style compliqué à résoudre, s’ajoute à son bagage de boxeur, même si je crois que Wilder est supérieur à Austin.
Stiverne est plus petit mais plus rapide que Wilder, et la mâchoire de ce dernier n’a pas été testée chez les professionnels. Nous pourrions donc avoir droit à une version poids lourd de Leonard-Hearns I, avec le même interchangement des rôles. Autrement dit, il est possible selon moi de voir un Bermane Stiverne en retard aux points mettre à profit son expérience pour stopper Wilder au 10e ou au 11e assaut.
La question de base à propos de ce duel n’est pas de savoir qui cogne le plus fort, car les deux sont clairement puissants. Elle est plutôt celle-ci: qui peut le mieux parer et encaisser les coups de son adversaire pour contre-attaquer par la suite? La seconde question fondamentale est la suivante: est-ce que les Jason Gavern, Malik Scott, Nicolai Firtha, Siarhei Liakhovich, Audley Harrison, Matthew Greer, Kelvin Price et compagnie ont constitué des rivaux de qualité suffisante pour bien préparer Deontay Wilder à faire face à un adversaire qui lui donnera la réplique?
Le passé étant souvent garant de l’avenir, il me semble clair que Bermane Stiverne a beaucoup plus les outils pour solutionner le grand gaillard de six pieds sept pouces qu’est l’Américain que l’inverse. En effet, Stiverne est professionnel depuis 2005 et il possède également un long bagage amateur, ayant notamment été dirigé par Yvon Michel sur l’équipe olympique canadienne. Wilder, pour sa part, n’a frappé pour la première fois dans un sac de sable qu’en 2005.
Autre élément à considérer: Stiverne est un boxeur qui, normalement, effectue son boulot sans trop de sentiments. Mais cette fois, il va monter dans le ring avec une aversion pour son rival et un réel désir de lui faire mal, parce que Wilder l’a provoqué à des dizaines de reprises au cours des derniers mois. Si l’ancien résident de Laval n’est pas tellement volubile, il est en revanche bien équipé pour faire parler ses poings.
Bref, je crois que ce duel va nous offrir plusieurs beaux échanges et que le «Bronze Bomber» ne trouvera pas de second souffle pour maintenir le rythme après la première moitié de l’affrontement. Plus le combat va avancer, plus Stiverne va être dominant et, avant la fin du neuvième round, Don King et Camille Estephan seront dans le ring avec leurs plus beaux sourires pour féliciter leur protégé de sa victoire.
Je crois sincèrement que Stiverne-Wilder est l’un des duels les plus intéressants qui puisse se tenir à l’heure actuelle chez les lourds. La catégorie-reine du noble art semble ré-émerger de l’obscurité dans laquelle elle était tombée, ce qui constitue une excellente nouvelle pour l’ensemble du monde de la boxe. Avec des combats comme Stiverne-Wilder et, peut-être, Klitschko-Fury, de même qu’avec des espoirs comme le Néo-Zélandais Joseph Parker et l’Anglais Anthony Joshua, nous pourrions assister à une véritable renaissance de la boxe poids lourds. S’il continue à aligner les victoires, Bermane Stiverne pourrait jouer un rôle important dans ce nouveau chapitre de l’histoire de la division.
Je pense que le mot «athlétique» résume le mieux les boxeurs qui appartiennent à l’échelon supérieur de la catégorie. Stiverne et Wilder en sont deux parfaits exemples. L’Américain est capable de frapper comme une masse, et ce, du premier au dernier round. Il est toujours dangereux et peut stopper ses adversaires à n’importe quel moment. Il est un homme imposant physiquement, mais contrairement à beaucoup d’autres boxeurs de sa grosseur, il est en excellente condition physique. Nous ignorons cependant comment il performera si le combat s’étire, puisqu’il n’est jamais allé plus loin que le quatrième round en carrière. Je suis convaincu qu’il s’est entraîné pour se rendre à la limite, mais se rendre à la limite et se rendre à la limite lorsqu’on essuie les coups de Bermane Stiverne sont deux choses bien différentes.
Il sera intéressant de voir ce que «B. Ware» fera pour contrer les avantages de taille et de portée de Wilder. Comme Camille Estephan l’a confié à Jean-Luc Autret la semaine dernière, il est difficile de trouver des sparring partners talentueux et aussi grands que le «Bronze Bomber». Malgré tout, j’estime que les habiletés de boxe de Stiverne sont suffisamment raffinées pour lui permettre de faire face à toutes les manœuvres offensives que tentera son rival. Le Canadien s’est frotté à plus forte opposition que Wilder et il performe au meilleur de ses habiletés dans des combats impliquant un titre ou menant à une chance pour un titre. Selon moi, au stade de développement où en est rendu Wilder, le combat représentera un trop gros défi pour lui. Je prédis donc que Bermane Stiverne l’emportera par K.-O. ou T.K.-O. au septième round.
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]]>Ce soir, le premier champion du monde poids lourd québécois, Bermane Stiverne (24-1-1, 21 KO), va enfin affronter son aspirant obligatoire, l’Américain Deontay Wilder (32-0-0, 32 KO). Nous nous sommes entretenus avec le champion ainsi qu’avec son gérant Camille Estephan plus tôt cette semaine.
