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Les hauts et les bas des galas de 2014

Par Jean-Luc Autret et Martin Achard

L’année 2014 n’a certainement pas été un grand cru côté qualité de boxe, mais avec 23 galas présentés sur le territoire québécois, la quantité était au rendez-vous. En fait, il faut remonter à 2006 pour trouver une année ayant offert un plus grand nombre de galas. Ça fait tellement longtemps que c’était avant que Joachim Alcine ne devienne champion du monde.

En guise de complément à notre bilan concernant les promoteurs québécois, voici cinq prix portant spécifiquement sur les galas. On nous permettra de préciser que, à nous deux, nous avons assisté aux 23 soirées de boxe des douze derniers mois, ce qui nous donne une perspective complète sur la période.

Gala de l’année: Stevenson VS Fonfara, le 24 mai à Montréal

sans-titre (3)Notre choix s’est arrêté sur cet évènement parce que, selon nous, il a offert le plus grand nombre de moments forts, particulièrement pour un gala d’importance. Bien peu de gens s’attendaient à ce que la première défense d’Adonis Stevenson en 2014 se rende à la limite, et encore moins avaient prévu que le champion visiterait le plancher au neuvième round. Andrzej Fonfara a brisé la séquence de dix K.-O. consécutifs de «Superman» et, en douze rounds d’action, il s’est bâti une belle crédibilité malgré la défaite.

Le gala, qui était organisé par GYM, a également vu David Lemieux soulever la foule et galvaniser l’atmosphère au Centre Bell en détruisant Fernando Guerrero en trois petits rounds, un K.-O. qui s’est mérité une mention honorable dans nos grands prix de fin d’année. Soulignons enfin, lors de la sous-carte, les spectaculaires victoires avant la limite de Kevin Bizier et d’Yves Ulysse Jr.

Meilleur gala en banlieue de Montréal ou en région: Théroux VS Rincon, le 21 novembre à Sorel-Tracy

Certains amateurs pourraient avoir l’impression que la boxe professionnelle est presque exclusivement concentrée à Montréal. Mais, en fait, il n’y a eu que neuf galas dans la Métropole cette année. Gatineau en a reçu trois, alors que Québec, Pointe-Claire et Vaudreuil furent les hôtes de deux soirées chacune. De plus, les villes de Lachine, de Mont-Saint-Hilaire, de Boucherville, de Sorel-Tracy et de Repentigny ont accueilli de la boxe pro à une occasion.

1689711_609180055859428_109441599663354893_nComme meilleur évènement en banlieue de Montréal ou en région, nous privilégions le gala co-présenté par le club BoxeMontréal.com et Eye of the Tiger Management, et ce, pour deux raisons. Tout d’abord, à cause de l’indéniable qualité du spectacle offert par les David Théroux, Mick Gadbois, Guillaume Tremblay-Coudé, Steven Butler, Ayaz Hussain et Will Madera. Mais surtout, à cause du caractère intense et électrique de l’ambiance au Colisée Cardin, où les fans ont manifesté bruyamment et fait sentir qu’ils connaissaient leur boxe. Ils nous ont ainsi rappelé qu’il existait une riche culture de la boxe professionnelle à Sorel, où furent tenus plusieurs galas à la fin des années 60 et dans la première moitié des années 70, mettant notamment en vedette le populaire Joey Durelle.

Meilleur gala en semaine: Hyppolite VS Pintos, le 22 mai à Pointe-Claire

Cette catégorie peut sembler bien particulière, mais elle vise à souligner le fait que, durant la dernière année, trois galas ont été présentés vers le milieu de la semaine, comme il était courant à d’autres époques. Le premier d’entre eux a eu lieu le premier mercredi de février au New City Gas, une discothèque du centre-ville de Montréal. À cette occasion, Camille Estephan et son équipe ont dû faire face aux difficultés occasionnées par une tempête de neige. Plusieurs se souviendront plus facilement, pour avoir regardé l’évènement sur les ondes de TVA Sports, du retour de la boxe au Casino de Montréal, organisé par GYM et présenté un mardi de septembre.

