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Pascal VS Bute : Autopsie de la défaite

Par Benoît Dussault

Près d’une semaine s’est écoulée depuis le combat entre Pascal et Bute. Il s’est écrit beaucoup de choses. J’ai malheureusement lu plus d’inepties, de conneries et de balivernes sur ce combat que j’aurais souhaité en lire .

Tout d’abord, il faut insister sur le fait que les amateurs de boxe ont eu le privilège d’assister à un combat entre deux athlètes au sommet de leur art. Ils ont vu le meilleur Pascal affronter le meilleur Bute. Les deux boxeurs étaient bien préparés par de très bonnes équipes. Il n’y avait pas de blessures, physique ou psychologique, au moment de monter sur le ring. Le meilleur des deux boxeurs a gagné, point à la ligne. Pascal a su démontrer tout son talent en exploitant chacune des failles de Lucian Bute, annihilant ainsi tous les moyens de Bute, lui faisant perdre tous ses repères. Un savant mélange de rage et de ruse qui a rendu Bute hésitant, confus, incertain et craintif. Dès les premiers instants du combat, la partie la plus importante du combat s’est jouée, la partie invisible, la partie cérébrale, la partie où Bute a cassé.

Un excellent boxeur, pas un bagarreur

Ne vous trompez pas, Lucian Bute est un excellent boxeur. Le 18 janvier, il était à son meilleur tant physiquement que mentalement. Ses qualités techniques sont indéniables et se comparent avantageusement à celles de Jean Pascal. Cependant, Bute n’est pas un bagarreur. Il lui manque cette pugnacité, cette dose d’agressivité, de méchanceté et de rage. Ce trait de caractère ne fait pas partie de son ADN. Cela ne se change pas, ne s’enseigne pas non plus. Opposez Bute à Pascal dix fois et vous obtiendrez le même résultat neuf fois sur dix.

Ce n’était pas un secret pour les gens du milieu, notamment ceux du groupe GYM qui suivent sa carrière depuis ses débuts. Ce n’est pas un hasard si le jeune David Lemieux, un boxeur nettement moins talentueux que Bute, l’a défié alors que Bute était champion du monde. Adonis Stevenson l’a fait aussi et Pascal le réclamait depuis plusieurs années. Jean Pascal a dit, il y a quelques semaines, qu’il allait peut-être forcer Lucian Bute à la retraite. Il savait très bien ce qu’il disait et le pensait réellement. Il savait qu’une fois Bute mis en danger, il pourrait en disposer comme bon lui semblerait.

Cette faiblesse est aussi bien connue des gens d’InterBox. Tous savent que Lucian n’a pas cette agressivité essentielle en boxe de haut niveau. Cependant ses qualités pugilistiques, son grand bagage amateur et sa condition physique exemplaire lui ont permis de compenser pour cette lacune et de se hisser légitimement au rang de Champion du monde version IBF. Il a défendu avec succès sa ceinture à neuf reprises. Ce qui constitue un exploit tout à fait remarquable.

Les mauvaises langues diront que ses défenses de titre se sont faites contre des boxeurs de niveau inférieur ou de catégories de poids inférieures. Vrai, mais ceci fait partie du privilège du champion. Il a affronté tous ses adversaires obligatoires. Un heureux concours de circonstances a fait qu’effectivement tous ses adversaires, exceptions faites de Miranda et Andrade, n’auraient jamais dû se retrouver sur le même ring que lui.

La situation faisait l’affaire de tous. On entasse 15 000 personnes au Centre Bell pour William Joppy ou Jesse Brinkley, on vend des télés à la carte à la tonne, on remplit les Cages aux sports et on donne un bon show. L’argent est bon, le risque est minime, tout le monde est heureux. Pourquoi changer une recette gagnante?

Un champion, un réel champion, quelle que soit la discipline, veut affronter les meilleurs coûte que coûte. Ce n’est pas le cas chez Bute. On se serait attendu à ce qu’il crie à l’injustice lorsqu’il n’a même pas été considéré pour prendre part au Super Six en 2009, alors qu’il était champion IBF. On aurait pensé que les cris et les indignations auraient monté de plusieurs octaves lorsque Jermaine Taylor et Mikkel Kessler se sont désistés et qu’encore une fois, il fût ignoré au détriment d’Allan Green et Glenn Johnson! Des boxeurs clairement inférieurs et moins vendeurs que Bute. Non, pas un mot, seulement qu’il attendrait patiemment d’affronter le gagnant.

Il a plutôt eu le perdant de la finale, Carl Froch. L’Anglais qui avait offert de pâles performances contre Johnson en demi-finale et contre Ward en finale. J’y étais les deux fois tout comme le clan Bute. Chacun croyait qu’encore une fois, le talent suffirait pour vaincre Froch. Vient un moment, vient un niveau où le seul talent ne suffit plus.

Marc Ramsay

En terminant, je tiens à souligner le travail exemplaire de Marc Ramsay. Il a fait preuve d’un leadership de haut niveau en s’entourant des meilleurs. Après la victoire, il a donné tout le crédit aux membres de l’équipe et à Pascal. Pas facile de diriger et de gérer les égos de Roy Jones Jr, Jean Pascal, Angel Heredia et Russ Anber!

6 Comments

  1. K.GAUTHIER

    23 janvier 2014 at 12 h 38 min

    je trouve cette article excellente
    12 rounds vous faite du très bon travail

  2. François Bouchard

    23 janvier 2014 at 13 h 03 min

    Bravo Benoît, très rafraîchissant et agréable, ça remet les pendules à l’heure!

  3. Patrice Blanchette

    23 janvier 2014 at 14 h 11 min

    excellent article

  4. pat bess7

    4 février 2014 at 0 h 42 min

    tres tres bonne arcticle ,, a une exception pret ,,,, on a pas vue le meilleur bute!!!!

    • patbess7

      4 février 2014 at 0 h 45 min

      prener pour exempe floyd maywethter,,, ce n est un boxeur argneux et bagarreur , pourtant c est le meilleur au monde !!!!

  5. Pingback: J’aime Jean Pascal !!! | 12 Rounds

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