Dans la dernière année, nous avons souvent invoqué la patience de Bermane Stiverne relativement à sa très longue attente de trois ans entre son premier combat pour devenir aspirant obligatoire à la WBC et un combat impliquant le titre. L’organisation de sa première défense n’a pas été aussi laborieuse, mais elle a quand même donné lieu à de nombreux rebondissements peu respectueux pour le champion.
Tout d’abord, suite à son triomphe sur Chris Arreola en mai dernier, la WBC a imposé à Stiverne un affrontement contre son aspirant obligatoire, Wilder, le médaillé de bronze aux Jeux olympiques de 2008. Normalement, ce genre de négociations n’est pas trop compliqué: on trouve un diffuseur, puis si les promoteurs ne peuvent s’entendre, il y a un appel d’offre appelé « purse bid » qui permet au champion d’obtenir 70 % du montant total du plus gros soumissionnaire. Souvenez-nous l’automne dernier tous les échanges entre Adonis Stevenson et Jean Pascal à ce sujet.
Cependant, comme la WBC est capable de bien des manigances, elle a déplacé à trois reprises sa date limite de « purse bid » pour le duel Stiverne-Wilder et, la dernière fois, elle n’a fixé aucune échéance. Bref, au lieu d’avantager le champion, elle l’a forcé à s’entendre avec Wilder. « Après Arreola, nous savions que ce combat aurait nécessairement lieu. Il y avait beaucoup de gens impliqués dans la négociation du côté de Wilder, il a trois gérants (Shelly Finkel, Jay Deas et Al Haymon) en plus d’avoir Golden Boy comme promoteur. Même les petits détails devenaient compliqués », explique Camille Estephan.
« Mais comme nous avons eu l’expérience des longues négos avec Arreola, Bermane a entamé son camp d’entraînement dès le 20 août; ainsi, nous étions prêts à faire le combat n’importe quand à partir de la fin octobre », ajoute-t-il. Certains pourraient croire que cinq mois de préparation est un record pour Stiverne, mais non. Pour son deuxième duel contre Arreola, l’ancien résident de Laval a été au gymnase pendant six mois.
« Son entraîneur Don House est excellent pour doser les énergies de Bermane et celui-ci performe le mieux lorsqu’il a une longue préparation. Pour preuve, il a fait chuter deux fois Arreola au sixième round alors que Vitali Klitschko n’a pu l’envoyer au plancher en 10 rounds », relate son gérant et ami de longue date. « Nous avons fait affaire avec sept différents partenaires d’entraînement pendant ces cinq mois, ce n’est vraiment pas facile de trouver des boxeurs de calibre qui mesurent six pieds sept pouces et qui veulent encaisser les coups de Bermane », ajoute-t-il.
Les gens qui rencontrent Bermane Stiverne ont généralement devant eux un gars timide qui est très loin d’être exubérant et de faire de grandes déclarations. Les nombreuses attaques des derniers mois de Wilder sur les réseaux sociaux ont fini par faire réagir le champion en titre. « Ce qu’il raconte ne m’affecte aucunement. Je suis plus concentré que jamais. J’ai avant tout l’intention de gagner mais également de lui faire mal. Il a besoin de se donner en spectacle pour qu’on lui accorde de l’importance et de la crédibilité. J’ai presque l’impression d’affronter Mohammed Ali! Il fait même un meilleur travail pour bâtir l’engouement autour du combat que son propre promoteur », déclare Bermane Stiverne. « Bermane n’aime vraiment pas ce genre de personnalité, Wilder est baveux et se prend pour quelqu’un d’autre. Le 17 janvier, ça va être le « judgement day » pour lui », ajoute Camille Estephan.
Deontay Wilder pratique la boxe seulement depuis 2005 et il n’a jamais eu à dépasser quatre rounds lors d’un combat chez les professionnels. Plusieurs mettent en doute la qualité de sa mâchoire et le faible niveau de ses 32 premières victimes. Voici une vidéo très intéressante de Wilder lors d’un camp d’entraînement de David Haye en 2013.
Pour Stiverne ce combat n’est pas plus important que le précédent, mais il a un enjeu plus personnel. Il souhaite donner une correction à un boxeur qui parle beaucoup, mais sans posséder les réalisations dans le ring pour ce faire. Peu respectueux de la force de frappe du « Bronze Bomber », le clan Stiverne souhaite que le boxeur de l’Alabama « ne prenne pas d’expérience passé le quatrième round le 17 janvier », autrement dit, qu’il ne survive même pas jusqu’au cinquième round.
Le duel est particulièrement attendu à Las Vegas. Il s’agit de la première finale de poids lourds au MGM Grand depuis très longtemps. Dans la dernière année, jamais autant de journalistes n’ont fait de demandes d’accréditations pour une soirée de boxe dans la ville du jeu.
Soulignons en terminant que, si Stiverne l’emporte, il montera probablement dans le même ring que Wladimir Klitschko d’ici la fin de l’année 2015. Celui-ci revient se battre en Amérique du Nord le 25 avril prochain, une première depuis 2008.
