Jean-Luc Autret – Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca Pour tout savoir sur la boxe québécoise – combats de boxe, classements, analyses, entrevues, portraits, championnats du monde – Montréal, Québec Mon, 24 Dec 2018 13:36:45 +0000 fr-FR hourly 1 /wp-content/uploads/2013/11/cropped-logo_carré-32x32.jpg Jean-Luc Autret – Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca 32 32 Complémentaire au site 12rounds.ca, ce podcast a été mis sur pied afin d’offrir aux amateurs des informations sur le noble art allant au-delà de ce qui est couvert par les médias traditionnels. Nous y discutons des combats à venir et nous entretenons avec divers intervenants du milieu. Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca no Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca [email protected] [email protected] (Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca) Boxe québécoise et internationale pour tous les amateurs de boxe francophones Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.caJean-Luc Autret – Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca /wp-content/uploads/powerpress/12rounds.png Top 10 d’au revoir /top-10-dau-revoir/ /top-10-dau-revoir/#comments Sat, 01 Sep 2018 04:10:35 +0000 /?p=16115 Par Jean-Luc Autret Il y a presque neuf ans, je me suis présenté au Centre Bell pour assister au gala Pascal-Branco en tant que journaliste accrédité pour le défunt site Fanatique.ca. Je dois vous avouer que je portais alors en moi le syndrome de l’imposteur gros comme le soleil. Avec le temps, ça fini par […]

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Par Jean-Luc Autret

Il y a presque neuf ans, je me suis présenté au Centre Bell pour assister au gala Pascal-Branco en tant que journaliste accrédité pour le défunt site Fanatique.ca. Je dois vous avouer que je portais alors en moi le syndrome de l’imposteur gros comme le soleil. Avec le temps, ça fini par passer et aujourd’hui, je tourne la page sur ce chapitre bien particulier de ma vie.

Parce que depuis deux ans, j’ai de la difficulté à concilier ma vie personnelle, professionnelle et mon plaisir à écrire sur le monde de la boxe, j’ai choisi de sacrifier une passion qui avait de plus en plus de mal à s’exprimer. Mais sait-on jamais, peut-être que je me réincarnerai plus vite que vous ne pouvez l’imaginer !!! Afin de vous dire un dernier au revoir comme il se doit, voici un condensé des plus beaux souvenirs de la courte vie de Jean-Luc Autret.

10. Pascal-Branco, une grande première personnelle

À ma première sortie publique, je me suis présenté au Centre Bell accompagné de mon ami et collègue photographe Jonathan Abenhaim. À l’époque, Pier-Olivier Côté et Kevin Bizier étaient en début de carrière et Carl Handy dominait David Whittom. Sur la lointaine galerie de presse, j’ai eu beaucoup de plaisir à assister à la première défense de Jean Pascal. C’est avec des yeux et des oreilles très grands ouvertes que j’ai enregistré chacune des minutes de cette soirée qui fut bien spéciale pour moi.

9. Martel-Carman, le combat de l’année en 2014

En octobre 2014, Martin Achard, Benoit Dussault et moi-même étions les seuls médias québécois à s’être rendus à Toronto pour assister au premier événement de Global Legacy Boxing dirigé par Les Woods. Le gala, ayant lieu dans le très beau Mattamy Events Center, mettait en vedette les Walid Smichet, Didier Bence VS Sylvera Louis pour le titre canadien des lourds-légers et bien sûr, ce qui deviendra le combat de l’année sur la scène canadienne; Éric Martel-Bahoéli VS Dillon Carman pour le titre canadien CPBC. Pendant les sept rounds de cette furieuse bagarre les spectateurs présents et ceux en direct devant leur petit écran à TSN ont assistés à trois chutes de l’Ontarien et à quatre visites au plancher pour le boxeur de Québec. Comme Dillon Carman affrontera Simon Kean le 6 octobre, le duel Carman-Martel mérite d’être revu.

8. Mes débuts avec Fanatique.ca

Je me suis retrouvé à écrire sur Fanatique.ca un peu par hasard, suite à un texte que j’avais initialement publié sur Joachim Alcine sur mon blog personnel, beaucoup plus porté sur la politique et les documentaires de tout genre. Je garde de très beaux souvenirs de cet aventure d’environ deux ans en compagnie notamment d’Émile Girard et de Roby St-Gelais, qui sont tous deux aujourd’hui à l’emploi de Québecor. C’est grâce à la grande liberté qu’offrait Fanatique que j’ai pu prendre de l’expérience, faire des voyages autant à Québec qu’aux États-Unis et je me suis beaucoup amusé avec mon ami et collègue Benoit Dussault.

7. Gaudet-McGuiness à Mississauga

En octobre 2011, je prend la route en compagnie de Pascal Lapointe et David-Frédéric Prince pour nous rendre à Mississauga. Le promoteur ontarien Adam Harris présente en finale Logan McGuinness face à Benoit Gaudet pour le titre NABA des 130 livres. Un combat dominé de bout en bout par Gaudet, mais qui se termine par un KO pour McGuinness au 11e round. Ce fut le chant du cygne pour le Drummondvillois. En demi-finale, nous avons aussi droit à une furieuse bagarre entre Samuel Vargas et Ahmad Cheiko, c’était aussi l’époque des premiers combats pros de Brandon Cook et Dillon Carman. Sur la route du retour après une nuit particulièrement courte pour Pascal et David, « Lap » me propose de prendre la relève comme « accrédité » de la Zone de Boxe. Encore aujourd’hui, je le remercie pour la confiance qu’il m’accordait à l’époque. Mon aventure avec la Zone de Boxe a duré approximativement deux ans.

6. Lucian Bute en Floride

En avril 2013, je reçois une invitation de la part d’InterBox pour assister aux entraînements médiatique de Lucian Bute à West Palm Beach, qui se préparait pour son duel avec Jean Pascal prévu pour le 25 mai, mais qui sera reporté à janvier 2014. Avec un enthousiasme et une euphorie évidente, deux semaines plus tard, j’ai pris l’avion à Burlington pour un petit voyage de trois jours en milieu de semaine. En compagnie de mon bon ami Benoît Dussault, j’ai eu beaucoup de plaisir à jaser avec les « vrais » journalistes et avec l’entourage de Bute. Je me rappellerai longtemps des anecdotes sans fin de Stéphan Larouche au bar et ma longue discussion avec Lucian lors de notre promenade en ponton.

5. Visiter le Québec à travers la boxe locale

C’est bien connu la belle province est grande. En près d’une décennie, la boxe m’a permis de visiter de nombreuses villes, tel que Vaudreuil-Dorion, Chicoutimi, Sorel, Repentigny, Mont St-Hilaire, Shawinigan, Lachine, Gatineau, Drummondville, St-Jean-sur-Richelieu, Pointe-Claire, Trois-Rivières et probablement quelques autres que j’oublie. J’ignore combien de galas d’ici que j’ai couvert, mais ça doit osciller entre 150 et 200. En me plongeant dans mes souvenirs, je décerne le prix du plus agréable gala en région à la première soirée organisée par Impact Sport Production, la compagnie saguenéen mise sur pied par Michel Desgagné pour soutenir Francy Ntetu, c’était en février 2013.

4. Le Magazine La Zone de Boxe

la zone de boxeEn janvier 2012, je suis secoué par l’annonce du retrait du rédacteur en chef du magazine La Zone de Boxe, Pascal Roussel. Collaborateur au magazine depuis janvier 2010, je décide de sauter dans le train et je reprends les rênes de ce magazine trimestriel de grande qualité qui a vécu plus d’une dizaine d’années. Je lève mon chapeau à Pascal Roussel qui a piloté le magazine pendant cinq ans, tout un exploit. Pour ma part, mon aventure s’est limité à quatre numéros (no 36, 37, 38 et 39), mais j’ai adoré ça. M’occuper d’un site web, couvrir les galas et diriger un magazine, tout ça bénévolement, était tout simplement trop ambitieux. J’en profite pour remercier Marie-Claude Gratton, qui était l’infographe du magazine et qui lui a donné un look très professionnel.

3. Des collaborateurs tous azimuts

En novembre 2013, à l’approche de Pascal-Bute, Martin Achard, Benoit Dussault et moi-même lançons en grande pompe le site 12rounds.ca. Il s’agit d’un projet que nous avons peaufiné pendant plusieurs mois et surtout c’est un site qui a beaucoup évolué avec le temps. La mission initiale de 12 rounds est toujours la même aujourd’hui : aller plus loin que les nouvelles de l’actualité, offrir des analyses de qualité d’avant et d’après-combat et des portraits en profondeur des boxeurs et des gens évoluant auprès d’eux.

À travers les années, j’ai toujours pris soin de faire du recrutement pour élargir l’équipe de 12 Rounds. En près de cinq ans, c’est plus de 25 collaborateurs qui ont publiés plus d’un texte sur ce site. Parmi nos anciens collaborateurs, je souligne la contribution des Russ Anber, Renan St-Juste, François Duguay, Ghislain Maduma, Mike Bilodeau, Laurent Poulin et François Bouchard.

Aujourd’hui, l’équipe compte sur les Rénald Boisvert, Sébastien Gauthier, Martin Germain, Vincent Auclair, Simon Traversy, Martin Fournier, William Castillo, Cedric Daniel Halley, Jean-Philippe Arcand et bien sûr Richard Cloutier qui prendra la relève comme rédacteur en chef. J’en profite aussi pour mentionner que d’ici peu, vous devriez lire des textes de deux nouveaux collaborateurs de renom.

2. Portraits de boxeurs

N’ayant jamais cherché à en faire un métier, mon intérêt pour les boxeurs a toujours eu pour but de mieux les connaître et de les faire découvrir au public sous leur « vrai » jour. Faire un portrait réaliste du parcours et des réalisations des athlètes que j’ai rencontré, ce fut ce que j’ai préféré faire pendant ces neuf longues années de rédaction. La première fois que j’ai rencontré un boxeur pour faire un portrait, c’était Olivier Lontchi. Ça représente bien mon intérêt de valoriser les boxeurs ayant beaucoup moins de visibilité.

En avril dernier, j’ai publié un portrait d’Adrian Diaconu pour souligner le 10e anniversaire de sa victoire pour le titre intérimaire de la WBC. Le commentaire du Québécois d’origine roumaine, lorsqu’il a partagé mon article, m’a gratifié d’une grande joie. Au lieu de faire la liste de tous les portraits que j’ai fait, je vous recommande de consulter la section Portrait de boxeurs qui compte les miens et bien d’autres.

1. Martinez-Williams à Atlantic City

Novembre 2010, en compagnie de Jonathan Abenheim et Benoit Dussault, je prends la route pour Atlantic City pour assister au gala Martinez-Williams 2. Certains s’en rappelleront, Paul Williams avait dominé par décision majoritaire (119-110, 115-113, 114-114) l’Argentin Sergio Martinez en décembre 2009. Puis en avril suivant, Martinez domine Kelly Pavlik et devient unifié WBC et WBO des poids moyens.

En plus d’être mon premier « road trip » de boxe, ce fut aussi celui qui s’est terminé de la manière la plus éclatante. J’ai souvent affirmé à la blague « avoir attrapé la tête de Williams » qui a été assommé dès le deuxième round. Ce soir-là, mes copains et moi étions assis « ringside », juste à côté de l’équipe de ESPN Deportes. Disons, qu’à travers les années, je n’ai pas toujours été aussi bien traité au Québec !!!

La veille, en arrivant à l’hôtel, nous avions appelé le promoteur de Spartan Fight Promotion pour obtenir des accréditations pour un petit gala le soir même, qui mettait en vedette l’aspirant mondial de Philadelphie Farah Ennis. Prenant soudainement conscience des contraintes d’utiliser un nom de plume, j’ai passé la soirée à chercher une solution pour entrer aisément le lendemain au Boardwalk Hall. Heureusement, Jonathan m’a concocté une carte d’affaire et en se rendant chez Bernard Hopkins le lendemain, nous avons fait un petit arrêt dans un Bureau en gros. Bien des souvenirs impérissables !!! Merci les gars.

En boni : New York, la mecque de la boxe

Parce que j’ai trop de souvenirs et que j’ai toujours eu beaucoup de difficulté à me limiter en écrivant sur le web, je vous offre un boni, tel une chanson en rappel !!!

À travers mes neuf années, j’ai eu le privilège et le bonheur d’être accrédité pour plusieurs galas à New York. La première fois, ce fut avec Benoit Dussault pour l’ouverture du Barclays Center en octobre 2012. La carte de très haut niveau de Golden Boy Promotions proposait quatre combats de championnat du monde; soit l’excitant Quillin VS N’Dam, le controversé Malignaggi VS Cano, le pénible Alexander VS Bailey, la finale étant Garcia VS Morales et en boni c’était le retour sur le ring de l’ex-cancéreux Daniel Jacob. Une très grande soirée évidemment !!!

Deux mois plus tard, j’accrochais un autre carton d’accréditation à mon cou en pénétrant le célèbre Madison Square Garden. Une semaine plus tôt, la légende portoricaine, Hector « Macho » Camacho, décède après avoir été blessé à la tête par des coups de fusils. Ce soir-là, je m’attends à une grande performance de Miguel Cotto face à Austin Trout, le Porto ricain est alors impliqué dans un 21e combat de championnat du monde consécutif. Contrairement à mes attentes, Cotto est incapable de solutionner le style du gaucher du Nouveau Mexique qui restera champion du monde pendant moins de cinq mois.

Enfin et évidemment, j’étais présent au MSG pour le duel d’unification de David Lemieux face à Gennady Golovkin. En compagnie de mon bon ami Mike Bilodeau, j’ai eu bien du plaisir à assister à la pesée, à dîner avec le clan Maduma, à aller voir les Shaks de San Jose à Newark face aux Devils, à prendre l’ascenseur avec les filles de « Tecate » et bien sûr à assister l’ensemble de cette soirée de boxe. Ma seule déception, fut le refus du souriant Golovkin de signer mon programme souvenir. Là dessus, je vous dis un dernier bye.

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Connaissez-vous bien la Régie ? /connaissez-vous-bien-la-regie/ /connaissez-vous-bien-la-regie/#comments Thu, 23 Aug 2018 05:00:28 +0000 /?p=7583 Par Jean-Luc Autret Lors de chaque gala de boxe, les amateurs ont sûrement remarqué la présence de nombreux hommes et femmes portant un veston bleu royal. Il s’agit des représentants de la section des sports de combat professionnels de la Régie des alcools, des courses et des jeux. Pour souligner la fin de l’année, nous […]

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Par Jean-Luc Autret

Lors de chaque gala de boxe, les amateurs ont sûrement remarqué la présence de nombreux hommes et femmes portant un veston bleu royal. Il s’agit des représentants de la section des sports de combat professionnels de la Régie des alcools, des courses et des jeux. Pour souligner la fin de l’année, nous vous proposons un long article pédagogique qui vous en apprendra beaucoup sur des gens de l’ombre qui font en sorte que le monde de la boxe québécois est bien structuré. Ceux qui ont une mémoire d’éléphant se rappelleront un article publié dans le magazine de La Zone de Boxe no 35 datant de janvier 2012.

Un peu d’histoire

La section des sports de combat professionnels a évolué avant d’être ce qu’elle est aujourd’hui. Jusqu’au 1er juillet 1987, ce sont des commissions athlétiques municipales qui étaient responsables de la tenue des galas. Plusieurs événements durant les années 80 amèneront de profonds changements.

Tout d’abord, à la suite du décès du Montréalais Cleveland Denny lors de son combat face à Gaétan Hart au Stade olympique le 20 juin 1980, une étude sur la boxe professionnelle au Québec est menée par Gilles Néron, le président de la toute nouvelle Régie de la sécurité dans les sports au Québec (RSSQ).

Le rapport, déposé le 14 mai 1981, vise à sanctionner les pratiques abusives dans les sports de combat. Parmi ses principales recommandations figurent la création d’un carnet du boxeur, la réglementation de l’obtention des permis et un meilleur suivi médical. Le rapport Néron recommande aussi la création d’une fédération de boxe professionnelle (FBPQ). Avant 1980, aucune norme n’encadrait la pratique de la boxe. Seules trois commissions athlétiques existaient au Québec, soit à Montréal, à Sherbrooke et à Québec. Ces organismes municipaux étaient chargés de contrôler la qualité des combats et de recruter le personnel encadrant les matchs – juges, arbitres, médecins. L’absence de moyens et de règles limitait leur pouvoir déjà territorialement restreint.

