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Six Québécois aux Commonwealth en Australie

Par Jean-Luc Autret

commonwealth 2018À partir de demain à Gold Coast, en banlieue de Brisbane, en Australie, six boxeurs et boxeuses du Québec auront l’honneur de représenter le Canada aux XXIᵉ Jeux du Commonwealth. Avant même le début du tournoi, on peut dire que le Québec s’illustre puisque qu’un seul autre membre de l’équipe nationale provient d’une autre province.

Considérant l’important décalage horaire, l’équipe a tenu un camp d’entraînement à Toowoomba, qui est situé à environ deux heures du lieu du tournoi. Signe que nous sommes au début du cycle olympique, la majorité de nos représentants ont peu ou pas d’expérience internationale. De plus, c’est la première fois dans un tournoi d’envergure, que l’équipe canadienne sera dirigée par son nouvel entraîneur João Carlos Barros et par le Directeur de haute performance Daniel Trépanier.

BOXERS ARRIVE

BOXERS ARRIVE: Canada's national boxing squad has set up camp in Toowoomba ahead of the Commonwealth Games, and its seven fighters are confident of picking up some medals. #WINNews

Posted by WIN News Toowoomba on Tuesday, March 27, 2018

Si on compare la récolte de 2014 aux espoirs de 2018, nous sommes mieux de baisser nos attentes. Lors des jeux de Glasgow en Écosse il y a quatre ans, la délégation canadienne avait récolté trois médailles grâce à Samir El Mais (81 Kg – or), Ariane Fortin (75 Kg – argent) et Mandy Bujold (51 Kg – bronze). Considérant le peu d’expérience de notre délégation, cette fois-ci, nos espoirs reposeront sur des tirages avantageux.

Nous profitons de l’ouverture de ces jeux, qui rassembleront plus de 4000 athlètes provenant de 70 pays, pour vous présenter chacun de nos athlètes d’ici ainsi que le nouvel entraîneur qui est rentré en poste en septembre dernier.

Médailles des Commonwealth 2018

João Carlos Soares Gomes de Barros – entraîneur-chef

Suite à un interminable processus de sélection, Boxe Canada a finalement présenté son nouvel entraîneur il y a six mois. Fort de ses 33 annnées d’expérience en tant qu’entraîneur, il a d’abord débuté sa carrière à Cuba où il a effectué ses études et travaillé pendant huit ans au sein du programme de développement provincial de Villara Clara avant d’être recruté par le Brésil pour établir leur programme national centralisé.

João Carlos Soares Gomes de BarrosIl a été l’entraîneur de quatre médaillés lors de Championnats du monde ainsi que quatre médaillés olympiques en autant de participations, incluant une médaille d’or lors des Jeux olympiques de Rio 2016 dans la catégorie des 60 Kg, soit le Brésilien Robson Conceição.

Barros détient les certifications d’entraîneurs AIBA 3-étoile, APB et WSB en plus d’être un instructeur international pour ces cours AIBA. En plus de ses crédits en boxe, João Carlos Barros parle également le français, l’anglais, l’espagnol et le portugais, ce qui facilite la transition et son intégration.

Thomas Blumenfeld – 64 kilos

Aujourd’hui âgé de 20 ans, Thomas a eu le temps d’être champion national junior à trois reprises aux États-Unis. Originaire de Mansonville en Estrie, il a grandi à Albany et il s’est entraîné à Boston sous les conseils d’Hector Bermudez, l’entraîneur de Javier Fortuna, champion WBA à 130 livres en 2015. Puisqu’il détient les deux nationalités, il a choisi de représenter le Canada et il est devenu le champion canadien junior à 52 kilos en janvier 2015.

Thomas BlumenfieldIl y a un an, il s’est incliné en finale à 56 kilos aux championnats canadiens, dû entre autres à une trop grande déshydratation. Thomas a grimpé de deux divisions dans la dernière année, passant des 56 au 64 kilos, il profite ainsi du départ d’Arthur Biyarslanov. Beaucoup plus à l’aise à ce poids, Blumenfield a remporté un tournoi en Irlande en septembre dernier.

