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Hassan N’Dam espère toujours se rebattre avec David Lemieux

Par Jean-Luc Autret

La semaine dernière, le Français d’origine camerounaise Hassan N’Dam est venu à Montréal visiter son bon ami Paul Mbongo et une cousine de sa conjointe. L’ancien champion du monde WBA et WBO des poids moyens en a profité pour mettre les gants avec différents boxeurs (le champion du monde junior Sadriddin Akhmedov,  Évangelos Francos, Augustin Malécot et Hamza Khaabaz) au gym Underdog. De plus, nous avons eu le plaisir de nous entretenir pendant plus d’une heure avec lui. Voici un retour sur les nombreux sujets que nous avons discutés.

Retour sur ses deux combats de championnat du monde au Japon

Après avoir perdu face à David Lemieux en juin 2015, Hassan N’Dam n’a pas eu peur des défis. Il est l’un des très rare boxeurs pros à avoir réussi à se qualifier aux Jeux Olympiques de Rio, qui ont eu lieu en août 2016. Puis en décembre 2016, il a démoli en moins de trois minutes le jeune prospect invaincu Alfonso Blanco (12-0-0, 5 KO) et alors champion WBA intérimaire.

Le champion WBA est alors l’Américain Daniel Jacobs. Celui-ci accepte d’affronter le fabuleux Kazakh Gennady Golovkin le 18 mars 2017 au Madison Square Garden de New York. Il est alors prévu que le gagnant sera nommé super champion WBA et que le titre régulier deviendra alors vacant.

Donc, suite à sa victoire sur Blanco, N’Dam devient aspirant no 1 et à la fin mars, la WBA ouvre le processus pour organiser un combat pour le titre vacant. Le second aspirant est alors le Japonais Ryota Murata, il accepte le duel et suite à des négociations entre les promoteurs français et japonais le duel a lieu à Tokyo le 20 mai, il y a presque un an.

Le duel se rend à la limite des douze rounds et selon bien des observateurs (incluant les descripteurs français de Canal +) Murata aurait dû l’emporter. Par contre, les juges remettent des cartes de 110-117, 116-111 et 115-112 en faveur de N’Dam.

Peu de temps après la victoire du Français, la WBA impose un combat revanche parce que Gilberto Mendoza, le Président de la WBA, a une carte de 117-110 en faveur de Murata. Encore là, le duel est présenté par Teiken Promotions et il a lieu cinq mois plus tard, soit le 22 octobre dernier toujours à Tokyo.

« Tout comme pour le premier combat, mon entraîneur était le Cubain Pedro Diaz. Par contre, j’ai eu pas mal plus de problème durant ce camp-là. Tout d’abord avant que la WBA ordonne le combat revanche, je me suis cassé la cheville en faisant du seadoo. Pendant le camp, qui se déroulait à Miami, une tornade nous a forcé à déménager à Atlanta. Puis, à cinq semaines du combat, on s’est rendu à Hambourg. Pedro et moi, nous aurions aimé reporter le combat, mais ça n’a pas été possible », déclare N’Dam.

« De plus, autant pour le premier que pour le deuxième combat, j’ai passé seulement sept jours au Japon avant de monter dans le ring. Le décalage horaire a eu un impact sur moi à chaque fois. J’aimerai avoir une revanche puisque l’on est à 1-1, mais ça ne semble pas être dans les priorités de Murata », souligne le boxeur de 34 ans.

Côté comparaison entre Murata et Quillin. N’Dam est clair. « Murata est plus facile à boxer que Peter Quillin. Par contre, il doit être devant toi. La droite du Japonais est dangeureuse, mais Quillin frappe fort des deux mains. Pour ce qui est de Lemieux, je peux difficilement le comparer à ces deux-là, parce que le petit ring ne me permettait pas de m’exprimer pleinement », affirme l’ancien champion WBA et WBO.

Toujours l’espoir d’avoir une revanche avec Lemieux

Tant qu’à parler de David Lemieux, le boxeur, maintenant installé à Monaco depuis cinq mois, est incapable de ne pas revenir sur son combat du 20 mai 2015 au Centre Bell à Montréal.

« À l’époque, mon entraîneur a exigé la veille du combat que le ring soit de grande dimension comme c’était spécifié au contrat. J’ai appris récemment que la veille du combat le ring est passé de petit à grand puis de nouveau à petit parce que des gens qui connaissent bien la boxe ont expliqué au promoteur québécois que j’allais outboxer Lemieux dans un grand ring », affirme Hassan N’Dam.