En 1984, la commission athlétique de Montréal demande au ministre de la justice de mener une commission d’enquête sur l’infiltration du crime organisé dans la boxe. Deux ans plus tard, le rapport dirigé par le juge Raymond Bernier expose neuf recommandations, la principale étant celle d’abolir les commissions athlétiques municipales et de former une commission provinciale sous la responsabilité de la RSSQ.

Le 1er juillet 1987, le juge Bernier devient le président de la RSSQ et la boxe professionnelle québécoise est maintenant sous la responsabilité de Mario Latraverse. En octobre 1997, le ministre Rémy Trudel dépose un projet de loi visant à abolir la RSSQ et à intégrer la section des sports de combat au sein de la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ). Cette nouvelle réglementation, entrée en vigueur le 1er avril 1998, est toujours en application à ce jour.

Les legs de Mario Latraverse

Le bâtisseur de cette organisation est sans conteste Mario Latraverse. Un portrait de la section des sports de combat sans parler un peu de lui serait tout simplement incomplet. Policier à la ville de Montréal pendant 29 ans, il est responsable de la lutte contre la mafia lors du gala du 20 mai 1980. Il assiste à l’événement sur invitation de la commission athlétique de Montréal; sa présence rassure et est utile au point où il devient consultant pour la commission.

Lors de la commission sur l’infiltration du crime organisé dans le monde de la boxe, l’expérience tant judiciaire que pugilistique de Mario Latraverse est mise à profit et ce dernier siège sur la commission. Au terme de ce mandat, le juge Bernier demande à M. Latraverse de prendre en charge la section des sports de combat lors de sa création le 1er avril 1987.

Pendant plus de vingt-et-un ans, Mario Latraverse est responsable de la gestion des sports de combat et de la bonne tenue de 311 cartes de boxe, ce qui représente 1 193 combats de boxe en plus de 138 combats de kick-boxing et 614 d’arts martiaux mixtes. À travers toutes ces années, il bâtit un large réseau dans le monde de la boxe. Il devient membre des comités administratifs de la WBC et de la NABF, des organismes mondiaux et nord-américains. Il a aussi pris la direction de la Trans America Boxing (TAB), ce qui causera sa retraite quelques années plus tard.

De son propre aveu, Mario Latraverse considère que l’une de ses plus importantes contributions à la boxe a été l’établissement d’une réglementation sévère qui a redonné ses lettres de noblesse à la boxe québécoise. Ce changement a progressivement amené bien des gens à s’intéresser à ce sport. Ainsi, avec les années, un important changement au niveau de la clientèle s’est effectué.

Trois pertes importantes

Au printemps 2014, l’équipe de la Régie a dû dire au revoir à deux de ses membres. Âgé de 69 ans, le docteur Pierre Meunier a succombé à un cancer et quelques semaines auparavant, c’était le juge Claude Paquette qui quittait pour un monde meilleur suite à une leucémie virulente.

Très dévoué, le médecin de famille de Varennes a été engagé comme médecin pour un événement de boxe pour la première fois en 1979. C’était à l’époque de la Commission d’athlétisme de Montréal, l’ancêtre de la Régie actuelle. Sa longue présence près du ring a laissé de nombreux souvenirs aux intervenants du monde de la boxe.

«Mes premiers souvenirs de lui remontent à l’époque où j’avais une trentaine d’années. Nous avons participé à des dizaines et des dizaines de galas ensemble. Il était un homme professionnel, qui était à son affaire. À l’époque où j’arbitrais à New York, il s’occupait même de me faire passer les examens médicaux pour arbitres» – Guy Jutras, ancien boxeur (1952-1953), ancien arbitre (1969-1997), ancien juge (1980-2011) et superviseur de la WBA depuis 2009.

«Il avait à cœur notre sport et le comprenait, mais il pouvait être ferme quand c’était nécessaire. Je me rappelle un événement en 1998, Éric Lucas devait faire la finale d’un gala au Centre Molson. La veille, la pesée et les médicaux allaient bien jusqu’au dernier, l’adversaire de Lucas, le  Brésilien Mauricio Amaral, classé 3e au monde. Le docteur Meunier est venu nous avertir qu’il était aveugle d’un œil. Yvon et moi le respections tellement que nous n’avons pas demandé un deuxième avis et le gala a été annulé» – Bernard Barré, vice-président du Groupe Yvon Michel.

«Je le connais depuis 1980, il était d’un grand professionnalisme et d’une disponibilité comme pas un. Il a participé à de nombreux comités pour améliorer la sécurité des sports de combat» – Jean Douville, responsable de la manifestation sportive depuis dix ans et employé à la Régie depuis 1980.

«Le Docteur Meunier croyait qu’en appliquant des principes de prévention, la boxe n’était pas un sport dangereux; il était un ambassadeur important pour nous et il a pris soin de former de la relève. Grâce à lui, nous pouvons compter sur l’appui de trois médecins, les docteurs Marc Gagné, Martin Grant et Normand Lavoie» – Michel Hamelin, directeur de la section sports de combat de la Régie des alcools, des courses et des jeux.

Le juge Claude Paquette était une figure moins connue du grand public mais il n’était pas moins important pour l’équipe de la Régie. Il a commencé à juger des combats de boxe en 2001 et depuis quelques années il était certifié par la WBC, ce qui l’a amené à voyager et à juger des combats en Californie, au Mexique, aux Barbades et bien sûr des centaines au Québec. Au cumulatif, il aura remis 430 cartes de pointage sur une période de treize ans. La dernière carte de pointage qu’il a remise fut lors du duel entre Jean Pascal et Lucian Bute le 18 janvier 2014.

Puis, cet été s’est éteint l’arbitre de réputation internationale Marlon B Wright. Victime d’un cancer de la peau,  il est décédé à l’hôpital Sacré-Coeur au début du mois de juillet. Il était seulement âgé de 51 ans, agent de sécurité pendant plus de vingt ans à l’université McGill, il laisse dans le deuil son garçon et sa fille ainsi que sa famille et ses amis.

Ancien boxeur professionnel (10-1-0, 3 KO), il a été à l’œuvre comme troisième homme lors de 330 combats, dont 11 combats de championnats du monde. En 2007, il fait ses débuts internationaux en Allemagne lors du duel entre Marco Huck et Steve Cunningham. Son combat de plus grande envergure est encore tout récent, il était le 3e homme lors du combat entre Gennady Golovkin et Kell Brook. C’est aussi lui qui était de service lors du combat entre Jeff Horn et Ali Funeka en Nouvelle-Zélande en décembre dernier, on connaît la suite, l’Australien est devenu champion face à Manny Pacquiao. Le même soir, Marlon agissait comme juge dans le combat précédant. Nous l’avons vu pour la dernière fois sur un ring en février dernier, c’est lui qui arbitrait le combat entre Eleider Alvarez et Lucian Bute.

Une équipe dévouée à son sport

La section des sports de combat de la RACJ peut paraître une grosse organisation gouvernementale lors des soirs de gala, mais ce n’est pas vraiment le cas. En fait, il n’y a que trois employés qui y travaillent à temps plein. Michel Hamelin occupe le poste de responsable de la section depuis la fin du mois de septembre 2009. Employé civil à la police de Montréal pendant 28 ans, il a succédé à Richard Renaud qui a occupé ce poste durant douze mois après la retraite de Mario Latraverse.

Michel Hamelin est appuyé par deux techniciennes administratives, Sylvie L’Écuyer et Nathalie Côté. Avant d’occuper le poste de responsable des sports de combat, Michel a été inspecteur lors des galas pendant neuf ans; ainsi, il a pris de l’expérience en occupant chacun des postes possibles pour un inspecteur.

La section des sports de combat professionnels, comme son titre l’indique, est uniquement en charge des affrontements entre professionnels. Depuis huit ans, le nombre d’événements impliquant cette branche gouvernementale est assez stable. À travers la province, c’est de 30 à 35 galas (incluant les galas de MMA) qui sont organisés par les différents promoteurs.

Lors des soirées de boxe, il y a entre 20 et 30 contractuels qui s’assurent de l’application des règles. En général, il y a 3 arbitres, de 4 à 6 juges, un inspecteur par chambre, un responsable des bracelets, un responsable des gants, deux chronométreurs, 2 médecins et 4 membres du personnel administratif. Depuis l’entrée en poste de Michel Hamelin de nombreux nouveaux visages se sont greffés à l’équipe, à un tel point que le 19 décembre 2014, la Régie a supervisé deux galas en même temps, l’un à Repentigny, l’autre à Québec.

L'équipe de la RégieLa priorité de tous ces gens est avant tout la sécurité des boxeurs. Ces hommes et ces femmes sont des passionnés; un inspecteur comme un juge reçoit 107 $ pour une soirée de travail. Pour un arbitre, le montant augmente à 138 $. Il va sans dire que ces gens sont là avant tout pour leur amour du sport et non pour en faire une profession.

Lors des combats de championnats internationaux et mondiaux, les honoraires des arbitres et des juges augmentent substantiellement. Selon Guy Jutras, un combat impliquant un titre nord-américain rapporte quelques centaines de dollars aux officiels impliqués selon l’association qui sanctionne le combat. Pour un combat de championnat du monde, ce montant atteindra au maximum deux mille cinq cents dollars. Contrairement au Québec, certains états américains, tels que le Nevada et New York, remettent aux officiels des cachets calculés en pourcentage des bourses remises aux boxeurs.

Les dédales de la règlementation

Deux documents permettent de prendre connaissance du fonctionnement des sports de combat québécois. Les règlements sur les permis contiennent soixante-dix articles. Les règlements sur les sports de combat quant à eux représentent 32 pages et 195 articles.

Évidemment, il est inutile de reprendre chacun de ces articles. Les plus passionnés d’entre nous prendront peut-être le temps de les lire; pour les autres, voici un sommaire des règles les plus marquantes.

Tout d’abord, commençons par les règles qui concernent les équipements. Le ring peut avoir une dimension qui joue entre 16 pieds × 16 pieds et 20 pieds × 20 pieds (article 55). Il est aussi possible de voir un ring de 24 × 24 à l’étranger. Plusieurs facteurs vont influencer le choix du ring, tel que la dimension de la salle et bien sûr la préférence stratégique du promoteur.

Évidemment, le ring doit compter quatre câbles qui doivent être d’une épaisseur de un pouce et enveloppés d’un matériel non rugueux (article 55). Certains observateurs ont probablement remarqué que dans les dernières années, il y a eu une augmentation de l’enveloppe des câbles; cela n’est pas règlementé et permet d’offrir une visibilité additionnelle à des commanditaires.

Les gants sont d’un poids de huit onces pour les boxeurs pesant 154 livres et moins. Les gants passent à dix onces pour les pugilistes évoluant chez les poids moyens et plus (article 59). Durant sa préparation d’avant-combat, le boxeur recevra la visite de l’arbitre qui lui donnera ses directives pour l’affrontement. De plus, un inspecteur sera présent dans le vestiaire tout au long de la pose des bandages (article 64).

Bien qu’habituellement elle ait lieu sur l’heure du dîner la veille des combats, la pesée doit se tenir de 8 à 30 heures avant le début de ceux-ci (article 73). À l’exception des combats de championnat, les boxeurs n’ont droit à aucun délai pour faire le poids (article 77). Par contre, la balance doit être disponible deux heures avant le début de la pesée.

En cas d’un poids supérieur désigné au contrat, le boxeur fautif se voit retirer 20 % de sa bourse et ce montant est remis à son opposant (article 168). Il est important de mentionner que ce règlement est une innovation de la régie; une fois implanté, plusieurs autres commissions, comme le Nevada, l’ont repris.

L’arbitre est très important dans un combat de boxe. Il a le droit d’arrêter un combat s’il considère que l’un des boxeurs ou les deux ne font pas leur possible pour l’emporter (article 99). Il est en droit de déduire un point si un boxeur rejette intentionnellement son protecteur buccal; en cas de récidive, il doit le disqualifier (article 97).

L’arbitre doit arrêter le combat lorsque le médecin l’avise qu’un boxeur n’est plus apte à poursuivre l’affrontement (article 102). Un boxeur est déclaré au tapis lorsqu’une partie de son corps, outre ses pieds, touche le tapis ou lorsque les câbles l’empêchent de chuter (article 105). Ce boxeur reçoit un compte de huit (article 107) et perd automatiquement un point.

L’arbitre peut avertir un boxeur, le pénaliser ou le disqualifier sans avertissement préalable selon la nature, les conséquences et l’aspect intentionnel des fautes commises (article 113). En fait, l’arbitre décide de toutes les questions qui surviennent lors d’un combat (article 114).

Les trois juges doivent faire une évaluation à chaque round, basée sur quatre points précis qui sont classés par ordre d’importance (article 127) :

1. La répétition et la puissance des coups permis.
2. L’agressivité par le fait qu’un boxeur soutient l’attaque pendant le round au moyen du plus grand nombre de charges.
3. Le contrôle évident dans le ring, c’est-à-dire l’habilité à prendre avantage rapidement de toutes les opportunités offertes, la capacité de s’adapter à toutes les situations qui se présentent, de prévoir et de neutraliser les attaques de l’adversaire et d’adopter un style avec lequel celui-ci n’est pas particulièrement à l’aise.
4. La défensive par des esquives et des parades habiles.

Comme mentionné à l’article 114, c’est l’arbitre qui décide durant un combat; les juges doivent donc déduire un ou plusieurs points selon les commandes de l’arbitre (article 128).

La carte des juges doit toujours comporter un score de 10 points. Si le gagnant du round se fait retirer un point par l’arbitre, les juges doivent additionner ce point à la fiche du perdant. En cas de round nul, les deux boxeurs ont droit à une note de 10 (article 130).

Les boxeurs sont sur haute surveillance durant un combat; l’arbitre peut sévir à leur endroit sous de nombreuses justifications. Pas moins de 23 comportements peuvent leur valoir une faute qui entraîne un avertissement ou la perte d’un point (article 131). Le perdant d’un round peut avoir un pointage qui varie entre 6 et 9 points (article 130).

Après son combat, le boxeur reçoit la visite du médecin qui s’assure de son état de santé et qui l’informe de la durée de sa suspension. Que ce soit en cas de victoire ou de défaite, une période de repos de 7 jours doit s’écouler entre 2 combats pour un boxeur qui a livré un combat de 4 rounds. Cette période est de 14 jours s’il a livré un combat de 6 rounds, de 21 jours s’il a livré un combat de 8 rounds et de 30 jours s’il a livré un combat de 10 rounds et plus (article 154).

En ce qui concerne le contrat entre un boxeur et un promoteur, il y a cinq articles qui régissent son contenu (articles 168 à 172). Il est à noter que le promoteur ne peut exiger plus de 10 % de la bourse s’il lui fournit les services d’un entraîneur.

Pour les contrats à long terme entre un gérant et un boxeur, le maximum de temps est de trois ans. Le pourcentage d’honoraires versés au gérant ne peut excéder 20 % des bourses du boxeur; s’il est aussi son entraîneur, ce pourcentage augmente à 30 % (article 173).

Cette section ne peut être complète sans vous révéler le coût d’un permis pour l’organisation d’un gala de boxe. Les droits exigibles sont d’un minimum de 5 000 $ et ils évoluent selon les revenus provenant de la vente des billets. Les événements qui ont généré le plus de revenus pour la Régie ont été organisés par l’UFC, qui a payé 131 000 $, alors le maximum payable par un promoteur (article 35).

Beaucoup de visibilité internationale

Depuis son entrée en fonction, Michel Hamelin a appris à négocier avec des promoteurs étrangers tels que Don King, Top Rank, Gary Shaw et Golden Boy Promotion, en plus des diffuseurs américains Showtime et HBO et, plus récemment, Premier Boxing Champions qui sont de passage dans la Belle Province de quelques fois par année depuis 2009. Ces nombreuses expériences lui ont confirmé que son organisation se compare aux meilleures sur la planète.

Lors des combats internationaux, la procédure est comme suit: une fois que la régie a accepté la tenue du combat, une liste d’officiels est suggérée par l’association qui sanctionne l’affrontement. De cette liste, la Régie favorise toujours un minimum de 50 % provenant du Québec, que ce soit un arbitre et un juge ou deux juges.

Il y a peu de différences pour la Régie entre un événement international et un gala devant mille personnes. L’une des rares demandes imposées par la télé américaine est au niveau de la présence d’une deuxième ambulance.

Après chaque gala, un retour est fait sur la soirée en compagnie des officiels québécois. Les décisions douteuses et les cartes de pointage à contresens sont abordées lors d’une séance d’information. Constamment à l’affut d’améliorations, la Régie a modifié ses équipements de chronométrage à la suite de l’incident du 10e round lors du combat entre Herman Ngoudjo et Juan Urango. Maintenant, un ordinateur portable muni d’un signal sonore évite que l’on dépasse les trois minutes.

