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Yan Pellerin en cinq questions
- Mis à jour: 21 juin 2019
Par Richard Cloutier –
Le boxeur et ancien combattant de MMA, Yan Pellerin (6-1-0), vient d’ajouter une nouvelle corde à son arc, puisqu’il assume la présidence d’une nouvelle firme de promotion : New Era Fighting & Promotion. Le premier événement est prévu ce samedi 25 mai au Stade Dupont Ford à Saint-Jean-sur-Richelieu, avec le concours du Groupe Yvon Michel. Pellerin, qui a jusqu’ici disputé sept combats de boxe chez les professionnels, a d’ailleurs livré tous ses combats sur des cartes présentées par GYM. Samedi, le sympathique président Pellerin grimpera aussi sur le ring et fera face à Juan Santiago Colchado (6-4-1), du Mexique. Colchado s’est fait stopper par Terry Osias au Casino de Montréal en mars dernier. En prévision de ce duel et de ce premier événement, Yan Pellerin a répondu avec générosité aux questions de 12 Rounds.ca.
1 – Tu vas disputer ton 8e combat de boxe. Mais tu as d’abord combattu en MMA. Pourquoi les sports de combat et quel a été ton parcours ?
Yan Pellerin (YP) : Le MMA ! À vrai dire, plus jeune je m’entraînais avec l’équipe national de judo, donc je suis déjà dans le milieu des arts martiaux depuis mon jeune âge ! En 2001, l’organisation UCC, qui est par la suite devenue TKO, était de passage à Sherbrooke et le promoteur cherchait un gars de la place pour remplacer un combattant lors du UCC3 alors prévu dans la ville quelque semaines plus tard. J’ai donc accepté de me lancer dans cette aventure et cela fait maintenant 18 ans que je suis passé chez les professionnels.
Dans ma carrière, j’ai affronté je crois 12 adversaires ayant déjà combattu en UFC. J’étais le gars qui disait oui à n’importe quel adversaire, n’importe quel défi, avec souvent très peu de temps de préparation, et bien souvent à l’extérieur de la province. À cette époque, il y avait peu d’organisations, le sport était relativement jeune et vraiment pas payant, alors on prenait tout ce qui nous passait sous la main. Je viens de l’époque des Steve Vigneault, David Loiseau, Kristof Midoux, Stéphan Potvin et Donald Ouimet. Par la suite, il y a eu une deuxième vague d’athlètes, soit les GSP, Patrick Côté, Jonathan Goulet, Mark Hominick et Sam Stout, et le sport a alors véritablement pris son envol au Québec avec toute cette nouvelle génération de combattants.
J’ai combattu jusqu’en 2011 environ, mais à la fin, la passion n’était plus là. J’y allais pareil, mais ma tête n’y était plus, donc les défaites se sont accumulées plus rapidement que les victoires. J’étais rendu dans un état esprit où je me demandais pourquoi je continuais à entrer dans la cage et au fonds, je n’étais plus à ma place. Au final, je m’accrochais à quelque chose qui ne me rendait plus heureux. J’avais plusieurs responsabilités extérieures, comme mes enfants et le fait que j’étais propriétaire de plusieurs compagnies. Bref, j’ai pris une pause de 5 ans à l’extérieur de la cage, mais je n’ai jamais quitté le gym. Au cours de ces 5 années, je me suis concentré à aider les autres à performer et à cheminer dans leurs rêves et leur carrière, surtout mon partenaire d’entraînement depuis toujours, Patrick Côte, et mon bon chum Steve Bossé! J’ai aussi aidé plusieurs nouveaux venus à faire leur entrée dans cette grande aventure des sports de combat ! Bref, au cours de ces 5 années, j’ai continué à aimer mon sport et un jour, j’ai décidé de faire un retour. Les conditions étaient bonnes, la tête et le corps étaient en santé. Bref, le jour où j’ai décidé de revenir à la compétition, je suis revenu pour les bonnes raisons, pour moi-même et surtout, je me suis promis d’avoir du gros fun. Voilà la raison de mon grand sourire pendant les combats.