« Il y a eu beaucoup de tractations dans la soirée du combat à savoir j’allais accepter ce petit ring ou non. Camille Estephan a considéré que je bluffais et mon équipe a fini par me convaincre que je pouvais le vaincre puisque j’avais battu Curtis Stevens dans un petit ring neuf mois plus tôt. J’avais aussi une entente de 1.5 million pour affronter Golovkin en cas de victoire, ça fait réfléchir. Deux ans plus tard, on a bien vu que Stevens et Lemieux ne sont pas comparables », remarque-t-il.

« Je suis finalement monté dans le ring, mais ma confiance et ma concentration avaient été ébranlé par tout ça. Puis, j’ai été touché dès le second round et la spirale s’est enclenché. Malgré tout, je suis très fier de ma performance. Les juges m’ont accordés cinq à six rounds. Si le clan Lemieux avait été « fair play » avec la dimension du ring, il n’aurait jamais pu me toucher aussi souvent », ajoute celui qui est présentement classé 9e à la WBA.

« Après le combat, j’ai exigé une revanche et j’ai souvent relancé Lemieux sur les réseaux sociaux, mais il ne m’a jamais répondu. Encore aujourd’hui, je suis toujours prêt à revenir me battre à Montréal, ma seule exigence c’est la grandeur du ring évidemment!!! », déclare celui qui est fier d’être un double olympien et un double champion du monde chez les professionnels.

Quoi penser de Karim Achour ?

Le prochain adversaire de David Lemieux a affirmé bien connaître le double champion du monde des poids, mais celui-ci ne voit pas la chose de la même façon. « J’ai regardé un reportage où il affirme que nous sommes des partenaires d’entraînements. Ce n’est pas tout-à-fait la réalité, on a mis les gants pendant seulement deux jours et c’est moi qui l’avait fait venir à mon camp d’entraînement, c’était en avril 2016. Je lui ai demandé de mettre les gants avec moi parce que je savais qu’il était champion de France et qu’il ne recule pas aisément », souligne le Franco-Camerounais.

« Karim Achour est un boxeur qui va à la guerre, il met de la pression et il a beaucoup de cœur, il n’abandonnera pas facilement. La grande question est sa capacité à encaisser, il n’a jamais affronté de cogneur, donc je sais pas trop si il peut résister à la droite de Lemieux. C’est certain qu’il est désavantagé, il est gérant d’une animalerie pour avoir une paie régulière et Lemieux se concentre à 100 % sur la boxe. J‘aimerai que ce combat se rendu à la limite, mais je m’attends à ce que les deux vont échanger coups pour coups et que l’un ou l’autre finisse par tomber », ajoute-t-il.

hassan-ndam-et-christian-mbilliDepuis plus de deux ans, Hassan N’Dam suit aussi avec intérêt la carrière d’un autre boxeur français, soit Christian MBilli. « J’ai participé avec lui aux Olympiques de Rio. Je le trouve très bon, il a beaucoup de potentiel et il a une belle visibilité médiatique en France. Il est très actif depuis ses débuts pros, je progresse bien et il peut aller loin et assez rapidement. J’ai remarqué que récemment il met un peu de côté sa technique pour miser sur sa puissance, il ne devrait pas faire ça, mais il est encore jeune », mentionne celui qui a les mêmes origines que MBilli.

Les prochains projets d’Hassan N’Dam

Ayant commencé à pratiquer la boxe à l’âge de six ans, Hassan N’Dam n’est pas encore rendu à l’étape d’accrocher ses gants, mais il commence à réfléchir à des projets à moyen terme.

« Je souhaite boxer encore pendant au moins deux ans. Évidemment, la santé est un élément crucial et je veux éviter le combat de trop. Après ma retraite comme boxeur, j’aimerai devenir entraîneur. J’ai entamé des formations pour être entraîneur de niveau national. J’aimerai aussi faire du management pour aider les athlètes en boxe comme dans d’autres sports pour leur permettre d’éviter certaines difficultés que j’ai vécu », conclu-t-il.

En attendant de devenir entraîneur et/ou gérant sportif, Hassan N’Dam espère se rebattre dans le courant de l’été possiblement à Paris ou à Monaco.

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