En conclusion, de par sa rigueur, son intégrité et son professionnalisme, la Régie et son personnel ont obtenu plusieurs reconnaissances au niveau mondial (commissaire de l’année selon la WBC en 2014 et selon la NABF en 2015) et se sont imposés comme des leaders dans le monde de la boxe.

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Christian Mbilli en finale dans le sud de la France /christian-mbilli-en-finale-dans-le-sud-de-la-france/ /christian-mbilli-en-finale-dans-le-sud-de-la-france/#comments Thu, 26 Jul 2018 14:00:38 +0000 /?p=15883 Par Jean-Luc Autret Demain en fin d’après-midi (heure du Québec), Christian Mbilli (10-0-0, 10 KO) sera pour la première fois de sa carrière professionnelle la vedette d’un gala de boxe. Le duel se tiendra dans le sud de la France à quelques minutes de Nice, à Le Cannet précisément, et ce, en plein air dans […]

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Par Jean-Luc Autret

Christian Mbilli affiche 27 juilletDemain en fin d’après-midi (heure du Québec), Christian Mbilli (10-0-0, 10 KO) sera pour la première fois de sa carrière professionnelle la vedette d’un gala de boxe. Le duel se tiendra dans le sud de la France à quelques minutes de Nice, à Le Cannet précisément, et ce, en plein air dans un théâtre. C’est l’ancien champion du monde Français, devenu promoteur, Brahim Aslou qui organise ce gala qui se terminera par un duel entre l’ex-Olympien français et le Mexicain invaincu Ramon Aguinaga (13-0-0, 9 KO) et qui impliquera la première défense du titre junior de la WBC de Mbilli. Pour les intéressés, ce sera diffusé en France sur les ondes de SFR Sports.

L’évolution de la carrière de  Christian Mbilli

Arrivée au Québec en janvier 2017, Christian Mbilli est le premier olympien de Rio en 2016, toutes catégories confondues, à avoir accumulé dix victoires professionnelles. Si le Groupe Yvon Michel (GYM) reçoit plus souvent qu’à son tour des reproches, on peut dire que le promoteur montréalais a délivré amplement à ce jour pour le boxeur qui a grandi à Montargis en France.

Pour mieux connaître son parcours amateur, nous vous invitons à lire ou relire le portrait que nous avons fait de lui à son arrivée au Québec. Pour faire avancer rapidement la carrière de celui qui a été champion d’Europe chez les juniors en 2013, son promoteur a choisi de faire différentes alliances stratégiques. Regardons cette stratégie en détails.

Eric Keurig Christian Mbilli et Yvon MichelTout d’abord, en février 2017, trois jours avant le premier combat de Mbilli, GYM annonce avoir cédé une partie des droits de promotion de son jeune protégé à Rixa Promotions pour lui permettre de monter sur le ring plus souvent. Bien que le projet initial prévoyait que Mbilli participerait à plusieurs galas de Rixa à la Tohu, ce n’est arrivé qu’une seule fois, soit en avril 2017.

En août suivant, GYM envoie son protégé à Brampton en Ontario sur une carte de Lee Baxter, celui qui a organisé Stevenson-Jack à Toronto en mai dernier. Le boxeur de 23 ans est alors rendu à son 5e combat et son premier d’une durée de six rounds. Et comme pour toutes ses autres sorties sur le ring, le duel se termine par une victoire par KO.

Dans un silence médiatique québécois total, Yvon Michel met de côté son entente avec Rixa Promotions et il s’associe en juin 2017 à la télévision française SFR Sports ainsi qu’avec le promoteur Brahim Asloum, un ancien champion du monde français.

Mbilli en décembreL’entente entre GYM et Asloum Event est d’une durée de quatre ans et elle vise à développer la carrière de Mbilli autant au Québec qu’en France. C’est ainsi que l’Olympien monte sur des rings français en octobre et en décembre dernier. Le duo de promoteurs projettent de nouveaux combats les 31 mars et 5 mai dans l’Hexagone, mais c’est plutôt au Canada qu’il progresse en rafale en mars, avril et mai.

Sa dernière sortie, le 19 mai à Toronto, en sous-carte de Stevenson-Jack, lui permet de mettre la main sur le titre junior de la WBC des poids moyens. Curieusement, son rival argentin est âgé de 36 ans… mais comme c’est fini au 3e round, on va oublier cette Xe entorse aux règlements de la WBC.

On passe aux choses sérieuses avec Ramon Aguinaga

Demain soir, Mbilli aura devant lui, pour la première fois de sa carrière professionnelle, un boxeur qui va réellement tenter de l’emporter et qui pourrait bien forcer les juges à trancher au terme des huit rounds d’action.

Le Mexicain de 26 ans est bien connu du clan Mbilli. Ramon Aguinaga a surpris Shakeel Phinn en décembre dernier au Casino de Montréal en l’emportant par décision majoritaire (79-73, 78-74, 76-76). Les combinaisons et la vitesse des mains d’Aguinaga a laissé aucun doute dans la tête des amateurs, le Mexicain méritait pleinement la victoire. Ramon Aguinaga nous a confié avoir été surpris par la carte du juge qui a vu le combat nul.

Ce soir-là, pas très loin du ring, Christian Mbilli a pu voir son partenaire d’entraînement Shakeel Phinn être poussé dans ses derniers retranchements. De plus, son entraîneur principal de demain, Samuel Décarie, était dans le coin de Phinn. Bref, si ça tourne mal à Le Cannet, l’excuse de la surprise ne sera pas accepté.

Le Mexicain n’a pas seulement sa victoire à Montréal sur son tableau de chasse. Il a été champion amateur du Mexique à quatre reprises (3 fois à 165 livres et une fois à 178 livres), sa fiche amateur est de 51 victoires et seulement deux défaites. Il a pu compter sur l’appui d’un promoteur mexicain, Promociones El Jefe, pour ses onze combats au Mexique. En octobre dernier, il a remporté un titre mineur de la WBC à 168 livres et en avril, il a aussi remporté un autre combat sur la route, en Argentine. 

De plus, parmi plus d’une centaine de boxeurs mexicains actives à 160 livres, le site boxrec considére Aguinaga comme le 4e meilleur, derrière évidemment Saul Alvarez. Bref, un client sérieux pour savoir qu’est-ce que vaut réellement Mbilli.

En vue de sa préparation pour affronter Mbilli, Aguinaga a pu compter sur un délai de 13 semaines. « Je ne considère pas que je suis désavantagé parce que Mbilli et son équipe mon vue à l’oeuvre en décembre. Chaque combat se déroulent différemment et sur le ring tout peut arriver peu importe ton plan de match initial », affirme celui qui est arrivé en France hier.

Ramon aguinaga champion mexicain« Nous avons pu regarder plusieurs vidéos de Mbilli et on a décelé quelques erreurs qu’il commet à l’occasion. C’est un boxeur qui aime être à courte distance, je crois que ses meilleurs coups ce sont ses crochets, qu’il lance autant à la tête qu’au corps. Mon entraîneur et moi avons préparés plusieurs stratégies pour l’emporter. Je suis un boxeur technique qui aime être à distance, mais je suis aussi très à l’aise dans le corps-à-corps. Mon but est toujours le même, touché sans être touché !!! Ce qui est certain, c’est que vous garantie que vous aurez droit à un bon spectacle », a conclu celui qui a traversé l’Atlantique en compagnie de son entraîneur de longue date.

Le clan de Christian Mbilli respecte Aguinaga

Tel que mentionné plus haut, Christian Mbilli devait se battre au printemps en France, mais Asloum Event a reporté la tenue de ses galas. Par contre, le clan du Montréalais d’adoption a contacté le Mexicain suite à son triomphe sur Phinn. Initialement, celui-ci a refusé parce que le délai de préparation était trop court, puis en mai les deux équipes en sont venus à un accord pour l’affrontement de demain.

Christian Mbilli et Marc RamsayChristian Mbilli ne pourra compter sur les services de son entraîneur Marc Ramsay, puisque celui-ci concentre ses énergies pour supporter Eleider Alvarez qui affronte Sergey Kovalev le 4 août. Demain, l’équipe Mbilli sera composé de Samuel Décarie, l’un des adjoints de Ramsay depuis quelques années, de Vincent Auclair et de Éric Godey du club de Montargis, le premier entraîneur de boxe de Mbilli.

« Nous sommes conscients que ce combat est une bonne marche par en avant pour Christian. On a jamais refusé un défi et quand l’on nous a proposé d’affronter Aguinaga, on a dit oui sans problème. C’est un boxeur intelligent, qui se déplace bien, qui aime lancer des combinaisons et qui a les mains vives. Mais, Christian est très talentueux et sa préparation a très bien été. Nous avons pleinement confiance en ces moyens et on vise beaucoup plus loin qu’un combat comme celui-ci », nous explique Samuel Décarie, qui était aussi le matchmaker de GYM à l’époque de Phinn-Aguinara.

Shakeel Phinn Christian Mbilli« Christian est arrivé en France il y a une dizaine de jours et comme Marc ne peut se déplacer, il a invité son entraîneur de jeunesse à l’accompagner de nouveau. À Montréal, il a pu mettre les gants à de nombreuses reprises avec Shakeel Phinn et Patrice Volny. Ce sera une belle expérience pour Christian de se battre en finale en France. Comme d’habitude, on ne vise pas le KO, mais si Christian entrevoit une ouverture, il n’hésitera pas et il va tenter d’achever son rival », affirme Samuel Décarie.

Selon une source française proche du clan Mbilli, l’équipe de Brahim Asloum projette de lui offrir un autre combat en France en octobre prochain. Considérant, que le duel de demain sera le quatrième combat de 8 rounds et une défense de son titre, il est tout à fait logique qu’à l’automne Mbilli passe aux 10 rounds et qu’il améliore rapidement son classement à la WBC, qui le considère actuellement comme le 39e aspirant à la ceinture détenue par Gennady Golovkin.

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Les limites de la boxe féminine /les-limites-de-la-boxe-feminine/ /les-limites-de-la-boxe-feminine/#comments Tue, 17 Jul 2018 04:05:51 +0000 /?p=15848 Par Jean-Luc Autret À une époque où l’égalité est devenu un dogme, je crois qu’il est important de remettre les pendules à la bonne heure qu’en à nos attentes par rapport à la boxe féminine professionnelle. Soyons réalistes, il y a plusieurs problèmes systémiques qui affectent la qualité de cette disciple et ce n’est qu’en […]

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Par Jean-Luc Autret

À une époque où l’égalité est devenu un dogme, je crois qu’il est important de remettre les pendules à la bonne heure qu’en à nos attentes par rapport à la boxe féminine professionnelle. Soyons réalistes, il y a plusieurs problèmes systémiques qui affectent la qualité de cette disciple et ce n’est qu’en étant patient que des solutions vont émerger.

Avant que l’on me lance des tomates pour le choix de ce sujet, j’aimerai rappeler que 12 Rounds a été le seul site à couvrir dignement, avec quatre articles, le gala uniquement féminin à Gatineau de David Damphousse.

Dans le même sens, avant même ses débuts pros, j’ai été le premier à vous offrir un portrait de Marie-Eve Dicaire. Il m’a aussi fait plaisir de vous faire connaître Vanessa Lepage-Joanisse lorsqu’elle a eu sa chance en championnat du monde après seulement quatre combats professionnels. Bref, j’aime aussi parler de la boxe féminine de façon positive !!!

Plusieurs vedettes, mais pas de profondeur

Mon collègue Carl Savard a déjà dressé un portrait de la lente évolution de la boxe féminine professionnelle. Bien sûr, le noble art au féminin est une réalité depuis de nombreuses décennies, mais il a aussi fait son retour aux Jeux Olympiques qu’en 2012, et ce, dans seulement trois divisions.

On peut dire aujourd’hui que la boxe féminine est en grande croissance grâce à l’arrivée chez les pros des Claressa Shields, Katy Taylor, Savannah Marshall et autres anciennes olympiennes. Par contre, du même souffle, on doit aussi constater la très faible profondeur dû au nombre limitée d’athlètes dans les différentes divisions. Voici quelques exemples bien concrets.

À l’ensemble de la planète, il y a seulement 10 boxeuses chez les poids lourds qui ont une fiche positive et plus de trois combats complétés. À 160 livres, la division de Claressa Shields, on retrouve selon le site web boxrec 32 boxeuses actuellement active, et ce, pour l’ensemble de la planète. Chez les 154 livres, la division de Marie-Eve Dicaire, la terre compte 41 pugilistes actives. Pour les 147 livres, on se rend jusqu’à 64 boxeuses, mais si on considère seulement celles qui ont plus d’un combat pro ça tombe soudainement à 44 boxeuses. Chez les 140 livres, ils n’y a qu’une trentaine de boxeuses qui ont une fiche positive sur un total de 80 athlètes. La division où l’on retrouve le plus de boxeuses est chez les 112 livres. Il y a actuellement 178 boxeuses actives, mais là-dessus il y en seulement 80 qui ont une fiche positive.

Autre exemple, les nouvelles vedettes profitent de cette situation pour devenir championnes du monde très rapidement. Claressa Shields est devenu double championne chez les super moyennes après quatre combats. Puis le 22 juin dernier, à son 6e combat, elle a vaincu la double championne du monde à 154 livres, Hanna Gabriels, pour devenir championne IBF et WBA chez les poids moyens. De son côté, l’Irlandaise Katy Taylor a décroché le titre WBA des 135 livres après seulement sept duels.

La valeur des classements mondiaux féminins

Chez les hommes réussir à faire parti de l’un des quatre tops 15 mondiaux c’est une grosse réalisation. La plupart du temps le chemin le plus efficace est de remporter un titre nord-américain qui permet d’être classé dans le top 15 de la dite association. C’est aussi possible de le faire en battant un boxeur déjà classé ou en accumulant les succès, particulièrement en dominant un ancien champion du monde ou un ancien aspirant crédible.

Par contre, chez les femmes les règles ont dû être un peu assouplies puisque le nombre de participantes est de beaucoup inférieur, souvent plus de dix fois moins élevées. Analysons un peu la situation de Marie-Eve Dicaire qui est actuellement classée 2e aspirante mondiale à la WBC et à la WBA chez les 154 livres ainsi que 3e à l’IBF à 147 livres.

Marie-Eve Dicaire NABFPremière anomalie évidente, la douteuse WBC a choisi de classer les championnes des autres associations dans son classement. Donc, Hanna Gabriels, qui est championne WBA et WBO, est classé 1ère aspirante WBC et Chris Namus, la championne IBF, se retrouve au 3e rang. Malheureusement, cette situation se retrouve dans le classement de chacune des divisions.

Évidemment, le deuxième problème c’est le nombre d’aspirantes. Alors que ça devrait être un top 15, on retrouve 14 boxeuses à la WBC, 9 pugilistes à la WBA et seulement cinq à l’IBF. Vous vous demandez pourquoi il y a aucune mention des classements de la WBO? La réponse est simple, ils en ont tout simplement pas, malgré qu’ils ont des championnes dans la majorité des catégories.

Enfin, on ne veut pas en ajouter une couche, mais le classement féminin de la NABF à 154 livres, le titre détenu par Marie-Eve Dicaire, contient seulement deux noms, soit l’Américaine Latondria Jones et la Mexicaine Paty Ramirez, que Dicaire a vaincu à deux reprises.

La charismatique et commerciable Marie-Eve Dicaire

C’est bien connu, les problèmes du Groupe Yvon Michel arrivent de tous les côtés et rien ne se réalise dans la facilité. Même un simple « purse bid » se transforme en exercise proche de la collusion. D’un autre côté, on peut dire qu’aujourd’hui Marie-Eve Dicaire est l’athlète le plus aisément commerciable chez GYM. Le simple fait que monsieur madame tout le monde ait pu la voir à la très populaire émission Tout le monde en parle dit tout.

Généreuse, volubile, souriante et splendide, Marie-Eve Dicaire est une excellente communicatrice. Contrairement à bien des boxeurs, il faut presque la contenir pour limiter la durée de ses réponses. L’ancienne championne du monde de karaté est excellente en entrevue, c’est probablement un élément qui a pesé fort dans les motivations du Groupe Yvon Michel lorsqu’ils l’ont signés en mars 2016.

