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Il y a 20 ans, Otis Grant devenait champion du monde

Par Jean-Luc Autret

Si beaucoup d’amateurs se rappellent de la victoire de Matthew Hilton face à Buster Drayton en 1987, le triomphe en Angleterre d’Otis Grant a beaucoup moins marqué l’imaginaire. Il y a exactement 20 ans aujourd’hui, il devenait champion du monde WBO des poids moyens, curieusement il s’agit de la même ceinture présentement détenu par un certain Billy Joe Saunders. Pour souligner cet anniversaire, nous vous offrons un portrait de la carrière de celui qui était surnommé «Magic» et qui fêtera ses cinquante ans dans 10 jours.

Gagner en territoire hostile

Sa carrière amateur a débuté à l’âge de 11 ans, seulement 18 mois après son arrivée à Montréal en provenance de sa Jamaïque natale. Avant de passer chez les pros, Otis a été champion canadien à quatre reprises et il a remporté une médaille d’argent aux Panaméricain de 1987, s’inclinant face au cubain qui était champion du monde en 86 et qui finira 2e lors des mondiaux de 89. Au final, le protégé de Russ Anber, autant chez les amateurs que chez les pros jusqu’en 1998, a affiché un reluisant dossier de cent victoires en 118 combats amateurs.

Devenu professionnel le 29 novembre 1988, c’est le promoteur Roger Martel qui lui donne sa première paie comme boxeur. Après deux combats au Québec, il prend la route du nord-est des États-Unis et il accumule les victoires à Hartford, Albany, Philadelphie ou encore Atlantic City. Après 10 duels, six ont eu lieu aux pays de l’oncle Sam. De 1990 à 1993, il progresse au Québec et dans le Canada anglais comme à Halifax, Niagara Falls, Shediac et Hamilton.

Après être devenu champion canadien des poids moyens en septembre 1991, il décroche, à Verdun le titre NABF des 160 livres un an plus tard. Grant est alors classé 12e par la WBC, son rival de San Diego, Gilbert Baptist (26-13-0) est le onzième aspirant à la WBC et il est entraîné par le vénérable Archie Moore.

Otis Grant Champion« J’ai beaucoup appris en boxant sur la route, avec les années j’ai appris à bien me concentrer sur ma boxe et à focuser sur les éléments que nous pouvions contrôler mon équipe et moi. De plus, j’ai toujours pu compter sur l’appui de nombreux amis qui se déplacaient pour venir m’encourager peu importe ou je boxais. Je ne me suis jamais senti seul dans un ring », affirme le gaucher originaire de la Jamaïque.

Le gain face à Baptist à Verdun en septembre 1992 est annonciateur de belles choses. Deux mois et demi plus tard, Otis a le plaisir de défendre son titre NABF face à Ron Collins (21-3-0) au Forum de Montréal. La domination est nette (117-111, 119-109, 117-111), le nouvel employé à la commission scolaire Lester B. Pearson ajoute une 19e victoire à sa fiche.

Alors qu’Otis progresse dans les classements mondiaux, il doit aussi se résigner à faire ses bagages presqu’à chaque fois qu’il monte dans le ring. En juin 1993, il se rend à Jonquière pour participer à un gala avec Éric Lucas en vedette. Puis en novembre 1994, il fait le Forum de Montréal toujours en sous-carte d’Éric Lucas. Le reste de sa carrière (sept combats) jusqu’à son retour en 2003 se fait entièrement sur la route.

La longue route vers le sommet

En 1993, il réalise deux autres défenses de sa ceinture NABF ce qui lui permet de grimper dans les classements de la WBC au point de se retrouver aspirant no 1. À cette époque, Otis participe régulièrement aux soirées de boxe organisé par le promoteur américain Artur Pellulo, mais les deux parties n’ont pas de contrat signé, ils s’entendent au cas par cas.

Le 15 mars 1994 à Boston, Otis Grant affronte Quincy Taylor (21-3-0) sur les ondes de USA Network. Les deux boxeurs sont respectivement no 1 et 2 à la WBC et le gagnant aura droit à un combat de championnat du monde face au détenteur du titre à l’époque : Gerald McClellan.

Le duel se passe bien pour Otis, c’est la première fois de sa carrière qu’il affronte un gaucher, tout comme lui, aussi talentueux. À la fin onzième round, il domine légèrement la carte de deux juges alors que le troisième à un verdict nul.

