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David Lemieux, envers et contre tout
- Mis à jour: 27 mai 2018
Par Jean-Philippe Arcand
La veille de la pesée officielle en vue de son combat contre Karim Achour, David Lemieux a passé une nuit blanche en essayant de perdre ses dernières livres en trop afin de respecter le poids limite. Le jour J, il avait l’air d’un zombie en montant sur le pèse-personne. Et malgré tout cela, il était encore trop lourd.
Tout jouait donc contre lui lorsqu’il s’est amené dans le ring du Centre Vidéotron de Québec, samedi soir, pour y affronter Achour. Or, le cogneur montréalais a fait fi de cette adversité pour signer une victoire convaincante par décision unanime (119-108, 120-107, 119-107). J’avais David Lemieux gagnant à 118-109 sur mon humble carte.
Lemieux devra cependant se passer des ceintures WBC International et Francophonie des moyens que détenait Achour étant donné qu’il n’a pas fait le poids. Ces titres deviennent donc vacants.
«Il y a certaines choses que j’aurais aimé mieux faire, mais tout allait bien. J’étais le meneur de A à Z. Je ne pense pas qu’il ait gagné plusieurs rounds», a résumé le vainqueur après le combat.
«Je suis très déçu, surtout que j’avais la possibilité de gagner. J’ai surtout senti qu’il y avait des rounds au cours desquels j’aurais pu faire la différence», a pour sa part regretté Achour.
Bien des gens s’attendaient à une victoire expéditive de Lemieux. Ce qu’ils ignoraient sans doute, c’était l’incroyable capacité d’Achour à encaisser les puissantes attaques de son adversaire, dont la force de frappe n’a plus besoin de présentation.
«C’est un gars qui est très solide. Je l’ai atteint solidement plusieurs fois. Je voyais qu’il n’aimait pas ça, mais il revenait. Il m’a surpris un peu.»
-David Lemieux
Après avoir passé le premier tiers du combat à résister aux attaques de Lemieux, Achour s’est décidé à ouvrir la machine à partir du cinquième round. Et ses coups, sans être particulièrement violents, ont néanmoins donné quelques maux de tête à Lemieux à l’occasion.
Lemieux s’est cependant repris à partir du neuvième engagement, redevenant l’agresseur et plaçant Achour en difficulté. Il a continué de marteler son rival jusqu’à ce qu’un crochet gauche envoie ce dernier au tapis au début du dernier round, scellant ainsi sa victoire pour de bon.
«J’étais en recul lorsqu’il m’a touché, et ça m’a déséquilibré», a décrit Achour.
À noter que Lemieux s’est blessé à la main gauche en fin de combat. Rien de sérieux, a cependant assuré le camp du boxeur.
Il faudra maintenant voir si Lemieux continuera de se battre chez les poids moyens, ou s’il fera le saut chez les 168 lb, comme le souhaitait son promoteur Camille Estephan. Lemieux et son entraîneur Marc Ramsay ont indiqué qu’ils prendraient le soin de bien analyser la question.
On y reviendra plus en détails au cours des prochains jours.
Victoire sans équivoque pour Clayton
En demi-finale, Custio Clayton (15-0, 10 K.-O.) a signé un gain sans appel aux dépens du Britannique d’origine néerlandaise Stephen Danyo (14-1-3, 6 K.-O.), l’emportant par décision unanime (120-108 partout).
En plus d’avoir défendu avec succès sa ceinture WBO International des mi-moyens, Clayton s’empare aussi du titre équivalent de l’IBF. Il devrait ainsi pouvoir s’inscrire au classement de cette dernière fédération, en plus d’améliorer sa position (il était 7e avant son combat) à celui de la WBO.
Pourtant, Danyo paraissait plutôt bien en début de duel. Or, il s’est complètement éteint lorsque Clayton l’a atteint solidement une première fois dans le combat, au cours du deuxième engagement. Dès lors, le Néo-Écossais a pu faire ce qu’il voulait avec son adversaire.
Vers la fin de l’affrontement, voyant qu’il n’avait plus le choix, Danyo a tenté le coup de circuit. Mais Clayton, fin renard, a évité le piège et a poursuivi son bon travail pour confirmer sa victoire.
À défaut d’être le plus flamboyant dans le ring, Clayton s’avère un expert technicien. Et la recette l’a bien servi jusqu’ici.
Jukembayev survit à une guerre
Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, le combat entre Batyr Jukembayev (13-0, 11 K.-O.) et l’Argentin Jonathan Jose Eniz (20-10-1, 7 K.-O.) a eu des allures de montagnes russes. Mais quel spectacle ce fut !
Le Kazakhe a survécu à un mauvais début de combat et à une chute au cinquième round pour revenir de l’arrière et finalement triompher d’Eniz par arrêt de l’arbitre à 2 :34 du septième round. Il met ainsi la main sur le titre WBC Continental des Amériques de la catégorie des super-légers.
Aidé par une main gauche diablement efficace, Jukembayev a trouvé un second souffle on ne sait trop comment, avant d’envoyer Eniz au tapis une première fois lors du septième engagement. Énergisé par la chute de son rival, Jukembayev s’est rué sur lui comme un taureau, enfilant les violents crochets au visage d’Eniz.