Oui, c’est mon huitième combat de boxe. L’an dernier, j’ai disputé 5 combats en 11 mois alors ce fut une belle année. Groupe Yvon Michel me donne toutes les opportunités que je veux de boxer et je les remercie énormément. Je me sens chanceux et privilégié. En 2019, j’ai déjà 2 combats de disputés et le 25 mai j’en serai à mon troisième. J’aimerais bien terminer cette année 2019 avec 6 combats, si le corps me le permet et qu’il n’y a pas trop de blessures, c’est notre objectif. Et si tout va bien, on aimerait bien s’attaquer à un titre canadien. Je le dis souvent, j’ai maintenant 39 ans donc le temps presse. Mais en même temps, j’ai tellement du gros fun dans un ring que j’espère tenir encore quelques années. Par contre je vais reprendre les mots de l’un de mes meilleurs amis, avec qui j’ai passé presque toute ma carrière dans le gym : Pat Côté. Il a toujours dit qu’il ne voulait pas faire le combat de trop et vous savez quoi, il a tenu parole. Un jour il s’est levé et a décidé que c’était assez. J’espère avoir le même courage que lui et faire la même chose lorsque le temps sera venu.
2 – Parle-nous un peu de ton équipe d’entraîneurs ?
(YP) : Je suis revenu à la compétition il y a 3 ans grâce à Lazslo Marien, l’un des plus vieux et expérimentés coachs au Canada. Il a été entraîneur de l’équipe nationale pendant plusieurs années et a dirigé plusieurs boxeurs au niveau professionnel. Ensuite, cette année, on a rajouté Sabrina Aubin qui est une boxeuse de l’équipe nationale avec plus de 100 combats d’expérience. Comme elle a déjà été dirigée par Lazslo Marien, ils ont un peu la même façon de travailler. Sabrina est une spécialiste dans la préparation physique, c’est donc un atout très important dans une préparation de combat. Ensuite, il y a mon ami et best cutman Samuel Décarie. Vous le savez, il travaille aussi avec plusieurs champions du monde et des futures vedettes de ce sport. Il travaille aussi avec Russ Amber et Marc Ramsay. Samuel est un des meilleurs dans la business pour faire le taping des mains afin qu’elle soient protégées durant les combats. Il s’occupe aussi de garder mon visage assez décent pour poursuivre rounds après rounds et fermer les coupures !
3 – Quel est ton plus beau moment depuis tes tous débuts ?
(YP) : Mon plus beau moment en MMA est sans aucun doute mon affrontement en 2004, à Montréal, contre un de mes meilleurs amis à ce jour : Patrick Côté ! Nous avons fait une guerre de tranchées qui a été l’un des combats de l’année. Ce jour-là, tous les deux, on a décidé d’y aller jusqu’à la fin et on s’est infligé plusieurs blessures. Je me souviens qu’au dernier round, alors que nous avions tous les deux la face ensanglantée après un échange violent, nous avons pris une pause de 5 secondes pour se faire un sourire alors qu’il restait environ 30 secondes au combat. Ça voulait dire : okay on arrive à la fin, puis aucun des deux avons l’intention de tomber aujourd’hui. À la fin du combat on s’est agenouillé afin de se parler et ce jour-là, un lien s’est créé entre nous pour la vie. C’est le souvenir que je vais emporter avec moi jusqu’à la fin !
4 – Tu viens de lancer une firme de promotion : qu’est-ce qui t’a motivé, qui sont tes partenaires et quel est l’objectif pour 2019 ?
(YP) : Oui nouvelle promotion, NEW⚜️ERA : nouvelle ère ! C’est une compagnie qui fera plus que juste participer à l’industrie des événements de combats. Oui, l’un des objectifs est la boxe et le MMA, mais cette nouvelle compagnie désire aussi œuvrer dans l’événementiel, par exemple avec des soirées de levée de fond, comme des bals pour des oeuvres de charité. Surtout, elle va travailler fort pour le sport amateur et olympique et pour la jeunesse!
Le 25 mai, nous somme en association avec le Groupe Yvon Michel. Dans la journée il y aura un gros gala de boxe olympique ou les jeunes et la relève pourront bénéficier du même set up que les professionnels de la boxe. Car le soir, ce sera au tour d’un gros gala de boxe professionnel à saveur local. Nous cherchons à réunir plusieurs gros noms locaux et nous en somme fiers. Francis Lafrenière, Frank Bruno Cotroni, Jan-Michael Poulin, Jean-Michel Bolivar, notamment, et moi-même, bien sûr ! Il y a aussi le jeune et talentueux Louis Jourdain qui nous vient aussi du MMA.
Mon partenaire dans l’aventure NEW⚜️ERA est très connu et il travaille maintenant beaucoup dans les médias et la télé, c’est l’ancien homme le plus fort au monde, soit nul autre que Hugo Girard.
5 – À quoi les amateurs doivent s’attendre de la part de Yan Pellerin pour la prochaine année ?
(YP) : Je vais continuer à donner un spectacle, à avoir du gros fun à tous les combats, un sourire et je le répète, on aimerait bien finir l’année avec une chance pour un titre de championnat canadien.