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«La boxe amateur ne s’est jamais remise du départ d’Yvon Michel» – Stéphan Larouche
- Mis à jour: 11 août 2016
Par Jean-Luc Autret
Présentement à Rio pour observer de proche les plus beaux espoirs pour la boxe professionnelle de demain et pour encourager nos trois représentants canadiens, l’entraîneur de renom Stéphan Larouche s’est confié à nous et il nous livre un dur constat pour les gens de Boxe Canada d’aujourd’hui.
«La boxe amateur de haut niveau ne s’est jamais remise du départ d’Yvon Michel en 1996. Depuis, nous assistons à un lent déclin. Yvon a dirigé l’équipe nationale avec passion pendant de nombreuses années. Il avait le désir de bâtir des équipes à long terme en mettant l’emphase sur l’équipe junior en permettant aux jeunes de se battre dans plusieurs compétitions internationales chaque année», affirme celui qui a dirigé les équipes juvénile et junior canadiennes de 1987 à 1991. Il a notamment dirigé les Stéphane Ouellet, Claude Lambert, Mike Strange, Dale Brown, Chris et Kirk Johnson.
Une analyse des résultats de 1992 à 2012 nous porte à donner raison à celui qui dirige aujourd’hui le club BoxeMontréal.com. En 1992, le Canada avait 10 représentants (dont les Dale Brown et Mike Strange) et a obtenu deux médailles, une de bronze (Chris Johnson) et une d’argent (Mark Leduc). En 1996, le Canada avait 11 boxeurs à Atlanta (dont les Jean-François Bergeron, Hercules Kyvelos et Troy Ross), un seul est revenu avec une médaille d’argent. C’est David Defiagbon qui est le dernier canadien à avoir remporté une médaille en boxe, mais on doit aussi noter par la suite une chute drastique dans le nombre de qualifiés.
Il y a eu seulement sept boxeurs à Sydney en 2000, le Canada ne récolte que quatre victoires. Puis en 2004 en Grèce, on retrouve cinq boxeurs, dont les Jean Pascal, Benoit Gaudet et Trevor Stewardson qui devront se battre avec le Comité olympique Canadien pour participer aux JO. En 2008, seul le boxeur Adam Trupish se rend en Chine. À Londres, il y a quatre ans, le Canada avait trois représentants (Custio Clayton et Simon Kean), dont l’une était une invitation de l’AIBA (Mary Spencer).
«En 2000, Boxe Canada était en déclin, mais elle profitait encore des bases mises en place par Yvon. Progressivement, la qualité des calendriers de compétitions s’est détériorée, mais aussi des changements administratifs ont aussi eu d’importantes conséquences sur le long terme», ajoute celui qui a accompagné les boxeurs en Grèce en 2004.
Un système motivant
Concrètement, Larouche soutient qu’Yvon Michel avait trouvé des façons de motiver tout le monde pour obtenir les meilleurs résultats possible. «À l’époque, les clubs de boxe obtenaient du financement lorsque l’un de leurs boxeurs faisait partie de l’équipe nationale. De plus, la présence des entraîneurs lors des voyages était basée sur une logique implacable, on favorise les entraîneurs ayant qualifiés le plus de boxeurs sur l’équipe d’élite» explique-t-il.
«Je me rappelle aussi que l’entraîneur personnel du meilleur boxeur de l’équipe était souvent invité aux grandes compétitions. Enfin, les entraîneurs nationaux étaient associés à l’un des centres nationaux soit à Montréal, Toronto ou Halifax et les boxeurs, pour leur part, restaient associés à leur club local» souligne l’entraîneur.
Une solution appliquée ailleurs
Il y a une solution qui a fait ses preuves pour développer des athlètes de haut niveau selon celui qui gravite dans le monde de la boxe depuis une trentaine d’années. «Il faut mettre en place une structure de développement rigoureuse basée sur le long terme. Pour redevenir une puissance, Boxe Canada doit s’inspirer d’histoires à succès comme Pierre Lafontaine, à Natation Canada et maintenant à Ski de fond Canada, et Louis Borfiga à Tennis Canada», affirme-t-il.