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]]>Il n’existe malheureusement pas de mot pour désigner en commun tous ceux qui, sans être boxeurs ou entraîneurs, jouent néanmoins un rôle essentiel pour faire vivre la boxe professionnelle au Québec, en étant directement responsables de l’organisation des galas ou en aidant, de diverses façons, les pugilistes à livrer des combats et à faire avancer leur carrière. On pourrait peut-être les appeler des «hommes de boxe», comme on parle des «hommes de hockey». Ils méritent quoi qu’il en soit de voir leur contribution pleinement soulignée dans les bilans de fin d’année. Voici donc selon nous quatre d’entre eux qui se sont distingués en 2014.
Une étoile qui ne cesse de monter: Camille Estephan. Ceux qui nous lisent régulièrement savent que nous prêchons explicitement depuis l’année dernière pour que Camille Estephan et l’organisation qu’il dirige, Eye of the Tiger Management (EOTTM), soient reconnus comme étant aussi importants que GYM ou InterBox dans le paysage de la boxe au Québec. Serions-nous donc en train de défoncer une porte ouverte et de nous répéter, en parlant d’Estephan comme une «étoile montante»?
La réponse est non, car il y a selon nous du nouveau. En effet, les développements des derniers mois donnent à penser qu’Estephan sera bientôt reconnu comme une figure d’importance de la boxe non pas seulement au Québec, mais à l’échelle internationale. Deux évènements l’ont fait briller cette année aux États-Unis, relativement à des boxeurs dont il n’est pas le promoteur, mais dont il gère les carrières: la conquête du titre WBC des poids lourds par Bermane Stiverne, retransmise sur les ondes d’ESPN; et la victoire de David Lemieux sur Gabriel Rosado, en finale d’un gala présenté au prestigieux Barclays Center de New York et diffusé par HBO.
Ne croyez pas que la part jouée par Estephan pour amener Stiverne et Lemieux à disputer de tels combats est passée inaperçue au pays de l’Oncle Sam. Le métier de boxeur est ingrat et difficile, et quantité de pugilistes américains, y compris des noms connus, sont activement à la recherche d’une organisation et de gens compétents pouvant les appuyer et représenter efficacement leurs intérêts. Il est certain que le nom d’Estephan a commencé à clignoter sur le radar de plusieurs d’entre eux. Nous ne serions pas surpris d’apprendre que le téléphone du patron d’EOTTM a déjà commencé à sonner, et qu’il a dû répondre à ses premières demandes de boxeurs désireux de rejoindre son écurie.
Signalons en terminant qu’il existe un parallèle facile à dresser entre Estephan et Eddie Hearn, le promoteur qui, en tant que directeur de Matchroom Sports, préside actuellement à une résurgence majeure de la boxe au Royaume-Uni. Hearn ne s’occupait guère de boxe lorsque, en 2009, il décida de donner un coup de pouce au poids lourd Audley Harrison, qui avait sollicité son aide. Il mit en place un plan pour lui, qui comprenait trois étapes: gagner le tournoi Prizefighter, remporter un titre européen, et obtenir un combat de championnat du monde WBA contre David Haye. Le plan se déroula exactement comme prévu, bien qu’il se soldât par une défaite par K.-O. au 3e round d’Harrison contre Haye à la fin de 2010. Après ce revers de son protégé, Hearn ne voyait pas forcément sa compagnie continuer à consacrer beaucoup de temps et d’énergie à la boxe, au détriment d’autres sports, mais il commença à recevoir des demandes insistantes d’autres pugilistes, impressionnés par ce qu’il avait fait pour relancer la carrière d’Harrison. En quelques semaines, il mit entre autres sous contrat Carl Froch et Kell Brook, et il peut aujourd’hui se vanter d’avoir délogé avec une rapidité déconcertante Frank Warren (qui était pourtant solidement établi depuis plus de trente ans!) comme principal promoteur du Royaume-Uni.
Estephan possède manifestement plusieurs qualités en commun avec Hearn. Comme ce dernier, il est jeune, énergique, photogénique, sérieux, professionnel, organisé, soucieux du bien de ses boxeurs et extrêmement doué pour les affaires. Quel combattant n’aimerait pas avoir à ses côtés un tel gérant, conseiller ou promoteur?
Un modèle de dynamisme: Douggy Bernèche. En 2014, le propriétaire du Club de boxe de l’est a continué à donner la chance à des boxeurs du Québec et de l’Ontario qui ne sont pas rattachés à des grands promoteurs de voir de l’action, en présentant (seul ou en collaboration) ses 9e, 10e et 11e galas pro-am depuis ses débuts comme promoteur il y a trois ans. À l’occasion du dernier de ces galas, il a également organisé, au profit de l’espoir amateur Caroline Veyre, un encan silencieux mettant aux enchères des pièces dignes de faire le bonheur des meilleurs collectionneurs, comme des culottes signées ayant appartenu à Manny Pacquiao, à Miguel Cotto, à James Toney et à Sugar Shane Mosley. Près de 5000$ ont alors été amassés, ce qui représente un premier cinquième du montant dont Veyre aura besoin pour se préparer pour les prochains jeux olympiques, en 2016 à Rio.