Soutenu par les services d’une attachée de presse, elle maximise de belle façon sa visibilité médiatique. Bref, la présence de Marie-Eve est certainement une bénédiction dans le monde de la boxe pour améliorer la visibilité du noble art au public en général et faciliter le recrutement de nouveaux adeptes autant masculins que féminins.

Un chemin se dessine à la WBA

En plus de son aisance médiatique, il y a aussi une bonne nouvelle pour Marie-Eve Dicaire côté classement. Samedi prochain à Moscou, l’aspirante no 1 à la WBA à 154 livres, la Russe Inna Sagaydakovskaya (7-0-0, 3 KO) affrontera la quintuple championne du monde à 147 livres, la Norvégienne Cecilia Braekhus (33-0-0, 9 KO). Bref, Marie-Eve devrait devenir l’aspirante no 1 à la WBA dans quelques semaines.

De plus, selon certaines rumeurs Hanna Gabriels, actuelle championne à la WBA et à la WBO à 154 livres, pourrait bien choisir de poursuivre sa carrière à 160 livres. Est-ce que GYM sera en mesure d’organiser un combat de championnat de la WBA avec le titre vacant cet automne? C’est à souhaiter.

Notons que l’aspirante no 3 de cette association est la dangereuse Dominicaine Oxiandia Castillo (16-3-3, 13 KO), qui est seulement âgée de 23 ans. Elle a fréquentée les aéroports pour se rendre en Afrique du Sud, au Danemark, en France et au Costa Rica pour se battre en championnat du monde. Sa fiche face aux meilleures est de 1-3-1 incluant une victoire par KO face à Hanna Gabriels alors qu’elle était âgée de seulement de 18 ans.

La suivante sur la liste de la WBA est la boxeuse de l’Uruguay Katia Alvarino (8-4-1, 3 KO). Le clan Dicaire a tenté à trois reprises de la faire venir à Montréal pour qu’elle affronte la protégée de Stéphane Harnois. Justement, notre prochain bloc vous parle des changements d’adversaires.

D’une adversaire de remplacement à une autre

Dans les derniers mois, les changements de rivales à quelques jours du combat ont certainement créés une atmosphère difficile à vivre dans le clan Dicaire. En fait, soyons clair, depuis un an la boxeuse de St-Eustache a constamment affrontée des rivales qui ont acceptées le duel dans les jours précédents. Au mieux, la visiteuse s’est vu offrir le combat dans un délai de deux à trois semaines. Voyons cela en détails.

Tout d’abord, la finale du gala de GYM à Gatineau en octobre dernier devait mettre en vedette Mikael Zewski, tout nouvellement signé par GYM à l’époque. Marie-Eve Dicaire débute son camp d’entraînement le 12 juillet. Elle devait d’abord se battre à Québec le 16 septembre en sous-carte d’Oscar Rivas, mais ce gala ne verra jamais le jour. Puis son promoteur lui parle du 28 septembre et finalement ça aura réellement lieu le 25 octobre.

Son adversaire présentie est alors Katia Alvarino, mais celle-ci se fait offrir un duel en championnat du monde pour affronter la championne IBF des 154 livres, Chris Namus. Alvarino est remplacé par la représentante de l’Argentine Yamila Esther Reynoso (8-2-3, 7 KO). Il s’agit alors du premier combat de 10 rounds de Marie-Eve qui l’emportera par décision unanime (100-90, 100-90, 98-92).

De retour sur le ring pour le 7 décembre, le clan Dicaire tente de nouveau d’obtenir les services d’Alvarino, puis il se tourne vers la Mexicaine Silvia Zuniga (7-15-0, 1 KO). Celle-ci a été dans l’incapacité d’obtenir son visa pour faire le voyage. Considérant sa fiche, peu de spectateurs ont été fâchés d’apprendre que Dicaire offre plutôt un combat revanche à Paty Ramirez (11-4-0, 5 KO). Le second duel se termine comme le premier, soit par une décision unanime (80-72, 80-72, 79-73).

En demi-finale des débuts pros de Steve Bossé, Marie-Eve Dicaire remonte sur le ring le 15 février. Pour son second combat de 10 rounds, elle peut mettre la main sur le titre NABF des 154 livres. Pendant des semaines, son équipe la prépare à Katia Alvarino, qui l’a dépasse d’une hauteur de quatre pouces. Même que le journal de Montréal publie un article sur le sujet dix jours avant l’affrontement.

Dans la semaine du combat, Alvarino est éliminée de la carte à cause d’un problème de visa. GYM fait donc appel à Marisa Gabriela Nunez (8-9-2, 1 KO), une boxeuse de l’Argentine de 34 ans qui se bat généralement chez les 140 livres. Ne craignant uniquement la force de frappe de la gauchère, Nunez tourne dans le sens traditionnel des droitiers et elle touche la Québécoise à répétition au point que les juges remettent des cartes de 95-95, 96-94 et 96-94, soit une décision majoritaire à l’avantage de Dicaire. Depuis ce duel, Nunez a remporté en mai le titre national de l’Argentine à 135 livres.

Enfin, sa dernière sortie a eu lieu lors du week-end du Grand Prix montréalais. Au début du mois de mai, nous apprenions que Marie-Eve devrait défendre sa ceinture NABF le 9 juin. Finalement, GYM confirme le nom de son adversaire à seulement 11 jours d’avis. En se mesurant à Yamila Belen Abellaneda (6-2-0, 3 KO), Dicaire a fait face une boxeuse de l’Argentine en provenance des 140 livres. Une bonne méthode pour s’assurer que sa rivale respecte la limite de poids, mais la NABF refuse de reconnaître le duel comme une défense de titre.

Et maintenant, Marie-Eve affrontera ce vendredi Alejandra Ayala (8-3-0, 5 KO), une Mexicaine qui a perdu les huits rounds contre Dicaire le 15 juin 2017. Depuis, la boxeuse de 29 ans s’est rendu en Angleterre pour se mesurer à Savannah Marshall. L’affrontement était terminé avant la fin du second round.

Hannah Rankin Alicia NapoleonÉvidemment, Ayala n’était pas le premier choix du clan Dicaire pour faire progresser la Québécoise. Nous avons appris que GYM a passé proche de s’entendre avec l’Anglaise Hannah Rankin (5-1-0, 1 KO). Celle-ci a préférée accepter un duel avec Alicia Napoleon (9-1-0, 5 KO) en championnat du monde à 168 livres le 4 août prochain en banlieue de NY. Le plan B fut la Hongroise Szilvia Szabados (17-12-0, 8 KO), qui a fait quatre rounds avec Claressa Shields, mais il y a eu des complications et l’alternative s’appelle donc Alejandra Ayala.

Bref, il semble y avoir une malédiction entourant Marie-Eve Dicaire. Si Alvarino s’est retiré à trois reprises pour trois raisons différentes, il y en a plusieurs autres qui ont eu des offres plus payantes financières ou en championnat du monde.

Il est évident que Marie-Eve aura bientôt sa chance de devenir championne du monde à moyen terme. Ça passé proche au mois de mai avec un combat pour le titre WBC. Est-ce que la ceinture WBA deviendra vacante prochainement? Est-ce que ce sera un affrontement avec la Polonaise championne de la WBC Ewa Piatkowska (11-1-0, 4 KO) qui fonctionnera ? L’avenir, nous le dira. Mais, il ne serait pas surprenant du tout que Marie-Eve obtienne sa chance le 4 novembre prochain en sous-carte de Stevenson-Gvozdyk.

À quoi s’attendre à l’international

Pour en revenir au sujet plus large, la boxe féminine professionnelle est présentement au stade embryonnaire, mais aussi en plein développement. En 2020, il y aura deux catégories de plus, donc cinq au total, à la boxe féminine aux Jeux Olympiques de Tokyo. Ça représente quelques dizaines de plus de nouvelles pugilistes de qualités et crédibles qui feront le saut chez les pros dans les mois suivants.

L’intérêt de la télé américaine est une bonne indication de l’évolution de ce sport. En août 2016, PBC présente sur NBC pour la première fois un duel féminin, c’est Heather Hardy VS Shelly Vincent en sous-carte d’Errol Spence Jr. Notons que ce programme a été diffusé aux États-Unis immédiatement après la finale olympique masculine de basketball, une excellente façon de faire exploser les cotes d’écoute.

Par la suite, Claressa Shields a fait ses débuts pros sur Showtime et quatre de ses cinq autres combats ont été télévisés. De son côté, HBO a présenté le 5 mai dernier, en sous-carte de Golovkin-Martirosyan, la meilleure boxeuse livre pour livre, la Norvégienne Cecilia Braekhus, détentrice de 5 ceintures à 147 livres. Enfin, le 22 juin à Detroit, Showtime a offert un programme double féminin impliquant les quatre titres mondiales à 160 livres; Claressa Shields VS Hanna Gabriels et Christina Hammer VS Tori Nelson.

Bref, on parlera de plus en plus de la boxe féminine, mais nous sommes encore très loin de pouvoir dire que le niveau d’adversité est aussi relevé chez femmes que chez les hommes. L’égalité étant parfois plus un concept qu’une réalité.

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Bilan de mi-année 2018 /bilan-de-mi-annee-2018/ /bilan-de-mi-annee-2018/#comments Sun, 01 Jul 2018 15:38:35 +0000 /?p=15715 Par Jean-Luc Autret En ce jour de la fête de notre beau et grand pays, nous en profitons pour faire un retour sur les six premiers mois de 2018. Comme ce n’est qu’un bilan de mi-année, nous allons nous limiter à faire un sommaire pour l’ensemble des promoteurs québécois. Le Groupe Yvon Michel, un éternel […]

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Par Jean-Luc Autret

En ce jour de la fête de notre beau et grand pays, nous en profitons pour faire un retour sur les six premiers mois de 2018. Comme ce n’est qu’un bilan de mi-année, nous allons nous limiter à faire un sommaire pour l’ensemble des promoteurs québécois.

Le Groupe Yvon Michel, un éternel phénix

Yvon Michel est un vieux routier dans le monde de la boxe. Bien qu’il a malencontreuse l’habitude d’élever les attentes au lieu de les abaisser, le promoteur montréalais est probablement loin de fermer ses portes. Si vous êtes de ceux qui croit qu’il n’a jamais réussi de bonnes choses, on vous suggère un peu de lecture sans complaisance.

En janvier dernier, Yvon a fait beaucoup de promesses pour la première partie de l’année. En rafale, il prévoyait tenir quatre galas au Casino de Montréal, deux au Centre Vidéotron à Québec, deux galas d’envergure à Montréal soit au Centre Bell, à la Place Bell ou au parc Jarry. De plus, Christian Mbilli avait deux dates de prévu en France, soit les 31 mars et 5 mai. Eleider Alvarez se batterait enfin en championnat du monde d’ici cet été. Mikael Zewski aurait droit à un titre Nord-Américain dans une soirée à Québec et Marie-Eve Dicaire serait en championnat du monde d’ici septembre.

Six mois plus tard, la note que ce mérite l’équipe de GYM est en deça du 50 %. Bien sûr les galas au Casino ont eu lieu, mais pour le reste ce fut plus souvent des déceptions ou des annulations.

Synthèse du pire exemple : Rappelons-nous le projet du gala Stevenson-Alvarez du 27 janvier qui a été annulé plus de deux mois avant sa tenue parce qu’une conférence de presse n’a pu être tenu. Ensuite, ça devait avoir lieu en février ou mars. Les semaines ont passés sans qu’Adonis Stevenson signe le contrat pour affronter son aspirant obligatoire. Après avoir attendu sa chance pendant deux ans et demi, Eleider Alvarez met un terme à ce niaisage en acceptant d’affronter Sergey Kovalev. Le très long roman-savon va se conclure avec Stevenson-Jack qui a fini à Toronto, et ce, sans jamais donner d’explications sérieuses pour justifier ce déménagement. Pour notre part, ce ne fut aucunement une surprise, nous l’avions même prédit le 30 août 2017. Heureusement, la qualité du spectacle était au rendez-vous.

Zewski aura-t-il sa chance pour un titre Nord-Américain ?

Le volubile Trifluvien a complété son contrat de trois combats avec GYM en dominant l’Argentin Diego Luque par décision unanime à Toronto le 19 mai dernier. Depuis, Zewski a refusé de participer à la sous-carte de Pascal-Bossé, parce qu’il souhaite faire une finale à Trois-Rivières. Malgré les sempiternelles difficultés financières de son promoteur, le boxeur de 29 ans espère que le projet de se battre devant les siens pourra se concrétiser au début de l’automne.

Présentement classé 20e à la WBC, Zewski est en attente d’un combat d’envergure pour revenir dans l’un des quatre top 15 mondial. Un rival intéressant aurait été certainement l’Ontarien d’adoption Samuel Vargas, actuellement champion NABA et 10e aspirant WBA, mais celui-ci se rendra en Angleterre le 8 septembre pour affronter Amir Khan. En espérant que nous verrons Mikael Zewski dans un combat d’envergure rapidement.

Qui affrontera Marie-Eve Dicaire le 20 juillet ?

En ce qui concerne Marie-Eve Dicaire, elle se retrouve pris avec la réalité du peu de boxeuses professionnelles chez les 154 livres. Après sa pénible victoire le 15 février qui lui a permis de devenir championne NABF, elle a dû affronter le 9 juin une rivale qui n’avait jamais pesée plus de 139 livres. Pourtant généreuse en matière de sanction, la WBC a refusé de reconnaître ce combat comme une défense de titre.

De plus, la boxeuse de St-Eustache aurait aimé se rendre en Pologne le 25 mai pour affronter la championne WBC, mais comme on l’a appris avec Adonis Stevenson, c’est assez facile pour le détenteur d’un titre de cette association de choisir qui lui fera face.

Marie-Eve dicairePour illustrer à quel point il y a peu de boxeuses chez les super-mi-moyens, Dicaire est classé no 2 à la WBC, alors que la championne WBO-WBA est no 1 et la championne IBF est au troisième rang. Bien qu’il y a 40 places d’aspirantes, le classement se termine au 14e nom. Pire, dans le classement de la NABF, on retrouve seulement deux noms; l’Américaine Latondria Jones et la Mexicaine Paty Ramirez que Dicaire a vaincu à deux reprises. Sur le site web Boxrec, la liste des boxeuses actives classées à 154 livres se limite à 43 athlètes dont une douzaine qui n’ont fait qu’un seul combat.

Bref, confirmée comme remplaçante de Francis Lafrenière, nous profitons de ce bilan mi-annuel pour suggérer quelques adversaires en vue du prochain combat de Marie-Eve Dicaire qui aura lieu dans moins de trois semaines:

– La Dominicaine Oxiandia Castillo (16-3-3, 13 KO) est seulement âgée de 23 ans. Classée 4e à la WBC, elle a fréquentée les aéroports pour se rendre en Afrique du Sud, au Danemark, en France et au Costa Rica pour se battre en championnat du monde. Sa fiche face aux meilleures est de 1-3-1 incluant une victoire par KO face à Hanna Gabriels, actuellement championne WBA et WBO à 154 livres.

– La Hongroise Szilvia Szabados (17-12-0, 8 KO) semble beaucoup aimer voyager. Professionnelle depuis quatre ans, elle a montée sur des rings en Slovaquie (neuf fois), aux États-Unis (six fois), en Allemagne (deux fois), en Suède et en Angleterre à une occasion en plus de neuf combats à Budapest en Hongrie. La boxeuse âgée de 27 ans s’est battu à sept reprises pour un titre mineur ou majeur, chaque fois elle s’est inclinée.

– Marisa Gabriela Nunez (8-9-2, 1 KO) a une fiche négative, mais c’est elle qui a donnée de la misère à Dicaire en février. Elle a été compétitive au point de perdre par décision majoritaire, malgré qu’elle a acceptée le combat à deux semaines d’avis. Le 12 mai dernier, elle devenu championne de l’Argentine à 135 livres. Si Dicaire a affrontée à deux reprises Christina Barry et Paty Ramirez, c’est tout à fait logique de nous démontrer sa progression avec une prise deux avec Nunez.

– La boxeuse de Washington D.C., Latondria Jones (5-0-0, 2 KO) est classée 8e à la WBC chez les 154 livres et première aspirante à la NABF. Sa force de frappe en fait une adversaire dangereuse, par contre et elle n’a jamais fait de combats de plus de quatre rounds.

Stevenson, Alvarez et Beterbiev en championnat du monde

Tout comme Adonis Stevenson, vous rêvez de combat d’unification? Désolé, ce n’est pas pour tout de suite, mais au moins, les trois boxeurs de l’élite chez GYM devraient être actif d’ici la fin de l’année.

