Boxe féminine – Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.caPour tout savoir sur la boxe québécoise – combats de boxe, classements, analyses, entrevues, portraits, championnats du monde – Montréal, QuébecMon, 11 Nov 2019 11:00:59 +0000fr-FRhourly1/wp-content/uploads/2013/11/cropped-logo_carré-32x32.jpgBoxe féminine – Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca3232Complémentaire au site 12rounds.ca, ce podcast a été mis sur pied afin d’offrir aux amateurs des informations sur le noble art allant au-delà de ce qui est couvert par les médias traditionnels. Nous y discutons des combats à venir et nous entretenons avec divers intervenants du milieu.Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.canoBoxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca[email protected][email protected] (Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca)Boxe québécoise et internationale pour tous les amateurs de boxe francophonesBoxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca/wp-content/uploads/powerpress/12rounds.png
/category/boxe-feminine/
Connaissez-vous Maria Lindberg ?
/connaissez-vous-maria-lindberg/
/connaissez-vous-maria-lindberg/#respondThu, 27 Jun 2019 20:45:02 +0000/?p=17669C’est bien connu la prochaine rivale suédoise de Marie-Ève Dicaire est âgée de 42 ans. Mais saviez-vous que la carrière de Maria Lindberg (17-4-2, 9 KO) a passé bien proche de s’arrêter le 16 mai 1999? C’était lors de la finale d’un tournoi amateur important en Finlande qui impliquait aussi Danielle Bouchard. Elle est sortie […]
]]>C’est bien connu la prochaine rivale suédoise de Marie-Ève Dicaire
est âgée de 42 ans. Mais saviez-vous que la carrière de Maria Lindberg (17-4-2,
9 KO) a passé bien proche de s’arrêter le 16 mai 1999? C’était lors de la
finale d’un tournoi amateur important en Finlande qui impliquait aussi Danielle
Bouchard.
Elle est sortie du ring quasi insconsciente après une défaite par
KO au 2e round. La salle au complet est alors au courant qu’elle vient de subir
une grave commotion cérébrale. Depuis, son pays d’origine ne lui a jamais
permis de boxer chez elle.
Maria Lindberg passe chez les professionnelles en 2003 alors
qu’elle est âgée de 26 ans. Malgré une fiche de 2-0-2 après 4 combats, elle
s’accroche et obtiens un combat de championnat du monde après seulement sept
duels.
Elle s’incline face à la puissante Allemande Christina Hammer, mais remporte trois rounds selon deux des trois juges. Aucune autre boxeuse, outre Claressa Shields qui a vaincu Hammer, a été en mesure d’arracher autant de rounds face à l’ex double championne du monde des poids moyens. Ironiquement, ce combat a eu lieu en mai 2011, un an avant que Marie-Ève Dicaire commence à s’intéresser à la boxe à l’été 2012.
Pour mieux faire connaître son parcours rempli d’embûches, en
2013, Maria Lindberg est la vedette d’un documentaire qui relate son
cheminement depuis son terrible KO en 1999.
Des rivales à deux niveaux
Depuis sept ans, la boxeuse a accumulé une fiche de 12-3-2 (8 KO). D’un côté, elle a dominée des rivales ayant des fiches cumulatives de 38-81-9 et elle s’est inclinée contre des adversaires avec des parcours pour le moins plus positifs, soit un cumul de 35-1-0. Dans la simplicité, on pourrait dire que Lindberg est une bonne rivale face à l’élite, mais qu’elle n’est pas de ce niveau.
Fait intéressant, au printemps 2018 Marie-Ève Dicaire se préparait
à se battre en Pologne face à la championne WBC Ewa Piatkowska (12-1-0, 4 KO).
Yvon Michel avait convenu d’une entente avec le clan de la Polonaise en octobre
2017 et le duel devait avoir lieu à Varsovie le 25 mai.
Mais, comme Adonis Stevenson l’a prouvé à maintes reprises, la WBC n’est pas la plus pressée pour appliquer ses propres règlements. Bref, Piatkowska a plutôt choisi d’affronter Maria Lindberg et elle a bien failli se faire jouer un tour. Le combat s’est terminé par une décision majoritaire en faveur de la championne (96-94, 95-95, 96-94).
Un style semblable à Lauren
Tout comme sa compatriote suédoise, Lindberg aime avancer sur ses
rivales pour les pousser à boxer de reculon. La droitière a certainement une
bonne main arrière, mais pourra-t-elle la lancer plus rapidement que Dicaire?
L’autre grande question est à savoir si la protégée de Stéphane
Harnois sera forcée d’accrocher aussi régulièrement que le 13 avril dernier.
Avantagée par une dizaine d’années plus jeune, Marie-Ève a pour mission de
laisser passer la tempête dans les premiers rounds et d’imposer son jab en
faisant payer le prix lorsque Lindberg voudra entrer à l’intérieur.
Et la suite pour Dicaire ?
Contrairement à l’ancien monarque du Groupe Yvon Michel, Marie-Ève Dicaire n’a pas peur de se mesurer à ses meilleures aspirantes. En l’emportant vendredi soir, on peut considérer qu’elle pourra prendre deux directions.
La première option consiste à continuer de se battre au Casino de Montréal en affrontant ses diverses aspirantes désignées par l’IBF. Présentement, sur la liste se retrouvent l’Anglaise Stacey Copeland (5-0-0, 2 KO), 37 ans, qui est classée no 1; la no 3 IBF et 2e WBA de l’Argentine Abril Vidal (8-0-0, 3 KO), 20 ans; l’Américaine Logan Holler (8-0-1, 3 KO), 27 ans, classée 4e IBF et WBA et la 6e aspirante mexicaine Alma Ibarra (7-0-0, 4 KO), 31 ans celle-ci est aussi classée 2e WBA. Soulignons que Namus et Lauren sont respectivement classées 5e et 7e aspirante.
L’autre option pourrait enfin offrir une plus grande notoriété à
la boxeuse de Saint-Eustache qui semble être incapable de vendre 500 billets
pour une défense d’un titre mondial. Il s’agit bien sûr de se mettre à risque
et d’affronter une adversaire de grand talent.
Il y a trois noms d’envergure qui reviennent constamment dans les
conversations. D’abord, il y a la Costaricain Hanna Gabriels (19-2-1, 11 KO)
qui détient actuellement le titre WBA à 154 livres. Il y a un an, Gabriels
s’est rendu à Detroit pour défier la dangereuse Claressa Shields. Le duel s’est
terminé 98-91, 97-92, 97-92 à l’avantage de l’Américaine malgré une chute au
premier round.
Le problème pour l’organisation d’un duel avec Gabriels tient en
partie dans la difficulté à le financer, puisque Yvon Michel semble incapable
d’organiser un gala à l’extérieur du Casino de Montréal.
Une autre option serait de se rendre en Norvège ou aux États-Unis
pour défier la championne unifiée des 147 livres, Cecilia Braekhus (35-0-0, 9
KO). Les deux premières années de Dicaire chez les pros se sont passées chez
les mi-moyennes. Son clan a souvent affirmé que la Québécoise pouvait être a
première à vaincre Braekhus. Est-ce qu’Yvon Michel acceptera de risquer de
perdre son unique championne du monde?
Enfin, la dernière option est celle qui deviendra éventuellement
inévitable. Il s’agit évidemment de la double championne olympique et
championne unifiée à 160 et 168 livres : Claressa Shield (9-0-0, 2 KO).
Appuyée par Showtime, elle devait se lancer à la chasse d’un titre
dans une 3e catégorie en ciblant la ceinture WBO à 154 livres le 17 août
prochain. Une blessure à un genou repousse son duel avec Ivana Habazin à
l’automne. Considérant que l’Américaine de 24 ans a déjà vaincu Hanna Gabriel
il y a un an, il est prévisible que Dicaire sera très rapidement dans la mire
de celle qui a vaincu à plusieurs reprises l’Olympienne Ariane Fortin.
Très ambitieuse, il est bien connu que Shields souhaite poursuivre
son travail d’unification chez les 154 livres comme elle l’a fait à 160 et 168
livres. Par la suite, elle désire défier la Danoise Cécilia Braekhus pour
ajouter une quatrième catégorie et devenir la meilleure boxeuse de l’histoire
livre pour livre.
]]>/connaissez-vous-maria-lindberg/feed/0Marie-Eve Dicaire mandatée par l’IBF afin d’affronter la championne du monde
/marie-eve-dicaire-mandatee-par-libf-afin-daffronter-la-championne-du-monde/
/marie-eve-dicaire-mandatee-par-libf-afin-daffronter-la-championne-du-monde/#respondMon, 17 Sep 2018 23:42:55 +0000/?p=16400Par Richard Cloutier Marie-Eve Dicaire (13-0-0, 0 K.-O.) a été mandatée par l’IBF afin d’affronter la championne du monde IBF des super-mi-moyens Chris Namus (24-4-0, 8 K.-O.) de l’Uruguay. Le président du comité de championnats de l’IBF Lindsey Tucker a avisé ce lundi la championne et l’aspirante, ainsi que leurs promoteurs respectifs Osvaldo Rivero d’Argentine et Yvon […]
Marie-Eve Dicaire (13-0-0, 0 K.-O.) a été mandatée par l’IBF afin d’affronter la championne du monde IBF des super-mi-moyens Chris Namus (24-4-0, 8 K.-O.) de l’Uruguay.
Le président du comité de championnats de l’IBF Lindsey Tucker a avisé ce lundi la championne et l’aspirante, ainsi que leurs promoteurs respectifs Osvaldo Rivero d’Argentine et Yvon Michel de GYM, que les deux parties ont jusqu’au 17 octobre pour en venir à une entente, sinon un appel d’offre sera décrété.
