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Top 15 des grands duels Québec-Ontario
- Par Jean-Luc Autret
- Mis à jour: 27 janvier 2017
Par Jean-Luc Autret
L’histoire de la boxe québécoise est riche de grands combats et de boxeurs de haut niveau. En vue de la finale du gala de samedi, mettant en vedette le québécois Steven Butler (8e aspirant IBF) et l’Ontarien Brandon Cook (5e aspirant WBA), nous vous offrons un retour dans le passé en vous présentant les plus grands duels entre le Québec et l’Ontario, et ce, en reculant jusqu’en 1948.
Évidemment, cet exercice n’a pas été fait en huis clos; nous remercions la généreuse collaboration des Guy Jutras et Bernard Barré pour nous avoir proposé des combats plus ou moins lointains, selon votre âge plus ou vénérable !!! Côté photos d’époque, un grand merci aux archives de Regis Levesque. Pour ceux qui aiment se rappeler des souvenirs, achetez-vous son livre sans tarder. On commence ce grand tour d’horizon avec trois grandes trilogies.
1. Triologie Georges Chuvalo VS Robert Cléroux
Nous sommes au début des années soixante, deux des meilleurs poids lourds au monde sont canadiens. Le « Boeuf de Chomedey », Robert Cléroux n’a alors que 22 ans et une fiche de 21-1-1 dont 18 KO. Le champion canadien Georges Chuvalo de Toronto a seulement un an de plus, il détient une fiche de 17-4-1 dont 14 KO. Il a passé le KO à Yvon Durelle lors de la première défense de son titre. À l’époque le titre canadien avait une grande importance, rappelons-nous qu’il n’existait qu’un seul titre de champion du monde, même que la plus vieille des associations, la WBA, fut fondée en 1962. Elle a succédé à la National Boxing Association formée en 1921.
Le premier des trois affrontements eut lieu le 17 août 1960, en plein air au défunt stade Delorimier, au coin Ontario, qui pouvait accueillir plus de vingt mille amateurs de sports. L’assistance à ce duel est de 18 014 spectateurs et les deux boxeurs touchent chacun 25% des 62 800 $ amassés par les organisateurs de l’événement.
Les deux boxeurs offrent un combat très enlevant et équilibré qui se termine par une décision partagée (56-52, 55-53, 53-56) en faveur de Cléroux. Soulignons que l’arbitre du combat n’était nul autre que Jersey Joe Walcott, un ancien boxeur poids lourd qui a mis les gants jusqu’en 1953. Il a notamment été champion du monde en 1951 et la même année, il a reçu les prix de boxeur de l’année et combat de l’année.
Le 23 novembre suivant, la revanche a lieu au Forum devant 9000 spectateurs. Les trois juges remettent des cartes de 57-53 en faveur du Torontois qui reprend possession de son titre. Pour vous donner une idée du classement de ces deux boxeurs à l’époque, « The Ring Magazine » considérait en février 1961 Robert Cléroux comme le 7e au monde, quatre ans plus tard, Georges Chuvalo sera classé 5e au monde alors que le champion était un certain Mohammad Ali.
Le troisième épisode entre les deux Canadiens a lieu le 8 août 1961 et c’est la dernière fois qu’un gala de boxe est présenté au stade Delorimier. Tout comme lors des deux premiers échanges, les deux poids lourds travaillent très fort pour l’emporter et de nombreux accrochages ont lieu. L’arbitre averti jusqu’à cinq reprises Chuvalo de ne pas faire de prise de tête avec son bras droit. Initialement, le duel devait être arbitré par Jack Sharkey, un ancien champion du monde des lourds des années trente. Ce fut Nick Nickolo, ayant seulement deux combats d’expérience qui fut lancée dans la mêlée.
Au terme des douze rounds, les juges remirent des cartes de 56-50, 54-52 et 54-56 pour une décision partagée en faveur de Robert Cléroux. À l’époque, Guy Jutras était présent à chacun des duels. « Chacun de ces combats était chaudement disputé. C’était tellement gros qu’il n’y avait pas assez de place au forum. Ces deux boxeurs-là étaient hautement considérés mondialement alors qu’il y avait qu’un seul champion par catégorie. On ne peut pas comparer ça avec la boxe d’aujourd’hui», affirme la légende vivante de 85 ans.