Harley-David O’Reilly – 81 kilos

Originaire de Kamloops en Colombie-Britannique, Harley-David a grandi en Outaouais en banlieue de Gatineau. Il a commencé à pratiquer la boxe il y a seulement cinq ans, il était alors âgé de 24 ans. C’est Éric Bélanger du club Final Round qui le forme et qui lui permet de progresser jusqu’au sommet canadien.

Mécanicien de profession, le boxeur s’investi davantage depuis environ deux ans parce que son nouveau travail au Casino lui offre plus de souplesse. Il s’adjoint les services d’un préparateur physique et les succès se multiplient depuis.

Harley David O'Reilly

D’abord, il remporte les gants dorés québécois en octobre 2016, puis il se rend à Cuba en janvier 2017 pour participer à un camp d’entraînement de onze jours. Quelques semaines plus tard, il remporte le Défi des champions au Québec et obtient son billet pour se rendre aux Championnats canadiens.

À Québec, lors des nationaux, il remporte ses trois combats face aux représentants de la Saskatchewan, de la Colombie-Britannique et celui de l’Alberta en finale. Maintenant membre de l’équipe nationale, il s’entraîne quotidiennement à Montréal au Centre national de haute performance depuis juin dernier.

O’Reilly s’est déjà signalé sur la scène internationale en réussissant à vaincre le Cubain détenteur du titre de champion du monde junior lors d’un duel à Regina. Il a poursuivi son apprentissage en se rendant ensuite en Pologne, au Mexique et en Irlande. Harley-David compte 45 combats amateurs et une fiche de 3-4 sur la scène internationale depuis 10 mois, il est actuellement classé 46e au monde dans sa division.

Sabrina Aubin – 57 kg

Âgée de 33 ans, Sabrina Aubin a découvert le noble art à 21 ans, c’est le film « Million dollar baby » et une blessure au genou qui l’ont amené à passer du basketball à la boxe. Depuis 2014, la protégée de Danielle Bouchard au club BoxeMontréal.com domine la scène canadienne chez les 57 kilos. Évidemment, la kinésiologue de formation a eu l’opportunité de se faire valoir à l’internationale.

Sabrina AubinAvec plus de 90 combats amateurs, la boxeuse originaire de St-Jean a remportée des tournois un peu partout sur la planète. Elle s’est notamment illustrée à Argenteuil en France en 2015 en remportant ses trois combats et la médaille d’or du tounoi Montana. Quelques mois plus tard, Sabrina obtient la même récompense aux Ringside aux États-Unis en dominant une Américaine puis une Russe.

L’année suivante, elle se rend aux championnats du monde à Astana au Kazakhstan. Elle domine la représentante de l’Ouzbékistan en ouverture du tournoi, puis elle s’incline en huitième de finale contre la boxeuse originaire de l’Azerbaïdjan. Soulignons aussi qu’en 2017 elle remporte une médaille d’argent lors des Continentaux au Honduras et une médaille de bronze lors d’un tournoi en Bulgarie. Sabrina est actuellement 22e au monde dans sa catégorie.

Caroline Veyre – 60 kilos

Après avoir remportée la médaille d’or aux Panaméricains de Toronto en 2015, la Montréalaise d’origine française était un espoir de qualification olympique légitime, malheureusement elle s’est inclinée dès son combat d’ouverture lors des qualifications en Argentine face à la boxeuse américaine.

Caroline VeyreAprès avoir vécu les olympiques de Rio comme spectatrice et partenaire d’entraînement à Mandy Bujold et Ariane Fortin, Caroline souhaite transformer cette expérience en outil de motivation. L’an dernier, elle a vengée sa défaite face à l’Américaine et elle a décroché des médailles d’argent aux Continentaux au Honduras et lors de tournois en Irelande et en Bulgarie. Caroline est actuellement classée 17e au monde dans sa catégorie.

Marie-Jeanne Parent – 69 kilos

La boxeuse de Québec a découvert la boxe à 13 ans en accompagnant son grand frère au club Empire et deux ans plus tard, ils se rendent ensemble aux gants de bronze. Depuis, la boxeuse de 22 ans a remporté les gants dorés au Québec chez les juniors en 2012 et 2013, puis chez les séniors en 2015 et 2016.

