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]]>Il est frappant de constater ce matin à quel point les médias sociaux regorgent de commentaires négatifs à l’endroit de l’affrontement entre Deontay Wilder et Bermane Stiverne disputé hier soir à Las Vegas, et qui s’est soldé par une victoire par décision unanime de l’Américain en douze rounds (118-109, 119-108 et 120-107).
À en croire plusieurs, aucun des deux pugilistes n’aurait offert une performance valable dans ce combat. Le Québécois et ex-champion en titre n’aurait pas su offrir une opposition digne de ce nom. Et Wilder, même s’il s’est adjugé la ceinture WBC des lourds, n’aurait donc dissipé aucun des doutes qui existaient à son sujet, lui qui, comme on sait, n’avait auparavant jamais disputé plus de quatre rounds en carrière.
Des points de vue aussi critiques sont-ils vraiment justes et raisonnables? Je ne le pense pas.
Bermane Stiverne n’a certes pas livré, sur le plan stratégique, un combat parfait. Il s’est trop souvent contenté d’utiliser sa garde comme un bouclier pour bloquer les coups de Wilder, plutôt que de bouger la tête et d’esquiver, ce qui lui aurait permis d’entrer plus facilement à l’intérieur. Par ailleurs, il n’a jamais tenté de «couper le ring», de façon à limiter l’efficacité des déplacements de son rival.
Malgré tout, sa détermination à conserver sa ceinture ne peut être remise en doute. Elle s’est clairement manifestée dans la résilience dont il a fait preuve au deuxième et au septième round, lorsqu’il a été ébranlé. Elle a également transparu dans certaines manœuvres qu’il a tentées et qui, dans d’autres circonstances, auraient pu porter fruit, comme contre-attaquer en puissance, ou encore narguer Wilder pour lui faire perdre son calme et le pousser à commettre une erreur en défensive.
Deontay Wilder, pour sa part, a démontré qu’il était capable d’éviter de tels pièges, ce dont plusieurs doutaient avant le combat. Il a en outre parfaitement dosé ses énergies et mis à profit son avantage de portée comme il le fallait, c’est-à-dire en utilisant abondamment son jab et en lançant de belles droites relativement «straight».
Il est bien entendu évident qu’on ne saurait, à ce stade, comparer Wilder à des grands boxeurs comme Larry Holmes ou Wladimir Klitschko. Mais je pose quand même la question suivante: trouvez-vous que la recette que Wilder a utilisée pour vaincre Stiverne est vraiment différente de celle qu’on a souvent vu appliquer, dans leurs propres combats, ces deux champions?
Pour des raisons qui, personnellement, m’échappent, il est très courant de voir beaucoup d’amateurs de boxe exprimer une négativité extrême après certains combats d’importance, surtout lorsqu’un des deux boxeurs domine nettement, mais sans signer de K.-O. Une telle négativité n’a cependant pas lieu d’être dans le cas de l’affrontement Deontay Wilder-Bermane Stiverne. Il faut plutôt selon moi voir et accepter le combat pour ce qu’il a été, à savoir une performance dominante et efficace d’un jeune pugiliste qui, dans les années à venir, pourrait continuer à rendre considérablement plus intéressante la division des lourds.
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]]>Qui sortira vainqueur de cet affrontement, que les deux pugilistes se sont dits confiants de remporter de façon concluante et expéditive? Sept chroniqueurs qui couvrent le monde de la boxe au Québec et au Canada se sont prêtés au jeu des prédictions. Nous vous avons invité à faire de même plus tôt cette semaine lors d’un sondage.
Dans l’histoire de la boxe, il n’existe pas un seul exemple de poids lourd qui a débuté sa carrière en annihilant tout sur son passage comme l’a fait Deontay Wilder, puis qui a réussi à mettre la main sur le titre et à s’établir comme un champion crédible. Même des cogneurs aussi efficaces et redoutables que George Foreman, Mike Tyson et Lennox Lewis avaient disputé des combats de dix rounds entiers avant de s’approprier la ceinture. Qu’est-ce à dire? Qu’une longue série constituée uniquement de victoires trop faciles n’est pas une bonne façon de se préparer à affronter la crème de la division, qui comprend des combattants possédant à la fois de solides habiletés et un excellent niveau de confiance. Personne, pas même un géant de presque 6 pieds 7 pouces comme Wilder, n’échappe à cette loi.
Bermane Stiverne, de son côté, possède une merveilleuse qualité, soit celle d’être extrêmement détendu dans le ring. Or il s’agit de l’une des meilleures caractéristiques qu’un boxeur puisse avoir face à des adversaires dotés d’une force de frappe particulière. Pensez par exemple à James Toney, un poids moyen naturel, qui détenait au plus haut point cette qualité et qui s’est avéré capable, dans des combats disputés chez les poids lourds, d’encaisser les bombes de colosses comme Hasim Rahman et Samuel Peter.
Je prédis donc que «B. Ware» mettra à profit son calme et ses habiletés de boxe – incluant bien entendu son jeu de jambes – pour traverser avec une relative facilité les six premiers rounds et mettre l’Américain dans une position où, pour la première fois de sa carrière, il ressentira de la fatigue. Il n’en faudra pas plus à mon avis pour que la confiance de Wilder s’évapore et que sa technique, qui est déjà à la base lacunaire à plusieurs égards, s’effrite complètement. Il ne restera alors à Stiverne qu’à cueillir le fruit mûr, c’est-à-dire passer le K.-O. à son adversaire vers le 8e round.
Pour la première défense de son titre mondial, Bermane Stiverne sera confronté, en Deontay Wilder, à un boxeur plus jeune, invaincu, et qui a remporté tous ses combats avant la limite. Wilder, un grand bonhomme, est assurément un cogneur dangereux et sa force de frappe sera une menace constante. Il possède de surcroît de belles aptitudes techniques et une défensive assez étanche, quoique limitée, à en juger par ce que nous avons vu jusqu’ici.
Je considère toutefois que Bermane Stiverne est un athlète plus complet, qui saura tirer parti de sa vitesse, et c’est pourquoi je prévois une victoire de sa part avant la limite. Je crois en effet que le Québécois possède les aptitudes pour encaisser les attaques de son rival, marquer des points en contre-attaque et sortir Wilder de sa zone de confort. La clé du combat reposera donc sur la capacité de Stiverne à gérer les charges de Wilder et à tirer profit des ouvertures en défensive qui les accompagnent.
Il ne fait aucun doute que Bermane Stiverne possède un meilleur bagage d’expériences et des habiletés techniques de boxe grandement supérieures à celles de Wilder. Malheureusement pour lui, ces atouts ne seront pas suffisants pour triompher devant l’espoir américain.
Les avantages de Wilder sont nombreux. D’abord, il possède des qualités physiques et athlétiques hors de l’ordinaire. Sa grande portée devrait lui permettre de tenir Stiverne à bonne distance et de placer son direct de la main arrière assez facilement et tôt dans le combat. En outre, la force de frappe du «Bronze Bomber» est indéniable avec un pourcentage de K.-O. de 100% en 32 sorties chez les professionnels. On a beau dire que ses adversaires n’étaient pas tous à la hauteur, il n’en s’agit pas moins d’un exploit et d’une statistique qu’on ne peut ignorer, d’autant plus que Stiverne a été ébranlé à son dernier combat face à Chris Arreola, alors pourtant que ce dernier est beaucoup plus un encaisseur qu’un cogneur. La longue période d’inactivité de Stiverne pourrait également jouer contre lui en début d’affrontement. Ne comptez pas sur Wilder pour lui laisser le temps de retrouver ses repères.
Pour toutes ces raisons, je pense que Wilder va passer le K.-O. à Stiverne dans les six premiers rounds.
Je choisis Bermane Stiverne pour l’emporter par K.-O. dans la seconde moitié du combat. L’actuel champion WBC est un gars très intelligent qui sait comment analyser les lacunes de ses adversaires. Contre Chris Arreola, il s’est présenté dans le ring avec un plan de match efficace et il l’a appliqué à la lettre. Son menton a déjà été testé et il possède l’avantage d’avoir déjà boxé pendant douze rounds sans jamais manquer de souffle. Ce fait pourrait être déterminant si l’affrontement se rend à la limite. Enfin, il affiche une confiance extrême et son expérience des gros combats le rend impossible à intimider. Je m’attends à ce qu’il remporte la guerre psychologique qui va avoir lieu cette semaine lors des conférences de presse et de la pesée.
Du côté de Deontay Wilder, tout est un point d’interrogation! S’il possède une technique et une force de frappe qui sont des valeurs sûres, son menton, lui, n’a jamais été mis à l’épreuve et son cardio non plus. Son inexpérience des longs duels pourrait ne pas être un facteur s’il arrive à faire mal très tôt dans le combat à Stiverne, de la même manière qu’il a réussi à ébranler rapidement ses 32 adversaires précédents, mais combien de ces derniers étaient vraiment dangereux? Le médaillé de bronze olympique est loin d’avoir déjà affronté chez les professionnels un adversaire aussi bon que Stiverne.
Je crois que Wilder va tout donner et lancer des bombes dans les deux premiers rounds du combat. Stiverne va éviter les frappes de l’Américain, ce qui va semer le doute dans son esprit. À partir de la troisième reprise, «B. Ware» va mettre de la pression puis, de round en round, il va progressivement augmenter son nombre de coups – incluant ses coups de puissance – pour finalement réaliser un K.-O qui devrait survenir entre les septième et neuvième rounds.
Si on m’avait demandé ma prédiction il y a quelques mois, j’aurais dit Wilder sans hésiter, mais aujourd’hui, je penche pour Bermane Stiverne. La raison se situe dans la durabilité de ce dernier, telle qu’elle a été démontrée lorsqu’il a encaissé les bombes d’un puissant cogneur comme Chris Arreola à deux reprises. Certes, Wilder n’est pas le même type de cogneur que le Mexico-Américain: ce dernier fait mal sans nécessairement coucher d’un seul coup, alors que le «Bronze Bomber», lui, peut mettre K.-O. avec une seule frappe. Malgré tout, Stiverne a davantage prouvé ses capacités d’encaisseur, et son expérience de dix rounds contre le longiligne Ray Austin, un boxeur au style compliqué à résoudre, s’ajoute à son bagage de boxeur, même si je crois que Wilder est supérieur à Austin.