2. Triologie Fernand Marcotte VS Eddie Melo
Nous sommes rendus à l’époque du célèbre Régis Lévesque. Le 31 octobre 1978, Fernand Marcotte Junior est âgé de 29 ans, il a alors une fiche de 48-7-3, dont 31 KO et il est classé 6e au monde chez les poids moyens. Son rival originaire de Toronto, Eddie Melo (10-0-0, 9 KO) n’a pas encore 18 ans et, techniquement, ne peut pas se battre chez les pros. C’est donc à l’auditorium de Verdun, à l’extérieur du territoire de la régie de Montréal, que Régis organise ce combat.
Selon un article de La Presse de l’époque, le boxeur de Québec a accepté ce défi uniquement pour mettre la main sur une bourse de 10 000 $. Devant 4251 spectateurs, les deux boxeurs se livrent une guerre infernale alors que ni l’un ni l’autre n’accepte de reculer. Bien qu’ils ont tous deux tenté d’obtenir un KO, le combat se termine par une décision partagée (45-47, 47-46, 47-46) en faveur du jeune homme de Toronto. Pour la petite histoire, le père-gérant de Marcotte, Fernand Sénior est tellement furieux du verdict qu’il s’en prend à Régis Levesque et qu’il envoie l’un des juges, Marcel Lavigne, à l’hôpital après lui avoir lancé une droite à la bouche.
Évidemment, un combat revanche est organisé le 26 juin suivant. Cette fois-ci ça a lieu au Forum, puisque Melo est maintenant majeur. Devant une foule de près de 18 000 spectateurs, le duel est tout aussi intense et serré que le premier, et ce, jusqu’au dernier round. Au 12e, Marcotte fait mal à Melo avec un direct de droite et il s’est rué sur le Torontois pour le finir. Un crochet de gauche, puis une droite envoie Melo au plancher et permet à Marcotte de l’emportant par décision majoritaire (57-55, 57-55, 55-55) et de conserver son titre canadien.
L’événement d’envergure organisé par Alfred Veronneau a permis de récolter des bénéfices de 250 000$, les boxeurs ont respectivement obtenus 53 000$ (Marcotte) et 47 000$ (Melo). Soulignons aussi que Marcotte avait récolté une bourse de 55 000$ (sa meilleure bourse en carrière) quatre mois plus tôt en affrontant un certain Sugar Ray Leonard à Miami.
Un an plus tard, les deux boxeurs sont invités à participer à la sous-carte de Sugar Ray Leonard et Roberto Duran au Stade olympique. Dans l’ombre du grand duel Leonard-Duran, Marcotte et Melo ont fait un verdict nul (47-45, 46-46, 45-46). Serez-vous surpris d’apprendre que les deux boxeurs se voyaient gagnants au terme du duel ? Mentionnons que Melo était alors entraîné par Dave Hilton père qui lui avait ajouté à son bagage le jab et qui avait resserré une défensive des plus poreuses lors des deux premiers duels.
Au terme de ces trois combats d’importance, il n’y eut pas de maître (1-1-1) et malheureusement aucune offre intéressante de promoteur ne permit d’organiser un quatrième chapitre. Il est intéressant de souligner que bien que les trois combats ont eu lieu dans un délai de moins de deux ans, chacun des combats a été organisé par un ou des promoteurs différents. Une autre grande différence avec la boxe actuelle.
3. Trilogie Gaétan Hart VS Nick Furlano
Notre troisième trilogie est à la même époque que Marcotte-Melo. La fierté de Buckingham, Gaétan Hart est champion canadien des poids légers (135 livres) et il détient une fiche de 35-18-3, dont 19 KO. Son rival ontarien vient de Toronto, Nick Furlano a seulement 17 combats chez les professionnels avec une fiche de 13-2-1, dont 5 KO, mais le boxeur de 21 ans détient déjà le titre canadien chez les 140 livres.
Leur premier duel a lieu le 26 juin 1979 devant un Forum rempli à pleine capacité pour assister à Marcotte-Melo… La demi-finale est enlevante et met très bien la table à la finale. Bien que Furlano a tenté de voler plusieurs rounds en étant actif en fin de round, les juges accordent une décision partagée à la faveur de Hart, qui profite de cette visibilité pour augmenter sa notoriété à Montréal.
