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Entretien avec la cousine, Hélène Martin
- Mis à jour: 7 octobre 2017
Par Simon Traversy
Au printemps dernier, j’ai eu en quelque sorte une «épiphanie» : depuis que j’ai commencé à écrire sur le sport qui me passionne le plus, je me suis surtout attardé aux boxeurs d’élite ainsi qu’aux combats de grandes envergures. C’est également le propre pour la plupart de mes confrères. Toutefois, j’ai réalisé (enfin!) que le merveilleux monde de la boxe va bien au-delà des super vedettes et des champions du monde. J’ai donc décidé de mettre un accent particulier sur les gens auxquels nous prêtons moins attention, pour ne par dire œuvrant carrément dans l’ombre dans certains cas, mais contribuant tout autant et à leur façon à diffuser positivement notre sport préféré.
Cette «épiphanie» a débuté avec une entrevue avec Audrey Beauchamp du Club de Boxe de l’Est et je désire désormais continuer sur cette lancée. Donc, dans ce deuxième de plusieurs entretiens que j’ai eu le plaisir de réaliser au courant de l’été dernier, j’ai eu la chance d’interviewer Hélène Martin, qui possède non seulement une ambition contagieuse, mais également le cœur sur la main. Elle a adopté à la fois « la Belle Province» ainsi que «le noble art», et sa passion pour le sport, sa gratitude, et son altruisme l’ont amenée à la réalisation d’un livre portant sur l’historique du club de Underdog Boxing Gym où elle s’y entraîne sur une base régulière depuis son arrivée à Montréal en plus d’y faire carrière. Sans plus tarder, je vous présente Hélène ainsi que sa toute dernière création. Bonne lecture!
12 rounds : Il est clair par ton accent que tu ne viens pas du Lac Saint-Jean : d’où es-tu originaire?
Hélène : Je suis originaire d’une petite ville de la France : Parthenay. Je suis arrivée au Québec en mai 2014 avec un visa vacances/travail de 12 mois. En quittant mon quotidien, j’ai souhaité changer mes habitudes de vie. Pour cela, j’ai choisi d’apprendre une nouvelle discipline : la boxe. Je voulais me sentir mieux dans mon corps et dans ma tête aussi!
12 rounds : Comment t’es venue cette idée d’écrire un livre sur le club Underdog?
Hélène : J’ai toujours aimé écrire. Après une année d’entraînement, j’ai tissé des liens avec les propriétaires, entraîneurs et boxeurs du «gym». J’ai souhaité remercier Alexandre Paradis, Ludovic Louis et Silvera Louis d’avoir créé cet endroit, qui a clairement changé ma vie. En septembre 2015, j’ai proposé le projet d’un livre reportage à Alexandre Paradis. J’avais en tête de donner une autre visibilité au club Underdog et enfin, je savais qu’un tel projet serait bénéfique pour mon porte-folio.
12 rounds : Comment ont-ils réagi à ton idée de projet?
Hélène : La proposition a été reçue avec beaucoup d’enthousiasme. De plus, j’avais déjà des photos en stock que j’avais prises lors de galas et entraînements précédents. Disons que l’intérêt était définitivement au rendez-vous. De plus, ce projet est purement altruiste et communautaire, c’est-à-dire qu’il est sans but lucratif, donc tout le monde a vu ce projet d’un très bon œil.
12 rounds : Quel est ton bagage éducationnel?
Hélène : J’ai étudié en communication. Je détiens aussi un diplôme en médicaux-sociaux. J’ai travaillé longtemps auprès de personnes âgées et d’enfants autistes. L’aspect de l’entraide véhiculé à travers ce projet littéraire provient en parti de mon propre bagage personnel et professionnel.
12 rounds : Comment as-tu réussi à te dénicher un emploi au sein du club Underdog?
Hélène : Tel que mentionné plus tôt, j’ai étudié en communication, ce qui m’a permis d’obtenir le poste de responsable des communications et marketing que j’occupe depuis novembre 2016.
12 rounds : Quels ont été les obstacles principaux que tu as rencontrés lors de la rédaction de ton projet littéraire?
Hélène : Tout d’abord le fait qu’il s’agissait non seulement d’un projet personnel où je devais compter exclusivement sur moi-même, mais également sur le fait que j’écrivais sur un sujet qui m’était complètement nouveau, contrairement à un expert de la boxe qui en à son premier livre; moi j’étais la petite nouvelle…à son premier livre. Puis, en étant Française, sans visa permanent, il a fallu que je retourne en France à plusieurs reprises. J’ai donc dû écrire ce livre en partie à distance entre deux va-et-vient avec le Québec.
12 rounds : Le livre est en vente depuis l’été dernier (2017), donc on peut dire que la transition entre la rédaction et la publication a été assez rapide n’est-il pas vrai?