Stiverne est plus petit mais plus rapide que Wilder, et la mâchoire de ce dernier n’a pas été testée chez les professionnels. Nous pourrions donc avoir droit à une version poids lourd de Leonard-Hearns I, avec le même interchangement des rôles. Autrement dit, il est possible selon moi de voir un Bermane Stiverne en retard aux points mettre à profit son expérience pour stopper Wilder au 10e ou au 11e assaut.
La question de base à propos de ce duel n’est pas de savoir qui cogne le plus fort, car les deux sont clairement puissants. Elle est plutôt celle-ci: qui peut le mieux parer et encaisser les coups de son adversaire pour contre-attaquer par la suite? La seconde question fondamentale est la suivante: est-ce que les Jason Gavern, Malik Scott, Nicolai Firtha, Siarhei Liakhovich, Audley Harrison, Matthew Greer, Kelvin Price et compagnie ont constitué des rivaux de qualité suffisante pour bien préparer Deontay Wilder à faire face à un adversaire qui lui donnera la réplique?
Le passé étant souvent garant de l’avenir, il me semble clair que Bermane Stiverne a beaucoup plus les outils pour solutionner le grand gaillard de six pieds sept pouces qu’est l’Américain que l’inverse. En effet, Stiverne est professionnel depuis 2005 et il possède également un long bagage amateur, ayant notamment été dirigé par Yvon Michel sur l’équipe olympique canadienne. Wilder, pour sa part, n’a frappé pour la première fois dans un sac de sable qu’en 2005.
Autre élément à considérer: Stiverne est un boxeur qui, normalement, effectue son boulot sans trop de sentiments. Mais cette fois, il va monter dans le ring avec une aversion pour son rival et un réel désir de lui faire mal, parce que Wilder l’a provoqué à des dizaines de reprises au cours des derniers mois. Si l’ancien résident de Laval n’est pas tellement volubile, il est en revanche bien équipé pour faire parler ses poings.
Bref, je crois que ce duel va nous offrir plusieurs beaux échanges et que le «Bronze Bomber» ne trouvera pas de second souffle pour maintenir le rythme après la première moitié de l’affrontement. Plus le combat va avancer, plus Stiverne va être dominant et, avant la fin du neuvième round, Don King et Camille Estephan seront dans le ring avec leurs plus beaux sourires pour féliciter leur protégé de sa victoire.
Je crois sincèrement que Stiverne-Wilder est l’un des duels les plus intéressants qui puisse se tenir à l’heure actuelle chez les lourds. La catégorie-reine du noble art semble ré-émerger de l’obscurité dans laquelle elle était tombée, ce qui constitue une excellente nouvelle pour l’ensemble du monde de la boxe. Avec des combats comme Stiverne-Wilder et, peut-être, Klitschko-Fury, de même qu’avec des espoirs comme le Néo-Zélandais Joseph Parker et l’Anglais Anthony Joshua, nous pourrions assister à une véritable renaissance de la boxe poids lourds. S’il continue à aligner les victoires, Bermane Stiverne pourrait jouer un rôle important dans ce nouveau chapitre de l’histoire de la division.
Je pense que le mot «athlétique» résume le mieux les boxeurs qui appartiennent à l’échelon supérieur de la catégorie. Stiverne et Wilder en sont deux parfaits exemples. L’Américain est capable de frapper comme une masse, et ce, du premier au dernier round. Il est toujours dangereux et peut stopper ses adversaires à n’importe quel moment. Il est un homme imposant physiquement, mais contrairement à beaucoup d’autres boxeurs de sa grosseur, il est en excellente condition physique. Nous ignorons cependant comment il performera si le combat s’étire, puisqu’il n’est jamais allé plus loin que le quatrième round en carrière. Je suis convaincu qu’il s’est entraîné pour se rendre à la limite, mais se rendre à la limite et se rendre à la limite lorsqu’on essuie les coups de Bermane Stiverne sont deux choses bien différentes.
Il sera intéressant de voir ce que «B. Ware» fera pour contrer les avantages de taille et de portée de Wilder. Comme Camille Estephan l’a confié à Jean-Luc Autret la semaine dernière, il est difficile de trouver des sparring partners talentueux et aussi grands que le «Bronze Bomber». Malgré tout, j’estime que les habiletés de boxe de Stiverne sont suffisamment raffinées pour lui permettre de faire face à toutes les manœuvres offensives que tentera son rival. Le Canadien s’est frotté à plus forte opposition que Wilder et il performe au meilleur de ses habiletés dans des combats impliquant un titre ou menant à une chance pour un titre. Selon moi, au stade de développement où en est rendu Wilder, le combat représentera un trop gros défi pour lui. Je prédis donc que Bermane Stiverne l’emportera par K.-O. ou T.K.-O. au septième round.
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]]>L’année 2014 n’a certainement pas été un grand cru côté qualité de boxe, mais avec 23 galas présentés sur le territoire québécois, la quantité était au rendez-vous. En fait, il faut remonter à 2006 pour trouver une année ayant offert un plus grand nombre de galas. Ça fait tellement longtemps que c’était avant que Joachim Alcine ne devienne champion du monde.
En guise de complément à notre bilan concernant les promoteurs québécois, voici cinq prix portant spécifiquement sur les galas. On nous permettra de préciser que, à nous deux, nous avons assisté aux 23 soirées de boxe des douze derniers mois, ce qui nous donne une perspective complète sur la période.
Gala de l’année: Stevenson VS Fonfara, le 24 mai à Montréal
Notre choix s’est arrêté sur cet évènement parce que, selon nous, il a offert le plus grand nombre de moments forts, particulièrement pour un gala d’importance. Bien peu de gens s’attendaient à ce que la première défense d’Adonis Stevenson en 2014 se rende à la limite, et encore moins avaient prévu que le champion visiterait le plancher au neuvième round. Andrzej Fonfara a brisé la séquence de dix K.-O. consécutifs de «Superman» et, en douze rounds d’action, il s’est bâti une belle crédibilité malgré la défaite.
Le gala, qui était organisé par GYM, a également vu David Lemieux soulever la foule et galvaniser l’atmosphère au Centre Bell en détruisant Fernando Guerrero en trois petits rounds, un K.-O. qui s’est mérité une mention honorable dans nos grands prix de fin d’année. Soulignons enfin, lors de la sous-carte, les spectaculaires victoires avant la limite de Kevin Bizier et d’Yves Ulysse Jr.
Meilleur gala en banlieue de Montréal ou en région: Théroux VS Rincon, le 21 novembre à Sorel-Tracy
Certains amateurs pourraient avoir l’impression que la boxe professionnelle est presque exclusivement concentrée à Montréal. Mais, en fait, il n’y a eu que neuf galas dans la Métropole cette année. Gatineau en a reçu trois, alors que Québec, Pointe-Claire et Vaudreuil furent les hôtes de deux soirées chacune. De plus, les villes de Lachine, de Mont-Saint-Hilaire, de Boucherville, de Sorel-Tracy et de Repentigny ont accueilli de la boxe pro à une occasion.
Comme meilleur évènement en banlieue de Montréal ou en région, nous privilégions le gala co-présenté par le club BoxeMontréal.com et Eye of the Tiger Management, et ce, pour deux raisons. Tout d’abord, à cause de l’indéniable qualité du spectacle offert par les David Théroux, Mick Gadbois, Guillaume Tremblay-Coudé, Steven Butler, Ayaz Hussain et Will Madera. Mais surtout, à cause du caractère intense et électrique de l’ambiance au Colisée Cardin, où les fans ont manifesté bruyamment et fait sentir qu’ils connaissaient leur boxe. Ils nous ont ainsi rappelé qu’il existait une riche culture de la boxe professionnelle à Sorel, où furent tenus plusieurs galas à la fin des années 60 et dans la première moitié des années 70, mettant notamment en vedette le populaire Joey Durelle.
Meilleur gala en semaine: Hyppolite VS Pintos, le 22 mai à Pointe-Claire
Cette catégorie peut sembler bien particulière, mais elle vise à souligner le fait que, durant la dernière année, trois galas ont été présentés vers le milieu de la semaine, comme il était courant à d’autres époques. Le premier d’entre eux a eu lieu le premier mercredi de février au New City Gas, une discothèque du centre-ville de Montréal. À cette occasion, Camille Estephan et son équipe ont dû faire face aux difficultés occasionnées par une tempête de neige. Plusieurs se souviendront plus facilement, pour avoir regardé l’évènement sur les ondes de TVA Sports, du retour de la boxe au Casino de Montréal, organisé par GYM et présenté un mardi de septembre.
Le gala de semaine ayant toutefois retenu le plus notre attention est celui offert par Eye of the Tiger Management le jeudi 22 mai au Holiday Inn de Pointe-Claire, soit deux jours seulement avant le méga-gala de GYM mettant en vedette Adonis Stevenson. Il nous a donné à voir en finale un magnifique K.-O. dès le premier round de Schiller Hyppolite, contre un adversaire pourtant solide, Rafael Sosa Pintos. Ce gain expéditif a permis à «Batman» de mettre la main sur un premier titre mineur et, surtout, de faire son entrée dans les classements mondiaux. Soulignons aussi, lors de la sous-carte, la présence de Jo Jo Dan, maintenant aspirant obligatoire de l’IBF à 147 livres, les débuts pros d’Ayaz Hussain, et la seule des neuf victoires obtenues par Steven Butler au cours de l’année à s’être rendue à la limite.
Gala ayant le plus surpassé les attentes: Beterbiev VS Cloud, le 27 septembre à Montréal
Certains diront que ce gala mérite aussi le prix de l’évènement ayant eu le plus de finales prévues. Bref rappel pour ceux qui ont oublié cette séquence d’improvisations: nous devions d’abord assister à un duel entre Jean Pascal et Tavoris Cloud, mais le Lavallois s’est montré trop gourmand dans ses demandes financières au goût de GYM et d’InterBox, qui l’ont écarté du gala en plus de décider de ne plus agir comme ses co-promoteurs. Par la suite, Yvon Michel a affirmé qu’Adonis Stevenson assurerait la finale, alors pourtant que «Superman» n’était même pas en camp d’entraînement! Puis, à six semaines du gala, exit Stevenson pour faire place à Artur Beterbiev, mais deux semaines seront encore nécessaires avant d’officialiser le tout, et GYM se verra forcé de bonifier la bourse initialement offerte à Cloud, afin que l’ancien champion IBF accepte d’affronter Beterbiev plutôt que Pascal. Le résultat de tous ces rebondissements? À peine 2000 spectateurs se sont pointés le 27 au soir au Centre Bell.