Deux mois plus tard, une seconde rencontre est rapidement organisée par Alfred Veronneau. Fularno traîne une réputation de « bum »; quelques jours avant le duel, il passe en cour en Ontario, il est accusé d’avoir frappé un policier. Heureusement pour tout le monde, le procès est reporté. 5622 spectateurs sont rassemblés au Forum pour assister à la défense du titre canadien de Gaétan Hart. Alors que les observateurs s’attendent à une victoire facile du québécois à cause de son sérieux, les spectateurs découvrent un Furlano transformé par un camp d’entraînement de cinq semaines.
Hart, qui touche un cachet de 11 700$ commence le combat lentement et doit concéder plusieurs rounds au début du combat. Bien qu’il s’est mis à dominer à partir du septième, Hart n’a pu s’imposer et en toute humilité, il a reconnu sa défaite et qu’il n’avait pas été au meilleur de sa forme. Selon Furlano ses nombreux coups au corps au début du combat auront ralenti le champion déchu et lui auront permis de l’emporter par décision majoritaire (58-52, 58-53, 56-56).
En mars 1980, c’est le tout nouveau promoteur Henri Spitzer qui présente à l’aréna Paul-Sauvé la troisième rencontre entre Hart et Furlano. Le boxeur d’expérience décroche une victoire par décision partagée (57-54, 57-55, 56-57) et récupère son titre de champion canadien. Malgré que Furlano était plus rapide et plus puissant, Hart a bien appliqué son plan de match et il a bloqué les coups pour ensuite placer les siens avec précision et rapidité. Les deux boxeurs ne se recroiseront pas par la suite, mais ils ont en commun d’avoir échoué en championnat du monde face à la même légende, Aaron Pryor.
4. Benoit Gaudet Vs Logan McGuiness, championnat NABA à 130 livres
Dans la longue histoire des duels Québec-Ontario ont retrouvé un très grand nombre de combats impliquant le titre canadien. Par contre, un combat avec un titre nord-américain c’est très rare. J’ai eu le privilège d’assister au duel entre Benoît Gaudet et Logan McGuiness le 22 octobre 2011 au Hersey Center à Mississauga en Ontario.
Mettons-nous dans le contexte. Gaudet a surpris deux ans plus tôt en se rendant au neuvième round face à Humberto Soto en championnat du monde. Depuis, il ne s’est battu que quatre fois dans des combats ayant peu d’envergure, ce qui fait qu’il a perdu ses classements mondiaux. De son côté, l’irlandais d’Orangeville a obtenu un an plus tôt le titre NABA des Légers, ce qui lui permet d’être classé 9e à la WBA.
Après de longues négociations, les deux clans s’entendent pour se battre chez les super plumes (130 livres), la division de Gaudet et le titre NABA, alors vacant, seront remis au vainqueur. Blessé lors d’un combat en juin, l’Ontarien se voit forcé de reporter à trois reprises le duel. Finalement, l’affrontement se concrétise en octobre.
Malgré la foule hostile, Gaudet accumule les rounds en étant plus mobile, plus rapide et plus précis. Il se dirige vers une victoire lorsqu’il est ébranlé au début du 11e round, l’Olympien de Drummondville se retrouve dans le pétrin et il est incapable d’éviter les coups de l’Ontarien. McGuiness le touche à la mâchoire avec sa droite et les genoux de Gaudet se retrouvent au plancher. Après le compte de huit, l’arbitre prend la bonne décision en arrêtant le combat, Gaudet étant clairement épuisé. Au moment de l’arrêt du duel, les cartes des juges étaient toutes à l’avantage du québécois (94-96, 93-97, 91-99). Il s’agit du chant du cygne pour Benoît Gaudet. Aujourd’hui, il est devenu entraîneur, il accompagne à l’occasion l’équipe nationale canadienne lors de tournois internationaux.
5. Éric Martel-Bahoéli VS Dillon Carman, championnat canadien, poids lourds
Encore une fois, j’ai eu le privilège d’assister de proche à ce duel de cogneurs qui s’est mérité le prix de combat de l’année en 2014 sur la scène canadienne. Le 25 octobre 2014, un nouveau promoteur, Les Woods, veut faire sa place à Toronto. Sa compagnie Global Legacy Boxing en est à son premier gala. Depuis, Woods s’est associé au très connu Lennox Lewis et ils ont présentés Adonis Stevenson à Toronto en septembre 2015.
Revenons à notre duel chez les lourds. Éric Martel s’est refait une virginité l’année précédente en remportant trois combats et en décrochant le titre canadien en Alberta face à Raymond Olubowale. Par contre, il vient de subir une dure défaite en Angleterre face à l’Australien Lucas Browne. De son côté, Carman a seulement une fiche de 6-2-0 dont 5 KO. Il s’est notamment incliné face au Montréalais Sylvera Louis, qui fait incidemment la demi-finale de ce gala.