Enfin, comme gérant, Bernèche a signé un coup de maître en mettant sous contrat l’olympien Custio Clayton et en lui négociant une entente avec GYM, entente ayant mené il y a quelques jours au premier combat professionnel du talentueux prospect originaire de la Nouvelle-Écosse. Bernèche deviendra-t-il dans un avenir relativement proche un nom connu même par les amateurs de boxe plus occasionnels? La chose ne serait pas surprenante selon nous.
La plus belle surprise inattendue: David Damphousse. Le Québec peut se piquer depuis plusieurs années d’être l’un des lieux de prédilection du noble art sur la planète. Qui aurait cru qu’un jeune nouveau promoteur allait tenter d’ajouter à cette richesse d’une façon bien particulière et audacieuse, soit en mettant exclusivement l’accent sur la boxe professionnelle féminine? C’est pourtant ce qu’a fait en août David Damphousse, le patron et fondateur de Nordic Coliseum Women Boxing, lorsqu’il a présenté à Gatineau son tout premier gala, composé de sept duels féminins.
L’évènement, qui impliquait des combattantes provenant de différents coins de l’Amérique, s’est avéré un franc succès sur GFL.tv, attirant un nombre élevé d’acheteurs américains. Il fut également une réussite du point de vue du spectacle, entre autres grâce à l’extrême qualité de son matchmaking, qui avait été assuré par Damphousse lui-même. En effet, sur les sept combats présentés, six furent hautement enlevants et compétitifs. Est-il besoin de préciser qu’aucun autre des 23 galas tenus au Québec en 2014 ne peut revendiquer, en matière d’affrontements parfaitement équilibrés, une telle moyenne d’excellence?
Le plus beau retour: Jean Bédard. L’homme d’affaires a récemment prétendu lors d’une conférence de presse qu’il n’avait jamais songé à quitter le monde de la boxe, mais quelques faits avaient, depuis la défaite de Lucian Bute contre Carl Froch, soulevé des doutes sur la force de son engagement envers le noble art. Il y avait par exemple matière à froncer les sourcils lorsque InterBox s’est lancé dans la promotion d’un évènement d’arts martiaux mixtes à la fin de 2012, pour ensuite passer de longs mois à ne rien cultiver en boxe et, notamment, ne pas chercher à renouveler son écurie de boxeurs.
La bonne nouvelle pour les amateurs est que, à l’heure actuelle, tous ces doutes sont complètement dissipés. Jean Bédard a manifestement retrouvé tout son intérêt pour la boxe et il semble plus que jamais déterminé à prendre part à l’organisation d’évènements majeurs, à commencer par le méga-duel qui opposera en mars Sergey Kovalev et Jean Pascal à Montréal. On saluera ce beau retour d’un promoteur plein de capacités, retour qui constitue une excellente nouvelle pour tous ceux qui ont à cœur la vitalité de la boxe professionnelle au Québec.
Note de l’auteur: Je remercie Jean-Luc Autret d’avoir lu une version préliminaire de cet article et de m’avoir aidé à l’améliorer par ses suggestions.
Cet article Les promoteurs, gérants et «matchmakers» de l’année en boxe au Québec est apparu en premier sur Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca.
]]>Cet article L’année 2014 de A à Z est apparu en premier sur Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca.
]]>Nous vous proposons encore cette année un survol sans prétentions de ce que nous retenons du millésime 2014 en boxe.
A comme dans Athlétique Algieri
Si 2014 a été une année morose pour la boxe québécoise, elle s’est avérée être tout le contraire pour l’American Chris Algieri. Sorti de nulle part, il devait être une proie facile pour Ruslan Provodnikov. Ses qualités athlétiques et sa résilience lui ont permis d’arracher une victoire et d’obtenir un très lucratif combat face à Manny Pacquiao à Macao en Chine.
B comme dans Bienvenu Beterbiev
On en avait entendu beaucoup parler et les attentes étaient grandes pour l’ancien champion amateur. Ses quatre victoires par K.O. nous démontrent qu’il est devenu un incontournable de la division.
C comme dans Cotto Couronné
Miguel Angel Cotto a réussi l’incroyable en envoyant Sergio Martinez trois fois au tapis dès le premier round. Le Portoricain a disposé facilement de Sergio «La Merveille» Martinez pour mettre la main sur la ceinture WBC des poids moyens. La lutte s’annonce épique en 2015 dans cette division de poids avec les Golovkin, Quillin, Lemieux, Lee, et N’Dam. À suivre!
D comme dans Délicat Divorce
La relation entre Lucian Bute et son entraîneur Stéphan Larouche s’est terminée quelque temps après la cuisante défaite du Roumain face à Jean Pascal. Divorce à l’amiable qui pourrait être bénéfique pour les deux parties.
E comme dans Excellent Estephan Et EOTTM
Camille Estephan continue son excellent travail avec les boxeurs de son écurie. Il a guidé Bermane Stiverne à la conquête du titre des poids lourds de la WBC. Il encadre extrêmement bien David Lemieux , Dierry Jean et Ghislain Maduma qui cognent à la porte de titres mondiaux. Plusieurs bons prospects, comme Gadbois, Hyppolite et Butler, ne demandent qu’à se développer sous son aile.