Pourtant, la victoire rapide et extrêmement concluante du Tchétchène sur Cloud, la présence de Dierry Jean dans un combat pour un titre nord-américain à 135 livres, la belle victoire par K.-O. d’Antonin Décarie et l’ultime tour de piste de Stéphane Ouellet ont conféré un rapport qualité-prix extrêmement satisfaisant à cette soirée. Mais, pour reprendre la bonne formule de Jean-Luc Legendre de RDS, l’évènement avait malheureusement les allures d’un «gala confidentiel».
Gala ayant offert le spectacle le plus décevant: Pascal VS Bute, le 18 janvier à Montréal
Attendu depuis plusieurs années et originellement planifié pour le 25 mai 2013, le duel entre les deux grandes vedettes québécoises n’a pas été à la hauteur des attentes de la bonne majorité des 20 000 spectateurs présents au Centre Bell et de ceux qui suivaient l’action à la télé à la carte. La performance magistrale offerte par Pascal n’a pu en effet faire contrepoids à la déception ressentie sur le coup par les amateurs, qui espéraient un affrontement beaucoup plus partagé. À cela, il faut ajouter une demi-finale entre deux poids lourds étrangers, Mike Perez et Carlos Takam, qui s’est avérée d’un ennui mortel, et la démonstration de mécontentement d’Eleider Alvarez à la fin de son combat contre Andy Gardiner, qui a malheureusement fait mal paraître le sympathique Colombien et déclenché les hués de la foule.
Tant mieux pour GYM et InterBox s’ils ont dégagé de bons revenus de cette soirée, mais bien peu d’amateurs en garderont d’excellents souvenirs. En fait, la déception créée par ce gala est probablement l’une des causes des faibles foules observées lors des évènements du 24 mai, du 27 septembre, et des 6 et 19 décembre. Sans la présence de la télé américaine, aucune de ces soirées n’aurait passé proche de faire ses frais.
Crédit photo: PhotoZone
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]]>Personne n’ira prétendre que les douze derniers mois ont formé une grande année dans l’histoire de la boxe au Québec. Malgré tout, ils auront quand même donné lieu à un certain nombre de performances et de réalisations mémorables. Dans cinq, dix ou vingt ans, quels souvenirs garderons-nous de 2014, et de qui et de quoi aimerons-nous nous rappeler entre amateurs de boxe discutant autour d’une bière? Voici nos réponses à cette question, déclinées selon neuf prix de fin d’année.
Boxeur de l’année: Bermane Stiverne
Il serait facile d’apporter trois bémols à ce qu’a accompli cette année Bermane Stiverne: il ne s’est battu qu’une seule fois; il a vaincu le même adversaire qu’en 2013, Chris Arreola; et, même s’il a mis la main sur la ceinture WBC des poids lourds, il ne peut prétendre avoir supplanté Wladimir Klitschko comme le vrai champion, c’est-à-dire comme le champion linéaire unanimement reconnu, de sa division.
Il n’en demeure pas moins que le Haïtien d’origine mérite amplement le titre de boxeur de l’année au Québec, au vu de la magnitude de sa victoire par TKO contre Arreola en mai, diffusée sur les ondes d’ESPN. Car après tout, la catégorie des poids lourds ne demeure-t-elle pas la catégorie reine de la boxe? Et s’approprier une ceinture mondiale, dès lors qu’elle émane d’une association reconnue, n’est-il considéré comme un fait d’importance aux yeux de la plupart des amateurs, sans parler de l’impact financier positif qui en résulte pour celui qui la détient? Enfin, comment mieux frapper l’imaginaire des fans et devenir champion en boxe qu’en utilisant sa puissance pour envoyer deux fois au tapis et stopper au 6e round un dangereux colosse de 240 livres, qui s’était battu jusque là de façon courageuse et inspirée?
Si vous avez besoin d’un argument supplémentaire pour comprendre pourquoi Stiverne mérite le prix, le voici: en disposant d’Arreola, celui dont la carrière est gérée par Camille Estephan s’est mis en position pour prendre part dans trois semaines à un duel extrêmement médiatisé à Las Vegas, contre le maître du K.-O. Deontay Wilder. Or comme nous l’avions souligné en mai, une défense victorieuse de son titre à cette occasion le catapulterait au rang des étoiles internationales du noble art, et pourrait le mener en 2015 à un combat d’unification contre nul autre que Wladimir Klitschko. Qui d’autre au Québec pourrait donc se vanter d’avoir eu une année 2014 aussi fructueuse et significative pour l’avancement de sa carrière que Stiverne?
Mentions honorables: David Lemieux et Schiller Hyppolite.
Combat de l’année: Dillon Carman TKO7 Éric Martel-Bahoéli
Ceux qui ont vu cette guerre brutale et sauvage tenue le 25 octobre à l’ancien Maple Leaf Gardens de Toronto en sont ressortis avec une tonne d’images spectaculaires à jamais gravées dans leur esprit! Une vraie bagarre de ruelle entre poids lourds, qui se sont échangés à qui mieux mieux les bombes, et ont chacun visité le tapis à plus d’une reprise. Voyez par vous-mêmes:
Est-ce que ce combat, que le Québécois Martel-Bahoéli aurait dû gagner s’il avait boxé de façon stratégique, fait honneur aux aspects techniques et scientifiques de la boxe? La réponse à cette question est: non, aucunement! Est-ce que, en décernant le prix du combat de l’année à cet affrontement, nous ne contredisons pas un peu nos principes, nous qui tendons d’ordinaire à valoriser ces aspects techniques et scientifiques? La réponse à cette question est: oui, nous nous contredisons un peu! Mais, quelquefois, le plaisir éprouvé à regarder une bagarre d’une telle intensité l’emporte sur tout, d’autant que – on nous permettra de le rappeler – nous avions le privilège d’être assis ringside au Maple Leaf Gardens pour couvrir l’évènement.
Mention honorable: Jo Jo Dan V12 Kevin Bizier.
KO de l’année: Artur Beterbiev KO2 Tavoris Cloud
À seulement sa sixième sortie chez les professionnels, Artur Beterbiev n’a pas déçu les attentes placées en lui à la fin septembre au Centre Bell, servant une raclée en règle à Tavoris Cloud dans une victoire par K.-O. au deuxième round.
Le Tchétchène a envoyé l’Américain au plancher pas moins de trois fois au premier round, à chaque reprise sur de violentes séries de crochets en puissance qui rappelaient les images des combats du légendaire Jack Dempsey, le champion des poids lourds de 1919 à 1926. Signalons qu’il s’agissait des trois premiers knockdowns subis en carrière par l’ancien champion IBF des 175 livres, un boxeur réputé pour la grande solidité de sa mâchoire! En dépit des trois chutes, l’arbitre Michael Griffin a laissé Cloud entamer le deuxième round, mais Berterbiev l’a rapidement acculé dans un coin. Une nouvelle série de crochets à courte distance, incluant une gauche magistrale, a alors fait crouler l’ancien champion pour la dernière fois.
Non seulement le K.-O. de l’année, mais sans conteste l’une des plus belles et impressionnantes mises hors de combat de l’histoire de la boxe québécoise!
Mentions honorables: David Lemieux KO3 Fernando Guerrero et Schiller Hyppolite KO1 Rafael Sosa Pintos.
Surprise de l’année: Michel Tsalla N4 Jan-Michael Poulin
Michel Tsalla ne revendique à l’heure actuelle qu’une seule victoire en douze combats, mais son palmarès (1-9-2) s’explique en partie par le rôle ingrat qu’il doit jouer dans l’écosystème de la boxe professionnelle au Québec. Il est en effet appelé, souvent à la dernière minute, pour servir d’adversaire à des boxeurs dont on cherche à monter la fiche, et même lorsqu’il donne une excellente opposition à ces derniers (ce qui arrive régulièrement), les juges ne penchent généralement pas en sa faveur. À preuve, sa dernière sortie, une défaite, contre Mitch Louis-Charles, au terme de laquelle ont été remises trois cartes de pointage de 60-54, ne reflétant en rien le caractère très partagé de l’affrontement.
Tsalla aura cependant réussi une sorte d’exploit en septembre, à savoir arracher, contre toute attente, un verdict nul à l’ancien champion canadien chez les amateurs Jan-Michael Poulin, qui effectuait ses débuts professionnels. Les deux derniers rounds de l’affrontement furent particulièrement enlevants, voyant Tsalla revenir de l’arrière et se battre avec fougue pour forcer la main des juges et causer la surprise d’un combat nul. Une performance inspirante qui montre encore une fois que les boxeurs ne doivent pas être jugés uniquement à leur fiche.
Mention honorable: Olivia Gerula V8 Kaliesha West.
Recrue de l’année: Steven Butler
Comment ne pas être admiratif devant le départ fulgurant qu’a connu Steven Butler en 2014? Après avoir fait son entrée chez les professionnels en mars, «The Future» a maintenu une moyenne d’un combat par mois (!) pour compiler une fiche parfaite de 9-0-0 (8 K.-O.). Bravo au jeune pugiliste de 19 ans, à son entraîneur Rénald Boisvert et à son promoteur Camille Estephan pour ce remarquable niveau d’activité. Nous aimerions être plus souvent ainsi replongés dans les belles époques de la boxe, alors que les combattants avaient l’occasion et l’habitude de monter dans le ring avec beaucoup plus de régularité qu’aujourd’hui.
Mentions honorables: Yves Ulysse Junior et David Théroux.
Ascension de l’année: Schiller Hyppolite
Le poulain de l’entraîneur Jean-François Bergeron a énormément progressé en 2014, et ce, à plusieurs niveaux. D’une part, sa participation à six combats (dont trois de dix rounds et un de douze) démontre une assiduité au gymnase et une discipline qui ne sont pas données à tous. D’autre part, la qualité de ses adversaires, particulièrement dans ses quatre derniers combats, lui a permis d’acquérir beaucoup d’expérience et de se bâtir une belle assurance.
Le fait de s’être battu pour deux titres mineurs, l’un chez les 168 livres et l’autre chez les 175, lui a par ailleurs donné une visibilité auprès des associations mondiales. Présentement classé 15e à l’IBF chez les super-moyens et 19e à la WBC chez les mi-lourds, Hyppolite a fait sa première finale l’été dernier à Québec lors d’un gala présenté par son promoteur, EOTTM. Enfin, il a effectué un retour au Centre Bell par la grande porte, se produisant en demi-finale du dernier évènement organisé par InterBox.