Présenté en direct sur TSN, le combat prévu pour huit rounds, probablement une première pour un duel impliquant un titre canadien, devient rapidement une guerre de tranchées oû les deux boxeurs ne pensent qu’à arracher la tête de son rival. Martel visite le plancher à quatre reprises alors que Carman chute à trois occasions. Finalement le combat est arrêté par TKO au 7e à la faveur de l’Ontarien. Amateur de bagarre, voici beaucoup d’action.
6. Donato Paduano VS Clyde Gray, championnat canadien, poids mi-moyens
Le 18 février 1971, quelque 6219 spectateurs se rassemblent au Forum de Montréal pour assister à la deuxième défense du titre de champion canadien chez les mi-moyens de Donato Paduano, surnommé l’ange du ring. À l’époque, le Montréalais d’origine italienne revient d’une défaite au Madison Square Garden deux mois plus tôt face à l’écossais Ken Buchanan, alors champion du monde WBA des poids légers et boxeur de l’année en 1970.
Paduano, 23 ans, a une fiche de 22-1-0 dont 8 KO, il a notamment des gains face au français Marcel Cerdan Jr et deux triomphes contre le vétéran Joey Durelle. En plus de se battre régulièrement à Montréal, il a alors une fiche de 5-1 à New York. Son rival ontarien, Clyde Gray, 24 ans attend son tour depuis 18 mois. Le Torontois de 24 ans a une fiche de 24-1-0 dont 15 KO. Le duel de 12 rounds est une première pour Gray.
La détermination et l’endurance de l’Ontarien surprennent Paduano. Constamment à l’offensive, Gray obtient la victoire par décision majoritaire (56-53, 55-53, 56-56). Suite à sa victoire, il déclare à La Presse : « J’avais toujours entendu due que Paduano ne frappait pas fort et qu’il ne pourrait peut-être pas encaisser longtemps, mais je puis vous dire qu’il a un solide coup de poing. Il a été beaucoup plus dur que je ne le pensais».
Donato Paduano touche une bourse de 15 000$ pour ce combat, mais il n’aura jamais l’opportunité de prendre une revanche. Soulignons que durant le duel, Gray est averti à huit reprises pour coup bas, il est même pénalisé de deux points au sixième round. Malgré cela, la victoire de l’Ontarien ne faisait aucun doute. Dans les années suivantes, Gray obtient des victoires face aux Marcel Cerdan Jr, Fernand Marcotte et Marc Gervais. Par contre, il s’incline lors de ses deux combats en championnat du monde.
7. Hercules Kyvelos VS Fitz Vanderpool, championnat canadien, poids mi-moyens
Nous sommes le lendemain de la St-Valentin en 2000, pour la première fois, InterBox offre à Hercules Kyvelos (14-0-0, 9 KO) de faire la finale d’un gala. Pour bien se préparer à ce premier combat d’importance, Kyvelos se rend trois semaines à Hartford, au gymnase de John Scully, pour faire une quarantaine de rounds préparatoire, pour s’éloigner des distractions montréalaises et pour en apprendre plus sur Vanderpool en côtoyant un Américain qui a fait un verdict nul avec l’Ontarien un an plus tôt.
De son côté, le champion canadien en titre Fitz Vanderpool (18-3-3, 11 KO) détient aussi des titres mineurs de la WBC et de la WBF à 147 et 154 livres. Bien plus expérimenté que Kyvelos, Vanderpool a participé à six combats de 12 rounds alors que le Montréalais a seulement complété deux huit rounds et il en ait à la 3e défense de son titre national.
Devant une foule de 3700 spectateurs, Kyvelos est déchaîné du début à la fin du combat. Bien qu’il a visité le plancher au 4e round, le protégé de Russ Anber a su bien gérer la situation en attaquant régulièrement au corps de Vanderpool. « J’étais content d’avoir vécu ça dans mon combat précédent. Cette expérience m’a permis de me ressaisir, de prendre le compte calmement, de ne pas m’énerver. Je savais que j’étais en forme et que j’allais revenir en force », affirmait le nouveau champion au terme du duel.
Au terme d’un combat physique, parsemé d’accrochages de la part de Vanderpool, les juges remettent des cartes de 115-113, 114-112 et 114-113 en faveur de Kyvelos. Le Montréalais ne défendra jamais ce titre, mais il aura sa chance en championnat du monde quatre ans plus tard.