«Nous avons besoin d’un gestionnaire d’expérience qui va travailler sur le long terme. Lafontaine et Borfinga ont obtenu du succès ici, mais aussi à l’étranger, on se doit de faire de même à Boxe Canada», conclut celui qui espère le meilleur pour le développement du noble art dans notre grand pays.
Didier Boxe
11 août 2016 at 23 h 04 min
ATTENTION !!!! Je suis d’accord pour dire qu’Yvon Michel faisait du bon travail mais avant de dénigrer le travail de Boxe Canada et de Daniel Trépanier il y a des faits importants à considérer.
1) Pendant les années 70 et 80, beaucoup de pays ont boycotté les Olympiques, comme par exemple l’URSS qui n’était pas à Los Angeles en 1984. Avec plusieurs absents, il était plus facile pour les canadiens d’obtenir de meilleurs résultats.
2) La boxe a grandement gagné en popularité à travers le monde. La Chine, l’Inde et le Brésil, 3 pays de plus de 100 millions d’habitants se sont mis à la boxe. Bien qu’ils est moins « d’expérience » en boxe que le Canada, leur énorme bassin de population va leur permettre de progresser rapidement et ils deviendront bientôt bien meilleurs que le Canada. Ca va faire encore plus reculer le Canada sur la scène mondiale.
Il ne faut oublier le UK où la boxe connaît un boom extraordinaire depuis 20 ans, c’est une nouvelle puissance qui prend de la place.
3) De plus, avant 1996, il y avait seulement 1 boxeur par poids pour représenter l’URSS au complet. Suite au démantèlement de l’URSS c’est 11 boxeurs par catégorie de poids provenant de l’ancienne URSS qui ont pu boxer à Atlanta.
Avec des boxeurs de tous les pays qui terminent en kistan, des Russes, des Ukrainiens, des Tchèques, des Arméniens, et plusieurs autres pays que je ne nomme pas, l’espoir de remporter une médaille aux jeux a grandement diminué pour les canadiens mais également pour tous les autres pays.
Le démantèlement de l’ancienne URSS a révolutionné le monde de la boxe et plusieurs autres sports. Ca a permis à un plus grand nombres d’athlètes de participer aux jeux et par conséquent ça a augmenté le niveau de compétition.
Cette situation n’existait pas lorsque Yvon Michel était à la tête de Boxe Canada. Et ces « nouveaux » boxeurs de l’ancienne URSS sont tellement forts qu’ils n’ont pas seulement nuit aux performances du Canada mais ils ont nuit également aux traditionnelles puissances mondiales en boxe telles que Cuba et les USA.
Les USA ont gagné seulement une médaille (bronze) aux jeux après Athènes. Les performances de Cuba ont également dégringolé. Sont-ils moins bons ou est-ce le niveau mondial qui a grandement augmenté depuis 20 ans?
Contrairement à ce que dit Stephane Larouche, je crois que le niveau de la boxe a augmenté au Canada depuis 20 ans, le sport est beaucoup plus populaire et pratiqué.
En conclusion, même si le niveau de la boxe a augmenté au Canada, il a augmenté beaucoup moins rapidement que le niveau mondial et c’est pour cette raison que les canadiens paraissent moins bons aujourd’hui.
Et même si Yvon Michel était resté à Boxe Canada ou si Stephane Larouche avait pris sa place, je ne crois pas que le Canada serait meilleur aujourd’hui sur la scène mondiale.
Bien sûr qu’il y a place à l’amélioration chez Boxe Canada mais la grande élévation du niveau de la boxe mondiale est un facteur indépendant à Boxe Canada. Et j’espère que Stephane Larouche n’a pas fait cette déclaration à des fins politiques…
PS: Eric Lucas et Jean-Luc Legendre font un excellent travail sur les olympiques!!!
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