Tout d’abord, dans le toujours complexe dossier d’Adonis Stevenson, GYM doit participer à un purse bid dès demain, à moins qu’il trouve une entente avec Top Rank, le promoteur du Kazakh Oleksandr Gvozdyk 15-0-0, 12 KO) qui est l’aspirant obligatoire à la WBC. 

Ne craignant pas les remontrances, on se permet de souligner que Gvozdyk n’a pas eu à attendre deux ans et demi pour que la WBC force un purse bid. Est-ce que c’est parce qu’il n’a pas le même promoteur que le champion? On peut certainement le penser. Si l’organisation de Bob Arum remporte le purse bid, le duel pourrait avoir lieu en octobre à Kiev en Urkraine, lors de la 56e convention de la WBC, sinon ça aura lieu aux États-Unis.

Pour ce qui est d’Eleider Alvarez, nous le savons depuis le mois de mai, il a accepté de remplacer Marcus Browne pour affronter Sergey Kovalev (32-2-1, 28 KO) le 4 août à Atlantic City. Le Montréalais d’origine colombienne aura enfin sa chance alors que le Russe défendra le titre de la WBO qu’il a remporté en novembre dernier. Évidemment, nous vous parlerons en détail de ce duel dans les prochaines semaines.

Bannière Kovalev-Alvarez

De son côté,  Artur Beterbiev a perdu en cour face à son promoteur, mais il portera la cause en appel. Malgré les problèmes judiciaires, le champion IBF remontera sur le ring le 6 octobre en se mesurant à l’Anglais Callum Johnson (17-0-0, 12 KO) soit à New York, soit à Chicago. Le protégé du promoteur Eddie Hearn n’a pas vaincu de grosses pointures, mais il a quand même remporté la médaille d’or aux jeux du Commonwealth de 2010.

N’oublions pas Mbilli et Phinn

Shakeel Phinn Christian MbilliL’Olympien Français, Christian Mbilli, a monté sur le ring à trois reprises cette année, trois victoires par KO, dont la plus récente lui a permis de devenir champion jeunesse des poids moyens à 160 livres. Par contre, ses deux combats en France ont été annulés. Il devait aussi se battre le 9 juin, puis le 29 juin,mais c’est maintenant reporté au 20 juillet. Ces projets de combats ont été annulés puisque l’aspirant numéro 39 de la WBC devrait être en action le 27 juillet en France pour défendre son titre WBC junior qu’il a obtenu à Toronto.

De son côté, le fier Brossarois devait affronter Francy Ntetu au printemps pour un titre nord-américain, mais sa défaite par décision majoritaire en décembre a bouleversé les projets du Groupe Yvon Michel. Shakeel Phinn a retrouvé le chemin de la victoire en avril et nous l’avons revu le 9 juin dernier lorsqu’il l’a emporté par TKO au 6e round.

Grâce à l’implication de son gérant américain, « The Jamaican Juggernaut » sera en action le 21 juillet en Nouvelle-Zélande pour affronter le champion néo-zélandais Mose Auimatagi Jnr (10-1-2, 6 KO). Le duel de dix rounds mettra enjeu le titre International de la IBO chez les 168 livres.

Pascal-Bossé, le 20 juillet une bonne idée ?

Tout le printemps, Jean Pascal et Steve Bossé ont utilisé les voix des médias pour faire la promotion d’un possible combat entre eux. Une fois confirmé, le crédible Jean-Luc Legendre avait même promis d’assumer sa complicité promotionnelle journalistique. Tout devait être en place pour un grand spectacle, tellement que selon Stéphanie Drolet, Yvon s’attendait à avoir une foule de plus de 20 000 personnes dans la Place Bell… Pour ceux qui l’ignorent, il n’y a que 10 000 sièges à la Place Bell.

Affiche Pascal-bossé

Dans la réalité, les amateurs de boxe se sont que très peu intéressés au duel. Oui, bien sûr il y a eu plusieurs galas de boxe dans les dernières semaines, mais on ne peut simplement justifier que les fans ont préférés regarder les Lemieux, Kean ou Butler. En fait, l’échec au guichet est associé à plusieurs facteurs.

Tout d’abord, Jean Pascal a un peu trop sacrifié sa crédibilité en criant sur tout les toits qu’il prendrait sa retraite en décembre. Selon une source fiable, moins de 1000 « pay-per-views » ont été vendu sur Indigo le 16 décembre dernier. Son retour face à un « bagarreur/combattant/boxeur » est tout simplement considéré comme pas sérieux pour bien des amateurs. Un peu comme pour les faibles ventes pour Bute-Alvarez, les amateurs de boxe semblent être passés à autres choses.

Nous sommes convaincu qu’Yvon Michel est bien conscient de cette réalité et c’est pour cette raison qu’il souhaitait attirer en masse les amateurs de MMA. L’idée d’amener le combattant de Granby Adam Dyczka (7-0-0, 7 KO) était excellente et de nombreux spectateurs auraient été au rendez-vous, mais Yvon a oublié de s’entendre avec Stéphane Patry et au lieu d’obtenir un accord, il a plutôt reçu une mise en demeure. De plus, les problèmes judiciaires et l’enquête policière sur le gérant de Steve Bossé n’améliorent en rien la situation.

Toujours à la recherche de nouveaux partenaires d’affaire, Yvon Michel se tourne à un peu plus d’une semaine d’avis du gala vers le réseau d’Olivier Primeau du Beach Club. Soyons réaliste, si les ventes étaient désastreuses à dix jours de l’événement, ce n’est pas en le repoussant de trois semaines que ça fera la différence. Depuis le début de son implication, Primeau a fait aucune mention du gala sur sa page Facebook, qui compte 175 000 abonnés, et à part une cinquantaine de billets sur le parterre, il semble y avoir eu très peu de ventes dans la dernière semaine.

Stephanie Drolet et l'assistance du 20 juilletL’improvisation semble être la clé pour expliquer ce report et les objectifs de vente de billets initaux. Tout d’abord, le 20 juillet est la première soirée des vacances de la construction. Après une trentaine d’années dans la promotion de la boxe, Yvon Michel devrait savoir qu’il y a de nombreux amateurs de boxe qui travaillent dans ce domaine. Pour preuve, on se rappelle que le 29 juillet 2016 à Québec Stevenson-Williams avait attiré une foule bien décevante.

Puis, les boxeurs de la sous-carte semblent être considérés comme interchangeables. Alors que le promoteur avait déjà averti son équipe technique de diffusion que le gala serait reportait, il a tenu une conférence de presse pour annoncer la sous-carte et qu’aucun boxeur n’avait été informé du changement de date du gala.

Billets vendu Place BellL’une des conséquences est que ce gala perd sa demi-finale parce que Francis Lafrenière se marie le 21 juillet, le lendemain du gala. Mais qu’est-ce qui serait arrivé si au lieu de choisir le 20 juillet, on aurait plutôt reporté le gala à la fin du mois d’août? Olivier Primeau aurait eu plus de temps pour mettre en place une stratégie et faire une vente de billets pouvant réellement améliorer la situation. Les boxeurs se seraient sentis beaucoup plus respectés et Francis Lafrenière n’aurait pas eu à rembourser 130 de ses supporteurs. Enfin, ce gala aurait pu ouvrir l’automne de belle façon au lieu d’être un désastre au milieu de l’été.

Après l’échec promotionnel de Stevenson-Jack ainsi que les Alvarez et Beterbiev qui seront en action aux États-Unis, voilà que GYM semble s’enligner sur un autre œil au beurre noir avec Pascal-Bossé. Est-ce que le Groupe Yvon Michel pourra de nouveau présenter un gala au Québec à court terme qui rassemblera plus de 5 000 spectateurs? C’est de plus en plus incertain.

L’épanouissement de Eye of The Tiger Management

Certains ont découvert Camille Estephan en juin 2015 lorsque David Lemieux a remporté le titre IBF à Montréal, d’autres ce fut l’année suivante quand il est devenu le propriétaire d’Interbox. Pour notre part, nous avons assistés à presque chacun des 40 galas qu’il a présenté depuis huit ans et nous avons vu grandir son organisation.

Après avoir surmonté plusieurs embûches en 2017, rappelons-nous que l’an dernier ses protégés ont perdus en finale de gala à quatre reprises, le promoteur de l’Ouest de l’île de Montréal termine de très belle façon la première moitié de l’année.

Simon Kean face à une terreurMais soyons honnête, l’équipe de Eye of The Tiger n’a pas seulement connu des succès dans les derniers mois. Les deux galas au Centre Vidéotron à Québec ont connus particulièrement des revers. D’abord, la soirée des gros gras en avril a apporté beaucoup de critiques et un rapide mea culpa. Puis le 26 mai, l’incapacité de David Lemieux de respecter la limite de poids a probablement affecté les ventes de « pay-per-view » sur Indigo et entraîné beaucoup de questionnements sur son avenir chez les poids moyens.

Six galas dans trois nouveaux lieux

Autrefois un petit joueur, Camille Estephan a d’abord fait ses classes en présentant des soirées de boxe dans un hôtel de Pointe-Claire, c’était en 2011-2012. Puis, il a migré vers Gatineau en 2013-2014, et à Sorel de 2014 à décembre dernier. À Montréal, EOTTM a présenté à travers les années des galas au Metropolis, à l’Olympia et au Centre Bell, mais son lieu de prédilection n’était pas déterminé.

affiche Bulter GermainEn coulisse, le promoteur travaille depuis des années pour entrer au Cabaret du Casino de Montréal et obtenir une commandite de la société d’État Loto-Québec via Mise-O-Jeu. Il a enfin réussi à faire une percée dans le château fort du Groupe Yvon Michel en présentant en mars et en juin deux galas mettant en vedette Steven Butler.

Il s’agit d’une victoire à l’extérieur du ring d’envergure, parce qu’en plus de faire découvrir au personnel du Casino sa façon de faire, il a pu mettre la main sur une commandite d’envergure et, du même coup, il a réduit une entrée d’argent d’importance pour son concurrent du vieux-port. On parle d’une somme de 150 000 $ qui est passé de GYM à EOTTM.

Dans le même sens, Camille Estephan en a surpris plusieurs en présentant un gala au Centre Vidéotron à Québec le 7 avril. Bien que GYM avait promis qu’il y tiendrait 4 galas par année, il n’y avait pas eu de boxe à Québec depuis 14 mois. Après avoir d’abord regroupé une assistance de 4200 spectateurs, il a récidivé à la fin de mai avec le retour de David Lemieux.

En plus de s’être installé dans les lieux qui devaient « appartenir » au Groupe Yvon Michel, Camille Estephan a développé un nouveau marché en mettant en vedette Simon Kean à Shawinigan. La soirée du 16 juin restera marquée dans les annales de la région.

Amphitheatre Shawinigan

À l’assaut des classements mondiaux

Le nombre de boxeurs à faire partie de Eye of The Tiger Management approchent la vingtaine d’athlètes. Ce qui est fort impressionnant c’est que six d’entre eux seront classés dans l’une des quatre top 15 mondial. Soulignons que l’Olympien Custio Clayton a passé du 7e au 1er rang à la WBO. Il devrait avoir sa chance face au talentueux Terence Crawford d’ici un an.

Custion Clayton : 1er WBO, 12e IBF et 21e WBC à 147 livres

Steven Butler : 8e WBO à 160 livres

Yves Ulysse Jr : 11e WBC, 13e WBO et 14e IBF à 140 livres

David Lemieux : 6e WBC à 168 livres, 10e WBO à 160 livres

Erik Bazinyan : 10e WBO, champion NABO 168 livres

Mathieu Germain : classement à venir à l’IBF, champion Nord-Américain IBF

De plus, les Batyr Jukembayev (Champion Continental des Amériques et 27e WBC) et Simon Kean (Champion de la Francophonie et 38e WBC) sont les prochains à entrer dans un top 15. Au rythme que l’organisation va ça devrait être fait d’ici la fin de l’année. 

Du recrutement de haut niveau

En plus d’avoir plusieurs boxeurs qui s’approchent progressivement d’un combat de championnat du monde, Camille Estephan a poursuivi sa croissance en signant plusieurs boxeurs depuis le mois de janvier.

Erik Bazinyan champion NABOTout d’abord, personne n’a été surpris qu’Erik Bazinyan se joigne à Eye of The Tiger Management, lui qui a quitté les frères Grant et Rixa Promotions quelques mois plutôt. Inactif depuis septembre, il était en très mauvaise condition physique en janvier, il s’est dévoué à l’entraînement et après des combats de retour en mars et en mai, il est devenu champion NABO à 168 livres le 23 juin.

L’imposant Arslanbek Makhmudov a été impliqué dans une histoire rocambolesque en mars dernier. Ami personnel d’Artur Beterbiev, il a d’abord été surpris d’être ajouté à la carte du 15 mars de GYM. Puis, le promoteur annonce le vendredi 9 mars qu’il avait conclu une entente avec le gérant du boxeur. Le mardi suivant, Makhmudov démentait avec virulence cette association et il faisait une longue liste des récents échecs de GYM pour expliquer son refus.

La semaine suivante, le boxeur russe signe plutôt avec InterBox. Depuis, le protégé de Marc Ramsay a monté sur le ring le 7 avril, puis le 26 mai. À chaque fois, le duel a duré moins de 70 secondes. On a bien hâte de le voir en action dans des combats de six et huit rounds.

Un autre gros nom que Camille Estephan a signé récemment, c’est le Kazakh Sadriddin Akhmedov. Le jeune de 20 ans a remporté le titre de champion du monde junior chez les amateurs en 2016. Le protégé d’Anna Reva a été très expéditif lors de ses deux premières sorties, mais on a pu réellement l’observer le 16 juin puisqu’il a fait 5 rounds contre Gustavo Garibay, un coriace et expérimenté Mexicain. Dans deux ans, il pourrait bien être classé mondialement.

Enfin, ce n’est pas encore officialisé, mais nous savons que le Trifluvien François Pratte deviendra membre de Eye Of The Tiger Management d’ici quelques semaines. Le protégé de Jimmy Boisvert rêve d’évoluer à 118 ou 122 livres plutôt qu’à 130 livres, cette signature de contrat devrait faciliter grandement la vie à celui qui a été cinq fois sur l’équipe amateur canadienne.

Lemieux, chez les 168 livres?

La veille du retour sur le ring de David Lemieux, son promoteur a été clair : « J’ai peu pour sa santé… je ne veux plus le voir à 160 livres ». Depuis, la version a grandement changé. Présentement, la décision de rester chez les poids moyens n’est pas finale, mais on se permet de vous le confirmer.

David Lemieux sur la balance

David Lemieux est tout simplement trop petit pour passer dans la division supérieur. C’est bien connu sa plus grande force, c’est sa force de frappe. Mais s’il ne peut toucher la cible, comme ce fut le cas en décembre, il est complètement muselé.

Si certains ont l’impression que les problèmes de poids sont récurrents pour Lemieux, on doit se remettre dans le contexte les fois que ce fut particulièrement pénible pour le cogneur. 

En plus de son duel avec Karim Achour, l’autre événement qui a été le plus médiatisé c’est son rendez-vous raté avec James De La Rosa. En fait, il y a un grand point en commun entre le duel avec Achour et celui de mars 2016. Dans les deux cas, il s’agissait d’un combat de retour cinq mois après une défaite en championnat du monde. C’est tout à fait humain d’être pas très motivé par un combat avec un gérant d’animalerie après avoir fait face à l’élite mondiale. Maintenant que c’est arrivé à deux reprises, c’est à son équipe de faire les ajustements pour éviter que ça se reproduise.

Qu’est-ce qui se passe avec Rixa Promotions?

Soyons honnête, les temps sont incertains pour la compagnie de promotion appartenant à Eric Kerub. En 2017, la petite organisation a présenté 5 galas et ça passé proche qu’une sixième soirée aurait pu avoir lieu en décembre dernier.

Depuis janvier, c’est l’hécatombe. Tout d’abord, Erik Bazinyan a choisi de quitter parce qu’il n’avait pas la chance de monter sur le ring de façon régulière. Puis en mars, ce fut la défaite de Francis Lafrenière contre l’Albertain Albert Onolunose et sa sortie des classements mondiaux.

Balmir CotroniNeuf jours plus tard, l’organisation de Maxime Fortin a réussi un gros coups de circuit en présentant un gala à la Tohu mettant en vedette Jordan Balmir VS Frank Cotroni ainsi que neuf autres boxeurs locaux. La salle était plus que remplie et tout le monde est reparti avec un grand sourire.

