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Il y a 90 ans aujourd’hui, Jack Delaney battait Maxie Rosenbloom
- Mis à jour: 22 mars 2016
Par Martin Achard
Il y a 90 ans aujourd’hui, le 22 mars 1926, le Québécois Jack Delaney (de son vrai nom Ovila Chapdelaine) remportait une décision en dix rounds contre Maxie Rosenbloom, lors d’un gala tenu à Philadelphie. Delaney s’était imposé dès la première reprise grâce à sa plus grande agressivité, forçant «Slapsie Maxie», un maître de la défensive, à accrocher en abondance. Dans la dernière minute du dernier round, «Bright Eyes» avait finalement réussi à acculer son rival dans un coin et à le bombarder de coups au corps, puis il l’avait ébranlé d’une puissante droite à la mâchoire tout juste avant le son de la cloche.
À l’époque, les spectateurs sur place dans la ville de l’amour fraternel se délectèrent d’assister à un match entre deux boxeurs qui appartenaient au top 10 des mi-lourds, mais ils ne pouvaient pas encore deviner qu’ils avaient en fait été témoins d’une rencontre entre deux futures légendes, aujourd’hui toutes les deux membres de l’International Boxing Hall of Fame (IBHOF). Delaney, alors âgé de 26 ans, était certes déjà extrêmement connu, car il était le principal aspirant au titre mondial, mais Rosenbloom n’avait pour sa part que 19 ans, et il allait s’écouler quatre années avant qu’il ne mette la main sur la couronne des 175 livres, qu’il défendit avec succès plusieurs fois entre 1930 et 1934.
On notera – ce qui paraîtra sans doute incroyable aux yeux des amateurs d’aujourd’hui qui ignorent la régularité avec laquelle se battaient les boxeurs du passé – que la victoire de Delaney contre Rosenbloom représente la seconde victoire historiquement significative acquise par le Québécois en une période … d’une semaine! Sept jours auparavant en effet, le 15 mars 1926, le natif de Saint-François-du-Lac avait écarté l’autre principal aspirant au titre, l’ancien champion Mike McTigue, en le stoppant de façon rapide et décisive lors de la finale d’un gala présenté devant 18000 spectateurs au prestigieux Madison Square Garden de New York.
À cette occasion, Delaney avait offert une performance magistrale, qui lui avait valu les éloges de la presse new-yorkaise. Après avoir nettement remporté les trois premiers rounds du combat grâce à sa vitesse, à sa précision et à la variété de ses attaques, «Bright Eyes» avait au quatrième envoyé son rival irlandais une première fois au tapis en l’atteignant d’une combinaison crochet de la gauche-uppercut de la droite. S’en était alors suivie une pluie de coups ininterrompue qui avait forcé McTigue à retraiter dans un coin, où un autre superbe uppercut de la main arrière l’avait fait chuter pour la seconde fois. Le courageux ancien champion était miraculeusement parvenu à se relever au compte de neuf, mais l’arbitre Patsy Haley, voyant qu’il était dans les faits encore complètement inconscient, n’avait eu d’autre choix que de mettre un terme au duel à une seconde de la fin du quatrième round.
Delaney allait poursuivre sur sa brillante lancée dans les mois suivants. Au total, il signa 14 victoires en 14 combats en 1926, et s’appropria la ceinture des mi-lourds en juillet, en vertu d’une décision unanime en 15 rounds contre Paul Berlenbach, un autre membre de l’IBHOF.
Voici quelques faits, franchement impressionnants, qui plairont aux amateurs de statistiques. Au cours de sa carrière, Delaney s’est frotté à six boxeurs qui sont aujourd’hui membres de l’IBHOF, et qui doivent donc être considérés comme de «grands» boxeurs: Rosenbloom et Berlenbach (comme je l’ai signalé plus haut), mais aussi Jimmy Slattery, Tommy Loughran, Tiger Flowers et Jack Sharkey. Or il a réussi à vaincre quatre de ces six légendes, et à compiler contre eux une fiche cumulative fort respectable de sept victoires, quatre défaites et une nulle.
Qui plus est, les sept triomphes du Québécois ont tous été obtenus de façon claire et sans équivoque, incluant quatre par mise hors de combat. Quant à ses quatre défaites, elles comprennent une décision extrêmement serrée contre Berlenbach, deux revers aux points contre Slattery, et un revers par K.-O. au premier round contre le futur champion des lourds Jack Sharkey, un homme qui, le jour de leur affrontement, possédait un avantage de masse naturelle d’au moins quinze livres sur lui.
Faut-il en dire plus pour démontrer que, en ce qui concerne le nombre de victoires obtenues contre des immortels du noble art, Jack Delaney occupe une place à nulle autre pareille dans le panthéon des boxeurs québécois?
Sources
BoxRec
James P. Dawson, «Delaney Knocks out M’Tigue in Fourth», The New York Times, 16 mars 1926.
James P. Dawson, «Delaney Not Eager for a Title Match», The New York Times, 17 mars 1926.
Associated Press (auteur inconnu), «Delaney Wins Decision. Defeats Rosenbloom in Ten-Round Bout at Philadelphia», The New York Times, 23 mars 1926.
Gilles Baron
22 juin 2015 at 9 h 42 min
Bonjour Martin,
je viens de lire ton article très intéressant sur Jack Delaney. Je suis principalement un passionné de boxe locale mais aussi internationale . Qui plus est, je suis un collectionneur d’items-boxe qui date du début du siècle dernier jusqu’à aujourd’hui. Peut-être pourrions-nous organiser une rencontre et discussions sur nos intérêts-boxe respectifs. Au plaisir.
Gilles Baron
12 rounds
18 janvier 2016 at 15 h 42 min
Bonjour Gilles. Je n’avais malheureusement pas vu ton commentaire avant aujourd’hui! Je te prie de m’en excuser. Merci de tes compliments! Possèdes-tu du matériel sur Delaney, comme d’anciens magazines qui parlent de lui?