Mikael Zewski face à un autre prospect

Par Jean-Luc Autret

Selon Zewski, la seule façon de regarder en direct son prochain combat sera de se rendre Au Coin du Métro.

Le Trifluvien Mikael Zewski (26-0-0, 20 KO) est impliqué vendredi dans ce qui pourrait être le point tournant de sa carrière. Pour son sixième combat à Las Vegas, il est confronté à un boxeur au même stade de sa carrière que lui. Comme Zewski, le Russe Konstantin Ponomarev (27-0-0, 13 KO) évolue chez les professionnels depuis 2010 et son parcours est aussi sans tache. Nous nous sommes entretenus avec Mikael et son père Jean qui est son entraîneur depuis toujours quelques heures avant leur départ pour la capitale du jeu.

Nouvel apprentissage face à Jeremy Bryan

Le 13 décembre dernier, Mikael est monté dans le ring du Cosmopolitan à Vegas pour affronter l’Américain Jeremy Bryan (17-6-0, 7 KO). Celui-ci s’est spécialisé pour donner du fil à retordre aux jeunes boxeurs qui sont en ascension. Par exemple, dans la dernière année, il a perdu par décision partagée face à Sadam Ali (19-0-0, 12 KO) et par décision majoritaire contre Raymond Serrano (20-2-0, 9 KO).

Le boxeur originaire de la capitale de la Mauricie a dû courir après son rival pendant les dix rounds et au terme des échanges les juges lui ont accordé la victoire par décision majoritaire (97-93, 97-93 et 95-95).

« Ç’a été un combat décevant pour moi parce que j’aime donner un bon spectacle et Bryan a choisi de se sauver du début à la fin. J’ai bien travaillé avec mon jab jusqu’au sixième, mais je suis alors devenu impatient et j’ai tenté de couper le ring pour l’atteindre et j’étais trop large en lançant mes coups. J’ai réussi à me ressaisir au neuvième et à bien finir le combat. Je lui concède le sixième et le septième ainsi que le premier round parce que j’ai été coupé », nous explique le volubile pugiliste.

« J’ai beaucoup appris de ce combat, c’est important de toujours respecter son plan de match. Bryan a choisi de se sauver pendant les dix rounds, c’était à moi de rester concentré et d’éviter de rechercher le KO quasi impossible. Je reconnais qu’il a réussi à très bien boxer à reculons, mais c’est moi qui ai dicté le rythme du combat et c’est pourquoi je l’ai emporté », ajoute-t-il.

« Mikael a appris à être patient et que ça ne sert à rien de bousculer les choses. De plus, il nous a prouvé qu’il a l’énergie nécessaire pour boxer à plein régime pendant dix rounds. N’oublions pas que c’était la première fois qu’il avait à compléter dix rounds. Ç’a été une très bonne préparation pour son combat de vendredi », de nous expliquer le paternel.

La plus longue préparation de Mikael Zewski

À la fin du mois de janvier, le clan Zewski a été mis au courant que Mikael risquait d’affronter le jeune Ponomarev. Le 24 janvier, soit le soir que Ponomarev a vaincu le Canadien Steve Claggett, Bob Arum a eu l’intention de l’opposer à son protégé de 26 ans.

« Ç’a pris un peu de temps avant que notre combat soit officialisé parce que c’est le premier gala d’une nouvelle série nommée MetroPCS Friday Night Knockout sur la chaine câblée américaine TruTV. Je serai en demi-finale, juste avant le combat de Ray Beltran », souligne celui qui est actuellement classé 5e à la WBO et 10e à la WBC.

« Ce fut mon plus long camp d’entraînement à vie. Comme d’habitude, je me suis déplacé à Québec et à Montréal pour mettre les gants avec d’excellents partenaires d’entraînement. J’ai pu rivaliser avec Jo Jo Dan à plusieurs reprises et comme il a un style très semblable à Ponomarev ça a été excellent pour moi. J’ai aussi échangé quelques fois avec Dan Munger au Club Empire à Québec ».

« Certains boxeurs aiment faire de nombreuses séances de sparring, moi j’ai développé un fonctionnement qui me va très bien depuis mon combat avec Clint Coronel en avril 2011. Je travaille beaucoup pour améliorer mon explosivité tout au long d’un camp et je fais une séance de sparring d’une dizaine de rounds une fois par semaine. Je complète en faisant une demi-dizaine de rounds avec des objectifs techniques particuliers », nous confie Mikael Zewski.

À quoi s’attendre de Ponomarev

Vendredi, le jeune Russe de 22 ans en sera à son cinquième affrontement en territoire américain. Lui qui a remporté dès 2011 le titre WBC Youth Intercontinental, il a ajouté les titres WBC Baltic en 2012, puis WBC Youth World en 2013. Présentement classé au 14e rang de la WBC chez les mi-moyens (147 livres), Ponomarev a notamment vaincu par décision unanime le vétéran mexicain Cosme Rivera.

Maintenant entraîné par le réputé Abel Sanchez,  il est du genre à lancer 200 coups par round. Surnommé « Talant », Ponomarev est un boxeur de volume qui boxe autant comme gaucher que comme droitier. Il peut lancer de tous les angles et sa main arrière est dangereuse en tout temps.

« La guerre du jab sera déterminante dans ce combat. Il a un style semblable à Damian Fryas que j’ai vaincu en 2013. Je devrai rester calme, particulièrement lors des premiers rounds, je sais que je vais devoir manger des coups pour l’atteindre solidement. J’ai toujours été du style à chercher l’efficacité, je préfère lancer des coups de qualité  plutôt que de travailler en quantité. Ce sera bien important pour moi de ne pas me laisser prendre au jeu de répliquer coup pour coup. Particulièrement quand il est gaucher, il est porté à sortir le menton et à lancer des coups plus larges, ce sera à moi d’en profiter et de lui faire payer le prix », souligne Mikael Zewski.

Dans l’ombre de Mayweather-Pacquiao

Habitué de se battre en sous-carte lors de grands galas (Pacquiao-Bradley, Golovkin-Rosado, Maidana-Morales, Pascal-Bute, Stevenson-Bellew…), Mikael Zewski a l’opportunité de faire grandir rapidement sa notoriété vendredi en se retrouvant à la télé américaine et surtout en boxant la veille du grand duel Mayweather-Pacquiao.

Dû à l’ampleur du combat de samedi, Top Rank a condensé les activités de promotion jeudi alors que les quatre principaux boxeurs participeront à une conférence de presse, puis ils monteront sur la balance. Bien que son promoteur, le même que Manny Pacquiao, aurait pu lui remettre des billets pour assister au gala de samedi, le jeune homme de 26 ans sera dans un avion dès samedi matin puisque sa conjointe doit accoucher le 11 mai.

« Lorsque l’on m’a proposé cette date, je n’étais pas tellement enthousiaste, j’aurais préféré me battre quelques semaines plus tôt, mais ce n’est pas quelque chose que je contrôle. Je serai bientôt papa d’un petit garçon et, si c’est nécessaire, je peux même prendre l’avion vendredi soir, quelques minutes après mon combat », conclut-il.

One Comment

  1. Richard

    2 mai 2015 at 7 h 21 min

    Le prospect a planté le suspect .

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