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Le nouveau départ de Ghislain Maduma
- Mis à jour: 5 avril 2016
Par Jean-Luc Autret
Le Montréalais d’origine congolaise a connu une année 2015 bien difficile. Des blessures l’ont tenu loin du ring pendant les premiers mois de l’année et après une courte présence de deux rounds le 20 juin, il a accepté un défi qu’il savait être difficile le 18 octobre au Madison Square Garden. Puis, en toute fin d’année, un virus lui a fait perdre l’occasion de retrouver le chemin de la victoire.
Toutes ces mauvaises aventures sont maintenant bien loin de celui qui est surnommé «Mani». Depuis la fin de février, c’est avec un enthousiasme débordant qu’il a le privilège de mettre les gants avec Manny Pacquiao. De plus, sa motivation est encore plus grande depuis que le très réputé Freddie Roach a accepté de devenir son nouvel entraîneur. Nous avons eu le plaisir de discuter longuement avec le résident du quartier Villeray. Voici donc un retour exhaustif sur ses dernières semaines et un apercu de ce qui s’en vient pour lui.
Une douloureuse séparation
Ghislain Maduma travaillait avec Mike Moffa depuis de nombreuses années, mais ses défaites à Londres et à New York l’ont forcé à réfléchir et à prendre une décision douloureuse. «Je lui dois énormément, si je suis un boxeur pro aujourd’hui c’est principalement grâce à Mike qui a toujours cru en moi. Depuis décembre, j’ai choisi de me séparer de mon entraîneur pour vivre de nouvelles expériences et c’est avec regret que je lui ai annoncé la nouvelle. Mike a bien pris la chose, puisqu’il est un professionnel, même si je sais que ça lui a fait mal. À ce moment-là, je n’avais pas de nouvel entraîneur en vue et jamais je n’aurais cru que ce qui m’arrive actuellement était possible», nous raconte le boxeur de 31 ans.
Initialement, Maduma devait passer deux semaines aux Philippines, mais dès son arrivée, on lui fait comprendre que s’il ne fait pas la job, ce sera un « au revoir ». Loin de décevoir, Mani est l’unique partenaire d’entraînement de Pacquiao pendant les trois semaines à la villa de celui qui a été champion du monde dans huit categories de poids. Invité à poursuivre le camp d’entraînement au Wild Card GYM à Los Angeles, Maduma ne peut refuser une telle offre et c’est alors qu’il fait le grand saut.
«Rendu à LA, j’ai demandé à Freddie Roach s’il voulait bien devenir mon entraîneur et il a accepté avec joie. J’ai fait mes preuves en affrontant l’un des meilleurs jours après jours et j’en récolte les fruits maintenant. Présentement, le focus est évidemment sur le combat du 9 avril, après ça, je vais revenir à LA puisqu’il va me rester cinq semaines avant mon prochain combat. Le 13 mai, je ne sais pas encore qui je vais affronter, mais je sais que ce sera un huit rounds. Je serai minimalement accompagné par Marvin Senerez Somodio, l’un des adjoints de Roach et de Réginald Laguerre du club de boxe Parc-Extension. On verra si l’agenda de Freddie Roach lui permettra d’être au Métropolis», ajoute celui qui pourrait bien être le partenaire d’entraînement de Miguel Cotto si le Portoricain affronte un droitier le 18 juin.
100 rounds avec Manny Pacquiao
Très privilégié, Ghislain Maduma a mis les gants avec «Pacman» lors d’une centaine de rounds de simulation de combat au cours des dernières semaines. «Autant aux Philippines qu’à Los Angeles, je me suis totalement dédié à l’entraînement, mes seules activités touristiques ont été de visiter des montagnes… à la course!!!», résume le souriant boxeur.
«Pacquiao est incroyable, après une séance de huit rounds de sparring, il peut enchaîner avec huit rounds de pads intenses, puis du sac et du speed ball à 37 degré celcius, tout ça avec un grand sourire. Je comprends mieux maintenant le sens du mot « sacrifice ». Il est tellement dédié, que les jours où il ne fait pas de sparring, il fait mille redressements assis après avoir grimpé une montage et nous devons l’accompagner», ajoute celui qui est en forme comme jamais.
Très charismatique, le probable futur sénateur philippin attire une horde de spectateurs autant chez lui dans sa villa de General Santos City qu’au Wild Card Gym de Los Angeles. «Je n’ai jamais vu quelqu’un avoir autant de pouvoir tout en restant si humble. Il a même un bureau pour écouter ses concitoyens après les entraînements. Chaque jour de 10 à 15 journalistes couvrent ses activités. Il est tellement concentré malgré toutes les distractions. J’ai même constaté qu’il est encore plus affamé à l’approche du combat», souligne celui qui avait pour mission de bouger beaucoup devant Pacquiao afin d’imiter Bradley.
Une journée type d’entraînement commence à 5h du matin. La séance de jogging s’entame vers 6h et elle consiste à grimper une montagne à la course et à redescendre au même rythme. Vers 8h c’est la séance de redressements assis et à 9h, on déjeune. Si c’est une journée de sparring, Maduma doit être prêt pour 14h, sinon le Montréalais va s’entraîner vers midi parce qu’en après-midi il y a trop de monde dans le gym pour observer « Pacman ». Il est fréquent pour le Philippin d’enchaîner 10 rounds de sparring, puis 8 rounds de pads et 8 autres de sacs et de speed ball.
Les projets de Ghislain Maduma
Le boxeur de 31 ans a toujours le même objectif: devenir champion du monde et il y croit plus que jamais. Bien conscient de sa situation sur la scène mondiale, Ghislain Maduma veut être actif le plus possible en 2016. «Je n’aurais probablement pas du prendre un combat aussi risqué au MSG après seulement deux petits rounds en près d’un an et demi. Mais, je ne peux rien y changer. Je serai de retour le 13 mai et je souhaite pouvoir me rebattre deux ou trois autres fois d’ici la fin de l’année», affirme-t-il.
«En 2017, je serai de retour dans l’élite mondiale des 140 livres et j’ai bien l’intention de ne pas rater ma chance cette fois-ci. Avec mon promoteur Camille Estephan, mon entraîneur Freddie Roach et ma détermination, j’ai tous les outils pour réussir», conclut le boxeur qui a déjà encerclé le 17 décembre dans son calendrier puisqu’il est invité au prochain anniversaire de Manny Pacquiao.
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