GYM tentera de convaincre la championne Chris « El Bombon Asesino » Namus afin qu’elle défende son titre au Centre Vidéotron de Québec le 1er décembre, où Adonis « Superman » Stevenson défendra son titre de champion du monde WBC des mi-lourds face à son aspirant obligatoire et champion intérimaire WBC Oleksandr Gvozdyk.
Dicaire, #1 à la WBA, #2 au WBC et #2 à l’IBF, était la boxeuse la mieux classée disponible afin d’affronter Namus, qui en sera à la troisième défense de son titre IBF remporté le 12 août 2017 contre l’Argentine Yamila Esther Reynoso.
]]>/marie-eve-dicaire-mandatee-par-libf-afin-daffronter-la-championne-du-monde/feed/0Les limites de la boxe féminine
/les-limites-de-la-boxe-feminine/
/les-limites-de-la-boxe-feminine/#commentsTue, 17 Jul 2018 04:05:51 +0000/?p=15848Par Jean-Luc Autret À une époque où l’égalité est devenu un dogme, je crois qu’il est important de remettre les pendules à la bonne heure qu’en à nos attentes par rapport à la boxe féminine professionnelle. Soyons réalistes, il y a plusieurs problèmes systémiques qui affectent la qualité de cette disciple et ce n’est qu’en […]
À une époque où l’égalité est devenu un dogme, je crois qu’il est important de remettre les pendules à la bonne heure qu’en à nos attentes par rapport à la boxe féminine professionnelle. Soyons réalistes, il y a plusieurs problèmes systémiques qui affectent la qualité de cette disciple et ce n’est qu’en étant patient que des solutions vont émerger.
Avant que l’on me lance des tomates pour le choix de ce sujet, j’aimerai rappeler que 12 Rounds a été le seul site à couvrir dignement, avec quatre articles, le gala uniquement féminin à Gatineau de David Damphousse.
Dans le même sens, avant même ses débuts pros, j’ai été le premier à vous offrir un portrait de Marie-Eve Dicaire. Il m’a aussi fait plaisir de vous faire connaître Vanessa Lepage-Joanisse lorsqu’elle a eu sa chance en championnat du monde après seulement quatre combats professionnels. Bref, j’aime aussi parler de la boxe féminine de façon positive !!!
Plusieurs vedettes, mais pas de profondeur
Mon collègue Carl Savard a déjà dressé un portrait de la lente évolution de la boxe féminine professionnelle. Bien sûr, le noble art au féminin est une réalité depuis de nombreuses décennies, mais il a aussi fait son retour aux Jeux Olympiques qu’en 2012, et ce, dans seulement trois divisions.
On peut dire aujourd’hui que la boxe féminine est en grande croissance grâce à l’arrivée chez les pros des Claressa Shields, Katy Taylor, Savannah Marshall et autres anciennes olympiennes. Par contre, du même souffle, on doit aussi constater la très faible profondeur dû au nombre limitée d’athlètes dans les différentes divisions. Voici quelques exemples bien concrets.
À l’ensemble de la planète, il y a seulement 10 boxeuses chez les poids lourds qui ont une fiche positive et plus de trois combats complétés. À 160 livres, la division de Claressa Shields, on retrouve selon le site web boxrec 32 boxeuses actuellement active, et ce, pour l’ensemble de la planète. Chez les 154 livres, la division de Marie-Eve Dicaire, la terre compte 41 pugilistes actives. Pour les 147 livres, on se rend jusqu’à 64 boxeuses, mais si on considère seulement celles qui ont plus d’un combat pro ça tombe soudainement à 44 boxeuses. Chez les 140 livres, ils n’y a qu’une trentaine de boxeuses qui ont une fiche positive sur un total de 80 athlètes. La division où l’on retrouve le plus de boxeuses est chez les 112 livres. Il y a actuellement 178 boxeuses actives, mais là-dessus il y en seulement 80 qui ont une fiche positive.
Autre exemple, les nouvelles vedettes profitent de cette situation pour devenir championnes du monde très rapidement. Claressa Shields est devenu double championne chez les super moyennes après quatre combats. Puis le 22 juin dernier, à son 6e combat, elle a vaincu la double championne du monde à 154 livres, Hanna Gabriels, pour devenir championne IBF et WBA chez les poids moyens. De son côté, l’Irlandaise Katy Taylor a décroché le titre WBA des 135 livres après seulement sept duels.
La valeur des classements mondiaux féminins
Chez les hommes réussir à faire parti de l’un des quatre tops 15 mondiaux c’est une grosse réalisation. La plupart du temps le chemin le plus efficace est de remporter un titre nord-américain qui permet d’être classé dans le top 15 de la dite association. C’est aussi possible de le faire en battant un boxeur déjà classé ou en accumulant les succès, particulièrement en dominant un ancien champion du monde ou un ancien aspirant crédible.
Par contre, chez les femmes les règles ont dû être un peu assouplies puisque le nombre de participantes est de beaucoup inférieur, souvent plus de dix fois moins élevées. Analysons un peu la situation de Marie-Eve Dicaire qui est actuellement classée 2e aspirante mondiale à la WBC et à la WBA chez les 154 livres ainsi que 3e à l’IBF à 147 livres.
Première anomalie évidente, la douteuse WBC a choisi de classer les championnes des autres associations dans son classement. Donc, Hanna Gabriels, qui est championne WBA et WBO, est classé 1ère aspirante WBC et Chris Namus, la championne IBF, se retrouve au 3e rang. Malheureusement, cette situation se retrouve dans le classement de chacune des divisions.
Évidemment, le deuxième problème c’est le nombre d’aspirantes. Alors que ça devrait être un top 15, on retrouve 14 boxeuses à la WBC, 9 pugilistes à la WBA et seulement cinq à l’IBF. Vous vous demandez pourquoi il y a aucune mention des classements de la WBO? La réponse est simple, ils en ont tout simplement pas, malgré qu’ils ont des championnes dans la majorité des catégories.
Enfin, on ne veut pas en ajouter une couche, mais le classement féminin de la NABF à 154 livres, le titre détenu par Marie-Eve Dicaire, contient seulement deux noms, soit l’Américaine Latondria Jones et la Mexicaine Paty Ramirez, que Dicaire a vaincu à deux reprises.
La charismatique et commerciable Marie-Eve Dicaire
C’est bien connu, les problèmes du Groupe Yvon Michel arrivent de tous les côtés et rien ne se réalise dans la facilité. Même un simple « purse bid » se transforme en exercise proche de la collusion. D’un autre côté, on peut dire qu’aujourd’hui Marie-Eve Dicaire est l’athlète le plus aisément commerciable chez GYM. Le simple fait que monsieur madame tout le monde ait pu la voir à la très populaire émission Tout le monde en parle dit tout.
Généreuse, volubile, souriante et splendide, Marie-Eve Dicaire est une excellente communicatrice. Contrairement à bien des boxeurs, il faut presque la contenir pour limiter la durée de ses réponses. L’ancienne championne du monde de karaté est excellente en entrevue, c’est probablement un élément qui a pesé fort dans les motivations du Groupe Yvon Michel lorsqu’ils l’ont signés en mars 2016.
Soutenu par les services d’une attachée de presse, elle maximise de belle façon sa visibilité médiatique. Bref, la présence de Marie-Eve est certainement une bénédiction dans le monde de la boxe pour améliorer la visibilité du noble art au public en général et faciliter le recrutement de nouveaux adeptes autant masculins que féminins.
Un chemin se dessine à la WBA
En plus de son aisance médiatique, il y a aussi une bonne nouvelle pour Marie-Eve Dicaire côté classement. Samedi prochain à Moscou, l’aspirante no 1 à la WBA à 154 livres, la Russe Inna Sagaydakovskaya (7-0-0, 3 KO) affrontera la quintuple championne du monde à 147 livres, la Norvégienne Cecilia Braekhus (33-0-0, 9 KO). Bref, Marie-Eve devrait devenir l’aspirante no 1 à la WBA dans quelques semaines.
De plus, selon certaines rumeurs Hanna Gabriels, actuelle championne à la WBA et à la WBO à 154 livres, pourrait bien choisir de poursuivre sa carrière à 160 livres. Est-ce que GYM sera en mesure d’organiser un combat de championnat de la WBA avec le titre vacant cet automne? C’est à souhaiter.
Notons que l’aspirante no 3 de cette association est la dangereuse Dominicaine Oxiandia Castillo (16-3-3, 13 KO), qui est seulement âgée de 23 ans. Elle a fréquentée les aéroports pour se rendre en Afrique du Sud, au Danemark, en France et au Costa Rica pour se battre en championnat du monde. Sa fiche face aux meilleures est de 1-3-1 incluant une victoire par KO face à Hanna Gabriels alors qu’elle était âgée de seulement de 18 ans.
La suivante sur la liste de la WBA est la boxeuse de l’Uruguay Katia Alvarino (8-4-1, 3 KO). Le clan Dicaire a tenté à trois reprises de la faire venir à Montréal pour qu’elle affronte la protégée de Stéphane Harnois. Justement, notre prochain bloc vous parle des changements d’adversaires.
D’une adversaire de remplacement à une autre
Dans les derniers mois, les changements de rivales à quelques jours du combat ont certainement créés une atmosphère difficile à vivre dans le clan Dicaire. En fait, soyons clair, depuis un an la boxeuse de St-Eustache a constamment affrontée des rivales qui ont acceptées le duel dans les jours précédents. Au mieux, la visiteuse s’est vu offrir le combat dans un délai de deux à trois semaines. Voyons cela en détails.
Tout d’abord, la finale du gala de GYM à Gatineau en octobre dernier devait mettre en vedette Mikael Zewski, tout nouvellement signé par GYM à l’époque. Marie-Eve Dicaire débute son camp d’entraînement le 12 juillet. Elle devait d’abord se battre à Québec le 16 septembre en sous-carte d’Oscar Rivas, mais ce gala ne verra jamais le jour. Puis son promoteur lui parle du 28 septembre et finalement ça aura réellement lieu le 25 octobre.
