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GYM veut finir l’année en beauté

Par Jean-Luc Autret

Avec le dossier Stevenson-Alvarez-Jack qui est toujours en négociation, rien n’est facile présentement pour l’équipe du Groupe Yvon Michel. Malgré vents et marées, ils nous présentent une carte intéressante ce jeudi au Cabaret du Casino de Montréal. Voici un survol des six combats prévus à cette soirée, dont les trois principaux sont prévus pour une durée de huit rounds.

En vedette : Shakeel Phinn

Le boxeur de 27 ans a le statut de tête d’affiche pour plusieurs raisons; d’abord son style offensif et sa facilité à enregistrer des KO spectaculaires, sa progression des deux dernières années, lui qui a maintenant une fiche de 16-1-0, et enfin sa capacité à vendre de nombreux billets. Les gens de GYM nous affirment qu’il vend aisément la moitié du Cabaret du Casino.

Ce jeudi, Shakeel Phinn affronte un huitième mexicain, Ramon Aguinara (11-0-0, 8 KO), mais celui-ci est spécial. En plus d’être invaincu, il détient présentement le titre FECOMBOX de la WBC chez les 168 livres, il s’agit d’une ceinture que l’on pourrait traduire par champion du Mexique pour la WBC. On le décrit comme un boxeur agressif qui aime avancer, comme bien des Mexicains. Phinn a comme projet de le déstabiliser en le forçant à boxer de reculons.

Depuis le début de l’année, le Brossardois a livré cinq combats, mais lors de chacun d’eux Phinn a été incapable de se présenter à un poids de 168 livres. Problème encore plus criant lors de ses deux derniers duels au Casino, en juin et en septembre, il a dû accordé un boni de 20 % à ses rivaux, puisqu’il ne respectait pas la limite de poids.

« Mon poids me créait beaucoup de soucis dans les derniers mois. Je ne voulais pas monter chez les 175 livres et j’avais beaucoup de misère à faire ma déshydratation. Il y a presque trois mois, je m’apprétais à travailler avec une nutritionniste quand ma blonde a choisi de devenir végétarienne. J’ai aussi fait le choix d’éliminer la viande et depuis je me sens plus énergique et ma perte de poids est beaucoup plus facile », nous explique Shakeel Phinn.

« Depuis un mois, j’ai aussi ajouté à mon équipe les services de Christophe Pommier du Centre Adrénaline Performance. Nous travaillons ensemble mon conditionnement physique deux fois par semaine et je constate aussi de belles améliorations a ce niveau. J’ai bien hâte à jeudi », ajoute-t-il.

Le protégé de Ian MacKillop se rapproche des grandes ligues maintenant qu’il va bientôt atteindre le cap des vingt combats. L’objectif de son équipe est se positionner sur la scène mondiale en décrochant un titre nord-américain en 2018. Présentement, il est classé 9e à la NABO et 11e NABA et ces deux titres sont actuellement vacants. Bien que la ceinture FECOMBOX n’est pas à l’enjeu ce jeudi, un gain face à un champion national de la WBC devrait lui permettre de faire son entrée dans le top 40 de la fédération mexicaine particulièrement proche de Al Haymon.

« Pour ma préparation pour Aguinara, j’ai pu mettre les gants avec les Christian Mbilli, Louisbert Altidor et Steven Butler. Après mon combat de jeudi, je devrais etre de nouveau en action le 15 février ou le 15 mars. Mon objectif est de me battre pour un titre nord-américain le plus rapidement possible, mais si d’ici là j’ai la chance de participer à combat local, je dirai oui avec plaisir », conclu celui qui est ouvert à affronter les Schiller Hyppolite, Francy Ntetu ou même Erik Bazinyan.

Le plan Zewski tiendra-t-il la route ?

Le Trifluvien Mikael Zewski est bien content de pouvoir se battre ce jeudi. On s’en rappelle lors du lancement de la saison de GYM, son premier combat sous sa nouvelle bannière devait avoir lieu à Gatineau le 25 octobre, mais rapidement son promoteur a changé d’idée. Un peu comme le 3 juin dernier, le boxeur de 28 ans a droit à un combat pour retrouver ses repères et chasser la route accumulé après une longue pause de vingt mois.

Son rival argentin, Martin Enrique Escobar (17-3-0, 14 KO) a une belle fiche mais on ne doit pas toujours se fier à sa première impression. Comme Zewski l’a dit lui-même, Escobar n’est pas un champion du monde. Le boxeur de 33 ans a bien 17 gains mais ses opposants sont bien loin d’avoir le parcours de Zewski, leurs fiches combinés est de 21-56-5, heureusement que le dernier qu’Escobar a vaincu détenait un beau 10-5. Son entraineur et père à la fois, Jean Zewski décrit l’Argentin comme un boxeur qui se déplace bien et qui est résistant. Sa main arrière pourrait causer des surprises si il n’est pas pris au sérieux.

Mikael ZewskiCe type de choix d’adversaire est tout à fait logique considérant le retour progressif de Zewski. Comme ce fut annoncé la semaine dernière, nous savons qu’il sera aussi en action le 15 février toujours au Casino. Par la suite, c’est plus nébuleux et plein de promesses. L’ancien champion NABF devrait être impliqué dans la sous-carte de Stevenson-Jack, un gala qui est loin d’être officiel et qui pourrait bien se retrouver autant à Toronto qu’à Québec au printemps prochain.

