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Fernando Gagnon vs Hubert Gagnier: le Hagler-Hearns du Québec?
- Mis à jour: 1 mars 2016
Par Martin Achard
Il y a 68 ans aujourd’hui, le 1er mars 1948, l’un des pugilistes québécois les plus spectaculaires des années 1940 et 1950, le dur à cuire Fernando Gagnon, mettait la main sur le titre canadien des poids plumes en battant le Montréalais Hubert Gagnier, lors d’un gala présenté à la Tour de Québec devant 2500 spectateurs.
Le déroulement du combat illustre bien les caractéristiques comme boxeur de Gagnon, une véritable force de la nature qui, en dépit de ses cinq pieds deux et demi et de son gabarit de poids coq, possédait la force de frappe d’un poids moyen.
Pendant les deux premières minutes du premier round, le résident de Québec attaqua sans relâche et multiplia les frappes des deux mains au corps et à la tête de Gagnier, qui possédait pourtant un avantage de poids de cinq livres sur lui. Mais subitement, le champion en titre, un gaucher, se ressaisit et atteignit Gagnon d’un puissant crochet de la droite qui fit plier les genoux de ce dernier. Gagnier enchaîna quelques secondes plus tard avec un autre crochet de la main avant, qui produisit un résultat similaire. Sentant une victoire expéditive à sa portée, le boxeur de la Métropole se lança alors dans une offensive tout azimut, qu’il ponctua d’un troisième crochet de la droite en puissance. Sérieusement blessé à l’œil gauche et terriblement ébranlé par ce dernier coup, Gagnon s’affaissa dans les câbles et, pendant deux ou trois secondes, il donna l’impression d’être totalement K.-O.! Le son de la cloche le sauva toutefois d’une défaite qui paraissait à ce moment certaine.
De façon quasi miraculeuse, Gagnon parvint à reprendre ses esprits et à récupérer entièrement pendant la minute de repos et, malgré son œil gauche déjà presque complètement fermé, il recommença à attaquer en lion au début du deuxième round! Après une minute et 30 secondes environ d’action, il plaça une droite au corps, puis un crochet de gauche qui fendit l’œil droit de Gagnier, et finalement une courte droite au menton, qui fit chuter le champion. Manifestement secoué et apeuré par la puissance et la brutalité de cette attaque, Gagnier préféra alors demeurer sur ses genoux et écouter l’arbitre lui administrer le compte de dix, faisant fi des bruyantes adjurations de son père qui, en tant qu’homme de coin, lui criait de se relever.
Par cette victoire, Gagnon acquit le statut de double champion canadien (un fait d’armes très prestigieux à l’époque), lui qui possédait depuis 1946 la couronne des 118 livres.
On notera que, selon BoxRec, la fiche en carrière de Gagnon s’établit à 105-30-8, incluant 77 K.-O. Mais certaines sources font état d’autres triomphes par K.-O. ne figurant pas dans BoxRec, de sorte que le nombre de victoires acquises avant la limite par le puissant cogneur de la Vieille Capital s’établirait en fait à plus de 80, un nombre qui représente peut-être un record absolu pour un boxeur originaire du Québec.