« À la toute fin du combat, j’ai manqué de concentration et j’ai tourné du mauvais côté. Je suis rentré dans l’un de ses coups et je me suis retrouvé au plancher. Bien que je me suis relevé avant la fin du compte, l’arbitre a jugé que trop ébranlé pour compléter les vingt secondes restants au combat », nous raconte-t-il.

Après ce revers, Otis recule au sixième rang de la WBC, mais il n’est pas découragé. Pour faciliter sa remontée dans les classements, il signe un contrat de promotion avec Artur Pellullo et Banners Promotions. C’est la première fois qu’il signe un contrat de promotion.

Après trois combats pour reprendre confiance, Otis peut regagner son titre NABF en octobre 1995. Face à Derrick James (13-1-0), il obtient une victoire par disqualification à cause d’un trop grand nombre de coups bas. Deux autres défenses de sa ceintures l’amène à être classé aspirant no 1 à la WBC ainsi qu’à la WBO. Otis est le premier boxeur au monde à réussir à se classer si haut dans ces deux organisations.

« Mon contrat de promotion prévoyait que j’obtenais une bourse de 125 000 $ US lors de mon premier combat de championnat du monde peu importe quel ceinture était enjeu. La WBC aurait préféré que je boxe pour leur titre, mais la WBO m’a offert ma chance plus rapidement », relate celui qui prend la direction de Vegas en mars 1997.

Un verdict nul à la saveur de victoire

Le 4 mars 1997, Otis Grant affronte le champion en titre de la WBO, Lonnie Bradley (25-0-0, 19 KO), lui qui en ait à sa cinquième défense. Au terme des douze rounds, les trois juges ne peuvent faire de vainqueur en remettant des cartes de 113-115, 115-113 et 114-114.

« Encore aujourd’hui, je considère avoir remporté huit des douze rounds. Lorsque l’annonceur a annoncé le combat nul, Bradley s’est mis à sauter de joie, une réaction un peu surprenante si il pensait avoir gagné le combat. Selon moi, les juges ont eu de la difficulté à nous différencier. Sur ma ceinture, il était écrit mon surnom Magic, alors que sur celle de Bradley, c’était écrit Grant », raconte-t-il avec un grand sourire.

Malgré la décision controversée, Otis croit toujours en ses chances. Il garde la forme lors d’un combat cet été-là en défendant son titre NABF. De son côté, Bradley aussi défend sa ceinture, mais il subie un décollement de la rétine et il doit abandonner sa ceinture suite à sa victoire estivale.

Un long voyage à Sheffield en Angleterre

Ryan rhodes Otis grant

Maintenant que le titre est vacant, la WBO annonce un combat de championnat entre Otis Grant et un espoir anglais, Ryan Rhodes. Le promoteur de l’Anglais parvient à s’entendre avec Arthur Pellulo pour présenter le combat à Sheffield en Angleterre. Puisque Otis est très à l’aise sur la route, le contrat se signe aisément et le duel a lieu le 13 décembre 1997, il y a précisément vingt ans.

« Pour bien me préparer pour ce combat, j’ai décidé de demander une avance à mon promoteur et de tenir mon camp d’entraînement en Angleterre. Nous sommes partis, mon entraîneur Russ Anber, mon frère Howard et mon fidèle partenaire d’entraînement John Scully pour vivre intensément ensemble pendant huit semaines. Heureusement pour nous, comme j’ai un oncle et deux tantes qui vivent à Londres, nous avons pu avoir un support familial de grande qualité qui à amélioré notre qualité de vie », relate l’ancien champion du monde.

Otis Grant Champion Russ anberLe soir du combat, Otis Grant doit faire face à la traditionnelle foule hostile anglaise. Évidemment très partisane, la foule s’assagit plus le combat avance. « Rendu au quatrième round, Russ me demande de faire en sorte que la foule reste tranquille. Plus le combat avance plus il tourne en notre faveur. Les trois juges m’ont accordés la victoire (115-113, 115-113, 115-114), c’est sans aucun doute le plus beau moment de ma carrière. L’expérience de ce camp d’entraînement jumelé à la victoire, c’est inoubliable », raconte-t-il avec des étoiles dans les yeux.

Soulignons que dans sa longue histoire de boxe, le Québec ne compte que seize champions du monde. Parmi ces champions combien d’entre eux peuvent se vanter d’avoir obtenu leur ceinture dans la cour de leur rivaux? La réponse se limite à seulement deux soit Joachim Alcine et Otis Grant.