F comme dans Fier Fonfara
Le Polonais de Chicago devait se coucher tôt devant Adonis Stevenson le 24 mai dernier au Centre Bell. Il n’en fut rien. Andrzej Fonfara a encaissé les coups du Québécois et s’est même permis de l’envoyer au tapis. Sa performance lui permettra probablement d’en découdre une autre fois avec Superman, à Québec cette fois.
G comme dans Grandiose Golovkin
La légende de GGG continue de grandir à un point tel que les adversaires deviennent difficiles à trouver. Parlez-en à Peter Quillin! On dit de GGG qu’il frappe comme un train, reste à savoir s’il peut encaisser. Est-ce qu’un certain David Lemieux pourrait nous aider à résoudre cette énigme?
Celui qu’on surnomme l’extraterrestre, n’en est peut-être pas un après tout. Se pourrait-il qu’il soit simplement humain? Le moins qu’on puisse dire est que le poids des années semblait bien lourd à porter face au Krusher Kovalev. Ne comptez cependant pas Hopkins hors-jeu trop rapidement. Il veut écrire l’histoire et tient mordicus à gagner une ceinture à 50 ans. Il deviendra cinquantenaire le 15 janvier 2015.
I comme dans Intelligent InterBox
InterBox et son président Jean Bédard ont compris que Jean Pascal est un bon vendeur et un atout important dans la business. Ils ont réalisé un très bon coup en mettant sous contrat le boxeur de Laval dès sa rupture avec GYM, son promoteur de longue date. Il fallait aussi penser à remplacer Lucian Bute à moyen terme.
J comme dans Jermain vs Justice
Plus personne ne croyait aux chances de Jermain Taylor de redevenir champion. Suffit de lui parler quelques minutes pour constater que les coups à la tête ont laissé des traces indélébiles. Taylor n’est plus l’ombre de ce qu’il a déjà été. En août, il est arrêté à son domicile et inculpé pour avoir tiré son cousin avec un revolver. Qu’à cela ne tienne, deux mois plus tard, il défait le champion Sam Soliman, l’envoyant quatre fois au tapis, pour s’approprier le titre de l’IBF.
K comme dans Krusher Kovalev
Le triple champion a continué à écrire sa légende en 2014. Trois combats, trois victoires dont deux avant la limite. Hopkins est le seul à avoir fait la distance contre lui, peut-être parce qu’il a refusé d’engager le combat?
L comme dans Lemieux! Lemieux! Lemieux!
Magistrales performances contre Fernando Guerrero et Gabriel Rosado. Plus de doutes, Lemieux est devenu un incontournable chez les 160 livres.
M comme dans Malchanceux Marcos Maidana
Maidana a offert la plus grande opposition à Mayweather depuis belle lurette. Plusieurs lui donnaient même la victoire lors de leur affrontement en mai. Bon prince, Mayweather lui a offert la chance de se faire justice quelques mois plus tard. Malheureusement pour lui, le meilleur boxeur de la planète avait apporté les ajustements nécessaires. Le petit Argentin a tout de même obtenu ses deux meilleures bourses à vie face à «Money» Mayweather.
N comme dans No, No, No Te Levantes
Tricheur, antisportif, menteur, fraudeur… les mots me manquent pour qualifier les agissements de Roberto Bolonti et de son équipe. En espérant ne jamais le revoir dans un ring. Les mauvaises langues disent qu’il serait pressenti pour la prochaine défense d’Adonis Stevenson.
O comme dans Orgueilleux Ouellet
Orgueilleux dans le sens de fier et de courageux. Au grand plaisir des amateurs, le boxeur de Jonquière s’est offert un dernier combat, question de boucler honorablement une belle carrière. Merci Stéphane Ouellet.
P comme dans Patience Pascal, Patience
L’année 2014 a commencé en lion pour Pascal avec une brillante victoire sur son rival Lucian Bute. Les onze mois suivants ont été frustrants, très frustrants. Accusations fallacieuses, rupture avec GYM, désistement de Donovan George, dérobade de Stevenson. Vivement 2015!
Q comme dans Québec
Le vieil amphithéâtre de Québec a accueilli, pour une seconde fois, le duel entre Jo Jo Dan et Kevin Bizier le mois dernier. Probablement le combat de l’année au Québec.
R comme dans Roach Ressuscite le Roumain
Freddie Roach a pris sous son aile le protégé d’InterBox en espérant lui redonner confiance. Le processus de transformation allait bon train et le phœnix allait renaître de ses cendres quand une mauvaise blessure est venue contrecarrer les plans. Espérons que ce ne soit que partie remise.
S comme dans Superman Stevenson Se Sauve Si Souvent
Al Haymon, gérant de Stevenson et grand gourou du matchmaking, applique à la lettre sa doctrine du «cachet maximum/risque minimum». Ce sont, bien entendu, les amateurs qui en paient la note. Nous aurions pu voir «Superman» en action face à Kovalev, à Hopkins ou à Pascal en 2014. Nous avons eu Fonfara et Sukhotsky. Misère!
T comme dans Talentueux Terence
Terence Crawford a connu une grande année, une très grande année. Le champion WBO des légers a défait Ricky Burns, Yuriorkis Gamboa et Ray Beltran en 2014. Le résident d’Omaha se dispute le titre de la personnalité la plus connue de la ville avec Warren Buffet. Boxeur de l’année selon plusieurs médias.