Retour de l’année: Stéphane Ouellet
Le prix du plus beau retour ne pouvait revenir qu’à une seule personne. Le plus évident des choix que nous avons eus à faire cette année! À vrai dire, le «Poète», Stéphane Ouellet, n’a pas effectué un retour en 2014, mais bien plutôt deux. Dans un premier temps, le 23 mai à Victoriaville, il est monté dans le ring à l’occasion d’un combat d’exhibition face à Guylain Ramsay. Devant 1400 spectateurs, les deux hommes ont offert un beau spectacle ayant permis d’amasser 21 000 $ destinés à cinq organismes, soit le Club de boxe KO-96 de Victoriaville, le Club de boxe d’Alma, le Fonds Espoir de Leucan, le centre naissance-famille de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, et la résidence Les Amis de Pierrot du Saguenay.
Puis, la participation de Ouellet au gala du 27 septembre au Centre Bell, pour un dernier tour de piste en tant que boxeur professionnel, a été bien sûr remarquée par tous. Il s’agissait d’une trouvaille digne de mention de la part d’Yvon Michel, afin de palier le retrait de Jean Pascal et de donner une injection d’adrénaline à un gala qui ne pouvait qu’attirer une maigre foule. Malgré plusieurs changements d’adversaire et une défaite par décision, Ouellet a été fidèle à lui-même et il nous a offert, à l’âge de 43 ans et après dix années d’inactivité, une performance plus qu’honorable, lui permettant de retourner à la retraite dans la dignité qu’il mérite. Merci Stéphane!
Entraîneur de l’année: Marc Ramsay
De la victoire de Jean Pascal sur Lucian Bute en janvier à celle de David Lemieux sur Gabriel Rosado en décembre, en passant par les exploits d’Artur Beterbiev et la performance concluante d’Eleider Alvarez contre Ryno Liebenberg à Monaco, Marc Ramsay n’a cessé de briller en 2014.
Il nous reste maintenant à espérer que les réalisations de Ramsay amènent certains amateurs et journalistes des grands médias à remettre en question leurs idées reçues, selon lesquelles il existerait une énorme différence entre la qualité des meilleurs entraîneurs américains et les entraîneurs québécois. Ces idées reçues ne sont pratiquement jamais formulées de façon directe et explicite, mais elles sont bien réelles et vivaces, n’en doutez point.
Cette année, elles se sont entre autres manifestées dans certaines déclarations frôlant le ridicule au sujet de la «grandeur extrême» de Freddie Roach, qui est certes un excellent entraîneur, mais qui n’a pas pour autant connu que du succès en carrière, et qui n’a pas encore démontré selon nous le même degré de subtilité et le même éventail d’habiletés dans son coaching que les plus illustres entraîneurs du passé, par exemple Eddie Futch ou Angelo Dundee. Nous soulèverons aussi cette question: pourquoi tant de gens semblaient-ils absolument convaincus que Lucian Bute allait retirer davantage d’une petite fraction du temps et de l’attention de Roach, plutôt que de l’attention pleine et entière d’un autre nouvel entraîneur, qui aurait facilement pu être québécois?
Signalons qu’en 2013, les mêmes préjugés avaient transparu dans une affirmation répétée à satiété, selon laquelle ce n’est qu’en commençant à s’entraîner au Kronk Gym qu’Adonis Stevenson avait pu parfaire sa technique, et notamment développer sa capacité à ne pas se retrouver en déséquilibre. Il ne saurait bien entendu faire de doutes que, pour plusieurs raisons, la décision de «Superman» de s’associer à Emanuel Steward fut excellente et constitue un point tournant dans sa carrière. Mais était-il raisonnable de formuler les choses d’une façon qui suggérait qu’il n’y avait personne de suffisamment compétent au Québec pour apprendre à Stevenson comment frapper en conservant son équilibre? Ne croyez-vous pas que les frères Grant, qui entraînaient Stevenson avant son passage à Détroit, sont capables d’enseigner un point aussi élémentaire?
Quoi qu’il en soit, ne soyez pas surpris si Ramsay devient bientôt aussi sollicité à l’échelle internationale que les meilleurs noms œuvrant aux États-Unis. Il le mériterait pleinement selon nous.
Mentions honorables: Rénald Boisvert et Jean-François Bergeron.
Coup de cœur de l’année: la division sports de combat de la Régie des alcools, des courses et des jeux
Plusieurs raisons nous poussent à décerner notre prix coup de cœur à la division sports de combat de la Régie des alcools, des courses et des jeux, une organisation qui joue un rôle essentiel pour maintenir en santé la boxe au Québec, et dont la qualité du travail est trop rarement soulignée.
Tout d’abord, l’équipe de Michel Hamelin et de Jean Douville a supervisé avec brio un total de 23 galas cette année, soit six de plus que l’an dernier et généralement plus que dans les années précédentes.
Le 19 décembre, ils ont su s’organiser efficacement pour permettre à deux promoteurs de tenir leurs événements respectifs le même soir, une première au Québec, et un exploit logistique que très peu de régies ou de commissions athlétiques dans le monde seraient en mesure d’accomplir. La chose n’aurait pas été possible sans une attitude proactive, qui les a poussés à se préparer à l’imprévisible et à former du nouveau personnel.
Enfin, les agissements de Roberto Bolonti le 6 décembre auraient pu avoir des conséquences beaucoup plus graves. Mais, grâce à un parfait mélange de calme et de poigne, les responsables de la Régie se sont avérés capables de raisonner tous les intervenants et d’éviter les débordements dans le ring. De plus, la présence et les réponses précises de Michel Hamelin en point de presse ont permis de donner un portrait clair de la situation, au grand bénéfice de quelques représentants des médias moins rompus à la boxe, qui étaient susceptibles de mal rapporter l’information.
Le temps serait peut-être arrivé de reconnaître, haut et fort, que la Régie des alcools, des courses et des jeux est l’une des principales forces concourant à la présentation d’évènements de boxe professionnelle de calibre mondial au Québec.
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]]>L’équipe de 12rounds.ca est heureuse de vous présenter son troisième top 15 des boxeurs québécois. Nous poursuivons le classement québécois institué par le magazine La Zone de Boxe à partir de 2006 et auquel certains d’entre nous ont contribué pendant plusieurs années. Voici en rappel les éditions de décembre 2013 et de juillet 2014 de notre classement.
Comme dans ces deux précédentes éditions, nous avons choisi comme critère de sélection la capacité à vaincre, à l’heure actuelle, des adversaires de grande valeur classés mondialement, comme on le fait généralement dans les classements «livre pour livre». Notre jugement ne repose donc pas, en dernière instance, sur les réalisations passées des pugilistes, mais sur leur valeur présente. Dit autrement, notre critère principal est le suivant: confronté au meilleur de sa division, sur qui serait-il raisonnable de miser le plus d’argent?
Comme nous le faisions déjà à l’époque de La Zone de Boxe, chacun de nous a produit son propre classement, dans lequel chaque position est associée à une valeur numérique, selon une pondération qui a fait ses preuves dans le passé, à savoir: 1ère position = 12 points, 2e position = 10 points, 3e position = 8 points, 4e position = 6 points, 5e position = 4 points, 6e position = 3 points, 7e et 8e positions = 2 points, 9e et 10e positions = 1 point, et 11e à 15e positions = 0,5 point. En cas d’égalité, nous avons préféré trancher plutôt que de mettre des boxeurs ex aequo.
Voici les résultats.
Classement
1 – Adonis Stevenson (46 points) – 1er en juillet 2014
2 – Bermane Stiverne (42 points) – 2e en juillet 2014
3 – Jean Pascal (32 points) – 3e en juillet 2014
4 – David Lemieux (26 points) – 4e en juillet 2014
5 – Artur Beterbiev (15 points) – 9e en juillet 2014
6 – Eleider Alvarez (12 points) – 7e en juillet 2014
7 – Dierry Jean (6,5 points) – 5e en juillet 2014
8 – Jo Jo Dan (6 points) – 8e en juillet 2014
9 – Ghislain Maduma (6 points) – 6e en juillet 2014
10 – Schiller Hyppolite (4 points) – 14e en juillet 2014
11 – Kevin Bizier (3,5 points) – 12e en juillet 2014
12 – Lucian Bute (3 points) – 10e en juillet 2014
13 – Oscar Rivas (2 points) – non classé en juillet 2014
14 – Mikaël Zewski (2 points) – 11e en juillet 2014
15 – Antonin Décarie (1,5 points) – 13e en juillet 2014
Justifications
No 1 Adonis Stevenson
Il est indéniable que «Superman» a raté à certains égards son année 2014. Malgré ce fait, il n’existe aucune raison de penser qu’il est aujourd’hui un moins dangereux cogneur qu’il ne l’était à la fin de 2013, alors qu’il avait remporté le titre de boxeur de l’année sur la scène internationale selon différents médias. Sa prochaine sortie, prévue pour avril 2015, s’effectuera probablement contre un autre adversaire sans panache. Mais la vie n’est-elle pas faite d’espoirs? Nous préférons garder la foi et croire que, après cette cinquième défense des titres linéaire et WBC des mi-lourds, Stevenson participera enfin à un méga-combat diffusé mondialement à la télé à la carte, soit contre Sergey Kovalev soit contre Jean Pascal.
No 2 Bermane Stiverne
Comme en 2013, «B. Ware» ne revendique, en 2014, qu’un seul combat et une seule victoire, encore une fois contre Chris Arreola. Stiverne a cependant dû faire face à une plus forte opposition de l’Américain dans leur second affrontement, mais, à la manière d’un très bon boxeur, il a su trouver une façon différente et spectaculaire de s’imposer, soit en utilisant sa puissance pour réaliser un magnifique TKO au 6e round, lui ayant valu le titre WBC des lourds. Si le Haïtien d’origine arrive à se débarrasser en janvier du redoutable Deontay Wilder, il accèdera au rang des étoiles internationales du noble art.
No 3 Jean Pascal
Dans la plus récente édition du Ring Magazine, le nom de Pascal apparaît en 74e position sur la liste des 100 meilleurs boxeurs de la planète, ce qui représente une baisse de 16 positions par rapport à l’année dernière. La raison donnée pour expliquer cette chute? Le peu d’activité du Lavallois depuis 2011. L’observation des journalistes de The Ring est valable, mais n’oublions quand même pas la performance convaincante de Pascal contre Lucian Bute en début d’année. Et n’oublions pas non plus sa vaste expérience contre des adversaires de haut calibre. Il serait faux de croire que Pascal n’a aucune chance de vaincre Sergey Kovalev en mars, dans un duel pour les titres IBF et WBO des mi-lourds détenus par le Russe.
