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Antonin Décarie l’emporte sur un ancien champion mexicain

Par Martin Achard

Eye of the Tiger Management (EOTTM) a présenté hier soir au Hilton du Lac Leamy à Gatineau le septième gala de sa série «Fight Club», une série qui, depuis un an et demi, a joué un rôle absolument déterminant dans le développement et la progression de plusieurs boxeurs actifs au Québec. L’évènement d’hier a été un autre franc succès, ayant notamment offert plusieurs combats à saveur locale et quelques K.O. spectaculaires.

Décarie–Munguia

Dans la finale de la soirée, Antonin Décarie (30-2-0, 9 K.O.) a vaincu le Mexicain Pablo Munguia (19-5-0, 11 K.O.) par décision unanime (98-92, 97-93, 96-94). Le Québécois, entraîné par Marc Ramsay, a souvent eu de la difficulté à garder son adversaire, un «pressure fighter» gaucher, à distance, et il a subi une coupure au-dessus de l’œil gauche vers la mi-combat. Mais Décarie a porté les meilleurs coups dans une majorité de rounds, et il a réussi à légèrement ébranler son rival à deux reprises avec sa droite dans les premières reprises.

« Je savais qu’il serait hargneux, mais je pensais que je l’aurais mieux dominé. Il bougeait bien le tronc pour esquiver mes coups, ce qui lui permettait de rentrer avec aisance à l’intérieur. Je ne pourrai sans doute pas me battre au mois de mai à cause de ma coupure », a commenté Décarie. « Je ne suis pas surpris par l’allure du combat. On s’attendait à un bon niveau d’opposition », a quant à lui expliqué Marc Ramsay, « c’est ce type de combat qu’on voulait ».

Malgré l’adversité, la victoire doit être considérée comme satisfaisante pour Décarie, qui est actuellement classé 11e par le WBC et dont l’ambition est de gravir les classements mondiaux. Rappelons que Munguia avait remporté ses trois précédants combats contre des adversaires possédant une fiche globale de 45-6-3, incluant l’Ontarien Samuel Vargas, à qui il a infligé en décembre dernier sa première défaite en carrière.

Pierre-Paul–Laham

Dans un affrontement de dix reprises qui revêtait une importance particulière pour la suite des carrières de deux boxeurs québécois, le gaucher Roody Pierre-Paul (9-1-0, 5 K.O.) a envoyé Baha Laham (12-2-2, 5 K.O.) au tapis d’une main arrière au premier round, puis a bien dominé le reste du combat grâce à plusieurs belles combinaisons et à des déplacements circulaires efficaces. À la 7e reprise, plusieurs coups de puissance ont produit un second knockdown, alors que Laham a été forcé de mettre un genou au sol pour se donner un répit. Les juges ont remis des cartes de 97-91, 97-91 et 96-92 en faveur de Pierre-Paul, qui s’est ainsi approprié le titre vacant WBC Continental Americas des super plumes.

« Je ne m’attendais pas à une domination aussi facile de Roody », a avoué son entraîneur Douggy Berneche.  « Après le 7e round, Laham semblait découragé et je pensais qu’il n’allait probablement pas revenir. Nous allons continuer de bien encadrer Roody et tenter de l’amener vers un combat de championnat du monde ».

Hyppolite–Mackey

Le super moyen Schiller Hyppolite (10-1-0, 6 K.O.), qui disputait son premier combat de dix rounds en carrière, a boxé méthodiquement pour vaincre le boxeur des Bahamas Jermain Mackey (18-8-0, 14 K.O.) par arrêt du coin après la 6e reprise. Hyppolite était supérieur à son adversaire sur tous les plans et commençait à placer ses coups à volonté. La décision de mettre fin au duel paraissait donc fondée.

Le promoteur Camille Estephan s’est dit extrêmement satisfait de la progression de son protégé : « Dans ma tête, Hyppolite est déjà dans le top 10 mondial. En plus, il a compris récemment ce que nous lui avons expliqué, à savoir qu’il devait laisser tomber ses manières arrogantes, qui l’auraient empêché de développer sa popularité auprès du public ».

VilleneuveMiville

Dans un duel particulièrement attendu de quatre rounds chez les mi-lourds, le représentant du Club de boxe Éric Huard, François « The Tank » Miville (7-1-0, 3 K.O.), a passé le K.O. d’une solide gauche au héros local Pascal Villeneuve (3-1-0, 2 K.O.) dès le 1er round. Ce dénouement rapide a jeté une douche d’eau froide sur plusieurs amateurs de boxe gatinois, venus encourager l’un des leurs.

