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Steve Bossé, feu de paille ou feu d’artifice ?

Par Jean-Luc Autret

En novembre dernier, bien des observateurs ont été surpris par l’annonce du Groupe Yvon Michel de l’arrivée dans son organisation de l’athlète de MMA, le bien connu Steve Bossé. Encore plus surprenant, son « listing » d’adversaires potentiels (Hopkins, Jones Jr, Bute, Pascal) à l’époque en a fait sourire plusieurs. À l’approche de son premier combat professionnel, nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec lui.

Pourquoi la boxe?

Certains s’en rappelleront, en mai 2015, il devait passer pro lors d’un gala à St-Jean-sur-le-Richelieu en affrontant Éric Barrak. À l’époque, il comptait déjà sur une expérience en MMA de onze combats. Une invitation surprise à se joindre à la UFC a mis fin à son projet boxe et il a pu augmenter considérablement sa notorité en remportant le combat de la soirée lors d’un gala UFC à Ottawa en juin 2016.

« J’ai choisi de passer à la boxe principalement à cause des blessures, particulièrement ma dernière à une épaule me force à ne plus faire de jiu-jitsu. Mon corps a souvent été hypothéqué et je me suis toujours plus concentré sur mes poings que mes genoux ou mes pieds. La boxe est une continuité tout à fait logique pour moi. De plus, mon passage en UFC m’a permis d’augmenter considérablement ma valeur. Je crois pas qu’en 2015, GYM aurait accepté de me signer aux mêmes conditions qu’aujourd’hui », nous explique le cogneur d’expérience.

Considérant qu’il est maintenant âgé de 36 ans, Steve Bossé est réaliste avec ses objectifs comme boxeur professionnel. « Je ne vise pas les titres mondiaux, je suis réaliste. Tant que mon corps tiendra le coup et que je vais enchaîner les victoires, je veux boxer. Je souhaite offrir un beau spectacle aux amateurs et démontrer aux sceptiques que je sais boxer », ajoute-t-il du même souffle.

À l’entraînement boxe depuis très longtemps

Steve Bossé a d’abord été un joueur de hockey au sein de le ligue nord-américaine, dont deux saisons à Laval et deux autres à St-Jean. Bien connu pour l’utilisation de ses poings, il se fait encore régulièrement parler de sa série de combats avec Jon « Nasty » Mirasty.

Il a commencé à s’entraîner à la boxe avec Yaslo Marin à partir de l’âge de 14 ans. En 2007, il s’y est mis plus sérieusement, puisque sa carrière de bagarreur a pris de plus en plus d’envergure. Depuis 2016, il s’entraîne régulièrement avec Ash Raf du Titans Académie à Montréal, un gars de Muay Thai qui a travaillé dans le passé avec Paul Evans et Howard Grant. De plus, Bossé s’entraîne depuis les derniers mois avec les frères Marc-André et David Gauthier au Fighters pride Académie Boxing à St-Jean.

« Lorsque je me suis entendu avec Yvon Michel, je prévoyais entamer ma préparation après le temps des fêtes parce que j’ai eu une opération à un œil l’été dernier et je devais rester loin du ring pour bien me rétablir. Quand la régie nous a demandé de faire un six rounds pour débuter en boxe, ça pas mal changé nos plans. Au lieu d’entamer ça à la fin avril, ce sera réalité le 15 février. Mon camp d’entraînement s’est limité à cinq-six semaines et je ne ferai pas de coupe de poids pour jeudi. Puisque ça fesait sept mois que je n’étais pas au gym, nous nous sommes concentrés sur une remise en forme et j’ai mis les gants avec mon bon ami Yan Pellerin ainsi que Francis Charbonneau, qui a déjà fait trois combats de boxe pros et six en MMA », souligne celui qui sera accompagné vers le ring par Marc-André Gauthier et Ash Raf.

Un objectif bien précis pour son premier combat

En finale jeudi au Cabaret du Casino de Montréal, Steve Bossé affrontera un Bolivarien de 33 ans. Julio Cuellar Cabrera (12-6-0, 11 KO) est un boxeur unidimentionnel, soit il l’emporte par KO, soit il perd par KO. Sans aucun doute, il n’aura pas peur d’échanger avec celui qui est surnommé « The Boss ».

Bien conscient que son passage à la boxe en laisse plusieurs sceptiques, Steve Bossé a un obectif bien précis pour son premier combat : «  Ma force est évidemment ma droite, mais je ne veux pas que mon premier combat dure quelques secondes. Je veux prouver que je sais boxer, je veux prendre mon temps en me déplaçant et en étant celui qui dirige les échanges. Parfois, je me laisse emporter par les émotions, c’est possible aussi que si l’ouverture se fait, ça se passe vite », conclu celui qui est devenu papa samedi dernier.

Le gala impliquant Adonis Stevenson était initialement prévu à la fin de mars, le fait que ce soit maintenant le 19 mai, ça modifie le plan de match de Bossé. Si tout ce passe bien jeudi, nous devrions le revoir en juin.

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