8. Otis Grant VS Dan Sherry, championnat canadien poids moyen
Le 27 septembre 1991, le futur champion WBO, Otis Grant (14-0-0, 11 KO) accepte de se rendre à Niagara Falls pour affronter le champion canadien Dan Sherry (18-1-0, 8 KO). L’Ontarien est un prospect d’importance qui vient de signer un contrat de gérance avec un américain d’expérience. Ancien membre de l’équipe nationale amateur, il traine une réputation qui n’a pas peur d’utiliser des coups vicieux pour l’emporter.
Le gaucher montréalais domine le combat assez physique. Un coup de tête accidentel crée une coupure au-dessus de l’oeil de Sherry. Réclamant que Grant soit disqualifié, l’Ontarien refuse de se lever au terme de la minute de repos du septième round. Le superviseur de la Fédération canadienne de boxe ne se laisse pas influencer et l’arbitre accorde la victoire à Grant.
Après ce gain significatif, Otis Grant défendra son titre à Montréal, puis il passera au niveau nord-américain en défendant à cinq reprises le titre NABF des poids moyens. Après un verdict nul à Vegas pour le titre WBO des 160 livres, Otis décroche le titre mondial en Angleterre en 1997. Tout comme Éric Lucas, il accepte d’affronter le meilleur au monde Roy Jones en novembre 1998. Le duel se rend jusqu’au 10e round. Loin d’être perdant, Otis Grant touche une bourse de 450 000$.
9. Baha Laham VS Tyler Asslestine
Le 8 février 2013, le Groupe Yvon Michel présente sur ESPN 2 le duel entre Kevin Bizier et l’ancien champion du monde Nate Campbell. La demi-finale devait être occupée par Joel Diaz et l’Ontarien Tyler Asslestine, mais une blessure à Diaz amène Baha Laham a accepté le défi avec moins d’une semaine d’avis.
Le duel de dix rounds chez les poids légers est donc présenté devant autant au Québec (TVA Sports) qu’aux États-Unis. Largement sous-estimé (4 contre 1), Laham surprend l’Ontarien en étant constamment à l’intérieur, son crochet de gauche est particulièrement efficace et fait des dommages.
Le boxeur de 31 ans l’emporte par décision majoritaire (96-94, 96-95, 95-95) au désespoir de Asslestine qui s’effondre en entendant le verdict. « J’étais très motivé par la présence d’ESPN. C’est la victoire qui me rend le plus fier, son style était bien adapté au mien et j’étais tellement content lorsque j’ai entendu que j’avais gagné », se rappelle Baha Laham.
10. Denton Daley VS Sylvera Louis, championnat du Commonwealth, poids lourds légers
Il s’agit du plus récent duel de cette liste. Le 9 septembre dernier, le Montréalais Sylvera Louis (8-4-0, 4 KO), alors champion canadien chez les lourds-légers, accepte d’affronter à Toronto Denton Daley (15-1-0, 8 KO), lui qui est alors classé 8e aspirant mondial à la WBA.
En plus du titre canadien, la ceinture du Commonwealth vacante est à l’enjeu. Il est très rare que deux boxeurs non anglais se battent pour le titre de l’Empire britannique. Le duel se termine par un KO en faveur de Daley, alors que Louis s’écroule à la fin du 9e round. Depuis, les deux boxeurs ne sont pas rebattus.
11. Fernando Gagnon VS Frankie Pucci, championnat canadien poids coqs
Le boxeur de Québec Fernando Gagnon (105-30-8, 77 KO) a participé à 953 rounds de boxe en 13 ans, soit entre 1942 et 1955. Il détient le record du plus grand nombre de KO pour un Québécois. Champion canadien des poids coqs (118 livres) pendant neuf ans, il a défendu son titre à huit reprises, c’est aussi un record. Il était reconnu pour être un boxeur très actif dans un ring.
Le 18 mai 1948, il accorde un combat revanche à l’Ontarien Frankie Pucci, malgré qu’il lui a passé le KO au 3e round, un mois plus tôt alors que son titre n’était pas enjeu. Contrairement à ce que l’on aurait pensé, le combat se rend à la limite des douze rounds, la décision est en faveur de Gagnon qui a été classé 8e au monde chez les poids coqs en 1948.
