Éric Martel-Bahoéli en mission en France

Par Jean-Luc Autret

Ce week-end, en plus de Kevin Bizier qui est en action à Sheffield ce soir, un autre boxeur de Québec, Éric Martel-Bahoéli (11-4-0, 7 KO), sera en action en Europe. Dimanche en fin d’après-midi heure du Québec, le grand gaillard montera dans un ring situé à une heure de Marseille. Son rival, Faisal Arrami (17-5-0, 10 KO) et lui-même rivaliseront pour le titre de la francophonie de la WBC des poids lourds.

Prêt depuis longtemps

Le boxeur surnommé « The Hammer  » a vécu plusieurs hauts et bas dans les derniers mois. Son duel contre James Toney à Ottawa, initialement prévu pour le 14 novembre, puis reporté à trois reprises, ne lui rappelle que de mauvais souvenirs. « Je ne retire aucune chose positive de cette histoire-là. Ça aurait été un trip de faire ce combat-là, mais les promoteurs n’étaient aucunement sérieux. Je savais depuis bien longtemps que le combat n’aurait pas lieu. En fait le seul petit bénéfice que j’ai eu c’est que ma condition physique était de meilleur niveau quand j’ai commencé à me préparer pour Arrami », affirme celui qui avait négocié un boni de signature pour Toney, boni qu’il n’a jamais reçu.

Au début de janvier, peu de temps après avoir reçu la confirmation de l’annulation de son combat à Ottawa, le matchmaker Stéphane Loyer lui a proposé ce combat en France. Sans aucune hésitation son équipe a accepté le défi. « Mon camp d’entraînement a duré environ deux mois, c’est excellent comme délai quand tu es invité à te battre à l’extérieur. Ma préparation a été supervisée par Maxime Simard comme ce fut le cas à mon combat précédent. Puisque le Français est plutôt un cruiserweight, j’ai surtout mis les gants avec des gars de sa stature pour bien me préparer à son agilité et à ses déplacements. Je sais qu’il va bouger beaucoup dans le ring, je dois le garder à distance et bien utiliser ma force physique», souligne celui qui a notamment vaincu Didier Bence et Samer Barakat, des boxeurs évoluant plutôt chez les moins de 200 livres.

Qui est Faisal Ibnel Arrami?

Surnommé « The African King » suite à son triomphe en Zambie pour le titre de champion d’Afrique à moins de 200 livres en 2009, Faisal Arrami est son propre promoteur pour son duel contre Éric Martel. Âgé de 31 ans, celui qui possède trois nationalités, française, tunisienne et marocaine, a découvert la boxe à 12 ans.

Signe de son talent évident, l’entourage de Fabrice Tiozzo s’intéresse à lui en 2009. Champion de France en 2011 à moins de 200 livres, il a subi la défaite lorsqu’il a visé plus haut, soit pour le titre de l’union européenne et face à l’Ontarien Denton Daley pour la ceinture NABA en 2013.

Après une longue période de repos suite à une opération à une épaule, Arrami fait maintenant partie de la catégorie des poids lourds depuis novembre 2014. Mesurant six pieds un pouce et pesant environ 215 livres, le droitier, qui passe parfois gaucher, est reconnu pour être un boxeur méthodique et patient. Étant fortement désavantagé physiquement face à Martel, il ne faudra pas se surprendre s’il préfère jouer la contre-attaque.

En France sans François Duguay

Bien loin d’être en chicane avec son vieux complice François Duguay, Éric Martel est présentement chez nos cousins en compagnie de Jérôme Arnould et de Maxime Simard. Arnould est un Français de Montpellier qui a fait 32 combats sur le vieux continent, il s’est notamment battu en championnat du monde en 2007 et Simard est celui qui a supervisé l’ensemble de sa préparation tant physique que pugilistique.

Plusieurs raisons expliquent ce choix. Tout d’abord, quand Éric a accepté ce duel le Groupe Yvon Michel projetait d’inclure son collègue Sébastien Bouchard sur la sous-carte de Brook-Bizier. Par conséquent, François Duguay aurait nécessairement été occupé de l’autre côté de la Manche. Puis, quand le poids lourd de Québec s’est vu accorder seulement trois billets d’avion, il a dû faire un choix qui est assumé autant par le boxeur que par l’entraîneur.

« Éric est bien placé pour gagner ce combat-là. Nous savons qu’Arrami est un bon boxeur mais il est à sa portée. Il devra rester concentré et bien focusé. Le plus grand danger pour Éric c’est quand il se met à croire qu’il peut coucher son rival, il se met à swinguer. Selon moi, son meilleur combat fut celui contre Didier Bence, il est resté calme et il a placé ses coups de puissance aisément sans trop en mettre. Ce n’est pas la première fois que je ne serai pas là, à son dernier combat il y a un an, c’était Maxime qui était dans son coin », mentionne celui qui surveillera de loin le duel.

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