Le report de Pascal-Bossé, qui entraîne l’annulation de Lafrenière-Onolunose, ouvrira-t-il une fenêtre à l’automne pour que Rixa nous offre ce combat revanche? Il semble plutôt que l’on se rapproche d’un Butler-Lafrenière en octobre avec en demi-finale Bazinyan-Ntetu. Est-ce que nous aurons droit à nouveau à un gala mettant en vedette la relève locale?

Nous souhaitons grandement que Rixa Promotions poursuive sa croissance. Avec le déclin évident du Groupe Yvon Michel, c’est important que la scène pugilistique québécois ne devienne pas un « one man show » !!! On s’en reparle à la fin décembre.

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L’autre duel à surveiller, François Pratte VS Eric Taylor /lautre-duel-a-surveiller-francois-pratte-vs-eric-taylor/ /lautre-duel-a-surveiller-francois-pratte-vs-eric-taylor/#respond Thu, 14 Jun 2018 13:34:31 +0000 /?p=15597 Par Jean-Luc Autret Bien sûr les amateurs qui suivront le gala de samedi à Shawinigan seront très attentifs dès le début du premier round lors de la finale entre Simon Kean et Adam Braidwood. Mais un autre affrontement du même type pourrait bien être tout aussi intéressant. Dans la catégorie des 130 livres, le coloc […]

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Par Jean-Luc Autret

Affiche Kean Braidwood 16 juin ShawiniganBien sûr les amateurs qui suivront le gala de samedi à Shawinigan seront très attentifs dès le début du premier round lors de la finale entre Simon Kean et Adam Braidwood. Mais un autre affrontement du même type pourrait bien être tout aussi intéressant.

Dans la catégorie des 130 livres, le coloc de Simon Kean, François Pratte (6-0-0) sera opposé à Eric Taylor (8-1-2, 4 KO). Tout comme Braidwood, le boxeur d’Edmonton est un protégé de Mel Lubovac. Le duel de six rounds sera un beau mélange de style, le cogneur albertain tentera d’assommer le styliste trifluvien.

François Pratte, plus prêt que jamais

Âgé de 28 ans, Francois Pratte a tout un parcours amateur, membre de l’équipe nationale canadienne à cinq reprises, il a remporté la médaille de bronze lors des Jeux de la Francophonie en 2009. Au terme de 90 combats amateurs, le protégé de Jimmy Boisvert est passé chez les professionnels en novembre 2015.

À l’automne dernier, le Trifluvien nous a parlé longuement de sa préparation pour son cinquième combat professionnel. Il y a raconte qu’il avait accepté de se rendre à Edmonton le 22 septembre dernier pour affronter Eric Taylor, mais qu’une offre est arrivée entre temps pour monter sur le ring à Drummondville.

Francois Pratte a l'entrainement« Mon camp d’entraînement a duré un peu plus de deux mois. Je me suis entraîné de deux à trois fois semaine avec mon préparateur physique Alexandre Leduc (chez Athletik) en plus de mes entraînements avec mes coachs Denis Hince et Jimmy Boisvert 4-5 fois semaine. J’ai aussi fait de la course à pieds aussi avec mon partner Simon Kean », nous explique l’agile boxeur.

« J’ai effectué plusieurs bons sparrings avec des gars de différents styles (rapides, grands, lourds etc.) d’ailleurs mon dernier sparring était avant l’entraînement public de ce samedi dernier et j’ai fait 10 rounds donc la condition physique y est !!! », ajoute-il.

« Ma préparation est relativement là même qu’à mon dernier combat étant donné que c’est un autre six rounds. La seule différence notable est que j’ai fait un peu plus de conditionnement physique puisqu’on se bat à 129 livres. J’ai regardé quelques combats de Taylor, c’est un gars agressif et qui est assez grand. Alors on va faire comme d’habitude ! Boxer et outboxer! On va y aller avec notre force note tête, too smart, too sharp !!! J’ai une seule prédiction, je vais le battre et m’amuser avec lui parce qu’ils n’a pas mes forces en tant boxeur. Je suis le boxeur entre les deux », conclue celui qui est toujours à la recherche d’un contrat de promotion.

Qui est Eric Taylor ?

Comme bien des boxeurs professionnels, Eric Taylor ne peut vivre uniquement de son sport. Résident à Edmonton, il travaille aussi dans le domaine de la construction dans la capitale albertaine. Chez les amateurs, Taylor a représenté le Canada en Irlande en 2009, il s’est aussi rendu à Kansas City pour participer au prestigieux tournoi Ringside. Il a tenté sa chance aux championnats canadiens de 2011 à 2013, à chaque fois son périple s’est arrêté en quart de finale.

Eric TaylorEn décembre 2014, il passe chez les professionnels, mais il est vaincu par un autre rival qui entame aussi sa carrière payante. Le protégé de Mel Ludovac n’a pas l’opportunité de venger sa défaite, mais c’est la seule tache à son dossier à ce jour.

Reconnu pour être avant tout un cogneur, le boxeur de 26 ans a récolté six victoires consécutives avant de passer aux duels de six rounds en juin 2017. Encore cette fois-là, l’Albertain ne peut obtenir un succès franc. Ce duel se termine par un verdict nul majoritaire (56-58, 57-57, 57-57). Depuis un an, celui qui est surnommé « The Crusader » a une fiche de 2-0-1.

Michael Gargouri analyse les deux rivaux

Le boxeur de St-Tite est l’un des mieux placé pour évaluer nos deux boxeurs. Il a affronté chacun d’eux chez les professionnels. Il a d’abord été confronté à François lors des débuts professionnels de celui-ci en novembre 2015. Il s’était alors incliné par décision unanime (37-38, 37-38, 37-38), mais il avait surpris le protégé de Jimmy Boisvert en l’envoyant au plancher lors du dernier échange. Un peu plus d’un an plus tard, Gargouri s’est rendu dans la capitale de l’Alberta pour se mesurer à Eric Taylor. Encore là, il s’est incliné par décision unanime (38-37, 38-37, 39-37).

« Ce sera tout un combat, j’ai beaucoup de misère à dire qui est le favori et encore plus qui l’emportera. François est tellement bon techniquement, il est explosif et il gère très bien ses distances. De l’autre côté, Eric frappe vraiment durement, il devra bouger sa tête constamment pour éviter d’être touché par les rapides mains du Trifluvien. François Pratte et Eric Taylor sont deux boxeurs complets et dangereux, je leur souhaite bonne chance et que le meilleur l’emporte », explique le résident de St-Paulin qui a accroché ses gants il y a un an.

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À surveiller demain soir, Custio Clayton VS Stephen Danyo /a-surveiller-demain-soir-custio-clayton-vs-stephen-danyo/ /a-surveiller-demain-soir-custio-clayton-vs-stephen-danyo/#respond Fri, 25 May 2018 15:47:16 +0000 /?p=15510 Par Jean-Luc Autret Le combat de la soirée demain soir au Centre Vidéotron à Québec sera probablement la demi-finale qui implique Custio Clayton (14-0-0, 10 KO) face à Stephen Danyo (14-0-3, 6 KO). Ces deux boxeurs sont respectivement classés 7e et 8e aspirant mondial à la WBO chez les 147 livres. Clayton détient le titre […]

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Par Jean-Luc Autret

Le combat de la soirée demain soir au Centre Vidéotron à Québec sera probablement la demi-finale qui implique Custio Clayton (14-0-0, 10 KO) face à Stephen Danyo (14-0-3, 6 KO). Ces deux boxeurs sont respectivement classés 7e et 8e aspirant mondial à la WBO chez les 147 livres. Clayton détient le titre WBO International alors que Danyo est le champion européen de la WBO.

Surnommé « The Chosen One », Stephen Danyo a bien voulu répondre à quelques une de nos questions pour nous permettre de mieux le connaître à l’approche de ce combat névralgique pour chacun d’eux.

Tu as participé à une centaine de combats chez les amateurs. Peux-tu nous parler de ton parcours amateur ?

Stephen Danyo en noir et blancStephen Danyo : J’ai commencé la boxe à l’âge de 13 ans. Avec fierté, j’ai été le champion national hollandais de 2008 à 2011 chez les 69 kilos et je suis passé chez les pros en 2012. J’ai remporté plusieurs médailles d’or lors de tournois internationaux, j’ai aussi participé en 2011 aux championnats européens et aux championnats du monde. De plus, j’ai rejoint, en mars 2012, l’équipe allemande de la WSB en tant que semi-pro. Ma fiche amateur est de 100 combats amateurs; 85 victoires, 8 nuls, 7 défaites. Ma plus grande fierté a été de savoir me relever après des défaites et par la suite remporter des médailles et des titres.

Des amateurs aux professionnels, as-tu changé dans ton style de boxeur?

Stephen Danyo : Oui, j’ai changé de style un peu puisque chez les pros ont fait beaucoup plus que des trois rounds. Ces améliorations maintenant je fais des dégâts.

En 2015, deux de tes combats se sont terminés par des verdicts nuls et tu as visité le plancher en décembre. Est-ce que ces trois combats t’ont amené à t’installer à Manchester en Angleterre ?

Stephen Danyo : Les deux combats qui se sont terminés par des nuls, ce sont des no contests. Pour ce qui est de ma chute dans le 3e combat, il s’agissait d’un flash. Mon adversaire continuait à frapper malgré les demandes d’arrêt de l’arbitre. Même après les retenues et les déductions de points au 5e et au 6e round. J’ai dominé le combat avec une victoire par décision (57-54, 58-53, 57-54). Par la suite, j’ai choisi de m’installer à Manchester, en Angleterre parce que c’est une ville de boxe dans un pays de boxe, contrairement à la Hollande.

Comment décrirais-tu ton style de boxeur, quel est ton meilleur coup ?

Stephen Danyo : Je suis un cogneur, mais je ne veux pas trop parler de mon style, je réserve quelques surprises à Custio Clayton.

Tu es classé 8e à la WBO et en l’emportant tu te retrouverai dans le top 3. Est-ce la raison principale qui t’a amené à accepter le combat avec Clayton ?

Stephen Danyo : C’est tout à fait logique que les aspirants no 7 et 8 s’affrontent pour monter dans les classements. Je souhaite évidemment obtenir un combat en championnat du monde. En dominant clairement Clayton, je vais fortement me rapprocher de mon objectif final, devenir champion du monde.

 

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Hassan N’Dam espère toujours se rebattre avec David Lemieux /hassan-ndam-espere-toujours-se-rebattre-avec-david-lemieux/ /hassan-ndam-espere-toujours-se-rebattre-avec-david-lemieux/#respond Sat, 12 May 2018 13:23:45 +0000 /?p=15407 Par Jean-Luc Autret La semaine dernière, le Français d’origine camerounaise Hassan N’Dam est venu à Montréal visiter son bon ami Paul Mbongo et une cousine de sa conjointe. L’ancien champion du monde WBA et WBO des poids moyens en a profité pour mettre les gants avec différents boxeurs (le champion du monde junior Sadriddin Akhmedov,  Évangelos Francos, Augustin […]

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Par Jean-Luc Autret

La semaine dernière, le Français d’origine camerounaise Hassan N’Dam est venu à Montréal visiter son bon ami Paul Mbongo et une cousine de sa conjointe. L’ancien champion du monde WBA et WBO des poids moyens en a profité pour mettre les gants avec différents boxeurs (le champion du monde junior Sadriddin Akhmedov,  Évangelos Francos, Augustin Malécot et Hamza Khaabaz) au gym Underdog. De plus, nous avons eu le plaisir de nous entretenir pendant plus d’une heure avec lui. Voici un retour sur les nombreux sujets que nous avons discutés.

Retour sur ses deux combats de championnat du monde au Japon

Après avoir perdu face à David Lemieux en juin 2015, Hassan N’Dam n’a pas eu peur des défis. Il est l’un des très rare boxeurs pros à avoir réussi à se qualifier aux Jeux Olympiques de Rio, qui ont eu lieu en août 2016. Puis en décembre 2016, il a démoli en moins de trois minutes le jeune prospect invaincu Alfonso Blanco (12-0-0, 5 KO) et alors champion WBA intérimaire.

Le champion WBA est alors l’Américain Daniel Jacobs. Celui-ci accepte d’affronter le fabuleux Kazakh Gennady Golovkin le 18 mars 2017 au Madison Square Garden de New York. Il est alors prévu que le gagnant sera nommé super champion WBA et que le titre régulier deviendra alors vacant.

Donc, suite à sa victoire sur Blanco, N’Dam devient aspirant no 1 et à la fin mars, la WBA ouvre le processus pour organiser un combat pour le titre vacant. Le second aspirant est alors le Japonais Ryota Murata, il accepte le duel et suite à des négociations entre les promoteurs français et japonais le duel a lieu à Tokyo le 20 mai, il y a presque un an.

Le duel se rend à la limite des douze rounds et selon bien des observateurs (incluant les descripteurs français de Canal +) Murata aurait dû l’emporter. Par contre, les juges remettent des cartes de 110-117, 116-111 et 115-112 en faveur de N’Dam.

Peu de temps après la victoire du Français, la WBA impose un combat revanche parce que Gilberto Mendoza, le Président de la WBA, a une carte de 117-110 en faveur de Murata. Encore là, le duel est présenté par Teiken Promotions et il a lieu cinq mois plus tard, soit le 22 octobre dernier toujours à Tokyo.

« Tout comme pour le premier combat, mon entraîneur était le Cubain Pedro Diaz. Par contre, j’ai eu pas mal plus de problème durant ce camp-là. Tout d’abord avant que la WBA ordonne le combat revanche, je me suis cassé la cheville en faisant du seadoo. Pendant le camp, qui se déroulait à Miami, une tornade nous a forcé à déménager à Atlanta. Puis, à cinq semaines du combat, on s’est rendu à Hambourg. Pedro et moi, nous aurions aimé reporter le combat, mais ça n’a pas été possible », déclare N’Dam.

« De plus, autant pour le premier que pour le deuxième combat, j’ai passé seulement sept jours au Japon avant de monter dans le ring. Le décalage horaire a eu un impact sur moi à chaque fois. J’aimerai avoir une revanche puisque l’on est à 1-1, mais ça ne semble pas être dans les priorités de Murata », souligne le boxeur de 34 ans.

Côté comparaison entre Murata et Quillin. N’Dam est clair. « Murata est plus facile à boxer que Peter Quillin. Par contre, il doit être devant toi. La droite du Japonais est dangeureuse, mais Quillin frappe fort des deux mains. Pour ce qui est de Lemieux, je peux difficilement le comparer à ces deux-là, parce que le petit ring ne me permettait pas de m’exprimer pleinement », affirme l’ancien champion WBA et WBO.

Toujours l’espoir d’avoir une revanche avec Lemieux

Tant qu’à parler de David Lemieux, le boxeur, maintenant installé à Monaco depuis cinq mois, est incapable de ne pas revenir sur son combat du 20 mai 2015 au Centre Bell à Montréal.

« À l’époque, mon entraîneur a exigé la veille du combat que le ring soit de grande dimension comme c’était spécifié au contrat. J’ai appris récemment que la veille du combat le ring est passé de petit à grand puis de nouveau à petit parce que des gens qui connaissent bien la boxe ont expliqué au promoteur québécois que j’allais outboxer Lemieux dans un grand ring », affirme Hassan N’Dam.

« Il y a eu beaucoup de tractations dans la soirée du combat à savoir j’allais accepter ce petit ring ou non. Camille Estephan a considéré que je bluffais et mon équipe a fini par me convaincre que je pouvais le vaincre puisque j’avais battu Curtis Stevens dans un petit ring neuf mois plus tôt. J’avais aussi une entente de 1.5 million pour affronter Golovkin en cas de victoire, ça fait réfléchir. Deux ans plus tard, on a bien vu que Stevens et Lemieux ne sont pas comparables », remarque-t-il.

« Je suis finalement monté dans le ring, mais ma confiance et ma concentration avaient été ébranlé par tout ça. Puis, j’ai été touché dès le second round et la spirale s’est enclenché. Malgré tout, je suis très fier de ma performance. Les juges m’ont accordés cinq à six rounds. Si le clan Lemieux avait été « fair play » avec la dimension du ring, il n’aurait jamais pu me toucher aussi souvent », ajoute celui qui est présentement classé 9e à la WBA.

« Après le combat, j’ai exigé une revanche et j’ai souvent relancé Lemieux sur les réseaux sociaux, mais il ne m’a jamais répondu. Encore aujourd’hui, je suis toujours prêt à revenir me battre à Montréal, ma seule exigence c’est la grandeur du ring évidemment!!! », déclare celui qui est fier d’être un double olympien et un double champion du monde chez les professionnels.