12. David Cadieux VS Raymond Olubowale, championnat canadien poids lourds
La Mauricie a vibré très fort en 2006 pour la boxe avec les deux duels entre Cadieux et L’Heureux respectivement à Shawinigan puis à Trois-Rivières. Le gagnant de ces combats, David Cadieux affronte pour une seconde fois le Torontois Raymond Olubowale le 21 septembre 2007. Les deux géants se sont affrontés en avril 2005 à Victoriaville, bien que l’Ontarien dominait après quatre rounds, Cadieux lui avait passé le KO cinquième échange.
Présenté devant plusieurs milliers de spectateurs au Colisée de Trois-Rivières, Cadieux est incapable de s’imposer et il visite le plancher à trois reprises au sixième round. Le Trifluvien annoncera sa retraite six mois plus tard. Quant à Olubowale, il est toujours actif aujourd’hui. On le verra peut-être bien un jour face à un autre boxeur de la Mauricie, un certain Simon Kean.
13. Alain Boismenu VS Errol Brown, titre canadien poids mi-moyens
Nous sommes à l’une des époques les plus difficiles pour les boxeurs québécois. Il y a alors très peu de galas organisés au Québec. Le 9 décembre 1993 à Etobicoke, Alain Boismenu (10-1-1, 5 KO) se rend en banlieue de Toronto pour mettre la main sur le titre canadien vacant. Le Longueuillois est classé aspirant no 1 au Canada alors que l’Ontarien Errol Brown (8-8-2) est considéré comme le 2e aspirant.
Conscient que Brown est le genre impossible à passer le KO, c’est leur 2e duel, Boismenu a comme stratégie de lancer trois coups à chaque fois qu’il est touché. « J’ai préféré utilisé ma vitesse plutôt que ma puissance. Ce fut une très belle victoire sur la route. Les juges lui ont accordés au maximum 3 rounds sur 12. Ce soir-là, en plus de ma victoire, Michel Galarneau dominait le médaillé d’argent au olympique l’année précédente, Mark Leduc pour remporter le titre canadien à 140 livres. Que beaux souvenirs», se rappelle Alain Boismenu.
14. Alex Hilton VS Bryon Mackie, titre canadien poids moyens
La famille Hilton a des origines ontariennes, mais ils ont eu peu d’occasions chez les professionnels de se faire valoir contre un Ontarien. En fin de carrière, le 1er février 2002, Alex Hilton (37-7-0, 23 KO) accepte de se rendre au Hershey Center à Mississauga pour se battre en finale dans un combat impliquant le titre canadien vacant des poids moyens.
Devant une foule d’environ 4000 spectateurs, le boxeur local de 28 ans domine assez aisément le membre de la célèbre famille Hilton. Les trois juges remettent des cartes de 118-110, 117-111, 117-112 en faveur de Mackie. Celui-ci ne défendra jamais son titre canadien, mais il le gagnera de nouveau quatre ans plus tard.
15. Howard Grant VS John Kalbhenn
Le 11 décembre 1990, Henri Spitzer présente un gala au Palace à Laval. Près de 1000 spectateurs sont réunis pour voir en finale Howard Grant (7-0-1, 3 KO) face au Torontois John Kalbheen (22-10-2, 8 KO). Le combat est à sens unique en faveur du boxeur de 24 ans, qui a participé aux Jeux olympiques deux ans plutôt. Le vétéran est un coriace, quelques années plus tôt, il n’a pas plié les genoux face à Livingston Bramble, un ancien champion du monde des poids légers. Après avoir vu l’Ontarien mettre un genou au sol au quatrième, le coin de Kalbhenn lance la serviette au septième round.
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À propos de Jean-Luc Autret
Co-fondateur et co-rédacteur en chef de 12rounds.ca. Jean-Luc a assisté à son premier gala en décembre 1996 au Centre Claude-Robillard, lors du duel entre Dave Hilton et Alain Bonnamie qui s’est terminé par une nulle majoritaire !!! Passionné de boxe depuis ce jour, le hasard l’a amené à être accrédité lors de la première défense de titre de Jean Pascal en septembre 2009. Depuis, il a couvert des centaines de galas pour Fanatique.ca, puis La Zone de Boxe et maintenant avec 12 Rounds. Autant au Québec qu’à l’extérieur (Atlantic City, Madison Square Garden, Barclays Center, Foxwoods au Connecticut, Toronto, Cornwall et Mississauga, en Ontario), il a pu vivre de grandes aventures !!!
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