Hélène : Oui et non! J’ai commencé à rassembler des interviews et photos des personnes que je souhaitais voir dans le livre. J’ai débuté la mise en page en octobre 2015. J’étais en France à cette période là, donc je me suis concentré sur le côté design et technique. Je suis revenue à Montréal en juillet 2016 et c’est à ce moment là que j’ai pu vraiment débuté la partie rédactionnelle. Quand j’ai eu le poste de responsable communication en novembre 2016, je l’ai peaufiné, dans les détails. N’ayant pas eu de formation de graphiste, j’ai connu quelques péripéties techniques dont j’ai du trouver des solutions rapidement. Ensuite, il a été relu, corrigé et traduit courant mai 2017. Il a été imprimé par Imprime-emploi en Juin 2017, une entreprise facilitant la réinsertion professionnelle. Le livre a vu le jour le 28 juin 2017, et je suis allée chercher les 50 premières copies au début du mois de juillet de la même année. Entre la proposition et l’impression du projet il s’est écoulé plus d’un an et demi. Ca a été un long processus, avec beaucoup de changement et de réflexion.
12 rounds : Qu’est-ce que la rédaction de ce livre t’a apporté concrètement?
Hélène : Tellement de choses. D’une part, j’ai approfondi de beaucoup mes connaissances techniques. J’ai également découvert ce qu’est vraiment la rédaction d’un ouvrage littéraire et tout le processus de post-production. Il a fallu que je me démarque et que je sache trouver ma place dans ce très vaste univers qu’est le monde de la boxe, car en plus d’être étrangère, j’étais, tel que mentionnée plus tôt, complètement nouvelle à ce sport. Il a fallu que je m’éduque non seulement sur l’historique du «gym» de A à Z, mais que je m’informe également sur le sport et les personnes que j’allais présenter. Ce projet a été bénéfique en termes d’accomplissement de soi. J’ai beaucoup appris, même si il m’en reste encore beaucoup à apprendre!
12 rounds : Bon ton livre est un projet personnel et tu as fait le gros du travail, mais as-tu eu de l’aide en quelque part?
Hélène : Oui bien entendu. Ariane Fortin (ancienne boxeuse olympique et championne du monde 2008) a été d’une grande aide concernant la relecture et la correction en français et Maureen Laperriere (professeure de littérature comparée et traductrice) en a fait de même, mais en anglais. Tout au long de sa conception, les conseils et le soutien que j’ai pu avoir de la part de mon entourage français et québécois ont beaucoup aidé.
12 rounds : Sans trop en dire, qu’est-ce qu’on vient à découvrir en lisant ton livre?
Hélène : Que le club de boxe Underdog est d’abord et avant tout une famille où des valeurs telles que le respect, l’ardeur au travail et surtout la fraternité constituent les éléments essentiels du «gym». Underdog est en quelque sorte un deuxième chez soi, autant pour le boxeur professionnel aspirant aux grands honneurs que le membre qui s’y entraîne uniquement de façon récréative. C’est pourquoi le club a une si bonne réputation qui, très souvent, le précède.
12 rounds : Évidemment, nous ne vivons pas d’amour et d’eau fraîche : tu es Française, tu n’es arrivée au Québec que tout récemment, ta famille est donc éloignée, comment as-tu réussir à financer ton projet?
Hélène : J’ai obtenu un financement collaboratif en décembre 2016 avec un objectif de 2500$. J’ai atteint mon objectif le vendredi 13 janvier 2017 et le montant obtenu a servi à couvrir les coûts d’impression. Je tiens à rajouter également que ne remercierai jamais assez ma famille ainsi que les propriétaires du «gym» pour leur dons si généreux.
12 rounds : Tu as mentionné plus tôt que ce projet littéraire est purement altruiste : à quoi serviront les recettes exactement? Où ira l’argent?
Hélène : Tous les bénéfices et ce, jusqu’au dernier sou, iront à la fondation Rêves d’enfants. Cet organisme offre aux enfants atteint d’une grave maladie l’opportunité de réaliser leur plus grand rêve. C’est donc pour une bonne cause.
12 rounds : Quels ont été les commentaires au sujet du livre?
Hélène : Positif dans l’ensemble. Entre autres, Diane Béchard de la Fédération Québécoise de Boxe a souhaité en avoir un exemplaire. L’ouvrage a suscité beaucoup d’intérêt. En particulier dans ma petite ville de France. Je pense que beaucoup de personnes ont apprécié le pourquoi de ce projet. J’en parlais souvent et de le voir enfin réalisé a été une grande satisfaction personnelle.
12 rounds : As-tu d’autres projets que tu t’apprêtes à dévoiler?
Hélène : Pour le moment, j’aimerais créer une version en ligne (eBook) de mon manuscrit afin de le rendre plus accessible pour tous. Je continue la photo de boxe et je souhaite l’améliorer. J’écris à mes heures perdues, dans le but d’éditer un ouvrage de nouvelles dans quelques années.
Alors voilà ce qui complète notre entrevue avec la sympathique Hélène Martin. Si vous croyez en sa cause et que vous désirez la supporter tout en découvrant l’historique d’un des gymnases de boxe les plus connus sur la scène montréalaise, n’hésitez-pas à la contacter via courriel.
Vous pouvez également chercher votre copie en personne au 25e gala que le club Underdog organise ce soir, le 07 octobre. Donc, il s’agit d’une très belle occasion de faire à la fois un beau geste en plus de voir de très bons combats mettant en vedette les étoiles montantes de la boxe québécoise.
Lors de ma prochaine entrevue, je vous présenterai l’annonceur maison Pierre Bernier où vous aurez l’occasion de découvrir toute la méthodologie derrière le job d’annonceur maison.
Bonne fin de semaine et bonne Action de grâce!
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