U comme dans Ultimes Ukrainiens
Les frères Klitschko continuent de faire les manchettes. L’aîné a abandonné sa ceinture pour se faire élire au Parlement Ukrainien, puis maire de Kiev. Le cadet continue sa domination des poids lourds.
V comme dans Viva Viva Vingt-cinq ans de IBHOF!
L’International Boxing Hall of Fame a fêté ses 25 ans d’existence en 2014. Une belle brochette d’intronisés pour cette occasion: De La Hoya, Calzaghe et Trinidad. Bien entendu, 12round.ca y était. L’IBHOF est situé à Canastota dans l’état de New York à quelques heures de Montréal. Pour ceux que ça intéresse l’intronisation a toujours lieu le deuxième week-end de juin. En 2015, l’IBHOF ajoutera au club des immortels Ray Mancini, Riddick Bowe et Prince Naseem Hamed.
W comme dans Walters Wonderful
Il est si petit que vous ne l’avez peut-être pas vu, mais Nicholas Walters a défendu à deux reprises son titre des poids plumes de la WBA. La première fois, il a passé le K.O. au vétéran Vic Darchinyan et, cinq mois plus tard, il a arrêté nul autre que Nonito Donaire au 6e round.
X comme dans eXcellente eXpéricence
Eleider Alvarez en avait bien besoin! Une victoire convaincante à la salle des étoiles de Monaco contre le Sud-Africain Ryno Liebenberg. Ce gain le place dans le peloton de tête chez les mi-lourds. Peloton congestionné et à forte concentration québécoise avec Pascal, Stevenson, Beterbiev, Bute et Kovalev.
Y comme dans Yvon
Année éprouvante pour Yvon Michel! Sa relation de plus de dix ans avec Jean Pascal s’est terminée amèrement. Son autre poulain s’est associé à Al Haymon, mettant ainsi une croix sur un lucratif duel face à Kovalev et l’exposant à une poursuite de Kathy Duva. Pour couronner le tout, rien n’indique que son association avec David Lemieux va se poursuive en 2015. Il peut toujours se réconforter avec la victoire d’Eleider Alvarez à Monaco et les espoirs qu’on peut fonder en Beterbiev.
Z comme dans Zzzzzzzzzzzzzzzz Zewski
Vingt-six combats, vingt-six triomphes. Quatre victoires en 2014 pour le trifluvien. Malheureusement, trois de ces quatre victoires ne représentaient pas de réels défis pour Mikaël. Au moins, le dernier combat était compétitif et il en retirera sûrement plus côté expérience que dans ses 25 victoires précédentes. Nous souhaitons voir Zewski poursuivre dans cette veine parce que nous croyons qu’il peut obtenir les plus grands honneurs. Comme l’a déjà dit John McEnroe, si vous gagnez sans progresser, vous ne serez jamais champion.
L’an prochain, je surveillerai de près la progression de Zou Shiming, Qiu Xiao Jun et de Xiong Zhao Zhong question de donner un «break» à Yvon et à Zewski! Bonne année 2015.
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]]>Cet article La meilleure performance à la Rocky Balboa et autres prix atypiques de fin d’année est apparu en premier sur Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca.
]]>12rounds.ca se prêtera bientôt, comme d’autres médias, à la remise des prix habituels (boxeur de l’année, combat de l’année, etc.) pour souligner les moments forts des 12 derniers mois en boxe au Québec. En attendant, nous vous proposons comme en 2013 nos prix «atypiques», qui mettent l’accent sur d’autres faits ayant contribué à définir, pour le meilleur ou pour le pire, l’année 2014.
Meilleure performance à la Rocky Balboa: Andrzej Fonfara contre Adonis Stevenson. Un choix qui ne devrait pas causer de controverses! Après être allé au tapis au 1er round, et s’être fait sonner à nouveau quelques secondes plus tard, Fonfara s’est relevé avec détermination de son tabouret avant le début du 2e, et tous les spectateurs ont pu voir, de par son langage corporel, qu’il n’était nullement «dégonflé». Ses yeux entre autres laissaient transparaître qu’il n’avait rien perdu de son désir de se battre au maximum de ses capacités. Comme on sait, au 5e et au 6e, la volonté du Polonais fut derechef sérieusement éprouvée lorsque plusieurs frappes au corps le firent grimacer de douleur et revisiter le plancher, mais il refusa encore une fois d’abdiquer. Bien plutôt, en bon Rocky, il reprit du poil de la bête dans les rounds suivants pour envoyer Stevenson au tapis au 9e et le faire saigner du nez. Au final, toujours comme le personnage incarné par Sylvester Stallone dans Rocky 1 ou Rocky Balboa, il s’est incliné par décision, mais non pas sans être sorti extrêmement grandi du combat et avoir gagné le respect de plusieurs amateurs grâce à sa performance courageuse et inspirée. Mes hommages, M. Fonfara, pour avoir compris qu’une chance pour le titre linéaire d’une division est précieuse, et qu’elle mérite qu’on se donne corps et âme comme vous l’avez fait.