Yvon Michel souhaite aussi lui offrir un troisième combat de progression à la fin du printemps avant de le propulser en finale d’un gala au Centre Vidéotron à Québec en juin, et ce, devant pas moins de 10 000 spectateurs. Nous devons l’avouer, cette déclaration nous a pour le moins surpris.

Considérant, que l’on doit remonter à novembre 2011 avec Bute-Johnson pour retrouver une foule dans les cinq chiffres (15 306 précisément ce soir-là) à Québec, est-ce réellement nécessaire de mettre de la pression sur Zewski?

Si les Lucas-Andrade, DeGale-Bute, Alvarez-Bute et les quatre combats de Stevenson à Québec ne peuvent attirer au mieux une foule de 8 000 spectateurs, c’est bien difficile de croire qu’un combat de Mikael Zewski pour un titre nord-américain fera bien mieux. De plus, le Groupe Yvon Michel, qui promettait quatre galas au Centre Vidéotron en 2017, a réussi à n’en tenir qu’un seul (Alvarez-Bute) et il fut fort déficitaire. Bref, encore une fois, Yvon Michel semble préférer faire rêver que d’y aller une étape à la fois.

Le nouveau défi de Marie-Eve Dicaire

La boxeuse de 31 ans devait initialement se frotter à la Mexicaine Silvia Zuniga (7-15-0, 1 KO). Celle-ci a été dans l’incapacité d’obtenir son visa pour faire le voyage. Considérant sa fiche, peu de spectateurs seront fâchés d’apprendre que Dicaire offrira plutôt un combat revanche à Paty Ramirez (11-4-0, 5 KO).

Maintenant passé chez les 154 livres, le clan Dicaire a rapidement constaté que plus l’on monte de poids chez les femmes plus c’est compliqué de trouver des adversaires. À titre d’exemple bien concrèt, ce n’est pas un hasard si Vanessa Lepage-Joanisse s’est battu en championnat du monde en août dernier, il n’y a que 35 femmes actives chez les poids lourds. Dans le même sens, l’Américaine Claressa Shield est devenu championne du monde à son 4e combat chez les 168 livres, mais sa division ne compte de 21 boxeuses actives présentement.

Marie-Eve dicaireDonc, Marie-Eve Dicaire (9-0-0) se doit de progresser rapidement côté adversité, mais c’est compliqué. Chez les 154 livres, la filière mexicaine touche à sa fin, outre Zuniga, il y a Alejandra Ayala (7-2, 4 KO et 11e au monde selon Boxrec) que Dicaire a vaincu en juin, et Alma Ibarra (3-0-0, 1 KO). Ce n’est pas mieux chez les Américaines puisqu’elle a déjà vaincu les Ashleigh Curry (7-11-4, 1 KO et 8e boxrec) et Lisa Noël Garland (15-9-0, 8 KO et 11e boxrec), il s’agit des boxeuses le mieux classés chez l’oncle Sam chez les super mi-moyennes.

Visant toujours le titre NABF des 154 livres pour son combat du 15 février, Dicaire est l’aspirante no 1 au titre vacant. En seconde place, on retrouve Alicia Napoleon (8-1-0, 5 KO), une américaine de 31 ans de l’État de New York puis en troisième position c’est Latondria Jones (5-0-0, 2 KO), aussi une américaine, mais en provenance de la Capitale des USA. Ne cherchez pas la quatrième aspirante, cette position et les suivantes sont vacantes.

Altidor, Oasis et Camara complètent la carte

Louisbert Altidor (5-2-0, 1 KO) a perdu ses deux derniers combats lors de décisions serrés, soit face à Patrice Volny dans une décision majoritaire et dans une décision partagée à l’avantage de l’ontarien Tim Cronin.

Loin d’être démoralisé, le boxeur de 31 ans a un défi intéressant jeudi. Dans un duel de six rounds, il affronte Victor Manuel Palacios (16-15-2, 8 KO) que l’on a vu à pas moins de six reprises au Canada depuis trois ans. Pour le jeu des comparaisons voici quelques résultats : Ntetu (DU6), Bazynian (KO1), Hyppolite (AB2), Ryan Ford (DU6) et Shakeel Phinn (AB3).

Considérant la quantité de vidéos ou d’informations qu’Altidor a pu obtenir, il est probable de prédire que le représentant du Underdog surnommé «Ti-Kouto» devrait obtenir un second KO.

Le protégé de Vincent Auclair, Terry Osias (1-0-0) en est seulement à son second combat professionnel, mais il a pu mettre les gants avec nul autre que Jean Pascal pour se préparer. Son rival est Mitch Boudreau (0-3-0), un boxeur de 22 ans en provenance de Bathurst au Nouveau-Brunswick.

Enfin, la Montréalaise d’adoption Jessica Camara (2-0-0) se frottera à Giovanna Gonzalez (3-1-0, 1 KO). La protégée de Ian MacKillop a déjà montée sur le ring du Casino le 30 mars dernier, elle s’était alors blessée à une main ce qui l’a forcée au repos pendant plusieurs mois.

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