No 4 David Lemieux
Lemieux a démontré en 2014 qu’il avait gagné en maturité, particulièrement lors de sa victoire à New York contre Gabriel Rosado. Demeure-t-il malgré tout susceptible de voir un adversaire coriace exploiter ses faiblesses et le vaincre en 2015? La réponse à cette question est oui, mais il est tout aussi probable que le Québécois obtienne une impressionnante victoire avant la limite en championnat du monde, lui qui est présentement classé 2e à la WBC, 3e à la WBO et 5e à l’IBF. Tout simplement, Lemieux est un cogneur qui boxe à haute intensité, en cherchant systématiquement le K.-O. rapide. C’est sa nature et il ne changera pas. Or l’histoire de la boxe montre clairement que ce type de boxeurs est capable des meilleures victoires comme des pires défaites. Bien encadré comme l’est actuellement Lemieux, nous gagerions sur le meilleur pour lui en 2015.
No 5 Artur Beterbiev
Certains estiment que le Tchétchène, qui en septembre a sorti du ring en deux petits rounds le solide Tavoris Cloud, pourrait dès maintenant vaincre n’importe qui chez les mi-lourds, y compris Adonis Stevenson et Sergey Kovalev. Il s’agit d’une opinion n’ayant rien d’absurde, surtout si l’on considère que Beterbiev est un ancien champion du monde chez les amateurs, ayant battu avant son arrivée chez les professionnels quantité de boxeurs d’excellent calibre, incluant un certain … Sergey Kovalev.
No 6 Eleider Alvarez
Après quelques victoires en demi-teintes, le Colombien a finalement livré la performance impressionnante à laquelle on s’attendait de lui lorsque, en octobre, il a stoppé avec une facilité déconcertante le prometteur Ryno Liebenberg à Monaco, pour se hisser au rang de premier aspirant mondial à la WBC. À l’heure actuelle, Alvarez mériterait encore probablement d’être le négligé face à Stevenson, à Kovalev et même à Beterbiev, mais posez-vous quand même cette question: le boxeur le mieux armé pour embêter des combattants aussi athlétiques et puissants que ces trois n’est-il pas précisément un boxeur plus classique, possédant un jab efficace, de bons déplacements et suffisamment de force de frappe pour intimer le respect?
No 7 Dierry Jean
Plusieurs voyaient déjà Jean champion du monde lorsque, en début d’année, il s’est mesuré au titulaire de la couronne IBF des 140 livres, Lamont Peterson, qui à son combat précédent s’était fait pulvériser en trois rounds par Lucas Matthysse. Toutefois, comme il arrive quelquefois, l’Américain ne démontra aucune séquelle de sa brutale défaite et boxa encore plus brillamment que le Québécois, pour l’emporter par décision unanime. Jean évolue maintenant chez les 135 livres, une catégorie de poids plus conforme à son gabarit, et dans laquelle le niveau de compétition est moins relevé. Il apparaît dans le top 10 d’une association, la WBC, où il pointe au 9e rang, et il figure également en 10e position du classement compilé par The Ring Magazine.
No 8 Jo Jo Dan
Il y a environ deux semaines, le gaucher entraîné par Pierre Bouchard a su trouver comment vaincre une seconde fois Kevin Bizier. Il vaut la peine de souligner la résilience de celui qui est progressivement devenu un «road warrior». Dans quelques mois, le protégé du promoteur Lou DiBella se retrouvera en championnat du monde. L’aspirant obligatoire à Kell Brook devra-t-il aller se battre en Angleterre, le pays du champion, ou DiBella arrivera-t-il à organiser le combat à New York?
No 9 Ghislain Maduma
Le sympathique boxeur de Kinshasa fêtera ses 30 ans dans quelques jours. Après avoir vécu un échec à Londres, son tibia l’a lâché à l’approche de son combat de retour en novembre dernier. Son promoteur, Camille Estephan, devrait être capable de le ramener dans un combat de grande importance en 2015. Malgré son absence relativement longue du ring, Maduma est toujours considéré comme le 9e aspirant par l’IBF.
No 10 Schiller Hyppolite
Le poulain de Jean-François Bergeron récolte les fruits de son labeur en grimpant de quatre positions dans notre classement. Celui qui a été très actif dans les premiers mois de 2014 a su terminer de belle façon l’année en se retrouvant en demi-finale du gala du 6 décembre au Centre Bell et en mettant la main sur un titre mineur de la WBC des 175 livres. Si la progression du boxeur de 28 ans s’effectue au même rythme l’an prochain, il s’établira normalement comme un sérieux aspirant à un titre mondial.
No 11 Kevin Bizier
Le boxeur de Québec a vécu le jour de la marmotte le 19 décembre. Le trentenaire n’a pas à rougir de sa performance face à Jo Jo Dan, mais son manque d’énergie dans les cinq derniers rounds sera certainement analysé en profondeur par son équipe. Reste à voir ce que son promoteur, le Groupe Yvon Michel (GYM), lui offrira comme combat pour le faire rebondir. Rappelons que Bizier n’a participé qu’à quatre affrontements d’importance en quatre ans, et ce, alors qu’aucune blessure ne l’a empêché de se battre. C’est bien peu pour un boxeur que son groupe de promotion dit souhaiter voir en championnat du monde.
No 12 Lucian Bute
Le tombeur de Galati est présentement en vacances en Roumanie et il doit être excessivement content que l’année 2014 se termine enfin. Après des mois à se chercher un nouvel entraîneur, son retour supervisé par Freddie Roach ne s’est pas matérialisé. Ses douleurs au dos auraient été reliées à un problème de rein et elles seraient déjà chose du passé. Le verra-t-on dans un combat de retour le 14 mars, en sous-carte de Kovalev-Pascal? Il semblerait normal que oui.
No 13 Oscar Rivas
Le poids lourd colombien a ajouté deux victoires par TKO à sa fiche depuis l’été dernier. Pleinement rétabli de sa blessure à l’œil, il n’a notamment fait qu’une bouchée d’Éric Barrak en finale d’un évènement au Casino de Montréal. Rivas devrait être en action en février et son promoteur, GYM, devrait enfin lui offrir un combat de 10 rounds.
No 14 Mikaël Zewski
La fierté de Trois-Rivières peut se targuer d’être classé 7e à la WBO et 12e à la WBC, mais sa dernière performance au Nevada n’était pas du genre à inciter HBO à l’inclure dans l’un de ses futurs programmes. Si la rumeur se concrétise, le talentueux et charismatique Zewski affronterait dans les prochains mois un rival de taille en Sadam Ali (20-0-0, 12 KO), 3e WBO ainsi que 9e à l’IBF et à la WBA. Une victoire sur celui qui a récemment vaincu avant la limite Luis Carlos Abregu permettrait enfin au protégé de Cameron Dunkin de justifier les attentes qui sont depuis longtemps placées en lui.
Le Lavallois de 32 ans est membre des tops 15 mondiaux des différentes associations depuis l’été 2008. Il s’agit d’un exploit à souligner d’autant plus qu’il se bat dans une division très relevée. Mais le fait qu’il n’ait disputé qu’un seul combat dans la deuxième moitié de 2014 et son relatif anonymat depuis cette victoire sur le Mexicain Yvan Pereyra, nous donnent à croire que 2015 pourrait bien être sa dernière année d’activité. Son promoteur, Camille Estephan, saura certainement trouver un combat d’importance pour celui qui est 3e WBC, 6e WBO et 10e IBF.
Crédit photo: PhotoZone
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]]>Pour terminer l’année en beauté, voici une courte liste soumise au Père Noël pour 2015. Comme ce dernier est très occupé, il fait appel à la sous-traitance par le biais de 12rounds.ca. Vous comprendrez que cette liste est faite sur un ton humoristique et ne vise aucunement à diminuer le talent des boxeurs ou leurs accomplissements. J’en profite pour vous souhaiter, chers fans de boxe québécois, un joyeux temps des fêtes. Santé, paix, amour et boxe!
Voici donc cette liste de souhaits dévoilée au grand jour :
Volet québécois
Kevin Bizier : la faveur des juges dans un combat serré.
David Lemieux : un combat de championnat du monde, contre Andy Lee, de préférence.
Sébastien Bouchard : un promoteur qui reconnaîtra sa résilience et son style fait pour la télé.
Adonis Stevenson : un combat intéressant, au moins un.
Eleider Alvarez : Adonis Stevenson.
Jean Pascal : le respect qu’il mérite!
Yves Jr Ulysse : devenir la tête d’affiche d’InterBox (souhait renouvelable en 2016).
Steven Butler : un opposant qui testera ses capacités mentales et physiques.
Mikaël Zewski : un second combat contre Jeremy Bryan.
Bermane Stiverne : un KO spectaculaire sur Deontay Wilder (et pas l’inverse).
Artur Beterbiev : la continuité de sa progression fulgurante.
Lucian Bute : la santé.
Ghislain Maduma : que ses performances fassent honneur à son talent.
Dierry Jean : un retour en force!
Volet international
Les frères Klitschko : un adversaire qui donne un minimum d’opposition.
La division des lourds-légers : du charisme.
Carl Froch, Andre Ward, Andre Dirrell, Anthony Dirrell, Gennady Golovkin, Peter Quillin , Miguel Cotto, Jermain Taylor : ils se méritent les uns les autres (et nous le méritons aussi).
Floyd Mayweather et Manny Pacquiao : le supercombat tant attendu, que «Money» fasse taire les critiques!
Danny Garcia, Terence Crawford, Nicholas Walters : plus d’exposition sur la scène internationale!
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]]>Il n’existe malheureusement pas de mot pour désigner en commun tous ceux qui, sans être boxeurs ou entraîneurs, jouent néanmoins un rôle essentiel pour faire vivre la boxe professionnelle au Québec, en étant directement responsables de l’organisation des galas ou en aidant, de diverses façons, les pugilistes à livrer des combats et à faire avancer leur carrière. On pourrait peut-être les appeler des «hommes de boxe», comme on parle des «hommes de hockey». Ils méritent quoi qu’il en soit de voir leur contribution pleinement soulignée dans les bilans de fin d’année. Voici donc selon nous quatre d’entre eux qui se sont distingués en 2014.
Une étoile qui ne cesse de monter: Camille Estephan. Ceux qui nous lisent régulièrement savent que nous prêchons explicitement depuis l’année dernière pour que Camille Estephan et l’organisation qu’il dirige, Eye of the Tiger Management (EOTTM), soient reconnus comme étant aussi importants que GYM ou InterBox dans le paysage de la boxe au Québec. Serions-nous donc en train de défoncer une porte ouverte et de nous répéter, en parlant d’Estephan comme une «étoile montante»?