Ce dernier a fini par tomber une deuxième fois, mais s’est relevé malgré tout. Qu’à cela ne tienne, Jukembayev a poursuivi son travail de démolition jusqu’à ce que l’arbitre Alain Villeneuve intervienne, voyant que l’Argentin n’était plus en mesure de se défendre.
Oui, le jeune protégé de Stéphan Larouche a eu chaud durant ce combat. Mais la façon dont il s’est remis, physiquement et mentalement, pour s’emparer de la victoire nous a fourni une nouvelle preuve de toute l’étendue de son talent et de son potentiel.
Les autres résultats
Erik Bazinyan (19-0, 14 K.-O.) a aisément triomphé de l’Argentin Alejandro Gustavo Falliga (30-13-5, 16 K.-O.) par knock-out technique à 1 :38 du troisième round. Bazinyan a envoyé son adversaire au tapis à trois reprises au cours de l’ultime engagement. En conséquence, l’arbitre Martin Forest a mis fin au combat.
Vincent Thibault (5-0, 2 K.-O.) s’est repris de belle façon après un départ difficile pour prendre la mesure du vétéran argentin Carlos Jerez (45-22-4, 18 K.-O.) par décision unanime (59-55, 59-55, 59-53). Un gain qui a évidemment réjoui les très nombreux membres de son fan club Team Tibo venus encourager le pugiliste de Charlesbourg, affiches et t-shirts à la clé.
Andranik Grigoryan (6-0, 1 K.-O.) a infligé une première défaite au Mexicain Jesus Amperan (12-1, 11 K.-O.) en l’emportant par décision unanime (59-55 partout). Malgré les pointages, ce ne fut pas le combat le plus facile pour Grigoryan, qui a dû composer avec un rival aussi agressif que tenace. Les deux hommes se sont échangés de furieuses rafales de coups dans les dernières secondes de l’affrontement, suscitant une chaleureuse ovation de la foule.
Pour la première fois de sa jeune carrière professionnelle, Nurzat Sabirov (6-0, 5 K.-O.) s’est battu au-delà du quatrième round. Ce qui ne l’a pas empêché de vaincre le Mexicain Rolando Paredes (13-7-2, 10 K.-O.) par décision unanime (60-54 partout) au terme d’un duel de six assauts. Paredes peut se vanter d’avoir brillamment encaissé les violentes frappes de Sabirov, incessantes au cours de ce duel.
Le monstrueux poids lourd Arslanbek Makhmudov (3-0, 3 K.-O.) n’a fait qu’une bouchée du Mexicain Elder Hernandez (5-2, 3 K.-O.) en l’emportant par arrêt de l’arbitre à 1 :07 du premier round. Hernandez est allé quatre fois au tapis au cours de ces 77 secondes d’action. Même s’il paraissait avoir été poussé lors des deux premières chutes, l’arbitre Martin Forest a amorcé un compte de huit. La troisième fut bel et bien une glissade, tandis qu’un solide uppercut a sonné la fin des émissions pour le Mexicain. Pas la soirée la plus épuisante pour Makhmudov…
Saddridin Akhmedov (2-0, 2 K.-O.) n’a mis que 84 secondes pour passer un violent knock-out à l’Argentin Ariel Alejandro Zampedri (9-4, 7 K.-O.). Le Kazakh maintenant établi à Montréal, l’un des plus beaux espoirs d’Eye of the Tiger Management, a asséné un vif crochet gauche au foie de Zampedri, qui a aussitôt mis un genou au sol. C’était terminé pour lui.
Raphaël Courchesne (3-0, 2 K.-O.) l’a emporté face à l’Argentin Ivan Banach (4-3, 2 K.-O.) par arrêt de l’arbitre à 2 :39 du deuxième round. Un arrêt qui pouvait sembler quelque peu hâtif, même si Courchesne dominait aisément son rival. Quelques observateurs aux abords du ring, ainsi que Banach lui-même, se demandaient si l’arbitre Alain Villeneuve n’avait pas été un peu vite sur la gâchette pour décréter la fin de l’affrontement.
Chez les femmes, Ariane Goyette (0-1) a trébuché à ses débuts professionnels devant la Manitobaine Christina Barry (1-4) par décision partagée. Deux juges ont donné Barry gagnante à 39-36, tandis que le troisième a estimé que Goyette l’avait emporté 39-37. La Longueuilloise a visité le tapis dès le premier round – quoique sa chute pouvait ressembler à une glissade accidentelle – et c’est ce qui aura fini par causer sa perte.
En lever de rideau, Sébastien Roy (4-0, 1 K.-O.) a pris la mesure de Patrick Lafleur (1-3-1, 1 K.-O.), un Sherbrookois maintenant établi à Edmonton, par décision unanime (39-37, 39-37, 40-36). Roy, de Thetford Mines, a eu le dessus sur son adversaire tout au long du combat, même si celui-ci a connu quelques beaux moments en fin de duel.
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