Quoi penser de Karim Achour ?

Le prochain adversaire de David Lemieux a affirmé bien connaître le double champion du monde des poids, mais celui-ci ne voit pas la chose de la même façon. « J’ai regardé un reportage où il affirme que nous sommes des partenaires d’entraînements. Ce n’est pas tout-à-fait la réalité, on a mis les gants pendant seulement deux jours et c’est moi qui l’avait fait venir à mon camp d’entraînement, c’était en avril 2016. Je lui ai demandé de mettre les gants avec moi parce que je savais qu’il était champion de France et qu’il ne recule pas aisément », souligne le Franco-Camerounais.

« Karim Achour est un boxeur qui va à la guerre, il met de la pression et il a beaucoup de cœur, il n’abandonnera pas facilement. La grande question est sa capacité à encaisser, il n’a jamais affronté de cogneur, donc je sais pas trop si il peut résister à la droite de Lemieux. C’est certain qu’il est désavantagé, il est gérant d’une animalerie pour avoir une paie régulière et Lemieux se concentre à 100 % sur la boxe. J‘aimerai que ce combat se rendu à la limite, mais je m’attends à ce que les deux vont échanger coups pour coups et que l’un ou l’autre finisse par tomber », ajoute-t-il.

hassan-ndam-et-christian-mbilliDepuis plus de deux ans, Hassan N’Dam suit aussi avec intérêt la carrière d’un autre boxeur français, soit Christian MBilli. « J’ai participé avec lui aux Olympiques de Rio. Je le trouve très bon, il a beaucoup de potentiel et il a une belle visibilité médiatique en France. Il est très actif depuis ses débuts pros, je progresse bien et il peut aller loin et assez rapidement. J’ai remarqué que récemment il met un peu de côté sa technique pour miser sur sa puissance, il ne devrait pas faire ça, mais il est encore jeune », mentionne celui qui a les mêmes origines que MBilli.

Les prochains projets d’Hassan N’Dam

Ayant commencé à pratiquer la boxe à l’âge de six ans, Hassan N’Dam n’est pas encore rendu à l’étape d’accrocher ses gants, mais il commence à réfléchir à des projets à moyen terme.

« Je souhaite boxer encore pendant au moins deux ans. Évidemment, la santé est un élément crucial et je veux éviter le combat de trop. Après ma retraite comme boxeur, j’aimerai devenir entraîneur. J’ai entamé des formations pour être entraîneur de niveau national. J’aimerai aussi faire du management pour aider les athlètes en boxe comme dans d’autres sports pour leur permettre d’éviter certaines difficultés que j’ai vécu », conclu-t-il.

En attendant de devenir entraîneur et/ou gérant sportif, Hassan N’Dam espère se rebattre dans le courant de l’été possiblement à Paris ou à Monaco.

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Lafrenière-Onolunose 2, c’est confirmé /lafreniere-onolunose-2-cest-confirme/ /lafreniere-onolunose-2-cest-confirme/#comments Sat, 21 Apr 2018 12:36:12 +0000 /?p=15240 Par Jean-Luc Autret Le 15 mars dernier, Francis Lafrenière (16-6-2, 9 KO) est monté sur le ring du Casino de Montréal pour défendre son titre NABO face à l’Albertain Albert Onolunose (23-1-1, 7 KO). Le duel a été serré pendant les dix rounds. Finalement, les juges ont accordés la victoire à l’aspirant d’origine nigérienne par […]

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Par Jean-Luc Autret

Le 15 mars dernier, Francis Lafrenière (16-6-2, 9 KO) est monté sur le ring du Casino de Montréal pour défendre son titre NABO face à l’Albertain Albert Onolunose (23-1-1, 7 KO). Le duel a été serré pendant les dix rounds. Finalement, les juges ont accordés la victoire à l’aspirant d’origine nigérienne par une décision majoritaire (97-93, 95-95, 96-94). Depuis, Onolunose est devenu le onzième aspirant à la WBO et Lafrenière a été sorti du même classement.

Évidemment, l’équipe de Rixa Promotions a été bien déçu du résultat et ils se sont mis immédiatement au travail pour organiser Lafrenière-Onolunose 2. Il nous fait plaisir de vous annoncer que les deux boxeurs ont signés le contrat pour s’affronter de nouveau. Ce second chapitre aura lieu à la mi-juin à la Tohu à Montréal.

Retour sur le premier duel

Avant de parler du deuxième combat, on se doit de faire un retour sur celui du 15 mars. Si vous n’avez pu voir cet affrontement, nous vous recommandons fortement par commencer en regardant le vidéo suivant. Si vous êtes un amateur des combats à courte distance, vous serez pleinement comblé.

Dans les deux premiers rounds, on constate clairement que l’Albertain a commencé en étant beaucoup plus actif. Selon l’analyse de compubox (disponible plus bas), on constate qu’il a lancé 199 coups alors que Lafrenière s’est élancé seulement 87 fois. Bien que la fréquence que les boxeurs ont touchés la cible est semblable (16 VS 21 pour Lafrenière), les juges ont accordés le premier round à Onolunose et deux des trois juges l’ont accordés à Lafrenière.

Le plan de match de Lafrenière n’était pas différent de ses combats précédents. Par contre, Onolunose a un parcours tant amateur que professionnel d’importance, voici justement le portrait que nous avons fait de lui pour le premier duel. De plus, il a pu compter sur un camp d’entraînement d’un mois, ça lui a permis d’avoir une stratégie très bien adapté. 

On le constate aisément au début du combat, le boxeur de 37 ans lance son jab et passe à l’attaque régulièrement. Pendant ce temps, Lafrenière tente de s’approcher avec les deux mains bien hautes pour se protéger. Malheureusement pour lui, Onolunose accroche rapidement dès que le protégé des frères Grant s’approche et la perception est à son avantage. Après cinq rounds, les trois cartes des juges (tous 48-47) sont à l’avantage de celui qui va l’emporter.

Dans la seconde partie du combat, incluant le 5e round, Lafrenière accélère le tempo alors que Onolunose ralenti. La moyenne des coups lancés des quatre premiers rounds versus les six derniers le démontre bien (moyenne de 61 coups lancés VS 88 pour Lafrenière et 90 VS 61 pour Onolunose).

L’analyse pour les coups qui ont touchés la cible donne un résultat différent (moyenne de 20 coups atteints VS 34 pour Lafrenière et 15 VS 18 pour Onolunose). La boxe est un sport jugé à travers l’œil humain, on ne peut pas tout baser sur les statistiques. La plus grande activité de Lafrenière lui a bien servi mais pas au point de renverser la tendance.

Soulignons que lors du huitième round, le boxeur de Coteau-du-Lac a enfin utilisé plus fréquemment son jab en le lançant à 21 reprises et c’est le seul round que les trois juges lui ont accordés unanimement. Avant de débuter le dernier round, les cartes des juges étaient fort équilibrées (86-84, 86-85 pour Onolunose et 85-86 en faveur de Lafrenière). Bref, le dernier round a été déterminant et les trois juges l’ont tous accordés au résident de Calgary.

Scoring sheet Lafreniere vs Onolunose-page-001

Comme la tradition le veut lors d’un combat pour un titre nord-américain, 50 % des officiels provenaient de l’extérieur. L’arbitre était la Newyorkaise Sparkle Lee, le juge provenant de l’extérieur du Québec était aussi de NY. Carlos Ortiz Jr a remis la carte de 96-94. Ce sera le même ratio d’officiels étrangers pour Lafrenière-Onolunose 2.

Les commentaires des deux boxeurs

Comme mentionné plus haut, le second affrontement se prépare et se négocie depuis plusieurs semaines. Puisque nos collègues de Boxingtown Québec ont récemment produit un reportage avec Francis Lafrenière qui revient sur sa récente défaite et sa préparation pour reconquérir le titre NABO, nous avons contactés celui qui est surnommé « The Punisher » pour obtenir ses commentaires.

« Pour le premier combat ma préparation a été limité par un délai d’environ quatre semaines. Pour juin, mon camp d’entraînement aura duré le double. C’est une différence considérable. Nous savons à quoi nous attendre pour ce deuxième face-à-face. Je m’attends à ce qu’il soit encore plus agressif, mais je vais répliquer coup pour coup, de la première seconde à la dernière», affirme-t-il.

« J’estime que je suis le meilleur poids moyens au Canada et j’ai bien l’intention de le démontrer en lui passant le KO. Je serai un animal sans pitié sur le ring et les amateurs de boxe de Montréal auront droit à tout un spectacle lors de Lafrenière-Onolunose 2», de conclure Albert Onolunose.

Voici maintenant les commentaires de Francis Lafrenière :

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À quoi s’attendre pour Lafrenière-Onolunose 2

Certainement que les deux équipes auront un certain nombre de stratégies différentes pour Lafrenière-Onolunose 2. Mais soyons honnête, la victoire appartiendra probablement à celui qui s’ajustera le mieux durant le second combat.

Chez Lafrenière, on lui demandera de commencer plus fort et d’augmenter le nombre de fois qu’il lancera son jab. Pour Onolunose, il devrait s’attendre à ce que l’arbitre le laisse accrocher beaucoup moins souvent. Peut-être même qu’il pourrait le punir s’il accroche les câbles aussi régulièrement qu’à la mi-mars.

Considérant la finalité du premier duel, nous offrons le même conseil aux deux boxeurs. On recommande de lancer beaucoup plus de coups au corps que lors du premier duel. Ralentir le rythme de son rival, pourrait permettre de gagner plus aisément les derniers échanges du combat.

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Il y a dix ans, Adrian Diaconu devenait champion du monde par intérim /il-y-six-ans-aujourdhui-adrian-diacanu-devenait-champion-du-monde-par-interim/ /il-y-six-ans-aujourdhui-adrian-diacanu-devenait-champion-du-monde-par-interim/#comments Thu, 19 Apr 2018 04:30:56 +0000 /?p=1320 Par Jean-Luc Autret Pour souligner le dixième anniversaire de la victoire la plus importante de la carrière du Lavallois Adrian Diaconu (27-3-0, 15 KO), il nous fait plaisir de vous offrir un portrait complet de la carrière de celui qui a été surnommé le « Shark ». D’hyperactif à olympien En juin 1978, Adrian est né dans la […]

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Par Jean-Luc Autret

Pour souligner le dixième anniversaire de la victoire la plus importante de la carrière du Lavallois Adrian Diaconu (27-3-0, 15 KO), il nous fait plaisir de vous offrir un portrait complet de la carrière de celui qui a été surnommé le « Shark ».

D’hyperactif à olympien

Adrian Diaconu jeuneEn juin 1978, Adrian est né dans la ville de Ploiești, la capitale du pétrole roumain. Très jeune, il est plutôt turbulent. Plutôt que de le mettre au Ritalin, son père espère canaliser l’énergie de son fils en l’inscrivant à l’un des deux clubs de boxe de la ville. À l’âge de neuf ans, Adrien devient membre du Prahova Ploiești. C’est ainsi qu’il fait la connaissance de Léonard Doroftei, mieux connu ici sous le nom de Léonard Dorin, de neuf ans son aîné.

Le parcours amateur de Diaconu est époustouflant. En plus de faire partie de l’équipe nationale roumaine pendant une dizaine d’années, il remporte une médaille lors de 14 des 15 tournois olympiques. En 1996, Adrian participe aux championnats du monde juniors qui ont alors lieu à Cuba et il y remporte la médaille de bronze. L’année suivante, il se présente aux championnats du monde en Hongrie. En combat préliminaire, il défait un certain Sergio Martinez de l’Argentine et il met, encore une fois, la main sur la médaille de bronze.

Adrian Diaconu a HoustonDeux ans plus tard, Adrian est de retour aux championnats du monde, cette fois-ci à Houston au Texas. Il fait face à une très forte adversité. «  Ce fut mon tournoi le plus difficile. À mon premier combat, j’affronte le Cubain Ariel Hernandez, champion aux Olympiques de 92 et de 96. Après cette victoire au score de 8-4, j’ai remporté trois autres combats pour me rendre en finale. Malgré ma défaite face à l’Ouzbèque Utkirbek Haidarov pour le titre de champion du monde amateur, je garde des souvenirs incroyables de cette compétition », déclare le jeune retraité de 35 ans.

À Liverpool en mars 2000, lors d’un tournoi de qualification olympique, Adrian bat aisément Carl Froch par un score de 13-1, ensuite il déclasse Zsolt Erdei en finale pour obtenir son billet pour Sydney. Puis, en septembre, il participe aux Jeux olympiques en Australie. En quart de finale, il affronte un Cubain, Jorge Gutierrez, le futur gagnant de la compétition. Le Roumain débute le combat de façon trop agressive et se fait coucher par une droite dès le premier round.

Adrian Diaconu a Sydney au JO

Après cette défaite cinglante, Diaconu choisit d’orienter sa carrière vers les professionnels. Au terme de son parcours amateur, celui qui a toujours pratiqué le même style de boxe a officiellement un dossier de 218 victoires contre 27 défaites, même si, dans les faits, il a participé à plus de 300 combats. Son entraîneur sur l’équipe nationale Francisc Vastag, qui a lui-même été triple champion du monde amateur et olympien à deux reprises, a joué un rôle déterminant dans sa vie. « C’est un ami, un mentor, en fait c’est la personne la plus importante dans ma vie », résume Adrian.

À travers ces quelques défaites, il y a un boxeur qui avait vraiment son numéro. « Mon adversaire chez les amateurs qui m’a donné le plus d’ennuis est certainement le Russe Andrey Gogolev. J’ai dû l’affronter en ouverture de trois tournois et à chaque fois, il a eu l’avantage. Les tirages au sort n’étaient peut-être pas si au hasard que ça », raconte en souriant le Roumain, maintenant installé à Laval. Pour la petite histoire, Gogolev a remporté le championnat du monde de 2001, il a notamment vaincu Carl Froch en demi-finale par un pointage de 28-16.

De nouvel arrivant à boxeur professionnel

Bernard Barré, alors responsable du recrutement chez Interbox, a repéré le Roumain en 1999. « À Houston, sa victoire sur Hernandez l’a propulsé comme favori. Nous aimions beaucoup sa force physique et ses mains lourdes. Sa défaite trop rapide aux Jeux olympiques n’a rien changé à nos plans visant à l’amener au sein de notre organisation », affirme aujourd’hui l’un des associés du Groupe Yvon Michel.

Léonard Dorin et Adrian Diaconu de vieux amisÉvidemment, la simple présence de Léonard Dorin, depuis 1998, au sein de l’écurie montréalaise a facilité la prise de contact mais l’implication de Dorin a été déterminante dans l’arrivée de Adrian Diaconu dans la métropole. Après une visite à Montréal, lors du combat Hilton-Thobela, afin de prendre connaissance de l’organisation, des installations, Adrian est conseillé par un avocat roumain ainsi que par Christian Ganescu pour s’assurer de signer le meilleur contrat possible pour lui. La visite se passe bien, mais rien n’est encore finalisé.

« Léonard Dorin et moi, nous nous sommes rendus à Ploiești pour signer le contrat avec Adrian. Après deux jours de négociations, nous sommes dans une impasse. Alors que tout va tomber à l’eau, Léonard demande à lui parler seul à seul une demi-heure. Il faut savoir qu’à l’époque ils étaient les deux meilleurs amis du monde. Après la discussion, nous avions un nouveau membre dans notre organisation. Léonard Dorin lui a promis de s’occuper de lui et de s’assurer que lui et Adrina, sa conjointe, soient heureux au Québec. Sans son intervention, je ne crois pas qu’Adrian aurait boxé au Québec », affirme Yvon Michel.

Adrian Diaconu et Stéphane LaroucheTout comme Dorin, Adrian est alors entraîné par Stéphan Larouche. « Je ne le connaissais pas avant de le voir dans le gymnase. La puissance et la vitesse de ses mains étaient vraiment incroyables. Je me souviens avoir dit à Yvon qu’Adrian laisse ses empreintes dans les sacs de sable », raconte son premier entraîneur chez les professionnels.

Installé à Montréal à partir du 1er février 2001, Diaconu livre son premier combat professionnel le 2 mars 2001. Le combat est terminé avant la fin du premier round. La finale de ce gala, au Centre Molson à l’époque, met en vedette Hercules Kyvelos. Le Roumain participe à chacun des galas d’Interbox avant qu’Hans-Karl Muehlegg ne lance la serviette.