La réponse est non, car il y a selon nous du nouveau. En effet, les développements des derniers mois donnent à penser qu’Estephan sera bientôt reconnu comme une figure d’importance de la boxe non pas seulement au Québec, mais à l’échelle internationale. Deux évènements l’ont fait briller cette année aux États-Unis, relativement à des boxeurs dont il n’est pas le promoteur, mais dont il gère les carrières: la conquête du titre WBC des poids lourds par Bermane Stiverne, retransmise sur les ondes d’ESPN; et la victoire de David Lemieux sur Gabriel Rosado, en finale d’un gala présenté au prestigieux Barclays Center de New York et diffusé par HBO.
Ne croyez pas que la part jouée par Estephan pour amener Stiverne et Lemieux à disputer de tels combats est passée inaperçue au pays de l’Oncle Sam. Le métier de boxeur est ingrat et difficile, et quantité de pugilistes américains, y compris des noms connus, sont activement à la recherche d’une organisation et de gens compétents pouvant les appuyer et représenter efficacement leurs intérêts. Il est certain que le nom d’Estephan a commencé à clignoter sur le radar de plusieurs d’entre eux. Nous ne serions pas surpris d’apprendre que le téléphone du patron d’EOTTM a déjà commencé à sonner, et qu’il a dû répondre à ses premières demandes de boxeurs désireux de rejoindre son écurie.
Signalons en terminant qu’il existe un parallèle facile à dresser entre Estephan et Eddie Hearn, le promoteur qui, en tant que directeur de Matchroom Sports, préside actuellement à une résurgence majeure de la boxe au Royaume-Uni. Hearn ne s’occupait guère de boxe lorsque, en 2009, il décida de donner un coup de pouce au poids lourd Audley Harrison, qui avait sollicité son aide. Il mit en place un plan pour lui, qui comprenait trois étapes: gagner le tournoi Prizefighter, remporter un titre européen, et obtenir un combat de championnat du monde WBA contre David Haye. Le plan se déroula exactement comme prévu, bien qu’il se soldât par une défaite par K.-O. au 3e round d’Harrison contre Haye à la fin de 2010. Après ce revers de son protégé, Hearn ne voyait pas forcément sa compagnie continuer à consacrer beaucoup de temps et d’énergie à la boxe, au détriment d’autres sports, mais il commença à recevoir des demandes insistantes d’autres pugilistes, impressionnés par ce qu’il avait fait pour relancer la carrière d’Harrison. En quelques semaines, il mit entre autres sous contrat Carl Froch et Kell Brook, et il peut aujourd’hui se vanter d’avoir délogé avec une rapidité déconcertante Frank Warren (qui était pourtant solidement établi depuis plus de trente ans!) comme principal promoteur du Royaume-Uni.
Estephan possède manifestement plusieurs qualités en commun avec Hearn. Comme ce dernier, il est jeune, énergique, photogénique, sérieux, professionnel, organisé, soucieux du bien de ses boxeurs et extrêmement doué pour les affaires. Quel combattant n’aimerait pas avoir à ses côtés un tel gérant, conseiller ou promoteur?
Un modèle de dynamisme: Douggy Bernèche. En 2014, le propriétaire du Club de boxe de l’est a continué à donner la chance à des boxeurs du Québec et de l’Ontario qui ne sont pas rattachés à des grands promoteurs de voir de l’action, en présentant (seul ou en collaboration) ses 9e, 10e et 11e galas pro-am depuis ses débuts comme promoteur il y a trois ans. À l’occasion du dernier de ces galas, il a également organisé, au profit de l’espoir amateur Caroline Veyre, un encan silencieux mettant aux enchères des pièces dignes de faire le bonheur des meilleurs collectionneurs, comme des culottes signées ayant appartenu à Manny Pacquiao, à Miguel Cotto, à James Toney et à Sugar Shane Mosley. Près de 5000$ ont alors été amassés, ce qui représente un premier cinquième du montant dont Veyre aura besoin pour se préparer pour les prochains jeux olympiques, en 2016 à Rio.
Enfin, comme gérant, Bernèche a signé un coup de maître en mettant sous contrat l’olympien Custio Clayton et en lui négociant une entente avec GYM, entente ayant mené il y a quelques jours au premier combat professionnel du talentueux prospect originaire de la Nouvelle-Écosse. Bernèche deviendra-t-il dans un avenir relativement proche un nom connu même par les amateurs de boxe plus occasionnels? La chose ne serait pas surprenante selon nous.
La plus belle surprise inattendue: David Damphousse. Le Québec peut se piquer depuis plusieurs années d’être l’un des lieux de prédilection du noble art sur la planète. Qui aurait cru qu’un jeune nouveau promoteur allait tenter d’ajouter à cette richesse d’une façon bien particulière et audacieuse, soit en mettant exclusivement l’accent sur la boxe professionnelle féminine? C’est pourtant ce qu’a fait en août David Damphousse, le patron et fondateur de Nordic Coliseum Women Boxing, lorsqu’il a présenté à Gatineau son tout premier gala, composé de sept duels féminins.
L’évènement, qui impliquait des combattantes provenant de différents coins de l’Amérique, s’est avéré un franc succès sur GFL.tv, attirant un nombre élevé d’acheteurs américains. Il fut également une réussite du point de vue du spectacle, entre autres grâce à l’extrême qualité de son matchmaking, qui avait été assuré par Damphousse lui-même. En effet, sur les sept combats présentés, six furent hautement enlevants et compétitifs. Est-il besoin de préciser qu’aucun autre des 23 galas tenus au Québec en 2014 ne peut revendiquer, en matière d’affrontements parfaitement équilibrés, une telle moyenne d’excellence?
Le plus beau retour: Jean Bédard. L’homme d’affaires a récemment prétendu lors d’une conférence de presse qu’il n’avait jamais songé à quitter le monde de la boxe, mais quelques faits avaient, depuis la défaite de Lucian Bute contre Carl Froch, soulevé des doutes sur la force de son engagement envers le noble art. Il y avait par exemple matière à froncer les sourcils lorsque InterBox s’est lancé dans la promotion d’un évènement d’arts martiaux mixtes à la fin de 2012, pour ensuite passer de longs mois à ne rien cultiver en boxe et, notamment, ne pas chercher à renouveler son écurie de boxeurs.
La bonne nouvelle pour les amateurs est que, à l’heure actuelle, tous ces doutes sont complètement dissipés. Jean Bédard a manifestement retrouvé tout son intérêt pour la boxe et il semble plus que jamais déterminé à prendre part à l’organisation d’évènements majeurs, à commencer par le méga-duel qui opposera en mars Sergey Kovalev et Jean Pascal à Montréal. On saluera ce beau retour d’un promoteur plein de capacités, retour qui constitue une excellente nouvelle pour tous ceux qui ont à cœur la vitalité de la boxe professionnelle au Québec.
Note de l’auteur: Je remercie Jean-Luc Autret d’avoir lu une version préliminaire de cet article et de m’avoir aidé à l’améliorer par ses suggestions.
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]]>Nous vous proposons encore cette année un survol sans prétentions de ce que nous retenons du millésime 2014 en boxe.
A comme dans Athlétique Algieri
Si 2014 a été une année morose pour la boxe québécoise, elle s’est avérée être tout le contraire pour l’American Chris Algieri. Sorti de nulle part, il devait être une proie facile pour Ruslan Provodnikov. Ses qualités athlétiques et sa résilience lui ont permis d’arracher une victoire et d’obtenir un très lucratif combat face à Manny Pacquiao à Macao en Chine.
B comme dans Bienvenu Beterbiev
On en avait entendu beaucoup parler et les attentes étaient grandes pour l’ancien champion amateur. Ses quatre victoires par K.O. nous démontrent qu’il est devenu un incontournable de la division.
C comme dans Cotto Couronné
Miguel Angel Cotto a réussi l’incroyable en envoyant Sergio Martinez trois fois au tapis dès le premier round. Le Portoricain a disposé facilement de Sergio «La Merveille» Martinez pour mettre la main sur la ceinture WBC des poids moyens. La lutte s’annonce épique en 2015 dans cette division de poids avec les Golovkin, Quillin, Lemieux, Lee, et N’Dam. À suivre!
D comme dans Délicat Divorce
La relation entre Lucian Bute et son entraîneur Stéphan Larouche s’est terminée quelque temps après la cuisante défaite du Roumain face à Jean Pascal. Divorce à l’amiable qui pourrait être bénéfique pour les deux parties.
E comme dans Excellent Estephan Et EOTTM
Camille Estephan continue son excellent travail avec les boxeurs de son écurie. Il a guidé Bermane Stiverne à la conquête du titre des poids lourds de la WBC. Il encadre extrêmement bien David Lemieux , Dierry Jean et Ghislain Maduma qui cognent à la porte de titres mondiaux. Plusieurs bons prospects, comme Gadbois, Hyppolite et Butler, ne demandent qu’à se développer sous son aile.
F comme dans Fier Fonfara
Le Polonais de Chicago devait se coucher tôt devant Adonis Stevenson le 24 mai dernier au Centre Bell. Il n’en fut rien. Andrzej Fonfara a encaissé les coups du Québécois et s’est même permis de l’envoyer au tapis. Sa performance lui permettra probablement d’en découdre une autre fois avec Superman, à Québec cette fois.
G comme dans Grandiose Golovkin
La légende de GGG continue de grandir à un point tel que les adversaires deviennent difficiles à trouver. Parlez-en à Peter Quillin! On dit de GGG qu’il frappe comme un train, reste à savoir s’il peut encaisser. Est-ce qu’un certain David Lemieux pourrait nous aider à résoudre cette énigme?
Celui qu’on surnomme l’extraterrestre, n’en est peut-être pas un après tout. Se pourrait-il qu’il soit simplement humain? Le moins qu’on puisse dire est que le poids des années semblait bien lourd à porter face au Krusher Kovalev. Ne comptez cependant pas Hopkins hors-jeu trop rapidement. Il veut écrire l’histoire et tient mordicus à gagner une ceinture à 50 ans. Il deviendra cinquantenaire le 15 janvier 2015.
I comme dans Intelligent InterBox
InterBox et son président Jean Bédard ont compris que Jean Pascal est un bon vendeur et un atout important dans la business. Ils ont réalisé un très bon coup en mettant sous contrat le boxeur de Laval dès sa rupture avec GYM, son promoteur de longue date. Il fallait aussi penser à remplacer Lucian Bute à moyen terme.