Son adversaire présentie est alors Katia Alvarino, mais celle-ci se fait offrir un duel en championnat du monde pour affronter la championne IBF des 154 livres, Chris Namus. Alvarino est remplacé par la représentante de l’Argentine Yamila Esther Reynoso (8-2-3, 7 KO). Il s’agit alors du premier combat de 10 rounds de Marie-Eve qui l’emportera par décision unanime (100-90, 100-90, 98-92).
De retour sur le ring pour le 7 décembre, le clan Dicaire tente de nouveau d’obtenir les services d’Alvarino, puis il se tourne vers la Mexicaine Silvia Zuniga (7-15-0, 1 KO). Celle-ci a été dans l’incapacité d’obtenir son visa pour faire le voyage. Considérant sa fiche, peu de spectateurs ont été fâchés d’apprendre que Dicaire offre plutôt un combat revanche à Paty Ramirez (11-4-0, 5 KO). Le second duel se termine comme le premier, soit par une décision unanime (80-72, 80-72, 79-73).
En demi-finale des débuts pros de Steve Bossé, Marie-Eve Dicaire remonte sur le ring le 15 février. Pour son second combat de 10 rounds, elle peut mettre la main sur le titre NABF des 154 livres. Pendant des semaines, son équipe la prépare à Katia Alvarino, qui l’a dépasse d’une hauteur de quatre pouces. Même que le journal de Montréal publie un article sur le sujet dix jours avant l’affrontement.
Dans la semaine du combat, Alvarino est éliminée de la carte à cause d’un problème de visa. GYM fait donc appel à Marisa Gabriela Nunez (8-9-2, 1 KO), une boxeuse de l’Argentine de 34 ans qui se bat généralement chez les 140 livres. Ne craignant uniquement la force de frappe de la gauchère, Nunez tourne dans le sens traditionnel des droitiers et elle touche la Québécoise à répétition au point que les juges remettent des cartes de 95-95, 96-94 et 96-94, soit une décision majoritaire à l’avantage de Dicaire. Depuis ce duel, Nunez a remporté en mai le titre national de l’Argentine à 135 livres.
Enfin, sa dernière sortie a eu lieu lors du week-end du Grand Prix montréalais. Au début du mois de mai, nous apprenions que Marie-Eve devrait défendre sa ceinture NABF le 9 juin. Finalement, GYM confirme le nom de son adversaire à seulement 11 jours d’avis. En se mesurant à Yamila Belen Abellaneda (6-2-0, 3 KO), Dicaire a fait face une boxeuse de l’Argentine en provenance des 140 livres. Une bonne méthode pour s’assurer que sa rivale respecte la limite de poids, mais la NABF refuse de reconnaître le duel comme une défense de titre.
Et maintenant, Marie-Eve affrontera ce vendredi Alejandra Ayala (8-3-0, 5 KO), une Mexicaine qui a perdu les huits rounds contre Dicaire le 15 juin 2017. Depuis, la boxeuse de 29 ans s’est rendu en Angleterre pour se mesurer à Savannah Marshall. L’affrontement était terminé avant la fin du second round.
Évidemment, Ayala n’était pas le premier choix du clan Dicaire pour faire progresser la Québécoise. Nous avons appris que GYM a passé proche de s’entendre avec l’Anglaise Hannah Rankin (5-1-0, 1 KO). Celle-ci a préférée accepter un duel avec Alicia Napoleon (9-1-0, 5 KO) en championnat du monde à 168 livres le 4 août prochain en banlieue de NY. Le plan B fut la Hongroise Szilvia Szabados (17-12-0, 8 KO), qui a fait quatre rounds avec Claressa Shields, mais il y a eu des complications et l’alternative s’appelle donc Alejandra Ayala.
Bref, il semble y avoir une malédiction entourant Marie-Eve Dicaire. Si Alvarino s’est retiré à trois reprises pour trois raisons différentes, il y en a plusieurs autres qui ont eu des offres plus payantes financières ou en championnat du monde.
Il est évident que Marie-Eve aura bientôt sa chance de devenir championne du monde à moyen terme. Ça passé proche au mois de mai avec un combat pour le titre WBC. Est-ce que la ceinture WBA deviendra vacante prochainement? Est-ce que ce sera un affrontement avec la Polonaise championne de la WBC Ewa Piatkowska (11-1-0, 4 KO) qui fonctionnera ? L’avenir, nous le dira. Mais, il ne serait pas surprenant du tout que Marie-Eve obtienne sa chance le 4 novembre prochain en sous-carte de Stevenson-Gvozdyk.
À quoi s’attendre à l’international
Pour en revenir au sujet plus large, la boxe féminine professionnelle est présentement au stade embryonnaire, mais aussi en plein développement. En 2020, il y aura deux catégories de plus, donc cinq au total, à la boxe féminine aux Jeux Olympiques de Tokyo. Ça représente quelques dizaines de plus de nouvelles pugilistes de qualités et crédibles qui feront le saut chez les pros dans les mois suivants.
L’intérêt de la télé américaine est une bonne indication de l’évolution de ce sport. En août 2016, PBC présente sur NBC pour la première fois un duel féminin, c’est Heather Hardy VS Shelly Vincent en sous-carte d’Errol Spence Jr. Notons que ce programme a été diffusé aux États-Unis immédiatement après la finale olympique masculine de basketball, une excellente façon de faire exploser les cotes d’écoute.
Par la suite, Claressa Shields a fait ses débuts pros sur Showtime et quatre de ses cinq autres combats ont été télévisés. De son côté, HBO a présenté le 5 mai dernier, en sous-carte de Golovkin-Martirosyan, la meilleure boxeuse livre pour livre, la Norvégienne Cecilia Braekhus, détentrice de 5 ceintures à 147 livres. Enfin, le 22 juin à Detroit, Showtime a offert un programme double féminin impliquant les quatre titres mondiales à 160 livres; Claressa Shields VS Hanna Gabriels et Christina Hammer VS Tori Nelson.
Bref, on parlera de plus en plus de la boxe féminine, mais nous sommes encore très loin de pouvoir dire que le niveau d’adversité est aussi relevé chez femmes que chez les hommes. L’égalité étant parfois plus un concept qu’une réalité.
]]>/les-limites-de-la-boxe-feminine/feed/2Vanessa Lepage-Joanisse en championnat du monde
/vanessa-lepage-joanisse-en-championnat-du-monde/
/vanessa-lepage-joanisse-en-championnat-du-monde/#commentsWed, 09 Aug 2017 03:12:18 +0000/?p=13227Par Jean-Luc Autret La jeune boxeuse de 22 ans, Vanessa Lepage-Joanisse (3-0-0, 1 KO) écrira une page d’histoire importante en montant dans le ring samedi à Cancun lors d’un championnat du monde de la WBC chez les poids lourds, évidemment féminin. Sa rivale se nomme Alejandra « la tigresse » Jimenez (8-0-0, 6 KO) et elle détient […]
La jeune boxeuse de 22 ans, Vanessa Lepage-Joanisse (3-0-0, 1 KO) écrira une page d’histoire importante en montant dans le ring samedi à Cancun lors d’un championnat du monde de la WBC chez les poids lourds, évidemment féminin.
Sa rivale se nomme Alejandra « la tigresse » Jimenez (8-0-0, 6 KO) et elle détient la ceinture verte depuis mars 2016, lors de son sixième combat. Il s’agit d’un important coup d’éclat pour Vanessa, une boxeuse de l’Outaouais qui est sans soutien promotionnel. Nous en profitons aujourd’hui pour vous la présenter.
De l’athlétisme à la boxe
Rien ne destinait Vanessa à la boxe, encore moins en championnat du monde. Au secondaire, l’athlète de Providence performe en athlémisne en pratiquant différents lancers; le poids, le javelot, le marteau et le disque. Elle s’illustre aux Jeux du Québec en remportant deux médailles. Suite à une blessure à son genou gauche, sa mère l’encourage à pratiquer un autre sport.
« J’ai commencé la boxe en octobre 2011 avec comme seul objectif de me remettre en forme. Je n’avais pas tellement le goût d’essayer ça, il y avait que des gars dans le club de boxe de la Petite Nation. Mon frère m’a accompagné les premières fois et j’ai eu la piqure très rapidement. Après une semaine, j’avais déjà acheté tout mon équipement », nous explique celle qui est surnommée « Vany ».
Après un premier combat en juin 2012, elle gravit très rapidement les marches vers les plus hauts sommets. À son quatrième combat, elle se rend à Québec pour un duel Québec-USA organisé par François Duguay. Alors que Vanessa ne mesure que cinq pieds six pouces, une géante de six pieds quatre pouces lui fait face devant une foule silencieuse et douteuse. Ayant un fort caractère et beaucoup de détermination, Vanessa travaille au corps sa rivale et remporte le duel.
Par la suite, la boxeuse récolte de nombreux titres; dont lors des gants d’argents, des gants dorés, la Coupe Adidas et la Coupe du Québec. Elle décroche aussi le championnat canadien en 2013, 2014 et 2015 chez les plus de 81 kilos. En 25 combats amateurs, elle ne s’est inclinée que trois fois, dont lors de sa seule sortie internationale en finale des Continentaux à Guadalajara en septembre 2014. Une défaite très controversée qui la dérange encore. La FQBO lui décerne le titre de boxeuse de l’année en 2013 dans la catégorie des juniors.
Écarté des mondiaux de novembre 2014, malgré sa très belle performance contre l’Américaine au Mexique, elle et son entraîneur Stéphane Joanisse (qui n’a pas de lien de parenté avec la boxeuse) souhaitent s’orienter vers les 165 livres. Finalement, considérant que le chemin vers les olympiques de 2024 sera bien long. Ils préfèrent aller vers les professionnels dès l’été 2015.