Une défense laborieuse à Ottawa

Devenir champion du monde est l’objectif de tout boxeur, l’étape suivante est évidemment de défendre son titre devant les siens. L’Américain Art Pellulo est dans le monde la boxe depuis 1988, mais il n’a jamais organisé un gala au Canada. Son mode d’affaire est basé sur des ententes avec des casinos amérindiens qui payent les promoteurs qui eux attirent la télévision américaine. Au Québec, ça ne fonctionne pas comme ça, on doit payer pour louer un amphithéâtre pour présenter un gala.

« Mon promoteur a eu beaucoup de difficulté à s’adapter au modèle d’ici. Finalement, il a fait une entente avec le Corel Center à Kanata, le domicile des Sénateurs, puisque le lieu était récent et qu’ils souhaitaient avoir de la visibilité » , explique celui qui empoche 150 000 $ en affrontant Ernesto Raphael Sena (35-9-3), son douzième aspirant.

Le Montréalais fini le combat avec une profonde coupure au-dessus de l’œil droit. Après le combat, le champion en titre déclare : « Sena est un boxeur salaud. Il n’a pas cessé d’amorcer ses attaques avec la tête. Son style est bizarre, encore plus que je ne l’avais imaginé. J’aurais aimé le vaincre par k.o., mais des accidents semblables surviennent parfois ». Grant l’a emporté par décision technique puisque sa coupure a forcé l’arrêt du duel, les trois juges avaient des cartes de 80-71 après huit rounds. 

Une offre inespérée de la part de Roy Jones Jr

Plusieurs s’en rappellent, Éric Lucas se retrouve face à Roy Jones Jr en 1996 alors que le meilleur boxeur livre pour livre a choisi son rival dans le but de réaliser un record bien spécial : pratiquer deux sports professionnels dans la même journée, soit une partie de basketball en après-midi et un combat de boxe en soirée.

Deux ans plus tard, c’est Otis Grant qui est choisi pour affronter le grand maître du noble art. Après la défense à Kanata, Jones regarde un reportage sur Otis Grant qui raconte l’implication sociale du champion des poids moyens avec les jeunes délinquants à son école. Le champion unifié des 175 livres est touché et déclare qu’il aimerait donné une chance à un boxeur qui se dévoue aussi intensément pour les jeunes.

roy Jones Otis grantPellulo est informé de l’intérêt de Jones et les négociations s’entament rapidement. « La décision n’a pas été difficile à prendre, on m’a offert une somme de 500 000 $ pour affronter Jones alors que ça m’aurait pris quatre défenses pour faire autant d’argent et j’avais la chance de me battre avec le meilleur au monde », explique Otis Grant.

Par contre, ce défi implique qu’il doit monter de 160 à 175 livres, toute une progression de poids. « Heureusement, j’ai eu du temps pour me préparer. Au début, j’ai essayé de manger six fois par jour, mais j’étais vraiment pas à l’aise avec cette méthode. J’ai modifié ça ensuite pour trois repas par jour et trois shakes proteinés par jour. Évidemment, je n’ai pas eu de misère à faire le poids. Ce fut très agréable comme fin de camp d’entraînement », se rappelle-t-il.

Arrivé au Foxwood Resort dans le Connecticut, il fait face à une horde de journalistes qui sont convaincus que le duel va durer que quelques instants, un round ou deux au maximum. Fouetté par le manque de respect des médias, le champion des poids moyens adopte une stratégie très défensive visant à faire un maximum de rounds. Finalement, il s’incline par TKO au 10e round.

« Après le combat, j’ai été invité à servir de partenaire d’entraînement à Roy Jones. Lors des sparrings avec lui, j’ai pu échanger des coups à de nombreuses reprises et j’étais loin d’étre déclassé. Avec le recul, j’aurai dû tenter ma chance un peu plus lorsque je l’ai affronté », reconnaît-il.

Un accident qui bouleverse une vie

En juin 1999, Otis prend la route avec son bon ami Hercules Kyvelos et sa fille de 4 ans. Alors qu’ils roulent tous trois en direction des Laurentides, une voiture les frappe lors d’un face à face qui ne pardonne pas. La conductrice, qui filait en sens inverse sur l’autoroute, meurt sur le coup.

