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Le retour de Ouellet : Gardons les pieds sur terre!
- Mis à jour: 21 septembre 2014
Par François Bouchard
Premièrement, je tiens à dire que je respecte énormément Stéphane Ouellet et sa contribution à la boxe québécoise. Le Poète a su animer le noble art local alors que la boxe était à un niveau relativement bas au Québec. Le premier combat d’un Québécois que j’ai eu l’occasion de voir était Ouellet vs Maurice Adams il y a 17 ans déjà. Dans une performance spectaculaire et typique de Stéphane, il nous a flanqué une bonne frousse en visitant le plancher avant de terrasser son adversaire.
Le 27 septembre, en sous-carte du choc entre Artur Beterbiev et Tavoris Cloud, il est censé affronter, à 168 livres, Cedric Spera (10-2-0, 2 K.-O.), un Belge de 25 ans qui évolue habituellement chez les 154 livres. Je dis «censé», car Ouellet est un vrai «jack-in-the-box»! Qui sait quelle surprise va nous venir du coloré boxeur?
Clarifions immédiatement un point: le Ouellet que nous connaissions à son apogée n’est plus, faisons notre deuil de cela. Par contre, une chose que le Jonquiérois ne perdra jamais, c’est son charisme. On veut le voir performer, l’entendre parler, qu’il perde ou qu’il gagne. Oubliez les combats de championnat du monde ou contre des aspirants classés. Si Stéphane demeure lucide et sincère avec lui-même, il voudra se contenter de quitter le ring en beauté et de faire oublier la mauvaise image du vaincu, sur son séant, le visage en douleur, que nous avons tous en tête depuis que Joachim Alcine l’a vaincu… il y a dix ans de cela!
Lorsque Ouellet montera sur le ring, chers amateurs, il ne faut pas vous surprendre. Il cherchera ses repères pendant quelques rounds, travaillera autour du jab et, si tout va bien, épatera la galerie. Il aura sans aucun doute ralenti. Peut-être aura-t-il pris de la maturité et cherchera-t-il à profiter de son expérience. Une défaite n’est pas inévitable. Bien que Spera s’emmène au Québec comme l’adversaire, il tentera de faire de son mieux pour arracher la victoire à l’ex-enfant chéri du noble art québécois. Il y a aussi quatre rounds à faire… Loin du ring pendant dix ans, une vie d’abus, cela pourrait résulter en quatre rounds éprouvants, à moins que les sacrifices à l’entraînement aient été faits par Stéphane et que son corps l’accompagne dans la bataille.
Il n’est pas surprenant que Gary Kopas, l’adversaire initialement prévu pour Stéphane, ait finalement été jugé potentiellement beaucoup plus coriace que Spera. Le boxeur de la Saskatchewan, âgé de 35 ans, compte seulement quatre victoires en 15 combats, mais il n’a été stoppé qu’une seule fois en carrière, ayant fait la limite contre entre autres Eric Bazinyan et Mitch Louis-Charles. Kopas aurait offert une durabilité permettant de donner une très bonne idée de ce que Ouellet peut encore offrir. Le combat pourrait cependant encore se réaliser, car il a été mentionné dans les médias que le résident de Saskatoon devrait être le prochain adversaire de Ouellet, advenant une victoire convaincante de ce dernier contre Spera. Rappelons que le clan Ouellet voulait d’abord remplacer Kopas par le Hongrois Mate Hornyak, un boxeur avec une fiche similaire à Spera, mais qui aurait fait office de chair à canon, même devant un Ouellet usé. Il suffit de taper le nom de Hornyak sur Youtube pour comprendre de quoi je parle. Bonne décision de la part de la Régie des alcools, des courses et des jeux d’avoir refusé sa candidature comme adversaire pour le Poète.
Spera a tout de même une fiche potable de dix gains en 12 combats, mais comme je l’ai mentionné plus tôt, ses victoires ont été acquises dans une catégorie inférieure. Il devait même affronter Antonin Décarie, un mi-moyen, l’an dernier. De ce que j’ai pu voir de lui, c’est un boxeur avec une bonne base, mais qui manque nettement de tonus et de fluidité. Il manque également d’appui dans ses déplacements et se comporte de façon plutôt négative (il lance un coup et tend à fuir, appréhendant les contre-attaques), ce qui expliquerait ses deux K.-O. seulement en dix victoires. Il fait preuve cependant d’une bonne endurance. Bref, le genre d’adversaire tout indiqué pour un boxeur de talent qui veut tenter sa dernière chance!
En cas de victoire, le train se remettra en route, mais est-ce que les rails seront toujours aussi solides? Que dire de la machine en soi? Que peut-on voir à moyen terme? Une revanche contre Joachim Alcine? Considérant que ce dernier a lui aussi perdu des plumes dans les dernières années, c’est sans doute réalisable. Stéphane et son équipe devront tout de même faire une bonne introspection et une analyse réaliste des événements à venir. En somme: gardons les pieds sur terre.
Crédit photo: Andréanne Lambert (PhotoZone)
André Rochette
21 septembre 2014 at 9 h 32 min
Tres bonne article »Francois!