Eve Fortin et Marie-Jeanne ParentEn mars 2017, devant sa famille et ses amis elle domine l’expérimentée Myriam Da Sylva et devient la nouvelle championne canadienne à 69 kilos. L’étudiante universitaire en éducation préscolaire et enseignement primaire à l’Université Laval et l’élève d’Ève Fortin compte 43 combats amateurs à son compteur.

Désavantagée physiquement par ses 5 pieds 4 pouces, Marie-Jeanne est habituée à mettre de la pression et à rentrer à l’intérieur. Elle en sera à sa première compétition internationale. Tout comme pour les 57 kilos, la division des 69 kilos s’ajoutera comme discipline olympique à Tokyo en 2020.

Tammara Thibeault – 75 kilos

Après les longs règnes d’Ariane Fortin et de Mary Spencer, c’est la boxeuse de Shawinigan Tammara Thibeault qui a pris la relève chez les 75 kilos. Âgée de seulement 21 ans, elle a remporté le titre de championne canadienne junior en 2014, puis elle a démontré qu’elle était réellement la relève en mettant la main sur les gants dorés canadiens en juillet 2014, et ce, malgré qu’elle n’était alors âgée que de 17 ans.

Kim Clavel et Tammara ThibeaultDepuis le printemps 2016, elle a gagnée sa place au sein de l’équipe nationale en remportant les championnats canadiens cette année-là ainsi que ceux de 2017. Sur la scène internationale, elle se frotte déjà à d’excellentes boxeuses. À travers différentes compétitions, elle est montée dans le ring avec les représentantes de la Chine (3e au monde), la Russie (9e au monde), l’Irlande (20e au monde) et de l’Australie.

En juin dernier, l’étudiante en linguistiques à l’université, qui complète aussi deux mineurs en Mandarin et en Espagnol a remportée le titre de championne continentale après avoir dominé la Panaméricaine et l’Américaine. Comptant près de 40 combats amateurs, Tammara est actuellement classée 17e au monde dans sa catégorie.

Les filles au Commonwealth en Australie

Sabrina et Caroline (aux deux extrémités sur la photo ci-haut) sont sans aucun doute les boxeuses les plus expérimentées de la délégation canadienne. Les retraites d’Ariane Fortin et de Mandy Bujold (en année sabbatique) ainsi que le départ d’Arthur Byarslanov qui a pris le chemin des professionnels, laissent certainement un gros vide dans l’équipe.

Financement et championnat canadien

En terminant, nous profitons de cet article pour souligner une initiative citoyenne d’un passionné de boxe, soit Sylvain Pelletier, ainsi que des très récents championnats canadiens qui ont eu lieu du 28 mars au 1er avril à Edmonton en Alberta.

Côté financement, Sylvain Pelletier organise pour une troisième année consécutive une levée de fond sous forme d’encan pour venir en aide à l’élite de la boxe olympique québécoise. Le concept est simple, pas moins de 16 gants de boxe de marque Rival sont autographiés par des boxeurs pros tels que Yves Ulysse Jr, Kim Clavel, Francis Lafrenière, Steven Butler et Custio Clayton ainsi que par neuf boxeurs jeunesse ou juvénile de la relève québécois. De plus, deux autres prix spéciaux s’ajoutent à cette liste. Soit un gant signé par Jean Pascal qui aurait pu être utilisé pour son duel avec Lucian Bute (gant de remplacement) et un gant authentifié signé par le célèbre Roberto Duran.

Les montants d’enchères les plus élevés pour chaque gant seront remis à des boxeurs sélectionnés parmi l’élite de la Boxe Olympique Québécoise. Vous pouvez y participer jusqu’au 8 avril en cliquant sur ce lien.

Enfin, puisque le championnat canadien 2018 s’est terminé ce dimanche, nous tenons à féliciter tous ceux qui s’y sont rendus. Peu importe votre position, nous sommes fiers de vous. Évidemment, nous en profitons pour souligner que le Québec compte maintenant 20 champions canadiens ou membre de l’équipe nationale, tout âge confondus. Parmi eux, on dénombre 14 québécois sur l’équipe élite, soit l’équipe sénior.

équipe Élite canada 2018

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