Adrian porte le surnom de « Shark » depuis son premier combat professionnel, mais bien peu connaissent comment c’est arrivé. « Avant d’affronter Mark Newton, Jacques Thériault (relationniste d’Interbox à l’époque) m’a proposé comme surnom « The Barbarian » mais je n’aimais vraiment pas ça. Comme je portais à ce moment-là un T-shirt des Jeux olympiques de Sydney arborant un requin, j’ai proposé le surnom que vous connaissez », explique le puissant cogneur.

Adrian Diaconu, Lucian Bute et Jo Jo DanEn mars 2004, Adrian Diaconu détient une fiche de 14-0-0 incluant 8 K.O. Il acquiert progressivement son expérience en se battant en sous-carte des vedettes d’Interbox Éric Lucas et Léonard Dorin. Ainsi, il se bat à quatre reprises à Montréal en sous-carte de Lucas et même en Allemagne avant le tristement célèbre Lucas-Beyer. Il se bat en Roumanie devant les siens en sous-carte de Léonard Dorin contre Raul Balbi, puis à Pittsburgh lorsque Dorin affronte Paul Spadafora, et de nouveau à Montréal après l’annulation du gala contre Miguel Callist. Adrian fait aussi la demi-finale de Dale Brown à Mississauga, de Joachim Alcine à Granby et d’Otis Grant à son retour après cinq ans d’absence. Il a aussi le privilège de faire la finale d’un gala au Massachusetts en décembre 2002.

La disparition de son promoteur force le boxeur à évaluer différents scénarios. Il se rend en Allemagne sur l’invitation d’Hans-Peter Kappa. Le séjour se termine au bout de deux semaines et Adrian est de retour à Montréal. Faute de promoteur, le boxeur roumain ne peut pratiquer son sport préféré pendant un an. Finalement, Éric Lucas s’associe à Jean Bédard et Interbox reprend vie. Adrian remonte sur un ring montréalais le 18 mars 2005 puis un mois plus tard, en Roumanie, il écrase James Crawford dès le premier round alors que Lucas avait dû se contenter d’une décision après douze rounds avec ce même Crawford quatre semaines plus tôt.

Nouvel entraîneur, mais plus de contrat de promotion

L’année 2005 permet à Adrian de reprendre ses activités régulières. De mars 2005 à septembre 2006, il se bat à sept reprises et met la main sur de nombreux titres mineurs, soit les titres canadien, Trans America Boxing, NABA et WBC Intercontinental. Ses entraînements sont maintenant sous la supervision de Pierre Bouchard, mais la nouvelle mouture d’Interbox ne peut lui offrir de contrat de promotion avant avril 2009. Bien que les relations avec Interbox soient très bonnes, Adrian n’a pas le luxe de bénéficier de la tranquillité d’esprit que lui aurait procuré un contrat ferme.

La popularité croissante de son compatriote Lucian Bute, qu’il connaît depuis 1997 alors qu’ils étaient tous deux membres de l’équipe nationale roumaine, ne change pas grand-chose à sa situation. Auparavant, il se battait en sous-carte d’Éric Lucas et de Léonard Dorin, maintenant il est le second de Bute.

Diaconu VS HoyePar contre, les choses sont différentes lors du gala du 9 mai 2007. Adrian Diaconu est la vedette d’un gala au Studio Mel’s et l’événement est présenté lors du très populaire Friday Night Fights d’ESPN. Le combat de douze rounds oppose Adrian Diaconu à Rico Hoye. Les deux boxeurs s’affrontent afin de mériter le poste d’aspirant obligatoire au champion de la WBC des mi-lourds, titre que Chad Dawson a ravi trois mois plus tôt au Polonais Tomasz Adamek.

Autant pour Adrian que pour l’ensemble des intervenants chez Interbox, ce combat fut la meilleure prestation en carrière du « Shark ». Le boxeur alors âgé de 28 ans explique la qualité de sa prestation par la qualité de sa préparation. « J’étais affamé, j’ai eu un très bon camp d’entraînement, une excellente journée, un « perfect set-up » ». Le volubile Stéphan Larouche affirme de son côté qu’« Adrian avait des mauvaises intentions ce jour-là. C’était brutal, du Adrian à l’état pur, avec un désir de faire mal ».

Rico Hoye est ébranlé dès les premières secondes du combat. Bien que dépassant le Roumain par plus de six pouces, il est incapable de garder une distance convenable. Diaconu maltraite Hoye au second round, celui-ci reçoit deux comptes de huit. L’instinct du tueur de Diaconu l’amène à finir le travail à la 32e seconde au troisième round.

À deux semaines d’affronter Dawson, sa main droite se fracture

Fort de cette excellente performance, Adrian a enfin l’opportunité de se battre en championnat du monde. Contrairement à la perception populaire, Chad Dawson n’évite pas, a priori, le Roumain. L’affrontement est prévu pour le 29 septembre au Arco Arena de Sacramento et présenté sur les ondes de Showtime, soit moins de cinq mois après la victoire de Diaconu au Studio Mel’s. Fait à noter, le même jour, Jean-François Bergeron est en Allemagne pour se frotter au Russe Nicolai Valuev.

Dawson, King et Diaconu

Malheureusement, à deux semaines du combat le plus important de sa carrière, Adrian Diaconu se fracture la main droite. Il doit se retirer et oublier la bourse de plus de 415 000 $ qu’il aurait reçue. C’est le 12e aspirant, le Colombien Epifanio Mendoza, qui prend sa place. Cette blessure aura des conséquences à long terme sur la carrière du Roumain : il ne retrouvera jamais sa force de frappe. Encore aujourd’hui, il a une importante bosse entre son poignet et ses jointures, beaucoup d’arthrose s’est développée avec le temps dans sa main.

Dans les mois suivants, Interbox souhaite que son protégé maintienne sa position de premier aspirant à la WBC, ce qui est effectivement le cas jusqu’en mars 2008. Le mois suivant, Glen Johnson est classé premier aspirant devant Adrian et obtient sa chance contre Chad Dawson le 12 avril. Une semaine plus tard, après la défaite de Johnson face à Dawson, Adrian remporte une décision unanime face à Chris Henry dans un combat présenté à Bucarest en Roumanie pour le titre de champion intérimaire. Dawson a 120 jours pour accepter un combat avec lui. Au terme de sa carrière, c’est ce combat qui lui aura rapporté sa plus grosse bourse à vie.

Gankor Promotion, dirigé par Christian Ganescu, remporte l’encan pour présenter l’affrontement entre Diaconu et Dawson. Ce sera en Roumanie. Cependant, l’Américain refuse de se rendre dans le pays de Nadia Comaneci et préfère affronter Antonio Tarver pour le titre de l’IBF. Si Dawson avait accepté le combat, sa bourse aurait dépassé le million de dollars alors que Diaconu aurait empoché un peu plus de 800 000 $.

Champion du monde WBC

Adrian diaconu ChampionOn peut dire que la suite de la carrière du « Shark » est celle d’un boxeur diminué par les blessures. Nommé détenteur du titre de la WBC à partir du 11 juillet 2008, il doit défendre sa ceinture contre l’Italien Sylvio Branco le 15 novembre en Roumanie. Encore une fois, une blessure à la main l’empêche d’être prêt. Le combat est reporté au 10 avril, cette fois en Italie plutôt qu’en Roumanie. Des difficultés de la part du promoteur italien forcent le report du gala au 16 mai, mais encore une fois l’événement tombe à l’eau. En fait, l’affrontement entre eux ne se concrétisera jamais.

Interbox profite de l’annulation du gala en Italie pour inscrire son second champion du monde à un combat préparatoire face à David Whittom lors du gala d’unification Bradley-Holt le 4 avril. Pour le champion qui vient de signer un nouveau contrat avec Interbox, la victoire ne devait être que pure formalité, mais il est facile de constater que Diaconu n’est pas du tout le même boxeur que lors de son combat contre Rico Hoye.

Toujours incapables d’organiser une défense obligatoire face à Sylvio Branco, Interbox et Adrian choisissent d’affronter, dans une défense optionnelle, le Lavallois Jean Pascal, alors 5e aspirant. Le pari est risqué, mais devrait augmenter considérablement la marque de commerce de Diaconu. De plus, on veut profiter de la défaite de Pascal en Angleterre. La promotion de l’événement suscite beaucoup d’enthousiasme au Québec. Le volubile Pascal dira lors de la conférence de presse « Je lui ai apporté un petit cadeau de la Floride. Vous voulez savoir c’est quoi le cadeau? C’est une dent de requin que j’ai rapportée directement de la Floride. Et, vendredi soir, je vais toutes les lui enlever ». Le champion en titre lui répondra du tac au tac : « Jean, c’est du sérieux ici. C’est de la boxe professionnelle. Ce n’est pas une émission télé comme Star Académie ».

Adrian Diaconu et Jean Pascal a la peséeAdrian Diaconu défend donc son titre pour la première fois le 19 juin au Centre Bell devant 13 659 personnes et le combat est présenté sur les ondes de Versus, aujourd’hui NBC Sports. Pour les deux boxeurs, il s’agit de leur première présence à titre de finalistes au Centre Bell. Le duel est considéré par plusieurs observateurs comme l’un des dix meilleurs à avoir eu lieu au Canada.

Pour Pierre Bouchard, le combat s’est joué au cinquième round. « Si Adrian ne chute pas dans la première minute, c’est clair qu’on remporte le round. L’écart de trois points a fait la différence dans un combat très serré », explique-t-il. Au final, les juges remettent des cartes de 116-112, 116-111, et 115-112 en faveur de Pascal. Après le combat, le nouveau champion est tellement épuisé et déshydraté qu’il passe proche de perdre conscience. L’événement se déroule devant les yeux de plusieurs journalistes qui lui offrent leur propre bouteille d’eau.

Le second Jean Pascal VS Adrian Diaconu se transforme en cauchemar

Six mois plus tard, les deux boxeurs se revoient sur le ring. Jean Pascal a eu le temps de vaincre Sylvio Branco dans une défense obligatoire, tandis que Diaconu, lui, n’est pas remonté sur le ring. Maintenant, Adrian est classé comme le 6e aspirant au champion. Curieusement, ce nouvel affrontement intéresse seulement 8 802 spectateurs et aucun diffuseur n’en achète les droits.

Adrian Diaconu amoché

Le combat est assez unique en son genre, c’est un cauchemar dans les deux camps. Pascal se retrouve avec une épaule disloquée à la fin du troisième round, il parvient à terminer l’échange et Russ Anber lui replace l’épaule. La manœuvre est répétée à deux autres reprises pendant le combat. Cinq jours après l’affrontement, il sera opéré à l’épaule droite.

De l’autre côté, Diaconu est incapable d’achever la bête blessée qu’il a devant lui, même qu’après le combat son visage est bien plus tuméfié que celui de son adversaire. Loin de se cacher la tête dans le sable, Adrian est bien conscient qu’il avait ce soir-là tout en main pour redevenir champion du monde. « J’ai eu un mauvais camp d’entraînement, mais je prends entièrement la responsabilité de cette défaite, c’est ma faute. J’étais conscient de sa blessure à l’épaule, mais c’était difficile, Jean est un boxeur rapide et très intelligent », explique-t-il.  

Tout comme Pascal, Adrian est opéré après le combat. Il se fait retirer une quinzaine de fragments d’os dans le coude droit. La blessure est présente depuis longtemps et elle l’a empêché de se préparer adéquatement. Elle le fait souffrir à chaque fois qu’il porte un coup.

Sheika, Dawson et la suite…

Après dix longs mois loin du ring, Adrian effectue un retour contre Omar Sheika. Ce combat permettra à ses supporteurs de constater toute la sagesse acquise par le boxeur. Au deuxième round, Omar Sheika touche solidement le Québécois d’origine roumaine. Celui-ci pose le genou au tapis et prend le temps de bien récupérer. Le reste du combat est clairement à l’avantage de l’ancien champion de la WBC. Pour préparer son retour, Diaconu avait passé un mois en camp d’entraînement en Floride avec Lucian Bute. « Stéphan m’avait averti : Sheika est un ‘’New Jersey old school boy’’, ne le laisse pas utiliser son jab, car ensuite sa main arrière devient dangereuse », raconte-t-il en riant. Ce combat, diffusé sur ESPN3, permet à Adrian Diaconu de rester bien classé mondialement. Il est alors le 4e aspirant à la WBC, 11e à la WBO et 12e à l’IBF.

Adrian Diaconu VS Chad Dawson

Son triomphe lui redonne confiance, mais Adrian est amoché par ses nombreuses blessures. Il n’est plus le même boxeur qu’auparavant. Frapper lui fait mal aux mains, manquer la cible avec sa droite fait souffrir son coude et, comble de malheur, il est incapable de faire mal à ses adversaires comme auparavant. Tout ça entraîne beaucoup de douleur physique, mais la douleur mentale est encore plus pénible.

Alors que son contrat avec Interbox est terminé depuis quelques semaines, Adrian se voit offrir la chance d’affronter Chad Dawson dans un combat éliminatoire pour le titre que Jean Pascal lui a ravi. Il accepte le défi de GYM, sachant que ce sera bien difficile de l’emporter. « Dawson est un boxeur qui a un bon jab, une bonne vitesse, c’est un boxeur très complet, mais il ne m’a jamais fait mal », affirme Adrian. Le gaucher du Connecticut remporte le combat par décision unanime 117-111, 118-110 et 116-112.

Après ce combat, Adrian Diaconu a maintenant un lien avec GYM sans avoir de contrat. Il contacte à de nombreuses reprises Yvon Michel pour obtenir son prochain défi. Il obtient la confirmation qu’il remontera sur le ring le 18 février 2012. Mais, ça n’arrivera pas et il n’aura jamais l’opportunité de signer un contrat pour un combat avec Nicholson Poulard. Loin du gymnase et tanné de se faire demander quand aura lieu son prochain combat, il annonce sa retraite le 1er mai 2012.

« Les dernières années, c’était un combat pour moi d’obtenir un combat. La négociation et l’attente étaient difficiles à vivre. De plus, entre chaque combat, je prenais entre dix et douze kilos, ce n’était pas facile à reperdre. Je n’ai pas de regrets aujourd’hui, mais mon corps est fatigué. J’ai eu une belle carrière », conclut le généreux boxeur.

La famille d'Adrian DiaconuPère de deux enfants, Nicolas et Éric, Adrian a complété en 2013 une maîtrise à l’Université de l’Ouest de Timisoara en Roumanie après avoir obtenu un baccalauréat en éducation physique à la même université.

La carrière d’Adrian Diaconu vue par :

Stéphan Larouche, entraîneur d’Adrian de 2001 à 2004 : « Malheureusement, sur la fin de sa carrière, les gens n’ont pas pu voir le vrai Adrian parce qu’il était rongé par les blessures. C’est un individu extrêmement rare, c’est une bonne personne, que les gens aiment à connaître, plus tu le connais, plus il est drôle et c’est le meilleur pêcheur au monde ».

Pierre Bouchard, entraîneur d’Adrian de 2005 à 2011 : « Il a eu une carrière amateur incroyable, les blessures ont modifié beaucoup sa carrière professionnelle. Après sa fracture à la main en septembre 2007, ça a toujours été compliqué. Je planifiais 100 rounds pour préparer un combat, c’était beau si on en complétait 60. Il avait besoin régulièrement de traitements pour les douleurs dans sa main ».

Jean Bédard, président d’Interbox : « Adrian Diaconu a été un des grands chez Interbox. Il nous a fait vivre de belles choses. C’était un boxeur spectaculaire, un guerrier qui frappait dur. Quand on le mettait sur une carte, c’était toujours excitant. Je me souviendrai toujours quand il a battu Rico Hoye, c’était mémorable, spectaculaire, extraordinaire ».

Christian Ganescu, président de Gankor Promotion : « Je suis content d’avoir pu l’aider à devenir champion du monde. Adrian n’a jamais pu atteindre le maximum de son potentiel. Bien des choses étaient hors de son contrôle ».

Yvon Michel, président de GYM : « Il peut être fier de sa carrière. Bien qu’il ait été blessé très souvent, il a longtemps été une force dans sa division. Je vais me souvenir avant tout de lui en tant qu’homme. J’ai toujours apprécié son franc-parler, sa très grande authenticité. Ces qualités vont lui permettre d’aller loin, peu importe ses projets ».

Lucian Bute, partenaire d’entraînement : « C’est une très bonne personne, je crois qu’il méritait plus que ce qu’il a pu accomplir. Il avait les capacités et le talent pour aller plus loin, mais les blessures l’ont cassé. II a eu une très belle carrière tant amateur que professionnelle. S’il avait été en santé, je suis convaincu que plusieurs de ses combats se seraient terminés autrement ».

Adrian Diaconu

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