« J’étais prêt pour une guerre et un combat se rendant à la limite », a commenté Miville, « mais Villeneuve ne m’a pas démontré ce soir qu’il était un adversaire coriace ». « Villeneuve aura droit à une autre chance avec nous », a déclaré Camille Estephan, « il a trop de talent pour qu’on ne lui donne pas une autre occasion de se battre lors de l’un de nos galas. Mais il va devoir comprendre que le talent seul ne suffit pas. Il a commis l’erreur de baisser les mains, une erreur que son entraîneur Éric Bélanger l’avait pourtant préparé à ne pas commettre. Cette expérience va soit lui permettre de devenir meilleur, soit briser sa confiance ».

Butler–Plourde

L’étoile chez les amateurs, le super mi-moyen Steven Butler (1-0-0, 1 K.O.), a réussi sa rentrée chez les professionnels en stoppant le boxeur de Chicoutimi Jean-François Plourde (1-1-0, 1 K.O.) dès le premier round. Le protégé de Rénald Boisvert était tout simplement trop vif et explosif pour son adversaire, qu’il a blessé au nez et forcé à mettre le genou au tapis suite à un uppercut. L’arbitre, voyant que Plourde était déclassé, a alors sagement décidé d’arrêter le combat. Butler s’est montré peu loquace après sa victoire, mais a exprimé sa satisfaction de combattre maintenant dans les rangs professionnels.

BarakatHeim

Le lourd-léger franco-ontarien Samer Barakat (3-0-0, 3 K.O.) a démontré encore une fois ses talents de bagarreur en disposant facilement du Néo-Écossais Matt Heim (0-3-0) après 64 secondes au 1e round. Une rafale de droites au corps a d’abord envoyé Heim au tapis, puis une autre accumulation de coups l’a fait chuter, poussant l’arbitre à mettre fin au carnage. Heim était un remplaçant de dernière minute suite à l’incapacité de Sandy Pembroke de passer les examens médicaux. La commission athlétique de Nouvelle-Écosse a accepté de lever une suspension dont il faisait l’objet pour lui permettre de prendre part au combat.

HarveyBunce

Dans un combat de quatre rounds chez les lourds, le Québécois Steven Harvey (5-1-0, 2 K.O.) a vaincu l’Américain Zachary Bunce (2-1-0, 1 K.O.), un protégé d’EOTTM et un partenaire d’entraînement régulier de Bermane Stiverne, par décision unanime (38-37, 38-37, 38-37).

Harvey a été coupé au-dessus de l’œil gauche dès le 1er round et a paru quelquefois embêté par le jab et la rapidité de Bunce lors des six premières minutes, mais sa plus grande activité lui a fait largement dominer les 3e et 4e reprises, menant les trois juges à scorer le dernier round 10-8, même s’il n’y a pas eu de knockdown. Bunce semblait physiquement extrêmement éprouvé après l’affrontement et avait peine à se tenir sur ses deux jambes. Il s’est effondré à sa sortie du ring et a eu besoin de plus de cinq minutes pour quitter la salle. Il a toutefois été capable de s’entretenir avec les journalistes à la toute fin de la soirée.

« Au 1er round, j’ai été surpris par la force de son jab », a expliqué Harvey. « Je me suis dit : OK, très bien, je suis dans un vrai combat ! Au 4e, je pensais que l’arbitre allait s’interposer et m’adjuger un T.K.O., mais il ne l’a pas fait ». « J’ai été malade avant l’affrontement », a pour sa part affirmé Bunce, qui a manqué son avion trois fois à Las Vegas avant de pouvoir finalement rejoindre Ottawa. « Je ne voulais pas me battre, mais plusieurs personnes dépendaient de moi ».

Louis-Charles–Tremblay-Coudé

Chez les super moyens, le fils d’Ali Nestor Charles, Mitch Louis-Charles (3-1-2, 2 K.O.), et le boxeur gaucher de Chicoutimi, Guillaume Tremblay-Coudé (2-0-1, 1 K.O.), ont fait match nul (39-37, 37-39, 38-38). Il s’agit d’un résultat raisonnable de la part des juges, au vu du combat très partagé qu’ont livré les deux combattants.

 

 

 

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