Pas facile de se battre chez les pros
Initialement, Vanessa Lepage-Joanisse doit passer chez les professionnels en décembre 2015 au Nouveau-Brunswick. Mais sa rivale, Annie Mazerolle se blesse et le duel est reporté pour mars 2016. Puis, le 21 février 2016, elle doit affronter une Mexicaine lors d’un gala de Eye of The Tiger Management. Encore une fois, le duel est annulé, parce que sa rivale n’a pu obtenir son visa pour faire le voyage.
Enfin, le 19 mars 2016 à Moncton, c’est vraiment le grand jour. Face à l’invaincue Annie Mazerolle (2-0-0), Vanessa l’emporte par décision partagée (40-36, 37-39, 39-37). Deux mois plus tard, elle accorde un combat revanche à l’Acadienne lors d’un gala mis sur pied par Camille Estephan au Metropolis à Montréal. Le second duel est plus que clair, décision unanime (39-37, 39-37, 40-36) en faveur de Vanessa, qui recevra de nombreuses félicitations pour la qualité de sa prestation.
La boxeuse doit attendre jusqu’en décembre pour faire un troisième combat. Cette fois-ci, c’est le Groupe Yvon Michel qui fait appel à ses services, puisqu’ils organisent un gala au Casino du Lac Leamy le 23 décembre dernier. Vanessa s’offre alors son premier KO en forçant à l’abandon la Mexicaine Maria Jose Velis à la fin du troisième round et surtout, elle a le plaisir de performer devant ses amis et sa famille pour la première fois.
Malgré son style explosif et sa détermination, Vanessa ne reçoit aucune proposition de combats en 2017 de la part de GYM ou de Eye of the Tiger Management. Par contre, au début de juillet, son entraîneur Stéphane Joanisse est contacté par un représentant de Golden Boy Promotions qui lui offre un combat de championnat du monde pour le 29 juillet. Considérant le délai trop court, il refuse le duel, mais il renvoie immédiatement Vanessa au gymnase au cas que le téléphone sonne de nouveau.
Comme de fait, deux semaines plus tard, une nouvelle offre est faite au clan Joanisse. Cette fois-ci, l’entente se conclut et Vanessa montera dans le ring devant environ deux mille cinq cents spectateurs samedi à Cancun. Elle a pu se préparer intensément pendant cinq semaines en mettant notamment les gants avec la championne canadienne amateur Marija Curran, qui habite Ottawa.
Qui est « la tigresse » Jimenez ?
La boxeuse de Mexico City est âgée de 29 ans. Elle en sera samedi à son cinquième combat à Cancun en neuf affrontements. Lors de ses trois derniers combats, elle est montée sur le ring à des poids variants entre 225 et 230 livres. Tout comme pour Vanessa, ça ne semble pas facile de lui trouver des adversaires. Dans trois de ses quatre premiers combats, sa rivale en était à ses débuts pros, dans le quatrième duel, son adversaire avait une fiche de 0-3.
Selon le clan Joanisse, le Mexicain aime affronter des boxeuses de petite taille. Jimenez mesure cinq pouces de plus que Vanessa, mais, heureusement pour la Québécoise, celle-ci affronte régulièrement des boxeuses plus grandes qu’elle. Avantagée par sa grandeur et sa portée, la Mexicaine utilise bien sa taille. Malgré sa fiche de KO, elle ne semble pas avoir une force de frappe du plus haut niveau.
Voici la Mexicaine, lors de sa conquête du titre WBC en mars 2016 dans le même lieu que le duel de samedi. Elle affrontait alors la championne en titre, qui elle a obtenu la ceinture aux États-Unis en novembre 2014.
Le combat de samedi sera seulement la cinquième fois que le titre WBC des poids lourds chez les femmes (plus de 175 livres) sera en action, la première fois fut en 2007. Signe du peu d’activité à ce poids, les trois autres grandes associations (IBF, WBA et WBO) n’ont encore jamais sanctionné un combat de championnat du monde.
Soulignons aussi que cette soirée de boxe mettra en vedette le vétéran cubain Yuriorkis Gamboa qui se battra en ouverture de gala. Il s’agit d’un ancien champion olympique et champion du monde unifié chez les plumes que l’on a vue à Montréal en 2013. La demi-finale de la soirée sera le combat de Vanessa et en finale les mexicains verront à l’oeuvre Francisco Rodriguez Jr face au Philipin Elias Joaquin chez les poids mouches. La soirée présenté sur les ondes de Mexico Televisa devrait être disponible via ce lien.
Un tremplin certainement
Dans le monde de la boxe féminine, ça peut aller très vite. Par exemple, Marie-Ève Dicaire, appuyée par GYM, est classée top 5 mondial par trois associations, et ce, après seulement huit combats. Chez les poids lourds féminins, le peu de concurrentes accélère de beaucoup la progression des boxeuses. Présentement, il y en aurait seulement trente d’actives sur l’ensemble de la terre selon boxrec et Vanessa est classé cinquième au monde. Considérant sa situation sans promoteur, Vanessa a très bon espoir d’utiliser ce combat de championnat du monde comme un tremplin. Peu importe le résultat du combat, elle aura réussi à participer à un combat de dix rounds en championnat du monde en moins d’un an et demi chez les pros.
« Pour la première fois de ma carrière, je ne ferai pas de déshydratation avant un combat. Lors de mes deux combats avec Annie Mazerolle je pesais un peu moins de 185 livres et contre la Mexicaine j’étais à 200 livres. Cette fois-ci, je prévois peser environ 225 livres. Je serai plus petite, mais elle ne sera pas plus forte que moi. Mon jeu de jambes est supérieur à elle et de plus elle n’a jamais affronté de boxeuse aussi mobile que moi. Plus le combat va avancer plus ce sera à mon avantage. Depuis que j’ai commencé la boxe, il y a sept ans, je fais du sparring avec mon entraîneur, qui a les mêmes mensurations qu’elle. C’est comme si on se préparait pour ce combat depuis sept ans !!! », affirme celle qui prendra l’avion jeudi matin en direction du Mexique.
Un peu à la remorque du UFC, la boxe professionnelle féminine est en plein bouleversement. L’Irlandaise Katie Taylor, 5 fois championne du monde et médaillée d’or en 2012, est rapidement devenue une coqueluche du public et vient de faire ses débuts en sol américain. La double médaillée d’or olympique Claressa Shields a déjà mis la main sur un titre et tous ses combats sont télévisés. L’Albertaine Jelena Mrdjenovich disputera bientôt son 50e combat en carrière au Rexall Center le domicile des Oilers d’Edmonton, elle y défendra alors ses deux titres mondiaux chez les poids plumes. La double médaillée d’or olympique Nicola Adams en Angleterre et la championne unifiée à 147 livres Cécilia Braekhus en Norvège sont aussi très populaires de l’autre côté de l’océan.
Alors que la boxe féminine est en essor à travers le monde entier, Vanessa Lepage a pleinement le droit de rêver réveiller. Contrairement à Danielle Bouchard, qui a participé à un championnat du monde en Argentine en 2008 à l’âge de 41 ans, elle est au début de sa carrière et elle n’a que 22 ans.
]]>/vanessa-lepage-joanisse-en-championnat-du-monde/feed/2Parlons de boxe féminine… pour une fois!
/parlons-de-boxe-feminine-pour-une-fois/
/parlons-de-boxe-feminine-pour-une-fois/#commentsWed, 30 Nov 2016 10:58:46 +0000/?p=10664Par Carl Savard En faisant des recherches, il est possible de retrouver des récits de boxe féminine datant de trois siècles, et pourtant, à travers les années, peu de femmes auront fait leur place dans le milieu majoritairement masculin de la boxe. Pour les gens de mon âge, nés dans les années soixante-dix, l’un des […]
En faisant des recherches, il est possible de retrouver des récits de boxe féminine datant de trois siècles, et pourtant, à travers les années, peu de femmes auront fait leur place dans le milieu majoritairement masculin de la boxe. Pour les gens de mon âge, nés dans les années soixante-dix, l’un des seuls noms ayant émergé du monde de la boxe féminine pour se retrouver aux infos sportives de grande écoute, est celui de Laila Ali. Bien que celle-ci fût une boxeuse talentueuse, nous sommes tout de même en droit de nous demander si elle aurait eu la même couverture médiatique si elle n’avait pas été la fille d’un boxeur mythique. Au début des années 2000, plusieurs fans de sports auraient pu vous dire que la fille de Mohamed Ali suivait les traces de son père, mais bien peu d’entre eux auraient pu vous dire contre qui elle montait dans le ring, moi le premier.
Ici au Québec, pendant la même période, Danielle Bouchard représentait pratiquement à elle seule la boxe féminine : enseignante au primaire le jour, boxeuse professionnelle le soir, elle s’est même battue à six reprises dans des galas au centre Bell. Bouchard passe maintenant le flambeau en tant qu’entraîneur, elle était d’ailleurs présente au derniers Jeux Olympiques dans les coins de Mandy Bujold et Ariane Fortin. Au niveau international, les femmes n’ont l’occasion de se battre dans des championnats du monde amateurs que depuis une quinzaine d’années. Au niveau olympique, la compétition chez les femmes n’a fait son entrée que lors des Jeux de Londres en 2012.
Regarder à gauche alors qu’il se passe quelque chose à droite
La couverture médiatique de la boxe féminine est tellement mince qu’à certains moments on préfère parler de ce qui ne se passe pas en boxe masculine plutôt que de focaliser sur ce qui se passe en boxe féminine. Le meilleur exemple date du printemps dernier, le 12 mars 2016 plus précisément. L’annulation du combat de David Lemieux pour ne pas avoir fait le poids pour son combat contre James De la Rosa fait couler beaucoup d’encre. On cherche à comprendre les raisons, à trouver à qui revient la faute. Est-ce un manque de sérieux de la part de Lemieux ou une erreur de Jean-François Gaudreau, qui travaille pour la première fois avec David pour une coupe de poids? Au final, pas de combat, des amateurs déçus et beaucoup de bruit, dans les journaux, à la radio et sur le Web.