De son côté, Otis donne un coup de volant à la dernière seconde et son côté gauche prend le plus gros du choc. Les deux autres passagers s’en sortent quasi sans blessure. Par contre, le boxeur est très solidement amoché. Après sept jours dans le coma et avoir reçu les derniers sacrements, les médecins lui annoncent qu’il ne pourra plus jamais boxer. Il a alors un poumon perforé, quatre côtes fracturées et une épaule et un bras gauche brisé.

Trois années plus tard, en août 2002, son frère Howard s’occupe de plusieurs boxeurs dont Joachim Alcine qui se prépare pour un combat avec un gaucher. Howard demande à Otis si il serait prêt à lui donner un coup de main en mettant les gants avec Alcine. « Lorsque mon frère m’a demandé ça j’étais en bonne forme physique, mais pas au point de mettre les gants. Je lui ai demandé un délai de deux semaines pour améliorer mon cardio et on est passé à l’action. Quelques semaines plus tard, Yvon Michel est venu voir Alcine au gymnase, alors qu’il regardait notre séance de sparring, il se demandait qui était l’adversaire de Ti-Joa. Quand j’ai enlevé mon casque, il a été très surpris de me reconnaître. C’est ainsi qu’est né le projet de faire un retour sur le ring», se rappelle celui qui a bien passé proche de quitter ce monde ci.

Un retour avec un objectif bien précis

Nous sommes alors en novembre 2003 quand Otis Grant fait son retour face à l’ancien champion du monde Dingaan Thobela. La boxe a beaucoup évolué au Québec depuis les débuts pros d’Otis Grant quinze ans auparavant. Nous sommes à l’époque d’InterBox, première mouture. Mais un mois plus tard, Danny Green passe le KO à Éric Lucas et les livres se ferment pour un petit bout. Dix mois plus tard, Otis Grant est la vedette du tout premier gala de boxe du Groupe Yvon Michel.

Howard et Otis Grant« En revenant sur le ring, j’avais un objectif bien précis, amasser les sommes nécessaires pour pouvoir ouvrir un gymnase de boxe avec mon frère Howard. Évidemment, je n’étais pas intéressé à affronter des boxeurs de deuxième ou de troisième niveau, c’est pourquoi mon premier combat a eu lieu face à l’ancien champion du monde Dingaan Thobela. Par la suite, j’ai accumulé six autres victoires sur une période de deux ans, ce qui m’a permis de me retrouver au premier rang mondial de la WBC. Pas trop pire pour un athlète qui ne devait pas reboxer huit ans plutôt ».

Après trois combats, Otis a accumulé l’argent nécessaire pour concrétiser son rêve et ouvrir le « Grant Brothers GYM ». Il poursuit l’aventure avec le Groupe Yvon Michel jusqu’à ce qu’il frappe son Waterloo. Le 8 avril 2006, c’est le Californien Librado Andrade qui le domine lors d’un combat pour devenir aspirant obligatoire. Sans aucun regret, Otis Grant accroche ses gants.

Conciliation travail-boxe

Diplômé en récréologie par l’université Concordia en 1992, Otis Grant a toujours concilié son travail dans les écoles secondaires de la Commission scolaire Lester B. Pearson et sa passion pour la boxe. Ayant une très bonne relation avec ses supérieurs, il a pu prendre quelques semaines de congé à ses frais lorsqu’il se préparait pour des combats d’importance. 

« Après avoir obtenu mon diplôme l’un de mes anciens professeurs m’a proposé de participer à un nouveau programme pour encadrer de jeunes délinquants. Je suis fier d’avoir pu aider des milliers de jeunes à progresser et à mieux se connaître. J’ai quitté mon emploi en 2010, lorsque nous avons déménagé nos installations au Monster GYM», explique celui qui a aussi mis en place une fondation afin d’apporter assistance et réconfort aux démunis, aux enfants malades, à leurs parents et en finançant des programmes s’adressant aux jeunes.

Faible visibilité médiatique francophone

La carrière d’Otis Grant avant son accident d’auto est bien méconnue de nombreux amateurs de boxe francophone pour plusieurs raisons. Comme mentionné plus haut, sa progression s’est fait autant au États-Unis qu’au Canada anglais qu’au Québec. En fait, si on exclut son retour, Otis a fait seize combats aux États-Unis, cinq ailleurs au Canada et une douzaine au Québec. Évidemment, à l’époque des années 90 la rivalité entre francophones et anglophones est beaucoup plus présente et son origine est loin de le favoriser.

