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Steven Butler, flamboyant et mature à la fois
- Mis à jour: 19 août 2014
Par Jean-Luc Autret
Vendredi soir au complexe sportif Sportscene de Mont-Saint-Hilaire, Steven Butler (3-0-0, 2 KO) participera à son quatrième combat chez les pros en seulement cinq mois. Le protégé de Camille Estephan en a impressionné plusieurs à chacune de ses sorties et ses supporteurs augmentent à chaque fois. Tout comme nous l’avons fait avec son entraîneur Rénald Boisvert, nous avons rencontré ce boxeur, il y a quelques jours, pour mieux vous le faire connaître.
D’hyperactif à boxeur
Généralement les jeunes qui s’inscrivent à un gym de boxe le font suite à une invitation ou à une suggestion d’un ami ou d’un parent. Steven, lui, a pris cette initiative en solitaire. « À 12 ans, j’étais hyperactif au point où parfois mon professeur me faisait faire des push-ups à l’arrière de la classe pour me calmer. J’ai pratiqué plein de sports tels que le hockey, le basketball, le baseball et le soccer avant de m’inscrire au club Champion. J’ai dû convaincre mes parents de me laisser essayer la boxe et leur faire valoir qu’après trois mois d’entraînement j’arrêtais de prendre du ritalin », affirme le jeune homme qui aura 19 ans au début de septembre.
L’entraîneur-chef du club Champion, Rénald Boisvert, a remarqué très rapidement les habiletés du jeune homme. Après deux mois et demi au club, il participe à son premier combat. Pendant trois ans, il fréquente le gym avec plus ou moins d’assiduité; c’est à 15 ans qu’il devient plus sérieux. Steven a participé à 56 combats amateurs et il ne s’est incliné qu’à cinq reprises. Dans les deux dernières années, en 2012-2013, le flamboyant boxeur n’a perdu qu’une fois en 36 combats en plus d’enregistrer 13 KO.
Il a bien sûr remporté une pléiade de titres, tels que champion de la Coupe du Québec (cadets) en 2009, Champion des gants d’argent et dorés (juvéniles) en 2010 et champion des gants dorés (juniors) en 2012. En 2013, Steven évolue maintenant chez les séniors, même s’il n’a que 17 ans. Il rafle tout sur son passage, il est sélectionné sur l’équipe du Québec et sur celle du Canada, en plus de décrocher la Coupe Adidas, les gants dorés et le championnat canadien.
Sans aucune hésitation, le droitier nous affirme qu’il garde trois moments-clés de son passage chez les amateurs. « À l’âge de 15 ans, j’ai été invité à participer à un tournoi en Pologne et j’y ai remporté le tournoi dans ma catégorie. En 2013, je n’avais plus tellement d’adversaires chez les juniors c’est pourquoi je me suis inscrit aux gants dorés à titre de sénior même si j’avais 17 ans. J’ai remporté les gants dorés québécois et le championnat canadien chez les 69 kilos, deux réalisations dont je suis très fier. Je n’ai qu’un seul regret, c’est celui de ne pas avoir pu affronter l’Olympien Custio Clayton », nous révèle celui qui a préféré évoluer chez les pros plutôt que de viser les olympiques de 2016.
L’apprentissage chez les pros
Grâce au support de son promoteur, Steven a ajouté depuis le mois de mars les entraînements supervisés de Jarek Kulesza à sa pratique dans le gymnase. Il peut se comparer avec des vétérans comme Antonin Décarie, David Lemieux, Dierry Jean et Ghislain Maduma. « Je me sens de plus en plus fort particulièrement au niveau des jambes. Ça m’aide beaucoup pour être mieux ancré au sol », affirme-t-il.
Steven a connu le début de l’ère des combats sans casque chez les amateurs. Malgré cela, il a constaté une différence majeure chez les pros. « La sensation de frapper avec des petits gants est très différente, on le ressent beaucoup plus sur nos jointures. Le fait de boxer chez les pros m’amène aussi à être plus prudent. Je veux recevoir le moins de coups possible », ajoute-t-il.
Bien qu’il n’ait participé qu’à seulement trois combats, Steven a déjà appris une leçon importante. « Je suis très satisfait de mon premier combat, TKO au premier, mais au second je me suis laissé emporter par les encouragements de la foule. Je cherchais trop le KO et avec du recul je me suis rendu compte que je n’étais pas assez concentré sur le combat. Lors de mon dernier duel au Centre Pierre-Charbonneau, j’ai mis mon cellulaire de côté en arrivant sur place et je me suis pleinement concentré sur mon travail. Même si j’avais vendu une cinquantaine de billets, j’étais focus à 100 % et ça n’a pas duré très longtemps », nous explique le jeune homme.
Autre apprentissage, Steven a vécu l’annulation d’un combat la veille de sa pesée la semaine dernière. Samedi, il devait affronter à Québec Mponda Kalunga (1-1-0), un Égyptien installé à Toronto, mais des documents médicaux incomplets ont empêché Kalunga d’obtenir son permis de boxer de l’Ontario. En moins de 24 heures son promoteur l’a replacé sur la carte Rapides et Dangereux de vendredi. Son rival sera cette fois Sylwester Walczak (4-14-1, 0 KO), un Polonais droitier âgé de 30 ans qui s’est battu un peu partout en Europe et qui a fait une décision de quatre rounds avec Mian Hussain en février 2013.
Toujours place à l’amélioration
Steven a de nombreux objectifs devant lui. À court terme, d’ici la fin de l’année, il souhaite simplement se battre le plus souvent possible, idéalement à chaque mois. D’ici la fin de l’année 2015, il aimerait obtenir le titre canadien et avoir participé à au moins une douzaine de combats. Pour clore l’année 2016, il estime qu’il sera rendu à l’étape des classements mondiaux avec un titre nord-américain autour de la ceinture.
Dans la dernière année, l’élément qu’il a le plus travaillé est sa patience. « J’ai beaucoup amélioré mon timing pour placer mes coups. Je vois une grosse différence avec il y a quelques mois. Dans la prochaine année, je veux développer le réflexe de relever mes mains lorsque je suis à courte distance avec mon adversaire », nous explique celui qui est reconnu pour avoir les mains basses la majorité du temps.
L’expérience de Toronto
En préparation pour ce combat de vendredi, son entraîneur a voulu briser la routine des entraînements en amenant son boxeur à Toronto pour quelques séances de « sparring ». Il est monté dans le ring de deux clubs bien connus dans la Métropole canadienne, l’Atlas Boxing Club et le HUF Boxing Club.
« Steven met les gants régulièrement avec des boxeurs comme les frères Hussain, Dierry Jean, Ghislain Maduma, Mikael Zewski et Antonin Décarie. Pour qu’il soit forcé de s’adapter à des boxeurs inconnus, nous sommes allés dans deux gyms torontois. J’ai pu voir un Steven très confiant, il a agi comme s’il était chez lui. En aucun temps, il ne s’est laissé déranger ou intimider. Il a mis les gants avec deux professionnels et avec deux amateurs et chaque fois ça a très bien été », affirme celui qui joue bien plus que le rôle d’entraîneur dans sa vie.
Ensemble depuis maintenant sept ans, Rénald Boisvert a vu grandir son boxeur en étant toujours disponible et à l’écoute de celui qui a vécu son adolescence dans le gym. « Il me connaît mieux que mon père, plus jeune c’est à lui que je racontais les conneries que je faisais. Rénald est très important dans ma vie », reconnaît le boxeur qui a un bel avenir devant lui.
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