Au même moment, des histoires de visa et de voyages imprévus dignes d’un film d’espionnage viennent annuler le combat de la sensation cubaine Guillermo Rigondeaux, double médaillé d’or olympique, invaincu chez les professionnels, au haut de la pyramide de la WBA, quatrième aspirant de la WBC et classé numéro un chez les poids super-coq par Fightnews. Rigondeaux doit se battre au Echo Arena de Liverpool contre Jazza Dickens. Après une fin de camp d’entraînement en Russie, où il attend supposément son visa pour entrer en Angleterre, il prend un vol pour retourner aux États-Unis à cinq jours du combat. Le combat n’aura pas lieu.
Le même week-end, le retour de l’excitant Zab Judah est annulé pour une quatrième fois en six mois alors que la personne de son équipe responsable de remplir des formulaires pour la commission athlétique du Nevada omet des informations dans les papiers officiels en prévision du combat. Judah, qui ne s’est pas battu depuis sa défaite contre Paul Malignaggi en 2013 et qui semble toujours rater son rendez-vous avec l’histoire lors des grands combats, est apprécié des amateurs de boxe pour son énergie dans le ring et en dehors du ring. Encore une fois, pas de combat et des questions laissées sans réponse. La plupart des sites Web couvrant la boxe parlent de ces trois événements, des combats annulés.
Pendant ce temps, à Edmonton, Jelena Mrdjenovich livre un combat revanche endiablé à Edith Soledad Matthysse pour reconquérir son titre de la WBC des poids plumes en plus d’ajouter à sa collection la ceinture de la WBA. La plupart des bulletins de nouvelles sportives, autant sur les chaînes généralistes que spécialisées, n’en parlent pas, et pourtant, en ce moment, le Canada ne compte que deux champions de titres majeurs en boxe : Adonis Stevenson et Jelena Mrdjenovich, huit fois championne du monde.
Une lueur à l’horizon
Il y a, sans aucun doute, moins de femmes que d’hommes attirées par l’idée de pratiquer la boxe compétitive, mais l’intérêt des femmes pour la boxe récréative est grandissant. Même dans ma pratique comme entraîneur personnel, j’utilise la boxe à chaque entraînement avec mes clientes et leur amour pour ce sport est indéniable. Cet engouement se développe, pour plusieurs d’entre elles, jusqu’à créer un intérêt à suivre les combats de boxe dans les galas ou à la télévision. Les voir représentées sur le ring serait un plus pour notre sport.
Si on peut se permettre, en tant que promoteur, d’utiliser une sous-carte pour présenter aux amateurs des combats sans envergure servant à monter des fiches à leur boxeur avant d’affronter de grands noms en championnat du monde, donnons ici comme exemple le combat de Simon Kean contre David Torres Garcia, je crois qu’il ne serait pas trop demander de présenter des combats relevés de boxe féminine en sous-carte ou même des championnats du monde de boxe féminine sur la carte principale de grands galas.
Alors que les femmes ont rapidement gravi les échelons de notoriété au niveau des arts martiaux mixtes en étant même propulsées en combats principaux de cartes majeures de la UFC entre autres grâce à Ronda Rousey, Miesha Tate et Joanna Jędrzejczyk, la boxe semble, elle, avoir un retard important à ce niveau. Même Holly Holm, qui a eu une impressionnante carrière en boxe professionnelle pendant onze ans avec une fiche de trente-trois victoires, deux défaites et trois matchs nuls, n’est entrée dans les discussions des amateurs de sports qu’en 2015 en défaisant Ronda Rousey en finale du gala UFC 193 à son dixième combat seulement chez les pros en arts martiaux mixtes.
La lumière semble toutefois poindre au bout du tunnel. Au Québec, le groupe GYM a l’air bien décidé à faire de Marie-Eve Dicaire une de ses têtes d’affiche. Avec un talent certain et une personnalité positive et pétillante, Dicaire est assurément un plus pour la promotion de la boxe au Québec. Marie-Eve remontera d’ailleurs dans le ring le dix décembre prochain au Casino de Montréal pour affronter Paty Ramirez (11-2), une boxeuse d’expérience ayant perdu en combat de championnat il y a deux ans sur un arrêt rapide de l’arbitre en place. Un beau défi pour Dicaire.
Pour rester du côté du groupe Yvon Michel, je tiens à saluer Yvon Michel lui-même pour avoir parlé durant un entretien avec Charles-André Marchand sur les ondes du 91,9 Sport de la plus récente victoire de Jelena Mrdjenovich obtenue en France il y a quelques semaines. La boxe féminine est tellement rarement sujet de discussion, même sur les stations spécialisées, que M. Marchand n’a pas réalisé sur le coup qu’Yvon Michel parlait d’une femme lorsqu’il a noté qu’elle était huit fois championne du monde.
Du côté de Eye of the Tiger Management, Ariane Fortin obtient le soutien de l’organisation malgré qu’elle soit encore sur le circuit amateur. Au niveau international, deux nouvelles retiennent plus particulièrement l’attention. La double médaillée olympique Claressa Shields a fait ses débuts chez les pros en sous-carte du combat le plus attendu de l’année entre Sergey Kovalev et Andre Ward. Puis l’Irlandaise Katie Taylor, championne olympique et cinq fois championne du monde amateur, participera à son second duel chez les professionnelles lors du gala présentant comme attraction principale le choc des poids lourds entre Anthony Joshua et Eric Molina le 10 décembre prochain.
Qui doit emboîter le pas?
Quand on s’y attarde un instant, tout ce qui manque à la boxe féminine pour acquérir encore plus d’adeptes, c’est un appui venant des promoteurs. Si le UFC est arrivé avec brio à élever des combattantes au rang de stars, il n’y a pas de raison pour que les organisations de boxe ne puissent pas y arriver elles aussi. L’appui des promoteurs apportera le rayonnement nécessaire au développement des boxeuses actuelles et incitera sans aucundoute plus d’athlètes féminines à faire le saut chez les professionnelles.
Entre un combat sans enjeu et inégal et un combat enlevant chèrement disputé, je choisirai toujours le combat rempli d’action et de passion, qu’il oppose deux hommes ou deux femmes.
]]>/parlons-de-boxe-feminine-pour-une-fois/feed/2Boxer ne change pas le monde, sauf que…
/boxer-ne-change-pas-le-monde-sauf-que/
/boxer-ne-change-pas-le-monde-sauf-que/#respondSun, 15 Nov 2015 15:50:29 +0000/?p=7190Par François Bouchard Rien de ce qui est arrivé hier ne m’a surpris. Même si je ne suis pas un fan d’arts martiaux mixtes, je respecte le talent de ces athlètes multidisciplinaires. Et quand l’organisation UFC a mis sur pied un combat entre l’ancienne championne mondiale de boxe Holly Holm et la vedette de l’organisation et championne […]
Rien de ce qui est arrivé hier ne m’a surpris. Même si je ne suis pas un fan d’arts martiaux mixtes, je respecte le talent de ces athlètes multidisciplinaires. Et quand l’organisation UFC a mis sur pied un combat entre l’ancienne championne mondiale de boxe Holly Holm et la vedette de l’organisation et championne des poids coqs Ronda Rousey pour le UFC 193 à Melbourne en Australie, je me suis dit: «Quelle erreur, Holm risque de surprendre». Et c’est effectivement ce qui est arrivé.
Généralement, lorsque des athlètes qui émanent de la boxe s’en vont compétitionner en arts martiaux mixtes, les succès sont mitigés car ils ne font que transporter leur réputation. Ce fut le cas de Stéphane Ouellet et de l’ex-champion mondial James Toney. Mais Holly Holm est faite d’un autre métal.
Première des choses, elle s’entraîne de façon diligente. Il n’y a qu’à voir sa taille de guêpe et ses muscles abdominaux découpés. On ne pouvait pas en dire autant de Toney ou de Ouellet, deux boxeurs qui ont tenté l’aventure passées leurs meilleures années alors qu’Holm est un jeune 34 ans et a quitté le noble art à son sommet.
En second lieu, Holm a longtemps été championne de boxe oui, mais aussi championne nationale de kickboxing! Et elle a été dominante en tant que championne de boxe. Je n’irais pas jusqu’à dire que la boxe seule a fait le travail pour Holly, le coup de pied que Rousey a reçu pour s’effondrer au deuxième round était magistral. Mais la position de gauchère de Holm et l’entêtement de Rousey de bloquer les mains gauches avec sa tête ont mené à la perte de cette dernière. Ça et sous-estimer l’athlète qu’est Holm, qui s’est aussi permis un «takedown» sur l’ancienne médaillée de bronze olympique de judo. La championne déchue n’a pas su canaliser sa haine pour la transformer en énergie positive, se contentant de foncer sur son adversaire agile sans lui barrer la route. Le jeu de pieds de la combattante d’Albuquerque aura donc aussi contribué à la déroute de Rousey. J’ose croire qu’elle ne reparlera pas d’un affrontement avec Floyd Mayweather!
Ce n’est pas la fin pour Rousey. Elle devra apprendre à mieux gérer son tempérament et améliorer sa partie boxe, surtout en défensive. Elle devra aussi travailler sur ses esquives, couper le ring et sa capacité à trouver la distance. Hier soir, l’athlète la plus complète et la plus préparée a remporté la victoire.
En somme, la boxe ne change pas le monde, sauf celui d’Holly Holm et de Ronda Rousey!
