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Froch vs Groves II : guerre en Angleterre!

Par François Bouchard

C’est samedi que les comptes se règlent. Couchez les petits, fermez les rideaux et les stores, barrez les portes, l’actuel tenant du titre WBA et IBF des super moyens, l’Anglais Carl Froch, remettra sa ceinture en jeu contre son compatriote George Groves. C’est strictement au sens légal que le mot «compatriote» est utilisé ici car si vous voulez garder vos meubles intacts, il ne faudrait pas inviter les deux hommes dans une même réception! Voici une petite rétrospection du combat précédent et une impression de ce qui pourrait bien arriver dans le combatrevanche…

Six mois après avoir vengé sa défaite contre le Danois Mikkel Kessler, Froch offre, le 23 novembre 2013 à Manchester, un combat à ses fans contre un autre Anglais, soit Groves. Ce dernier, sans avoir eu à se frotter à des Arthur Abraham, Lucian Bute, Andre Ward ou Mikkel Kessler, pouvait justifier son statut d’aspirant pour une défense optionnelle de Froch avec des victoires contre un très vieux et usé Glen Johnson, Noe Gonzalez Alcoba (liquidé en deux rounds par Adonis Stevenson), et surtout James DeGale, un boxeur au talent prometteur qui a su revenir de sa défaite serrée contre Groves.

À 32 gains pour seulement deux défaites et 23 mises hors de combat à son palmarès, Froch en a fait du chemin depuis ses débuts. Je me souviens, lorsqu’il avait affronté Brian Magee il y a huit ans, il avait eu toutes les misères du monde à le vaincre. Son style résiliant et acharné fait de lui un boxeur imprévisible doté d’une mâchoire et d’une endurance peu commune. On pourrait qualifier sa force de frappe de «lourde», qui sape l’énergie de ses opposants. Lorsqu’il l’utilise, son jab est un atout majeur et sa vitesse varie selon son humeur.

J’avais un petit doute sur l’issue du premier affrontement lorsqu’il fut annoncé. Groves (19-1, 15 KO) a des mains rapides, un style inhabituel avec une position plus basse que la moyenne, et la jeunesse de son côté. À 26 ans, il est de dix ans le cadet de Froch. Quelle ne fut pas la consternation chez les spectateurs lorsque Groves envoya lourdement Froch au plancher au premier round et le malmena lors des reprises suivantes! En bon professionnel, le champion se reprit en main vers le huitième assaut avant que l’arbitre ne mette un terme plus que prématurément au combat lorsque Groves s’est retrouvé en difficulté au neuvième. Ce qui nous mène à la revanche de ce samedi.


2013-11-23 Carl Froch vs George Groves par sweetboxing15

Un face-à-face entre les deux a eu récemment lieu avec l’ancien champion des lourds-légers Johnny Nelson comme intermédiaire. Les deux ont échangé une poignée de main qui en disait long: Groves a serré la main de Froch très fortement et ce dernier a rabattu le bras de son rival pour le faire basculer vers lui. Groves semblait détendu alors que Froch donnait davantage l’air d’un lion en cage.

 

Les impondérables questions

Froch est-il usé après tant de guerres contre Kessler (deux fois), Andre Ward, Jermain Taylor et Jean Pascal? A-t-il pris Groves à la légère avant le premier combat? Ou est-ce que ce dernier a résolu le style du «Cobra»? Groves verra-t-il sa confiance grandie par le premier affrontement?

Froch ne peut pas livrer un affrontement comme il a fait contre Lucian Bute, avec des attaques surprises: Groves a plus de vitesse et sa contre-attaque peut faire mal, on le sait. Sa meilleure chance est de reprendre là où il a laissé dans les derniers rounds du premier affrontement, à savoir immédiatement déborder son adversaire. Il pourrait aussi «outjabber» Groves comme il l’a fait avec Kessler.

Quant à Groves, il devra faire preuve de patience et utiliser sa vitesse intelligemment, et surtout ne pas embarquer dans la guerre de tranchées que Froch aimerait avoir. Sa main droite devra être déguisée par des feintes et des attaques variées.

Plusieurs scénarios sont possibles, et comme l’auteur des présentes lignes a été horrible dans ses dernières prédictions, il ne se lancera pas dans un pronostic. Je me contenterai de dire que peu importe le résultat, les fans seront gagnants.

De plus, lors du même gala, la fierté du Québec Ghislain Maduma (16-0, 10 KO) tentera de mériter sa chance en championnat mondial en affrontant le solide Anglais Kevin Mitchell (37-2-0, 27 KO). Ce dernier cogne dur et a un style de «petit teigneux», mais c’est une occasion en or pour Maduma de montrer son talent à l’échelle internationale, et il ne la ratera pas. Trop de vitesse, trop d’athlétisme naturel, trop de tout feront que «Mani» sera le vainqueur de cet affrontement. Pour en savoir plus sur la préparation de Maduma, consultez cet article.

 

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