Pire «mismatch» sur le plan stylistique, doublé d’une catastrophe sur le plan stratégique: Dmitry Sukhotsky contre Adonis Stevenson. Même s’il ne possède aucune habileté de boxe sortant vraiment de l’ordinaire, je persiste à dire que Dmitry Sukhotsky n’est probablement pas aussi mauvais que pourrait le donner à penser sa piètre performance contre Adonis Stevenson. Mais il existe un principe classique en boxe, que connaît évidemment à la perfection le clan Stevenson, selon lequel «styles make fights». Or, sur la base de critères stylistiques, le Russe avait été savamment choisi comme l’adversaire idéal pour bien faire paraître «Superman». En effet, il est dans son style et sa nature d’avancer constamment à vitesse à peu près constante, ce qui est la pire chose à faire contre un cogneur, qui a alors beau jeu de se planter solidement les pieds au sol et de simplement attendre le bon moment pour délivrer ses coups d’assommoir. Et comme si ce n’était pas assez, Sukhotsky a commis l’erreur, sur le plan stratégique, de ne pratiquement jamais utiliser sa main arrière, ce qui a grandement limité sa capacité à intimer le respect au Québécois grâce à des frappes plus puissantes. Dans de telles conditions, comment imaginer un adversaire qui aurait été plus facile à battre que lui?
Performance la plus mal appréciée: Jean Pascal contre Lucian Bute. S’il y a bien une chose que j’ai comprise depuis que j’ai commencé à écrire sur la boxe, c’est que la façon la plus rapide et efficace de soulever les passions et de recueillir des insultes est de formuler une opinion (favorable ou non) concernant Lucian Bute. Mais je préfère parler et essuyer d’autres injures pour dire ceci: non, Lucian Bute n’a pas perdu contre Jean Pascal à cause d’un «blocage psychologique» (une excuse acceptée comme parole d’évangile par certains journalistes des «grands médias»), ou parce qu’il n’a pas su boxer, pour toute autre raison, «à la hauteur de son talent». Il a encaissé sa seconde défaite en carrière parce que Jean Pascal s’est avéré meilleur que lui, point à la ligne. Le natif de Port-au-Prince possède en effet des attributs physiques supérieurs au Roumain, notamment une plus grande explosivité, et ses habiletés défensives sont indéniablement plus variées et solides. Qui plus est, Pascal a mis en œuvre une stratégie plus astucieuse que celle de Bute le soir du combat. Cette stratégie, fondée sur des attaques occasionnelles mais violentes et intenses, était conçue pour lui permettre de bien économiser son énergie, et pour causer les hésitations qu’on a pu constater chez son adversaire. Pascal mérite donc pleinement qu’on reconnaisse la grande qualité de sa performance, ce que beaucoup, malheureusement, se sont refusés à faire au lendemain de sa victoire.
Meilleur numéro d’acteur: Roberto Bolonti AVANT son combat contre Jean Pascal. Lisez bien l’intitulé du «prix» avant de sursauter! Je ne suis bien entendu pas en train de prétendre que Bolonti s’est fait convaincant lorsqu’il s’est jeté au sol et y est demeuré pendant de longues minutes suite à un coup donné par Jean Pascal lors d’un bris, de façon à tenter d’entraîner la disqualification de ce dernier. Mais AVANT le combat? L’Argentin semblait déborder de détermination, autant dans ce qu’il dégageait corporellement que dans ses propos, tous très censés et crédibles, devant les médias. Il a ainsi réussi à faire croire à beaucoup d’observateurs, moi y compris, qu’il était résolu à se donner à fond et à aller à la guerre contre Pascal. Il s’est avéré qu’il nous bernait. C’est sans scrupule aucun qu’il a choisi d’infliger un autre œil noir à la boxe, ce qui était bien la dernière chose dont avaient besoin les amateurs qui choisissent de consacrer une partie de leur argent de loisir durement gagné au noble art, particulièrement lors d’une année généralement aussi décevante que 2014.
K.-O. de l’année lors d’un petit gala: Frank Cotroni contre Richard Reittie. Pour des raisons faciles à comprendre, les K.-O. de l’année vont toujours, dans les listes de prix compilées dans les médias, à des combats d’une certaine importance, impliquant par exemple un titre ou ayant une incidence sur les classements mondiaux. La conséquence en est que les K.-O. primés ont presque toujours lieu lors de grands ou de moyens galas. Pourtant, des K.-O. ou T.K.-O. tout à fait mémorables se produisent également lors de plus petits évènements. Et, dans cette catégorie, comment pourrait-on passer sous silence la magnifique mise hors de combat réalisée par Frank Cotroni aux dépens de Richard Reittie dans la finale d’un pro-am tenu en octobre au Casino du Lac-Leamy à Gatineau? Dès les premiers instants du duel, Cotroni a atteint son adversaire d’une puissante droite, puis, voyant que Reittie était ébranlé, il s’est rué sur lui pour lui asséner une autre droite qui l’a fait lourdement chuter au tapis. Le résident de l’Ontario s’est relevé, mais il s’est tout de suite retrouvé acculé dans un coin et bombardé de coups, ce qui a forcé l’arbitre à mettre un terme au massacre, après seulement 45 secondes au tout premier round! Le genre de performance qui démontre que Cotroni n’a pas usurpé son surnom de «Hitman».