J comme dans Jermain vs Justice
Plus personne ne croyait aux chances de Jermain Taylor de redevenir champion. Suffit de lui parler quelques minutes pour constater que les coups à la tête ont laissé des traces indélébiles. Taylor n’est plus l’ombre de ce qu’il a déjà été. En août, il est arrêté à son domicile et inculpé pour avoir tiré son cousin avec un revolver. Qu’à cela ne tienne, deux mois plus tard, il défait le champion Sam Soliman, l’envoyant quatre fois au tapis, pour s’approprier le titre de l’IBF.
K comme dans Krusher Kovalev
Le triple champion a continué à écrire sa légende en 2014. Trois combats, trois victoires dont deux avant la limite. Hopkins est le seul à avoir fait la distance contre lui, peut-être parce qu’il a refusé d’engager le combat?
L comme dans Lemieux! Lemieux! Lemieux!
Magistrales performances contre Fernando Guerrero et Gabriel Rosado. Plus de doutes, Lemieux est devenu un incontournable chez les 160 livres.
M comme dans Malchanceux Marcos Maidana
Maidana a offert la plus grande opposition à Mayweather depuis belle lurette. Plusieurs lui donnaient même la victoire lors de leur affrontement en mai. Bon prince, Mayweather lui a offert la chance de se faire justice quelques mois plus tard. Malheureusement pour lui, le meilleur boxeur de la planète avait apporté les ajustements nécessaires. Le petit Argentin a tout de même obtenu ses deux meilleures bourses à vie face à «Money» Mayweather.
N comme dans No, No, No Te Levantes
Tricheur, antisportif, menteur, fraudeur… les mots me manquent pour qualifier les agissements de Roberto Bolonti et de son équipe. En espérant ne jamais le revoir dans un ring. Les mauvaises langues disent qu’il serait pressenti pour la prochaine défense d’Adonis Stevenson.
O comme dans Orgueilleux Ouellet
Orgueilleux dans le sens de fier et de courageux. Au grand plaisir des amateurs, le boxeur de Jonquière s’est offert un dernier combat, question de boucler honorablement une belle carrière. Merci Stéphane Ouellet.
P comme dans Patience Pascal, Patience
L’année 2014 a commencé en lion pour Pascal avec une brillante victoire sur son rival Lucian Bute. Les onze mois suivants ont été frustrants, très frustrants. Accusations fallacieuses, rupture avec GYM, désistement de Donovan George, dérobade de Stevenson. Vivement 2015!
Q comme dans Québec
Le vieil amphithéâtre de Québec a accueilli, pour une seconde fois, le duel entre Jo Jo Dan et Kevin Bizier le mois dernier. Probablement le combat de l’année au Québec.
R comme dans Roach Ressuscite le Roumain
Freddie Roach a pris sous son aile le protégé d’InterBox en espérant lui redonner confiance. Le processus de transformation allait bon train et le phœnix allait renaître de ses cendres quand une mauvaise blessure est venue contrecarrer les plans. Espérons que ce ne soit que partie remise.
S comme dans Superman Stevenson Se Sauve Si Souvent
Al Haymon, gérant de Stevenson et grand gourou du matchmaking, applique à la lettre sa doctrine du «cachet maximum/risque minimum». Ce sont, bien entendu, les amateurs qui en paient la note. Nous aurions pu voir «Superman» en action face à Kovalev, à Hopkins ou à Pascal en 2014. Nous avons eu Fonfara et Sukhotsky. Misère!
T comme dans Talentueux Terence
Terence Crawford a connu une grande année, une très grande année. Le champion WBO des légers a défait Ricky Burns, Yuriorkis Gamboa et Ray Beltran en 2014. Le résident d’Omaha se dispute le titre de la personnalité la plus connue de la ville avec Warren Buffet. Boxeur de l’année selon plusieurs médias.
U comme dans Ultimes Ukrainiens
Les frères Klitschko continuent de faire les manchettes. L’aîné a abandonné sa ceinture pour se faire élire au Parlement Ukrainien, puis maire de Kiev. Le cadet continue sa domination des poids lourds.
V comme dans Viva Viva Vingt-cinq ans de IBHOF!
L’International Boxing Hall of Fame a fêté ses 25 ans d’existence en 2014. Une belle brochette d’intronisés pour cette occasion: De La Hoya, Calzaghe et Trinidad. Bien entendu, 12round.ca y était. L’IBHOF est situé à Canastota dans l’état de New York à quelques heures de Montréal. Pour ceux que ça intéresse l’intronisation a toujours lieu le deuxième week-end de juin. En 2015, l’IBHOF ajoutera au club des immortels Ray Mancini, Riddick Bowe et Prince Naseem Hamed.
W comme dans Walters Wonderful
Il est si petit que vous ne l’avez peut-être pas vu, mais Nicholas Walters a défendu à deux reprises son titre des poids plumes de la WBA. La première fois, il a passé le K.O. au vétéran Vic Darchinyan et, cinq mois plus tard, il a arrêté nul autre que Nonito Donaire au 6e round.
X comme dans eXcellente eXpéricence
Eleider Alvarez en avait bien besoin! Une victoire convaincante à la salle des étoiles de Monaco contre le Sud-Africain Ryno Liebenberg. Ce gain le place dans le peloton de tête chez les mi-lourds. Peloton congestionné et à forte concentration québécoise avec Pascal, Stevenson, Beterbiev, Bute et Kovalev.
Y comme dans Yvon
Année éprouvante pour Yvon Michel! Sa relation de plus de dix ans avec Jean Pascal s’est terminée amèrement. Son autre poulain s’est associé à Al Haymon, mettant ainsi une croix sur un lucratif duel face à Kovalev et l’exposant à une poursuite de Kathy Duva. Pour couronner le tout, rien n’indique que son association avec David Lemieux va se poursuive en 2015. Il peut toujours se réconforter avec la victoire d’Eleider Alvarez à Monaco et les espoirs qu’on peut fonder en Beterbiev.
Z comme dans Zzzzzzzzzzzzzzzz Zewski
Vingt-six combats, vingt-six triomphes. Quatre victoires en 2014 pour le trifluvien. Malheureusement, trois de ces quatre victoires ne représentaient pas de réels défis pour Mikaël. Au moins, le dernier combat était compétitif et il en retirera sûrement plus côté expérience que dans ses 25 victoires précédentes. Nous souhaitons voir Zewski poursuivre dans cette veine parce que nous croyons qu’il peut obtenir les plus grands honneurs. Comme l’a déjà dit John McEnroe, si vous gagnez sans progresser, vous ne serez jamais champion.
L’an prochain, je surveillerai de près la progression de Zou Shiming, Qiu Xiao Jun et de Xiong Zhao Zhong question de donner un «break» à Yvon et à Zewski! Bonne année 2015.
Cet article L’année 2014 de A à Z est apparu en premier sur Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca.
]]>Cet article La meilleure performance à la Rocky Balboa et autres prix atypiques de fin d’année est apparu en premier sur Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca.
]]>12rounds.ca se prêtera bientôt, comme d’autres médias, à la remise des prix habituels (boxeur de l’année, combat de l’année, etc.) pour souligner les moments forts des 12 derniers mois en boxe au Québec. En attendant, nous vous proposons comme en 2013 nos prix «atypiques», qui mettent l’accent sur d’autres faits ayant contribué à définir, pour le meilleur ou pour le pire, l’année 2014.
Meilleure performance à la Rocky Balboa: Andrzej Fonfara contre Adonis Stevenson. Un choix qui ne devrait pas causer de controverses! Après être allé au tapis au 1er round, et s’être fait sonner à nouveau quelques secondes plus tard, Fonfara s’est relevé avec détermination de son tabouret avant le début du 2e, et tous les spectateurs ont pu voir, de par son langage corporel, qu’il n’était nullement «dégonflé». Ses yeux entre autres laissaient transparaître qu’il n’avait rien perdu de son désir de se battre au maximum de ses capacités. Comme on sait, au 5e et au 6e, la volonté du Polonais fut derechef sérieusement éprouvée lorsque plusieurs frappes au corps le firent grimacer de douleur et revisiter le plancher, mais il refusa encore une fois d’abdiquer. Bien plutôt, en bon Rocky, il reprit du poil de la bête dans les rounds suivants pour envoyer Stevenson au tapis au 9e et le faire saigner du nez. Au final, toujours comme le personnage incarné par Sylvester Stallone dans Rocky 1 ou Rocky Balboa, il s’est incliné par décision, mais non pas sans être sorti extrêmement grandi du combat et avoir gagné le respect de plusieurs amateurs grâce à sa performance courageuse et inspirée. Mes hommages, M. Fonfara, pour avoir compris qu’une chance pour le titre linéaire d’une division est précieuse, et qu’elle mérite qu’on se donne corps et âme comme vous l’avez fait.
Pire «mismatch» sur le plan stylistique, doublé d’une catastrophe sur le plan stratégique: Dmitry Sukhotsky contre Adonis Stevenson. Même s’il ne possède aucune habileté de boxe sortant vraiment de l’ordinaire, je persiste à dire que Dmitry Sukhotsky n’est probablement pas aussi mauvais que pourrait le donner à penser sa piètre performance contre Adonis Stevenson. Mais il existe un principe classique en boxe, que connaît évidemment à la perfection le clan Stevenson, selon lequel «styles make fights». Or, sur la base de critères stylistiques, le Russe avait été savamment choisi comme l’adversaire idéal pour bien faire paraître «Superman». En effet, il est dans son style et sa nature d’avancer constamment à vitesse à peu près constante, ce qui est la pire chose à faire contre un cogneur, qui a alors beau jeu de se planter solidement les pieds au sol et de simplement attendre le bon moment pour délivrer ses coups d’assommoir. Et comme si ce n’était pas assez, Sukhotsky a commis l’erreur, sur le plan stratégique, de ne pratiquement jamais utiliser sa main arrière, ce qui a grandement limité sa capacité à intimer le respect au Québécois grâce à des frappes plus puissantes. Dans de telles conditions, comment imaginer un adversaire qui aurait été plus facile à battre que lui?
