Steven Butler l’emporte par TKO au 3e round

Par Martin Achard

Eye of the Tiger Management a présenté ce soir un gala de boxe professionnelle dans le magnifique décor du Théâtre Olympia de Montréal, une salle construite en 1925 qui, pendant quelques heures, a permis aux spectateurs présents de se replonger, sous certains rapports du moins, dans l’atmosphère de l’âge d’or du noble art.

En raison de l’annulation du combat impliquant David Lemieux, pour cause de non-respect du poids prévu et de refus de son adversaire, James De la Rosa, d’effectuer un compromis, il revenait à Steven Butler de faire les frais de la finale. «Bang Bang»  (15-0-1, 11 K.-O.) a complètement dominé et vaincu par T.K.-O. au troisième round d’un combat prévu pour dix le boxeur de la Bosnie-Herzégovine Sladjan Janjanin (13-1-0, 11 K.-O.). Butler était trop fort et énergique pour son rival, à qui il a fait subir deux knockdowns à la deuxième reprise, puis qu’il a noyé sous une mer de coups à la troisième, forçant l’arbitre Albert Padulo Jr à intervenir. Par cette victoire, le favori de la foule a mis la main sur son premier titre chez les professionnels, en l’occurrence le titre jeunesse vacant des super-mi-moyens de l’IBF. «J’avais presque peur que Steven se laisse prendre par le moment et l’emporte par K.-O. dès le premier round», nous a confié son entraîneur Rénald Boisvert. «Mais il a su demeurer calme et méthodique. Il ne frappait pas trop fort, juste assez pour bien soutenir ses attaques. Il aurait facilement pu faire dix rounds au besoin».

Dans la demi-finale, l’aspirant mondial chez les 168 livres Schiller «Batman» Hyppolite (20-1-0, 13 K.-O.) a bien failli trébucher devant le défi que représentait pour lui le vétéran américain Darnell Boone (23-23-4, 12 K.-O.). Le Québécois a chuté lourdement à la cinquième reprise sous l’impact d’un crochet de gauche bien «timé», et il a subi un compte de huit au sixième alors que Boone tentait le tout pour le tout afin de signer une victoire par K.-O. Au final, cependant, l’énergie supérieure d’Hyppolite et sa domination dans les quatre derniers rounds lui ont permis de s’imposer par des pointages, tous en sa faveur, de 96-93, 95-93 et 95-93. Même s’il a connu une bonne dose d’adversité dans ce combat, «Batman» s’est probablement gagné de nouveaux fans grâce à sa performance courageuse et déterminée, mais il devra améliorer son sens de la distance et la précision de ses coups s’il espère poursuivre son ascension dans les classements mondiaux.  

Le super-mi-moyen Mian Hussain (15-0-0, 6 K.-O.) a facilement pris la mesure de l’Italien de 39 ans Tobia Giuseppe Loriga (28-7-2, 6 K.-O.) par décision unanime en six rounds (60-52, 60-51 et 60-50). «Super», un gaucher, nous a rappelé son grand talent en dictant constamment l’action grâce à son jab long et droit. Des coups en puissance ont par ailleurs envoyé Loriga au plancher aux deuxième, troisième et quatrième rounds. Le spectacle a semblé plaire à la foule, qui a chaleureusement applaudi les deux pugilistes au terme de l’affrontement.

Le poids lourd de Trois-Rivières Simon Kean (4-0-0, 4 K.-O.) avait un rival expérimenté mais bedonnant devant lui en la personne de l’Américain Travis Fulton (23-42-1, 21 K.-O.). L’ancien olympien n’a pas eu besoin des six reprises prévues pour signer sa quatrième victoire chez les professionnels. Il a fait mal à Fulton à quelques occasions au deuxième round, ce qui a convaincu l’arbitre Michael Griffin de mettre un terme à l’affrontement sans plus attendre, avant que le Québécois ne porte le coup de grâce. Une sage décision de Griffin, qui a essentiellement choisi de faire avorter un duel qui n’aurait jamais dû prendre place.

«La Machine», Ayaz Hussain (10-0-0, 8 K.-O.), était beaucoup trop puissante et explosive pour le Polonais Jacek Wylezol (14-14-0, 8 K.-O.). Ayaz a envoyé son rival au tapis d’une droite au deuxième round, puis il l’a sonné à nouveau quelques secondes plus tard avec le même coup, incitant l’arbitre Jean-Guy Brousseau à s’interposer. Au vu de ce résultat, il faut croire que le représentant de la famille Hussain est plus que prêt à se frotter à une plus grosse pointure à sa prochaine sortie. Le duel, prévu pour huit assauts, était disputé chez les super-légers.

Dans un duel endiablé chez les 140 livres, Mathieu Germain (6-0-0, 4 K.-O.) a vaincu le Mexicain Noel Mejia Rincon (14-8-1, 10 K.-O.) par décision unanime (60-53 trois fois). «G-Time» a lancé une abondance de coups du début à la fin de l’affrontement et envoyé son rival au plancher d’une frappe au corps à la sixième reprise, mais Rincon a refusé de capituler et a démontré une belle résilience, donnant ainsi au Québécois l’occasion de faire un six rounds complet.

En lever de rideau, deux pugilistes de 140 livres basés à Montréal s’affrontaient. Le gaucher Battyrzhan Jukenbayev a récolté son deuxième «no contest» en autant de combats chez les professionnels lorsqu’il a violemment poussé Redy Hernandez (0-1-0, 1 n.c.) au sol vers le milieu du premier round, causant une blessure à la cheville de ce dernier qui a forcé l’arrêt des hostilités. Jukenbayev avait réussi à ébranler son adversaire grâce à plusieurs mains arrières quelques secondes avant l’incident, et on comprend mal pourquoi il a ressenti le besoin d’ainsi rudoyer Hernandez en corps-à-corps. Le duel était prévu pour quatre rounds.

On notera en terminant que David Lemieux est monté dans le ring vers la mi-gala pour présenter ses excuses à la foule. Il a été accueilli par un mélange d’applaudissements et de huées.

 

 

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