]]>/boxer-ne-change-pas-le-monde-sauf-que/feed/0Lucia Larcinese: «J’aimerais me mesurer à Jelena Mrdjenovich»
/lucia-larcinese-jaimerais-me-mesurer-a-jelena-mrdjenovich/
/lucia-larcinese-jaimerais-me-mesurer-a-jelena-mrdjenovich/#respondWed, 27 May 2015 21:05:40 +0000/?p=5777Par Martin Achard La boxeuse de Montréal Lucia Larcinese (6-10-0, 0 K.-O.) remontera dans le ring samedi soir au Complexe sportif Gilles-Tremblay de Repentigny, pour y affronter la Polonaise Karina Kopinska (4-8-2, 1 K.-O.) dans le cadre du gala présenté par Boxe Mania Promotions, la firme dirigée par Renan St-Juste. Je me suis entretenu avec […]
La boxeuse de Montréal Lucia Larcinese (6-10-0, 0 K.-O.) remontera dans le ring samedi soir au Complexe sportif Gilles-Tremblay de Repentigny, pour y affronter la Polonaise Karina Kopinska (4-8-2, 1 K.-O.) dans le cadre du gala présenté par Boxe Mania Promotions, la firme dirigée par Renan St-Juste. Je me suis entretenu avec Larcinese plus tôt cette semaine.
12rounds.ca: Lucia, on sait qu’il est difficile pour les boxeuses professionnelles de demeurer actives et de dénicher des combats. Tu n’as par exemple eu la chance de livrer qu’un seul duel depuis 2012, une victoire acquise en mars de l’année dernière à Pointe-Claire contre Jackie Trivilino. Maintenant que tu es dans la quarantaine, qu’est-ce qui te pousse à continuer à boxer?
Lucia Larcinese: Le fait qu’il s’agisse de l’une de mes passions, même si j’ai toujours eu un problème de «timing» dans mon parcours en boxe. Quand j’ai débuté chez les amateurs, on me disait que j’étais trop âgée pour avoir du succès, mais je me suis quand même mise à gagner des combats. Après, je n’ai pas eu le choix de devenir professionnelle, car mon âge faisait qu’il m’était impossible de participer à certaines compétitions. Et chez les professionnelles, quand j’ai finalement eu une chance pour le titre canadien des poids plumes en 2012 contre Sarah Pucek à Vancouver, j’ai perdu une décision qui aurait dû me revenir selon moi. De plus, il était censé y avoir un combat revanche entre nous, mais il ne s’est jamais concrétisé, car Pucek éprouvait de la difficulté à supporter la pression et elle a préféré prendre sa retraite de la boxe.
12rounds.ca: Si tu considères l’ensemble de ta carrière jusqu’ici, y a-t-il un combat ou une performance qui ressort à tes yeux et dont tu es particulièrement fière?
Lucia Larcinese: Je dirais ma victoire de 2009 contre Anna Donatella Hultin. Je l’ai affrontée au Nevada, qui était alors son lieu de domicile, lors d’un gala organisé par Gary Shaw, et j’ai causé une surprise en la battant par décision. Je me rappelle aussi avoir été très bien traitée par l’organisation de Gary Shaw à cette occasion. On m’avait entre autres remis des laissez-passer pour des combats prestigieux et j’avais pu rencontrer Mike Tyson.
12rounds.ca: Tu as souvent été obligée de te battre à l’extérieur du Québec, aux États-Unis et dans les autres provinces canadiennes. Crois-tu qu’il aurait été plus facile pour toi de gravir les classements mondiaux si tu avais eu plus d’occasions de te battre au Québec?
Larcinese assénant un crochet de gauche à Jackie Trivilino
Lucia Larcinese: En fait, j’aurais eu une chance suffisante de progresser à l’extérieur du Québec plus tôt dans ma carrière, quand je me suis fait remarquer par Gary Shaw. Mais ce qui m’a alors manqué, c’était une équipe et des entraîneurs au Québec qui auraient pu m’appuyer et mieux me préparer pour livrer ces combats à l’extérieur. C’est un problème qui existe pour plusieurs boxeuses professionnelles. Au Canada par exemple, la seule femme qui, à l’heure actuelle, possède tous les appuis nécessaires pour faire avancer sa carrière est Jelena Mrdjenovich, la championne en titre des poids plumes du WBC.
Les promoteurs du Québec ne s’intéressent généralement pas à la boxe féminine. Ils préfèrent faire monter leurs poulains masculins en gonflant leur fiche. Mon parcours est différent, car j’ai toujours affronté les meilleurs. La situation est plus facile pour les femmes dans les états de New York et du Nevada, deux endroits où j’adore me battre.
12rounds.ca: Parlant des promoteurs du Québec, l’évènement de samedi à Repentigny est organisé par Renan St-Juste, un personnage dont la grande importance dans le monde de la boxe au Québec est malheureusement méconnue par ceux qui ne s’intéressent qu’aux galas d’envergure et aux vedettes comme Adonis Stevenson et Jean Pascal. St-Juste se distingue en effet à plusieurs niveaux: comme boxeur, propriétaire de gym, entraîneur, animateur de débats intelligents sur Facebook, et maintenant comme promoteur. À ton avis, que démontre à son sujet le fait qu’il ait pensé à offrir aux amateurs un combat féminin lors de son gala de samedi?
Lucia Larcinese: J’ai beaucoup d’admiration pour Renan. C’est une personne très positive qui fonce et ne recule jamais devant les défis. Il fait ce qui est bon non seulement pour lui-même, mais aussi pour les autres, et c’est pourquoi il est un atout majeur pour la boxe au Québec.
12rounds.ca:Qui est actuellement ton entraîneur et comment s’est déroulée ta préparation des dernières semaines?
Lucia Larcinese: Je n’ai pas d’entraîneur comme tel, c’est moi-même qui remplis ce rôle! Cela dit, j’ai eu la chance de m’entraîner avec le préparateur physique Jarek Kulesza et le petit groupe de boxeurs d’Eye of the Tiger Management qu’il supervise. J’ai aussi eu l’occasion de faire de façon régulière du «sparring» avec les meilleures boxeuses amateurs du Québec au Centre sportif Claude-Robillard. Enfin, samedi prochain, j’aurai le privilège d’avoir dans mon coin trois aides de grande valeur: Ghislain Maduma, Luc-Vincent Ouellet et Abe Pervin.
12rounds.ca:Comment vois-tu ton combat de samedi contre Karina Kopinska?
Lucia Larcinese: Cet affrontement représente un très beau défi pour elle et pour moi. Les fiches ne veulent rien dire et je sais qu’elle va venir au Québec pour gagner. Les amateurs peuvent s’attendre à voir un duel excitant. Une fois ce combat derrière moi, j’aimerais me mesurer à Jelena Mrdjenovich pour le titre mondial.
]]>/lucia-larcinese-jaimerais-me-mesurer-a-jelena-mrdjenovich/feed/0Quatre Québécoises aux championnats du monde féminins
/quatre-quebecoises-aux-championnats-du-monde-feminins/
/quatre-quebecoises-aux-championnats-du-monde-feminins/#commentsWed, 12 Nov 2014 12:50:26 +0000/?p=3596Par Jean-Luc Autret Dans quelques jours, les 8e Championnats du monde de boxe amateur féminine s’ouvriront en Corée du Sud et ça parlera souvent en français dans la délégation canadienne, composée à 80 % par des Québécoises. Les Vicky Pelletier (54 kg), Caroline Veyre (60 kg), Myriam da Silva Rondeau (69 kg) et Ariane Fortin […]
Dans quelques jours, les 8e Championnats du monde de boxe amateur féminine s’ouvriront en Corée du Sud et ça parlera souvent en français dans la délégation canadienne, composée à 80 % par des Québécoises. Les Vicky Pelletier (54 kg), Caroline Veyre (60 kg), Myriam da Silva Rondeau (69 kg) et Ariane Fortin (75 kg) seront accompagnées par Daniel Trépanier, directeur de la haute performance de Boxe Canada, et par Danielle Bouchard, pionnière de la boxe féminine et entraîneuse au Club de Boxe Montréal.com. La championne canadienne à 51 kilos, l’Ontarienne Mandy Bujold, complètera l’équipe.
Pour bien vous faire connaître chacune de ces athlètes du Québec, nous nous sommes entretenus avec elles et nous avons préparé un bilan de leur parcours pugilistique. De plus, nous avons demandé à Danielle Bouchard de nous décrire leur style de boxe.
Vicky Pelletier participe à ses troisièmes mondiaux à seulement 26 ans
Vicky Pelletier a découvert la boxe à l’âge de 13 ans. Ses parents étaient tannés de la voir se chicaner avec ses deux frères et ils les inscrivent tous les trois au Club de boxe olympique de Lévis. Après seulement deux mois, Vicky participe à son premier combat. « J’ai eu la piqure dès le début. J’étais tout le temps motivée, j’étais prête à me battre avec n’importe qui, n’importe quand », explique celle qui est rentrée au Club de Lévis un an après Ariane Fortin.
Championne canadienne à dix reprises, Vicky partage actuellement sa vie entre son sport et son travail d’enseignante au primaire. Elle a eu l’opportunité de vivre l’expérience des Championnats du monde en 2006 et en 2012. « Ma plus belle réalisation c’est ma médaille d’or lors des Continentaux en Équateur en 2009. Le système de pointage est revenu à ce que j’ai connu au début de ma carrière, ça m’a forcée à modifier mon style qui était devenu plus technique », affirme celle qui s’est battu à 118 reprises à ce jour.
Puisqu’elle a choisi de s’absenter des Nationaux au début de novembre à cause d’une légère blessure, ses deux premiers combats en Corée du sud seront importants parce qu’avec deux victoires elle conservera sa place sur l’équipe nationale pour 2015. Visant un podium pour la plus importante compétition de l’année, Vicky évaluera par la suite sa condition et sa motivation avec son entraîneuse Danielle Bouchard. Si tout va pour le mieux, celle qui est présentement classée 11e mondialement par l’AIBA pourrait bien tenter sa chance chez les 51 kilos à la fin de l’année prochaine dans le but de vivre l’expérience olympique en 2016.