Performance la plus mal appréciée: Jean Pascal contre Lucian Bute. S’il y a bien une chose que j’ai comprise depuis que j’ai commencé à écrire sur la boxe, c’est que la façon la plus rapide et efficace de soulever les passions et de recueillir des insultes est de formuler une opinion (favorable ou non) concernant Lucian Bute. Mais je préfère parler et essuyer d’autres injures pour dire ceci: non, Lucian Bute n’a pas perdu contre Jean Pascal à cause d’un «blocage psychologique» (une excuse acceptée comme parole d’évangile par certains journalistes des «grands médias»), ou parce qu’il n’a pas su boxer, pour toute autre raison, «à la hauteur de son talent». Il a encaissé sa seconde défaite en carrière parce que Jean Pascal s’est avéré meilleur que lui, point à la ligne. Le natif de Port-au-Prince possède en effet des attributs physiques supérieurs au Roumain, notamment une plus grande explosivité, et ses habiletés défensives sont indéniablement plus variées et solides. Qui plus est, Pascal a mis en œuvre une stratégie plus astucieuse que celle de Bute le soir du combat. Cette stratégie, fondée sur des attaques occasionnelles mais violentes et intenses, était conçue pour lui permettre de bien économiser son énergie, et pour causer les hésitations qu’on a pu constater chez son adversaire. Pascal mérite donc pleinement qu’on reconnaisse la grande qualité de sa performance, ce que beaucoup, malheureusement, se sont refusés à faire au lendemain de sa victoire.
Meilleur numéro d’acteur: Roberto Bolonti AVANT son combat contre Jean Pascal. Lisez bien l’intitulé du «prix» avant de sursauter! Je ne suis bien entendu pas en train de prétendre que Bolonti s’est fait convaincant lorsqu’il s’est jeté au sol et y est demeuré pendant de longues minutes suite à un coup donné par Jean Pascal lors d’un bris, de façon à tenter d’entraîner la disqualification de ce dernier. Mais AVANT le combat? L’Argentin semblait déborder de détermination, autant dans ce qu’il dégageait corporellement que dans ses propos, tous très censés et crédibles, devant les médias. Il a ainsi réussi à faire croire à beaucoup d’observateurs, moi y compris, qu’il était résolu à se donner à fond et à aller à la guerre contre Pascal. Il s’est avéré qu’il nous bernait. C’est sans scrupule aucun qu’il a choisi d’infliger un autre œil noir à la boxe, ce qui était bien la dernière chose dont avaient besoin les amateurs qui choisissent de consacrer une partie de leur argent de loisir durement gagné au noble art, particulièrement lors d’une année généralement aussi décevante que 2014.
K.-O. de l’année lors d’un petit gala: Frank Cotroni contre Richard Reittie. Pour des raisons faciles à comprendre, les K.-O. de l’année vont toujours, dans les listes de prix compilées dans les médias, à des combats d’une certaine importance, impliquant par exemple un titre ou ayant une incidence sur les classements mondiaux. La conséquence en est que les K.-O. primés ont presque toujours lieu lors de grands ou de moyens galas. Pourtant, des K.-O. ou T.K.-O. tout à fait mémorables se produisent également lors de plus petits évènements. Et, dans cette catégorie, comment pourrait-on passer sous silence la magnifique mise hors de combat réalisée par Frank Cotroni aux dépens de Richard Reittie dans la finale d’un pro-am tenu en octobre au Casino du Lac-Leamy à Gatineau? Dès les premiers instants du duel, Cotroni a atteint son adversaire d’une puissante droite, puis, voyant que Reittie était ébranlé, il s’est rué sur lui pour lui asséner une autre droite qui l’a fait lourdement chuter au tapis. Le résident de l’Ontario s’est relevé, mais il s’est tout de suite retrouvé acculé dans un coin et bombardé de coups, ce qui a forcé l’arbitre à mettre un terme au massacre, après seulement 45 secondes au tout premier round! Le genre de performance qui démontre que Cotroni n’a pas usurpé son surnom de «Hitman».
Défaite la plus crève-cœur: Ghislain Maduma contre Kevin Mitchell. Au stade Wembley de Londres, devant une foule hostile, Maduma semblait avoir établi sa supériorité contre son adversaire anglais et voguer vers la victoire, mais plusieurs crochets de la gauche de Mitchell ont tout fait basculer au 11e round. J’avoue avoir laissé échapper quelques jurons devant mon écran lorsque l’arbitre a préféré s’interposer pour protéger le Québécois, le privant ainsi d’une victoire qu’il aurait dû obtenir. Il suffit souvent de quelques moments-clés pour faire ou défaire une carrière en boxe. Espérons que «Mani», un homme extrêmement distingué et charmant à qui on ne peut souhaiter que du succès, saura saisir les occasions de rebondir qui s’offriront à lui.
Cet article La meilleure performance à la Rocky Balboa et autres prix atypiques de fin d’année est apparu en premier sur Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca.
]]>Cet article Jo Jo Dan-Kevin Bizier 2: 12rounds.ca se prononce est apparu en premier sur Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca.
]]>Qui sortira vainqueur de cet intéressant combat revanche, entre deux boxeurs qui sont a priori de même niveau, et se qualifiera ainsi pour une chance assurée au titre actuellement détenu par l’Anglais Kell Brook? Quatre chroniqueurs de 12rounds.ca se sont prêtés au jeu des prédictions. Nous vous invitons à faire de même plus bas, en réaction à notre article.
François Bouchard: Bizier par décision
Pour avoir vu Bizier de très près à l’entraînement, je dois dire qu’il a toute la motivation nécessaire et qu’il fera tout dans les règles de l’art pour remporter la revanche. Il a bénéficié d’une préparation optimale et je ne crois pas qu’il retombera dans le piège d’essayer de faire mal à Dan avec chaque coup de poing cette fois-ci. Chez les amateurs, Bizier était un technicien méthodique et explosif et je crois que si nous voyons cette version de Bizier, les chances de Dan sont minces. Le boxeur de Saint-Émile est selon moi nettement supérieur à Selcuk Aydin, qui a vaincu Dan de façon controversée à deux reprises.
De son côté, Dan doit s’entraîner très fort pour faire face à un Bizier assoiffé de revanche et je suis persuadé qu’il le fait. Il a prouvé lors du premier combat qu’il était capable de se planter les pieds au sol et de prendre les coups de poing du solide cogneur de Québec, mais je crois que, vendredi soir, il reviendra à son style de base, soit celui du boxeur gaucher difficile qui donne des angles et qui tentera de tenir son adversaire au bout du poing. À la fin de la journée, ce sera une guerre d’usure différente d’il y a un an, avec Bizier vainqueur par décision serrée, suffisamment pour créer une demande pour un troisième affrontement.
Martin Achard: Bizier par T.K.O.
Ma prédiction découle d’un raisonnement fort simple. Je ne remets aucunement en doute les capacités de Jo Jo Dan comme boxeur, mais, tout simplement, j’ai l’impression que les degrés de motivation des deux pugilistes diffèreront radicalement le 19 au soir. Je crois en effet que le Roumain n’éprouvait aucune envie de se rebattre contre Bizier et qu’il espérait relever de nouveaux défis en 2014. Par conséquent, je ne m’attends pas à une performance inspirée de sa part vendredi. Bizier, de son côté, vient de traverser 13 mois difficiles et même humiliants pour lui. Il a d’abord encaissé chez lui dans la Vieille Capitale un revers crève-cœur contre Dan. Puis il a dû ravaler et accepter pendant plusieurs mois de figurer extrêmement loin dans la liste des priorités de son promoteur, GYM, qui l’a relégué à un rôle de troisième plan dans les deux galas auxquels il a participé en 2015. Plusieurs craignaient même, il y a quelques semaines à peine, que sa carrière ne fût tombée dans une impasse grave, mais un concours de circonstances lui a permis d’obtenir le combat qu’il convoitait, à savoir une revanche contre Dan.
Même si Bizier, comme on sait, demeure toujours placide et ne laisse jamais transparaître ses états d’âme en entrevue ou devant les caméras, je soupçonne que, derrière sa façade de gentilhomme, il a actuellement la rage au cœur. Je prédis donc qu’il va saisir avec une détermination sans précédent la chance qui s’offre à lui et sublimer efficacement dans le ring toute les frustrations qu’il a accumulées depuis des mois. Il va livrer la meilleure performance de sa carrière et la terminer en point d’exclamation par un T.K.O. dans les trois derniers rounds du combat.
Jean-Luc Autret: Bizier par décision
Je m’attends à un combat extrêmement serré, à tel point que j’ai pensé un instant prédire un verdict nul. Au final, cependant, je vois Bizier l’emporter par décision majoritaire. Qu’est-ce qui fera la différence selon moi? Je considère que Bizier a pris une excellente décision cette année en quittant Montréal pour retourner vivre et s’entraîner à Québec. Dans la métropole, il avait certes le privilège d’être entraîné par Marc Ramsay, mais considérant tous les boxeurs dont doit s’occuper ce dernier, Bizier n’y avait dans les faits qu’un entraîneur à temps (très) partiel. À Québec, Bizier est le numéro 1 dans son gymnase et bénéficie de l’attention totale et inconditionnelle de son groupe de préparateurs et d’entraîneurs, incluant son père Rémi et Samuel Décarie-Drolet. Ce facteur est de nature à l’aider psychologiquement et lui apportera, à mon avis, le petit «extra» qui lui permettra de venger sa défaite d’il y a 13 mois.
Benoît Dussault: Dan par décision
Certainement le combat le plus équilibré de cette carte de boxe et le plus difficile à prédire. J’ai l’impression que rapidement Bizier voudra reprendre l’action là où il avait laissé un an auparavant. Malheureusement pour lui, Dan aura su faire les ajustements nécessaires. Mes confrères croient que Bizier a grandi de sa défaite et sera plus déterminé. Ils ont sans doute raison. Sauf qu’ils oublient que Dan a, lui aussi, appris de cette guerre contre Bizier. Quant à la détermination, la préparation et l’engagement, Jo Jo a toujours fait preuve d’un professionnalisme exemplaire et il désire, tout autant que Kevin, obtenir un combat face au champion Kell Brook.
Jo Jo Dan n’est pas un adversaire facile pour Bizier, ni pour personne d’ailleurs. D’abord, il boxe de la gauche, puis il maîtrise très bien les habiletés fondamentales du noble art. De plus, il possède maintenant 12 rounds d’expérience contre Bizier. Il le connaît et il sait à quoi s’attendre. Je suis convaincu qu’il sera plus à même de s’ajuster au style de Bizier que le contraire. Bizier va vivre énormément de frustrations pendant ce duel.
Cela dit, je suis persuadé que ce sera un grand combat qui vaudra, à lui seul, le prix d’admission.
Cet article Jo Jo Dan-Kevin Bizier 2: 12rounds.ca se prononce est apparu en premier sur Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca.
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