Sa couverture médiatique en français était tellement faible dans les années 1990 que voici l’article sur sa victoire en Angleterre que les lecteurs de la Presse ont pu lire le matin du 14 décembre 1997 en page 7. Heureusement, le chef de pupitre lui a accordé le privilège de faire la une du cahier sports.

Le Montréalais Otis Grant s’est emparé du titre mondial vacant des poids moyens ( WBO ) en battant aux points le jeune Anglais Rhyan Rhodes, hier à Sheffield (nord de l’Angleterre). Otis Grant, 29 ans et d’origine jamaïcaine, éducateur pour enfants à problèmes, s’est imposé à l’unanimité des trois juges (115-113, 115-113, 115-114) à l’issue des 12 reprises serrées, au cours desquelles aucun des deux boxeurs ne semblait en mesure de l’emporter avant la limite. Même si dans le dernier round, Rhodes parvenait à mettre en danger son adversaire. Grant, qui est âgé de 29 ans, a porté sa fiche en carrière à 30-1-1. Rhodes, 21 ans, encaissait sa première défaite en 17 combats. « J’ai été en mesure de terminer plusieurs rounds en force et c’est peut-être ce qui a fait la différence » a commenté Grant.

Par la suite, La Presse s’est grandement amélioré en déléguant Philippe Cantin à Ottawa, lors de sa première défense, et Robert Duguay lors de son duel avec Roy Jones Jr au Connecticut. Puis lors de son retour de 2003 à 2006, d’abord chez InterBox puis chez GYM, l’ensemble des médias ont rattrapés le profond retard des années 90.

Autre anecdote, Otis Grant a progressé chez les pros à la même époque qu’Éric Lucas, l’un de 1988 à 2006, l’autre de 1991 à 2010. Ensemble, ils totalisent des fiches de  77-9-4, 32 KO pour un total de 92 combats. Malheureusement, les deux boxeurs, qui auraient bien pu s’affronter, se sont retrouvés sur la même carte qu’à trois reprises; respectivement en 92, 93 et 94. Et bien sûr leurs adversaires communs sont inoubliables : Roy Jones Jr et Librado Andrade… qui les a envoyés à la retraite.

« Tout au long de ma carrière, il y a eu de nombreux articles sur les possibilités de combat entre moi et Éric Lucas ou encore Stéphane Ouellet, mais en aucun moment je n’ai reçu une offre pour affronter l’un ou l’autre », se rappelle Otis Grant. 

Une panoplie d’hommages 

À travers les années, Otis Grant a reçu de nombreux hommages autant pour sa carrière de boxeur que pour son implication sociale. En 2008, il devient le quatrième boxeur à être honoré  par le Panthéon des sports du Québec, et ce, alors qu’il n’a que 40 ans.

Temple de la renommée« Être intronisé au Temple de la renommée du Panthéon des sports est pour moi un très grand honneur… et l’être si jeune est un élément de fierté pour ma famille et plus particulièrement pour mes enfants », affirme-t-il à l’époque.

En mai de la même année, c’est la ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles qui lui remet un certificat honorifique à titre de finaliste au Prix québécois de la citoyenneté pour son exceptionnel apport à la société québécoise, ayant mis en valeur la diversité ethnoculturelle et l’adaptation des services favorisant la promotion du rapprochement interculturel.

Pendant qu’il était hors du ring, le bachelier en récréologie diplômé de l’université Concordia a créé la Fondation Otis-Grant et ses amis, afin d’apporter assistance et réconfort aux démunis, aux enfants malades, à leurs parents et en finançant des programmes s’adressant aux jeunes.

Otis Grant a son galaPour son implication sociale, communautaire et professionnelle, il a aussi reçu le Prix Martin Luther King de l’Excellence et le Prix Jackie Robinson du professionnel de l’année en 1998, suite à son titre mondial de la WBO, après avoir disposé du Britannique Ryan Rhodes.

Afin que son parcours serve d’exemple, la Commission scolaire Lester B. Pearson, associée à l’école Lindsay Place High School où il a servi pendant plusieurs années, a créé le Prix Otis-Grant remis annuellement à un finissant humble, intègre, persévérant, s’étant distingué par ses résultats scolaires, son engagement social, communautaire et ses performances sportives.

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