Vicky vue par Danielle
Vicky est une guerrière qui est aussi capable d’appliquer à la lettre une stratégie pour aller chercher une victoire. Elle est petite pour son poids, mais elle utilise bien sa force physique et sa petite taille. Son grand défi est de trouver la distance pour boxer, mais elle est capable de rivaliser avec n’importe qui.
Caroline Veyre, une recrue fort occupée
Caroline Veyre était déjà une sportive avant de découvrir les sports de combat. À l’âge de 18 ans, elle essaie le kickboxing pendant environ trois mois, mais elle tombe bien plus en amour avec la boxe. Elle aime particulièrement les stratégies et la finesse du noble art. Huit ans plus tard, elle est toujours entraînée par Léo Kwitkowski, un Polonais très expérimenté. Depuis quatre ans, elle a confié sa préparation physique à Douggy Berneche, ce qui l’a amenée à quitter l’Académie Frontenac pour s’entraîner au Club de Boxe de l’Est.
Dans les deux dernières années, Caroline a beaucoup progressé. « Il y a plusieurs facteurs qui expliquent ma progression. Auparavant, j’allais à l’université et je travaillais en plus de m’entraîner, ça limitait mon temps consacré à la boxe. De plus, maintenant que je compétitionne dans une division olympique, ma motivation a décuplé », affirme celle qui est présentement classée 15e au monde.
Caroline est devenue championne canadienne pour la première fois en octobre 2013. Depuis, elle a eu l’occasion de boxer à l’international à plusieurs reprises. D’abord, elle s’est rendue en Irlande pour affronter la quadruple championne du monde et championne olympique Katie Taylor. En mars, elle a participé au camp d’entraînement de l’équipe nationale au Colorado et s’est frottée à l’Américaine. Lors d’un tournoi en Pologne, elle a vaincu la Belge, puis a baissé pavillon face à la représentante de l’Ukraine. En mai, son club de boxe lui a payé une compétition en Guadeloupe qui lui a permis d’affronter la Française. Lors des Continentaux en septembre, elle a blanchi l’Équateur, mais a perdu par décision partagée face au Brésil. Enfin, elle a de nouveau mis la main sur le titre canadien en remportant ses trois combats.
« Mon parcours de la dernière année m’a appris beaucoup de choses sur la boxe et aussi sur moi-même. Toute cette expérience m’apporte beaucoup de confiance et me fait découvrir beaucoup de facettes de la boxe », ajoute celle qui a participé à près de 80 combats à ce jour. Caroline a beaucoup d’espoir pour ses premiers mondiaux, elle vise rien de moins qu’un podium. À moyen terme, l’an prochain, elle souhaite se qualifier pour les Jeux Panaméricains qui se dérouleront à Toronto et bien sûr les Jeux Olympiques de Rio en 2016 sont dans sa mire.
Caroline vue par Danielle
Caroline s’est beaucoup développée dans la dernière année. Elle est une boxeuse qui lance beaucoup de coups et elle est très bonne techniquement. De plus, elle exécute très bien ses déplacements.
Myriam Da Silva Rondeau en pleine montée
La boxeuse de 30 ans a enfilé des gants de boxe pour la première fois il y a huit ans. Son arrivée dans le monde de la boxe est très particulière. En jouant au soccer de haut niveau avec l’équipe nationale, elle a subi quatre commotions cérébrales en deux ans. Pendant sa convalescence, son médecin lui a suggéré de s’entraîner à la boxe pour retrouver ses réflexes et garder la forme.
« À l’époque, il n’y avait pas tellement d’études sur les commotions. Alors que je ne pouvais pas jouer au soccer, j’étais toujours dans la piscine parce que j’avais constamment mal à la tête et mon médecin constatait que je m’apprêtais à faire une dépression. Mon initiation en boxe visait à redévelopper mes réflexes neurophysiologiques, mais voir des gens se battre ça a allumé d’autres neurones chez moi », explique celle qui s’est battu à une cinquantaine de reprises depuis.
Myriam s’est démarquée à partir de 2012 en remportant le titre canadien, les championnats continentaux et elle s’est inclinée aux mondiaux dans une décision serrée face à l’Américaine qui a décroché une médaille d’argent. Pour améliorer ses performances, elle a consulté un psychologue sportif qui l’aide à faire de la visualisation. « Je vise un podium en Corée du Sud et je sais que c’est possible. Au printemps, j’ai battu l’Américaine alors que nous étions en camp d’entraînement au Colorado, puis elle m’a vaincu dans une décision très serrée aux Continentaux en septembre », affirme celle qui a passé le KO à la Mexicaine et qui a complètement dominé la Brésilienne à la même compétition.
Championne du Canada à quatre reprises et classée actuellement 11e au niveau mondial, elle ne se fixe pas d’objectif à moyen ou long terme. « Je vis au jour le jour, je suis dans le moment présent. J’aimerais qu’il y ait plus de divisions aux Olympiques, mais je n’ai pas tellement de contrôle là-dessus. Je ne sais pas pendant combien de temps je vais boxer après les Mondiaux. Je n’aurai pas beaucoup de grosses compétitions internationales parce que je ne suis pas dans une division olympique », conclut-elle.
Myriam vue par Danielle
Myriam est très physique et très agressive. Elle a beaucoup de discipline et elle trouve le moyen de déstabiliser ses adversaires parce qu’elle n’a pas un style conventionnel. Elle écoute bien nos conseils et elle fait bien les ajustements durant les combats.
Ariane Fortin à la conquête d’un troisième titre mondial
Ariane Fortin a eu la piqure à l’âge de 16 ans. En regardant le film La Pugiliste, elle a découvert le monde des sports de combat. Résidente de la rive-sud de Québec, elle s’inscrit au gymnase de Benoît Martel, le Club de boxe olympique de Lévis. Quatre ans plus tard, elle se retrouve sur l’équipe nationale et elle remporte trois tournois internationaux. Un an plus tard, elle se présente en Russie aux troisièmes Championnats du monde féminins, où elle s’incline en finale face à une Russe particulièrement forte physiquement.
« Après ma médaille d’argent aux Mondiaux de 2005, j’ai décidé de déménager à Montréal pour m’entourer d’une équipe de professionnels. J’ai commencé à m’entraîner avec André Kulesza. Pendant trois ans, j’ai pu m’entraîner chaque matin avec Lucian, Adrian et Jo Jo. InterBox m’a fait une grosse faveur, ça m’a beaucoup aidé », explique celle qui a été championne canadienne à huit reprises.
Lors des Championnats mondiaux de 2006, Ariane a peaufiné, avec son nouvel entraîneur Mike Moffa, une stratégie particulière pour vaincre la Russe. La rencontre se fait en demi-finale, Ariane double sa rivale avec un score de 22-11. En finale, la Québécoise se frotte à une Américaine et Ariane la déclasse complètement en l’emportant 17-2. Deux ans plus tard, Ariane récidive en Chine et elle remporte un second titre mondial chez les moins de 70 kilos.
La suite de sa carrière a été relatée à de nombreuses reprises dans les médias et même un documentaire a été réalisé sur cette saga. Étant donné l’arrivée de la boxe féminine aux Olympiques dans seulement trois catégories, Ariane change de division comme sa collègue Mary Spencer. Leurs nombreuses confrontations ont été fortement contestées et Ariane perd sa place sur l’équipe nationale entre 2011 et 2013.
De retour sur la scène internationale cette année, Ariane a pu retrouver sa confiance en remportant des médailles d’argent lors d’un tournoi en Pologne, aux Jeux du Commonwealth en Écosse et lors des Continentaux au Mexique en septembre dernier. « À chacun de ces tournois-là, j’ai pu me battre trois ou quatre fois. C’était très important pour moi parce que je devais m’évaluer face au niveau international. Je savais que la compétition était plus élevée et j’ai prouvé que tout est possible pour moi. Je suis vraiment contente de mon année, mon stress des premières compétitions est passé et je m’en vais en Corée avec beaucoup de confiance », ajoute celle qui s’est battu à 145 reprises depuis ses débuts.
Les Championnats du monde en Corée du Sud ne sont qu’une étape pour celle qui fêtera son trentième anniversaire le 20 novembre. Sa priorité est toujours de devenir olympienne et en 2016 ce sera sa chance. Auparavant, Ariane songeait aussi à expérimenter la boxe professionnelle, mais elle est consciente que le niveau amateur est de loin plus relevé.
Ariane vue par Danielle
Ariane est souvent la plus petite de sa catégorie, ça l’a forcée à devenir très polyvalente. Elle est très intelligente et elle sait s’adapter aux styles de ses adversaires. Elle applique parfaitement les stratégies et elle fait les petits ajustements nécessaires pour l’emporter. Son coffre à outils est très élaboré grâce à sa longue expérience et à sa maturité.
]]>/quatre-quebecoises-aux-championnats-du-monde-feminins/feed/2L’aventure de la boxe professionnelle féminine au Québec va se poursuivre
/laventure-de-la-boxe-professionnelle-feminine-au-quebec-va-se-poursuivre/
/laventure-de-la-boxe-professionnelle-feminine-au-quebec-va-se-poursuivre/#respondTue, 30 Sep 2014 21:51:40 +0000/?p=3293Par Martin Achard David Damphousse, le fondateur et dirigeant de Nordic Coliseum Women Boxing (NCWB), a tenu un pari osé le 15 août à Gatineau lorsqu’il a présenté un évènement rarissime en Amérique du Nord, à savoir un gala de boxe professionnelle composé uniquement de combats féminins. Sur le plan sportif, la soirée fut un […]
David Damphousse, le fondateur et dirigeant de Nordic Coliseum Women Boxing (NCWB), a tenu un pari osé le 15 août à Gatineau lorsqu’il a présenté un évènement rarissime en Amérique du Nord, à savoir un gala de boxe professionnelle composé uniquement de combats féminins. Sur le plan sportif, la soirée fut un franc succès, offrant sept combats qui, à une exception près, furent équilibrés et âprement disputés. Je me suis entretenu avec le jeune promoteur la semaine dernière, afin de recueillir ses impressions sur sa première expérience de promotion en boxe.
