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Miville VS Coudé, ça va cogner !!!
- Mis à jour: 29 août 2014
Par Jean-Luc Autret
Samedi soir à Boucherville, les Promotions Coup de Poing vont présenter plusieurs combats intéressants. Dès l’annonce de ce gala, un duel local a été remarqué immédiatement par les amateurs de combats de cogneurs. Il s’agit bien sûr de l’affrontement entre le Saguenéen Guillaume Coudé-Tremblay (2-0-1, 1 KO) et le Montréalais Frank Miville (7-2-0, 3 KO). Ces deux hommes forts sont reconnus pour ne pas faire dans la dentelle et nous avons eu le plaisir de les rencontrer suite à une séance d’entraînement.
Du semi-pro à la boxe
Tous deux ont obtenu du succès en se battant sur la glace avant de le faire sur un ring. D’un côté, Miville, 33 ans, a fréquenté le semi-pro pendant six ans après s’être illustré dans le Midget AAA et avoir été repêché par l’Océanic de Rimouski. De l’autre côté, Coudé, 25 ans, est toujours actif dans cette ligue. Dans quelques semaines, il entamera sa troisième saison avec les Éperviers de Sorel-Tracy. En 2013-2014, il a terminé au troisième rang pour le plus grand nombre de combats avec 34 échanges, on peut en visionner la majorité sur ce site. Ces deux hommes sont reconnus sur la glace pour n’avoir peur de personne et leur personnalité est la même sur un ring.
Récemment, ils ont accepté des combats face à un adversaire bien plus expérimenté qu’eux. Le 16 mai dernier, Miville a livré bataille au vétéran Walid Smichet (21-7-3, 15 KO) mais ça s’est terminé en moins d’une muinute suite une blessure à l’épaule pour Miville. Le dernier combat de Coudé a eu lieu à Gatineau face à Mitch Louis-Charles (4-1-2, 2 KO), un protégé de Camille Estephan et de Mike Moffa qui a grandi dans le gym de son père Ali Nestor. Après quatre rounds, durant lesquels Coudé a été à la poursuite de Mitch, les juges ont déclaré le combat nul par décision partagée.
Coudé s’est préparé avec Schiller Hyppolite
Le gaucher de Chicoutimi a commencé à pratiquer la boxe il y a six ans. À l’époque c’était Francy Ntetu, qui sera aussi sur la carte à Boucherville, qui lui a lancé le défi de faire une séance d’entraînement. « J’ai eu immédiatement la piqure et, depuis, je pratique le hockey et la boxe. Au Saguenay, je suis entraîné principalement par Michel Desgagné et David Grenon me donne aussi un bon coup de main. C’est lui qui m’a permis de passer une semaine à Montréal. Grenon et Stéphan Larouche se connaissent bien et puisque Hyppolite affrontait le 16 août un gaucher, on m’a proposé de lui servir de partenaire d’entraînement », nous raconte-t–il.
Hyppolite et Coudé ont rivalisé à quatre reprises pendant une semaine à coup de six rounds. Pour avoir assisté à l’une de ces confrontations, il serait faux de dire que le gaucher a dominé mais il tenait férocement son bout face au rapide protégé de Jean-François Bergeron. « En mettant les gants avec Schiller j’ai pu améliorer mes coups aux corps et ça m’a aidé à être plus rapide dans mes contre-attaques », ajoute le boxeur.
Conscient qu’une carrière de hockeyeur comme celle de boxeur ne peut durer très longtemps, Coudé fait un retour à l’école en septembre. En plus d’évoluer pour les Éperviers de Sorel-Tracy les fins de semaine, il va consacrer ses énergies la semaine à une formation en extraction du minerai. « Je suis super content d’avoir été accepté dans ce programme. Je vais continuer à jouer au hockey et je pourrai aussi monter sur le ring tout en m’assurant que mon avenir sera de qualité. Il y a même une mine à 15 minutes de chez moi ou je pourrai travailler après ma formation », de conclure celui qui souhaite boxer pendant encore plusieurs années.
Le style unique du « tank » Miville
Frank Miville est né à Haïti, mais il vit au Québec depuis l’âge de six mois. Adopté par une famille qui s’est établie à Boucherville alors qu’il était au niveau primaire, François a toujours été choyé par sa famille, mais il a appris à se défendre suite à de l’intimidation. « J’ai plus appris à me défendre qu’à me battre. Lorsque j’étais jeune j’étais presque le seul noir à Boucherville, je n’ai pas eu le choix de répliquer à mes agresseurs », explique celui qui est encore marqué par ce passé.
Doté d’un physique imposant, Miville a roulé sa bosse longtemps dans le monde du hockey. Tout comme Coudé, il n’a pas choisi de miser « all in » dans le sport. À l’âge de 20 ans, il complète une formation qui lui permet aujourd’hui de vivre confortablement avec son salaire d’électricien dans la construction.
« Je travaille le jour et je m’entraîne le soir depuis des années. À l’époque où je jouais au hockey j’avais un rythme de vie semblable. J’ai toujours voulu offrir un bon spectacle aux gens qui viennent me voir. Que ce soit au hockey ou à la boxe, mon objectif reste le même : je veux qu’ils aient le goût de revenir parce que je leur ai offert le plus beau combat de la soirée », affirme celui qui a subi une luxation de l’épaule face à Walid Smichet.
« À mes débuts comme boxeur, j’étais vraiment tout croche. Je me suis progressivement amélioré et j’ai développé mon propre style en m’entraînant avec Éric Huard. Je suis très explosif et j’utilise bien ma force physique face à mon rival. Je suis en mesure de sauter sur mon adversaire lorsqu’il est à une distance de six à huit pieds de moi. Il est souvent surpris et si je ne l’atteins pas avec mes coups, je vais le bousculer et le déranger. Je sais que c’est risqué, mais je n’ai pas peur de prendre des coups parce que je sais que je vais en lancer plus que lui et que je vais lui faire mal », conclue le père de deux garçon de huit et dix ans.
Dans les derniers mois, Miville a mis les gants à l’entraînement avec de nombreux boxeurs tels qu’Artur Beterbiev, David Lemieux et Eleider Alvarez. Pour se préparer à affronter le gaucher Coudé, il s’est frotté à Renan St-Juste, Michel Lantagne, Jean-Michael Poulin et Michael Vasquez.
Un quatre rounds qui sera explosif
Les deux boxeurs sont bien préparés pour ce duel qu’il serait bien surprenant de voir se rendre à la limite des quatre rounds. Lors de nos rencontres, nous avons constaté qu’il n’existe aucune animosité entre eux. Il n’y a absolument rien de personnel entre ces deux « goons » qui ont compris leur rôle autant sur la glace que sur le ring. Samedi soir à la fin de la soirée, les chances sont fortes que les amateurs quittent l’hôtel Mortagne en gardant en mémoire le nom du gagnant et même, peut-être, celui du perdant.
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