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Kevin Bizier: «Il ne faudra pas que je lâche Brook!»
- Mis à jour: 19 mars 2016
Par François Bouchard
À l’occasion du gala de boxe olympique tenu au Club de Boxe La Capitale il y a quelques jours, nous avons rencontré Kevin Bizier, l’aspirant #1 à la couronne IBF des mi-moyens, qu’il tentera d’arracher au champion Kell Brook le 26 mars prochain.
Bizier sait que la tâche ne sera pas facile: «Il va falloir que je fasse un combat similaire à mon dernier combat contre Frederick Lawson. Je ne dois pas le laisser respirer!», a-t-il commenté.
Sachant que le champion est un adversaire supérieur à Lawson et que Shawn Porter a perdu son titre en utilisant une stratégie similaire à celle qu’il décrit, le boxeur de St-Émile a été clair: «Porter était plus large dans ses coups, et il visait beaucoup la tête. De plus, il rechargeait après chaque attaque, prenait des pauses, ce qui donnait l’occasion à Brook de maximiser ses habiletés de contre-attaquant». La solution? «Travailler au corps», rétorque Bizier. «Et je ne peux pas lui permettre d’étirer les bras. C’est là qu’il est le plus efficace».
Force est d’admettre que cette stratégie semble parfaite pour Bizier. Il a d’ailleurs mis les gants avec Ayaz Hussain, un boxeur judicieusement choisi pour émuler le style du champion. «Ayaz est rapide et vif, il m’oblige à demeurer alerte. Je vais être dans les shorts de Brook pendant 12 rounds mais je devrai demeurer conscient que lui aussi peut être dangereux». Bizier a également eu l’occasion de croiser le fer avec Carson Jones, que Brook a défait par décision serrée lors de leur premier combat.
Afin d’avoir une seconde opinion sur le combat à venir, nous avons aussi parlé à une autre Bizier, en l’occurrence sa sœur Sandra. Ils ont pu déjeuner en famille avant le départ de Kevin pour l’Angleterre, et elle a pu confirmer que son frère était prêt, autant physiquement que mentalement: «C’est beaucoup de sacrifices, il a juste hâte que la cloche sonne!». Sandra nous a expliqué que Kevin a passé beaucoup de temps à Montréal et revenait les fins de semaine à Québec.
Questionnée à savoir ce que Kevin va faire de différent par rapport à ses combats précédents, l’ancienne championne canadienne chez les 60 kg en boxe olympique a répondu simplement: «Kevin sait qu’il doit et va tout donner sur le ring. C’est SA chance. Jo Jo Dan (contre qui Bizier a subi ses deux seules défaites professionnelles) boxait un peu croche. Avec Brook, il va avoir devant lui un gars classique qui boxe droit».
Si vous vous demandez si la grande sœur est nerveuse pour son petit frère, la réponse est oui. «Je suis beaucoup plus stressée quand lui boxe, je n’ai pas le contrôle!». Sandra est aussi en accord avec une chose: «Kevin va devoir travailler au corps et rentrer avec le jab. Il va le talonner. Il sait que ça va faire mal mais ça sera payant en bout de ligne».
Quel impact aura le fait de boxer en territoire hostile comme l’Angleterre? «On a tous vu comment Kevin était confortable contre Lawson. Il ne ressentait pas le besoin d’impressionner son public. On est comme ça, dans la famille, devant notre foule! Là c’est Brook qui va avoir toute la pression de se battre dans sa ville natale! Kevin sait par contre que les Anglais sont des fanatiques, ça va huer!».
Cela dit, puisque être boxeur professionnel, c’est aussi planifier sa carrière, il faut envisager divers scénarios pour Kevin. Qu’adviendra-t-il en cas de victoire ou de défaite? «C’est certain que sky is the limit si Kevin l’emporte. Une défaite par décision serrée ne serait pas la fin du monde, pas plus qu’une défaite par coupure dans un bon combat compétitif». L’aînée de la famille Bizier nous a fait part de sa vision: « Ça fait deux fois que je rêve qu’il l’arrête au corps!». Prémonition?
La policière de Québec n’écarte pas un retour sur le ring. Elle pense d’ailleurs à ses compatriotes Mandy Bujold et Ariane Fortin-Brochu, toutes deux qualifiées pour les prochains Jeux Olympiques de Rio. «Je suis super contente pour les filles, mais j’ai un petit pincement au cœur et quelques larmes quand j’y pense», raconte la maman de deux garçons et d’une petite fille. «Je m’ennuie de l’équipe nationale!».
Crédit photo: PhotoZone