12rounds.ca: Quel bilan dresses-tu de ton gala du 15 août? Je crois savoir que la Régie des alcools, des courses et des jeux a été très impressionnée par le professionnalisme avec lequel tu as satisfait à toutes leurs exigences.
David Damphousse: La Régie m’a téléphoné deux semaines après le gala pour me féliciter. Il faut dire que, de par ma formation et mon emploi, je suis extrêmement à l’aise avec ce qu’on appelle «la paperasse», ce qui n’est sans doute pas le cas de tout le monde. Pour ma part, j’ai également apprécié chaque aspect de ma relation avec la Régie, et je tiens à la remercier publiquement. Nous avons échangé de façon pratiquement quotidienne pendant les trois mois qui ont précédé la tenue de mon évènement, et la Régie m’a beaucoup aidé.
Pour ce qui est du gala comme tel, je suis extrêmement satisfait du déroulement. Mais je m’aperçois maintenant que j’aurais dû, quelques jours avant le 15 août, déléguer un certain nombre de responsabilités aux gens qui étaient disposés à m’aider, notamment en ce qui a trait au marketing. Cela dit, beaucoup de gens des États-Unis ont acheté mon gala à la carte sur GFL.tv. Donc toute la promotion que j’ai effectuée dans les médias sociaux a eu un effet. Et si j’avais tenu un gala composé essentiellement de combattantes locales, plutôt que de boxeuses venant des quatre coins de l’Amérique, je n’aurais jamais obtenu autant d’achats à l’extérieur du Québec.
12rounds.ca: Est-ce que les gens t’ont complimenté spécifiquement sur la qualité de ton matchmaking? C’est un autre point où, très clairement, tu as fait excellemment les choses.
David Damphousse: Oui, j’ai reçu des commentaires extrêmement positifs sur ce point. Et je suis fier de pouvoir dire que je me suis occupé de tout le côté sportif de l’évènement.
12rounds.ca: Comment expliques-tu la défaite (par décision unanime) de Kaliesha West dans ton combat final? Dirais-tu qu’elle n’a pas performé à la hauteur des attentes, ou est-ce Olivia Gerula qui, en dépit d’une fiche quelconque [14-14-2 (3 K.-O.) au moment du combat], a simplement été trop forte pour elle ce soir-là?
David Damphousse: Il faut rappeler que West devait initialement se battre contre Dayana Cordero, mais cette dernière a eu des problèmes de visa. Gerula s’est donc imposée comme la solution de rechange, surtout qu’elle voulait affronter Kaliesha depuis longtemps. Le fait est, cependant, que Gerula est physiquement plus imposante que West. Kaliesha savait qu’elle allait devoir affronter une fille qui appartient naturellement à une catégorie de poids supérieure, mais elle voulait tellement revenir dans le ring à l’occasion de mon évènement, qu’elle a quand même accepté le combat. Je n’ai nullement été déçu par la qualité de sa performance.
12rounds.ca: Quand comptes-tu organiser un autre gala? Et quelles modifications pourrais-tu apporter à ta formule?
David Damphousse: Je vais laisser passer 2014 et vise organiser un second évènement vers le milieu de 2015. Je prévois apporter plusieurs changements sur le plan de l’organisation. Je compte entre autres m’associer avec des gens qui pourront concrètement m’aider ou m’assister. Depuis le 15 août, j’ai reçu des offres pour participer à l’organisation de galas composés de combats féminins et masculins, mais m’impliquer dans de tels évènements mixtes ne m’intéresse pas.
Une possibilité que j’envisage est la tenue d’un gala pro-am, dans lequel je conserverais une composante professionnelle très relevée et à saveur internationale, de façon à obtenir encore une fois un bon auditoire sur GFL.tv, et dans lequel le volet amateur impliquerait plusieurs combattantes du Québec et de la région d’Ottawa, de façon à attirer des commanditaires locaux et à accroître l’assistance sur le plancher. Mais quoi qu’il advienne, mes prochains galas vont demeurer 100% féminins.
]]>/laventure-de-la-boxe-professionnelle-feminine-au-quebec-va-se-poursuivre/feed/0Sept Québécoises au Mexique
/sept-quebecoises-au-mexique/
/sept-quebecoises-au-mexique/#commentsWed, 24 Sep 2014 12:31:26 +0000/?p=3197Par Jean-Luc Autret Alors que les amateurs de boxe du Québec attendent avec impatience le duel Beterbiev VS Cloud samedi soir, l’équipe nationale féminine est présentement à Guadalajara au Mexique pour participer au Championnat féminin continental qui a débuté hier et qui prendra fin samedi. Dans le but d’attirer votre intérêt dans les prochains jours […]
Alors que les amateurs de boxe du Québec attendent avec impatience le duel Beterbiev VS Cloud samedi soir, l’équipe nationale féminine est présentement à Guadalajara au Mexique pour participer au Championnat féminin continental qui a débuté hier et qui prendra fin samedi.
Dans le but d’attirer votre intérêt dans les prochains jours sur les performances des sept boxeuses québécoises qui prendront part à ce championnat, nous nous sommes entretenus récemment avec Daniel Trépanier, directeur de haute performance de l’équipe, ainsi qu’avec Ariane Fortin et Caroline Veyre, les deux boxeuses les plus susceptibles de nous représenter aux Jeux olympiques de Rio en 2016.
Suivez notre page facebook dans les prochains jours, nous vous donnerons régulièrement des nouvelles de nos sept boxeuses à Guadalajara. Vous pouvez aussi regarder en direct les combats sur le net. Ariane Fortin, Vicky Pelletier, Myriam Da Sylva ont remporté leur premier combat hier, elles ont respectivement battu une Dominicaine, une Brésilienne et une Mexicaine. Par contre, Sabrina Aubin a été vaincu par la représentante de l’Argentine.
Objectif : Être la meilleure équipe du tournoi
L’année 2014 est particulière pour les filles, car en plus des Jeux du Commonwealth qui ont eu lieu en juillet et des Continentaux, les boxeuses ont mis à leur agenda les championnats du monde féminin qui se tiendront du 13 au 25 novembre en Corée du sud. Voici la composition de l’équipe canadienne, qui comprend pas moins de 70 % de Québécoises :
Selon Daniel Trépanier, le Championnat féminin continental constitue une compétition plus relevée que les Jeux du Commonwealth tenus il y a deux mois, étant donné la présence des équipes américaine et brésilienne, en plus de celle de la République Dominicaine. Sans vouloir se fixer un objectif de médailles précis, il souhaite que son équipe termine première au cumul des honneurs. De plus, les performances offertes par les filles l’amèneront à sélectionner celles qui se rendront en Corée en novembre pour les mondiaux.
L’étape suivante pour le directeur de haute performance est névralgique pour la poursuite de ses objectifs financiers en vue des Jeux olympiques. Comme nous l’avions déjà expliqué il y a six mois, il doit absolument démontrer au programme « À nous le podium » le potentiel de ses protégées en appuyant ses dires avec des médailles en Corée du Sud. En bref, sa sélection pour les mondiaux s’effectuera en fonction du potentiel de chaque athlète de remporter des combats en novembre.
Ariane Fortin est prête pour Claressa Shields
La championne du monde en 2006 et en 2008, Ariane Fortin, est la leader de l’équipe canadienne. Son retour sur la scène internationale cette année est très bien entamé. Après avoir performé en Pologne, elle a décroché une médaille d’argent en Écosse lors des Jeux du Commonwealth.
« Je me sens vraiment bien physiquement et mentalement pour les Continentaux. Évidemment, je vise l’or mais la qualité de mes performances sera aussi importante pour moi. En plus de Claressa Shields, la médaillée d’or en 2012, et de la Brésilienne, qui sera chez elle à Rio en 2016, je vais avoir à l’œil la Dominicaine que j’ai affrontée l’an dernier. J’ai préparé de nouvelles choses pour Claressa, j’ai bien hâte de me mesurer à elle », affirme la boxeuse qui est entraînée par Mike Moffa lorsqu’elle se trouve à Montréal.
Caroline Veyre vise l’or
La représentante canadienne à 60 kilos, Caroline Veyre, en est à ses seconds Continentaux. L’an dernier, elle s’était inclinée en demi-finale alors qu’elle représentait l’Unifolié à 57 kilos. Avec cette expérience et celles accumulées depuis le début de l’année, elle se sent prête pour aller cette fois jusqu’au bout.
« J’ai fait beaucoup de préparation cet été en vue de ce tournoi au Mexique. Dans ma division, les favorites sont l’Américaine et la Brésilienne, qui a remporté le bronze aux derniers Jeux olympiques. Je vais donner mon maximum à chaque combat et j’ai pleinement confiance d’aller chercher l’or », nous a déclaré la protégée de Douggy Berneche.
À noter que Caroline s’est frottée à l’Américaine, Queen Underwood, en mars dernier, s’inclinant par décision partagée. De plus, elle a vaincu à deux reprises la représentante du Pays de Galles cet été.
Championnat canadien à la fin octobre
Après les Continentaux au Mexique, les filles sauront rapidement qui parmi elles représenteront le Canada en Corée du Sud. Mais deux semaines avant de se rendre en Asie, elles devront se présenter aux Championnats canadiens à Toronto pour assurer leur place sur l’équipe d’élite en 2015.
L’année prochaine, Caroline et Ariane auront aussi l’occasion de se faire valoir aux Jeux panaméricains qui se tiendront dans la région de Toronto. Contrairement à la boxe masculine amateur, seules les divisions de poids féminines de 51, 60 et 75 kilos sont représentées aux Olympiques et à certaines grandes compétitions comme les panaméricaines.