Défaite la plus crève-cœur: Ghislain Maduma contre Kevin Mitchell. Au stade Wembley de Londres, devant une foule hostile, Maduma semblait avoir établi sa supériorité contre son adversaire anglais et voguer vers la victoire, mais plusieurs crochets de la gauche de Mitchell ont tout fait basculer au 11e round. J’avoue avoir laissé échapper quelques jurons devant mon écran lorsque l’arbitre a préféré s’interposer pour protéger le Québécois, le privant ainsi d’une victoire qu’il aurait dû obtenir. Il suffit souvent de quelques moments-clés pour faire ou défaire une carrière en boxe. Espérons que «Mani», un homme extrêmement distingué et charmant à qui on ne peut souhaiter que du succès, saura saisir les occasions de rebondir qui s’offriront à lui.
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]]>Le populaire Mikaël Zewski (25-0-0, 20 K.-O.) remontera dans le ring samedi soir au Cosmopolitan de Las Vegas pour y défendre sa ceinture des mi-moyens du North American Boxing Federation (NABF). Son adversaire originellement prévu était le «journeyman» mexicain Javier Castro, mais suite au désistement de ce dernier, il a été annoncé la semaine dernière que le boxeur de la Mauricie allait plutôt en découdre avec Jeremy Bryan (17-4-0, 7 K.-O.; sur la photo à droite). Tout comme Zewski, l’Américain était déjà en camp d’entraînement en prévision d’un combat samedi, et il a vu son rival déclarer forfait. Il sera donc bien préparé et physiquement à point pour l’affrontement.
Ce changement d’adversaire constitue une excellente nouvelle pour le nombre croissant d’amateurs qui, tout en reconnaissant le talent de Zewski, maintenant âgé de 25 ans, étaient devenus impatients de le voir enfin se frotter à plus forte opposition, après près de cinq années passées chez les professionnels. À sa dernière sortie, le 9 août à New York, Bryan s’est incliné par décision partagée contre le talentueux espoir Sadam Ali, au cours d’un combat ayant offert de la boxe d’excellent niveau. Le résident du New Jersey y a démontré de solides habiletés fondamentales, incluant des déplacements fluides, une bonne garde, une capacité à bloquer efficacement les coups, un jab long et rapide, et même un impressionnant crochet de la gauche, laissant croire que sa force de frappe est plus respectable que ne le suggère son nombre relativement faible de K.-O.
Contacté par le Nouvelliste de Trois-Rivières, Zewski s’est dit heureux d’avoir l’occasion de se battre contre un boxeur respecté par les observateurs au sud de la frontière. «Je vais devoir revoir ma stratégie parce que je m’entraînais en vue d’affronter un cogneur», a-t-il expliqué. «Bryan a connu une belle carrière chez les amateurs. Je me méfie de sa fiche, car elle ne lui rend pas justice. Je suis certain qu’il va m’offrir une bonne opposition. Nous aurons des ajustements à faire dans le gymnase, mais nous aurons du temps pour les effectuer».
Une faiblesse supposée de Bryan, relevée par Zewski dans son entretien avec le Nouvelliste, résiderait dans la fragilité de son menton. Il est vrai que le combattant de 28 ans a perdu à trois reprises avant la limite: une fois en 2013, contre Amir Imam, et deux fois en 2010, contre Ronald Cruz et Vincent Arroyo. Toutefois, il n’est pas certain que le trifluvien possède réellement la force de frappe pour exploiter cette faille potentielle. Même si plusieurs amateurs québécois semblent convaincus de sa puissance, il demeure que cette dernière n’a pas encore été démontrée comme elle se doit, c’est-à-dire contre différents adversaires coriaces, incluant des aspirants mondiaux.
Zewski lèvera-t-il les bras en signe de triomphe samedi soir? Ou verra-t-il sa carrière encaisser un net recul? Je prévois pour ma part que, induit à se croire invincible par sa fiche de 25 victoires en 25 sorties, il boxera avec plus de confiance et de panache dans la première moitié du combat, et se forgera ainsi une avance de quelques points sur les cartes des juges. Bryan prendra cependant progressivement conscience de certaines de ses vulnérabilités et, dans les rounds six à dix, il se montrera plus téméraire pour faire jeu égal avec lui. Au final, le meilleur départ de Zewski fera toutefois la différence, et il l’emportera par décision serrée.
Cela dit, ne tombez pas de votre chaise si l’Américain tend un traquenard au Québécois et le met subitement K.-O. grâce à une contre-attaque en puissance, à laquelle ne s’attendait aucunement ce dernier. Donner 25 adversaires d’affilée de deuxième, troisième et quatrième ordres à un jeune boxeur est une arme à double tranchant. Une pareille stratégie de développement, en effet, aura l’avantage de le rendre extrêmement confiant, mais elle peut également lui faire perdre la prudence qui s’avèrera nécessaire lorsqu’il affrontera un plus dangereux rival. Nous aurons, samedi, une première occasion de constater si Zewski est tombé dans ce piège.
Crédit photo: PhotoZone et Top Rank
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