10390135_540332856077482_7901456237670428136_nLe gala de semaine ayant toutefois retenu le plus notre attention est celui offert par Eye of the Tiger Management le jeudi 22 mai au Holiday Inn de Pointe-Claire, soit deux jours seulement avant le méga-gala de GYM mettant en vedette Adonis Stevenson. Il nous a donné à voir en finale un magnifique K.-O. dès le premier round de Schiller Hyppolite, contre un adversaire pourtant solide, Rafael Sosa Pintos. Ce gain expéditif a permis à «Batman» de mettre la main sur un premier titre mineur et, surtout, de faire son entrée dans les classements mondiaux. Soulignons aussi, lors de la sous-carte, la présence de Jo Jo Dan, maintenant aspirant obligatoire de l’IBF à 147 livres, les débuts pros d’Ayaz Hussain, et la seule des neuf victoires obtenues par Steven Butler au cours de l’année à s’être rendue à la limite.

Gala ayant le plus surpassé les attentes: Beterbiev VS Cloud, le 27 septembre à Montréal

beterbiev-cloudweb-200x200-jpg-ssztCertains diront que ce gala mérite aussi le prix de l’évènement ayant eu le plus de finales prévues. Bref rappel pour ceux qui ont oublié cette séquence d’improvisations: nous devions d’abord assister à un duel entre Jean Pascal et Tavoris Cloud, mais le Lavallois s’est montré trop gourmand dans ses demandes financières au goût de GYM et d’InterBox, qui l’ont écarté du gala en plus de décider de ne plus agir comme ses co-promoteurs. Par la suite, Yvon Michel a affirmé qu’Adonis Stevenson assurerait la finale, alors pourtant que «Superman» n’était même pas en camp d’entraînement! Puis, à six semaines du gala, exit Stevenson pour faire place à Artur Beterbiev, mais deux semaines seront encore nécessaires avant d’officialiser le tout, et GYM se verra forcé de bonifier la bourse initialement offerte à Cloud, afin que l’ancien champion IBF accepte d’affronter Beterbiev plutôt que Pascal. Le résultat de tous ces rebondissements? À peine 2000 spectateurs se sont pointés le 27 au soir au Centre Bell.

Pourtant, la victoire rapide et extrêmement concluante du Tchétchène sur Cloud, la présence de Dierry Jean dans un combat pour un titre nord-américain à 135 livres, la belle victoire par K.-O. d’Antonin Décarie et l’ultime tour de piste de Stéphane Ouellet ont conféré un rapport qualité-prix extrêmement satisfaisant à cette soirée. Mais, pour reprendre la bonne formule de Jean-Luc Legendre de RDS, l’évènement avait malheureusement les allures d’un «gala confidentiel».

Gala ayant offert le spectacle le plus décevant: Pascal VS Bute, le 18 janvier à Montréal

BUTEPASCALAttendu depuis plusieurs années et originellement planifié pour le 25 mai 2013, le duel entre les deux grandes vedettes québécoises n’a pas été à la hauteur des attentes de la bonne majorité des 20 000 spectateurs présents au Centre Bell et de ceux qui suivaient l’action à la télé à la carte. La performance magistrale offerte par Pascal n’a pu en effet faire contrepoids à la déception ressentie sur le coup par les amateurs, qui espéraient un affrontement beaucoup plus partagé. À cela, il faut ajouter une demi-finale entre deux poids lourds étrangers, Mike Perez et Carlos Takam, qui s’est avérée d’un ennui mortel, et la démonstration de mécontentement d’Eleider Alvarez à la fin de son combat contre Andy Gardiner, qui a malheureusement fait mal paraître le sympathique Colombien et déclenché les hués de la foule.

Tant mieux pour GYM et InterBox s’ils ont dégagé de bons revenus de cette soirée, mais bien peu d’amateurs en garderont d’excellents souvenirs. En fait, la déception créée par ce gala est probablement l’une des causes des faibles foules observées lors des évènements du 24 mai, du 27 septembre, et des 6 et 19 décembre. Sans la présence de la télé américaine, aucune de ces soirées n’aurait passé proche de faire ses frais.

Crédit photo: PhotoZone

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