Schiller Hyppolite: «Je vais défoncer Darnell Boone!»

Par Martin Achard

Schiller Hyppolite (19-1-0, 13 K.-O.) prendra part samedi prochain au Théâtre Olympia à ce qui constitue, selon mon collègue Jean-Luc Autret, le plus intéressant des 22 combats qui seront présentés à Montréal d’ici le 17 mars. Il y affrontera le vétéran Darnell Boone, un «gatekeeper» de grande qualité qui pourra donner une juste mesure de la valeur actuelle d’Hyppolite en tant qu’aspirant mondial chez les super-moyens. J’ai eu la chance de m’entretenir cette semaine avec le protégé d’Eye of the Tiger Management, qui est entraîné par Jean-François Bergeron.

12 Rounds: Ressens-tu le besoin de l’emporter de façon claire et nette contre Darnell Boone, considérant qu’il a déjà affronté d’autres boxeurs québécois comme Adonis Stevenson et Jean Pascal?

Schiller Hyppolite (SH): Non je ne ressens aucune pression de ce genre, je ne sais même pas ce qui s’est passé dans le duel entre Pascal et Boone. La comparaison avec autrui n’a aucune importance pour moi. Cela dit, je vais quand même l’emporter de façon claire et nette contre Boone, car je suis quelqu’un de clair et net. C’est dans ma personnalité!

12 Rounds: Boone est un boxeur stratégique. Il monte toujours dans le ring avec un plan de match. Est-ce que tu penses qu’un combat contre lui te fournit une occasion spéciale de démontrer ton intelligence et ton adaptabilité?

SH: J’ai déjà affronté plusieurs bons boxeurs, des gars de bon calibre. Mais beaucoup ne le reconnaissent pas. Ils disent: «Hyppolite a pris un boxeur facile», ce qui est insultant pour moi. J’ai déjà prouvé plusieurs fois que je pouvais m’adapter. Je ne considère pas que Boone représente un défi particulier pour moi. Je vais le défoncer et laisser parler les gens.

12 Rounds: Chez les professionnels, tu ne t’es encore jamais battu à l’extérieur du Québec. Crois-tu qu’il est important pour ton développement d’aller bientôt livrer un combat à l’étranger?

SH: J’ai bien sûr hâte de faire ça. Qui n’aime pas voyager? C’est un aspect qui était très présent en boxe amateur, et qui me manque. J’aimerais aller n’importe où, même au Zimbabwe! Plus on voit de choses dans la vie, plus on s’enrichit.

12 Rounds: Est-ce qu’il y a des boxeurs du passé ou du présent que tu admires, et dont tu aimes étudier le style?

SH: Il y en a beaucoup! Mais je tiens à souligner que j’ai tendance à admirer un homme dans son entièreté, plutôt que simplement pour ses talents de boxeur. Comme beaucoup d’autres, j’aime Muhammad Ali. J’aime aussi Mike Tyson, pour sa violence et son authenticité, Sugar Ray Leonard pour sa beauté et sa vitesse, et Bernard Hopkins pour son intelligence. Mais mon idole est probablement Andre Ward. Il est exceptionnel sur le plan technique, et j’admire le fait que sa science de boxe soit totale. Peu importe dans quelle situation il se retrouve dans le ring, il sait toujours exactement quoi faire et il n’est jamais pris au dépourvu.

12 Rounds: Es-tu satisfait de la couverture que t’accordent les médias québécois? Crois-tu qu’ils devraient s’intéresser davantage à toi, considérant que tu es clairement en progression vers un combat de championnat du monde?

SH: Il est vrai qu’ils pourraient parler davantage de moi, mais je n’accorde pas une importance extrême à ce point. Dès l’âge de dix ans, j’ai compris que ma vie allait être plus compliquée que la normale, et que j’allais donc devoir travailler plus fort pour atteindre mes objectifs. Je comprends aussi que je n’ai pas un sourire à la Yves Ulysse Jr et que mon visage est peut-être un peu froid. Mais il suffit de me parler deux minutes pour comprendre que je ne suis pas quelqu’un de froid et que je suis en général chaleureux avec autrui.

12 Rounds: En terminant, que réserve l’année 2016 pour Schiller Hyppolite? Où te vois-tu à la fin de l’année?

SH: J’aimerais être aspirant obligatoire pour un titre mondial, ou même peut-être me battre en championnat du monde dès la fin de l’année. Mais j’ai souvent en tête cette phrase qu’un ami m’a dite un jour: «La vie ne t’amène rien que tu n’es pas prêt à affronter». Donc, une chose est certaine: peu importe le rythme auquel se dérouleront les choses pour moi, quand les occasions se présenteront, je serai prêt!

Crédit photo: PhotoZone

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