- Pascal Villeneuve fait match nul à Gatineau
- Pascal Villeneuve prêt pour son premier combat de six rounds
- Et si 2015 était une année de misère pour la boxe québécoise ?
- Bermane Stiverne veut casser Deontay Wilder
- L’année 2014 de Eye of The Tiger Management
- Les hauts et les bas des galas de 2014
- Le boxeur de l’année et autres prix 2014
- Le top 15 des boxeurs québécois – 3e édition décembre 2014
- Est-ce que ces enfants ont été sages?
- Les promoteurs, gérants et «matchmakers» de l’année en boxe au Québec
Simon Kean face à un vétéran ce dimanche
- Mis à jour: 19 février 2016
Par Jean-Luc Autret
L’Olympien de Trois-Rivières, Simon Kean (2-0-0, 2 KO) devait initialement affronter dimanche à Gatineau un jeune Mexicain ayant une fiche de 2-1, mais le fait que ce dernier est âgé de 17 ans a amené la Régie des sports de combat à refuser le duel. Plutôt que d’annuler le combat de Kean, ce qui se voit fréquemment, l’équipe de Camille Estephan s’est retroussé les manches et ils ont trouvé bien mieux comme option. Son rival est maintenant Tomas Mrazek (10-52-6, 5 KO), un vieux routier de la République Tchèque qui a beaucoup de vécu. Simon et son nouvel entraîneur, Mike Moffat, nous parlent de ce changement d’adversaire et de la jeune carrière du poids lourd de 27 ans.
Des débuts fracassants
Après deux très courtes visites sur le ring totalisant moins de cinq minutes, il est bien difficile de faire des reproches à Simon Kean, mais malgré ses deux KO rapides celui-ci a pu percevoir des différences importantes entre les amateurs et les professionnels. « La différence majeure c’est la grosseur des gants, ça cogne vraiment plus fort. De plus, je dois apprendre à gérer mes énergies pour être capable de rester explosif pendant huit, dix ou douze rounds. Je suis aussi conscient que je dois bien me protéger, ma défense fera la différence à long terme, puisqu’un bon coup bien placé avec ces gants ne pardonne pas », explique celui qui a hâte de gravir les marches chez les professionnels.
« À mon premier combat, j’étais vraiment stressé, comparativement à mon second combat. Je devais connaître personnellement environ la moitié des 1200 spectateurs. Lorsque j’ai vu que le Hongrois ne voulait pas se battre, j’étais vraiment mal à l’aise pour tous ceux qui avaient acheté des billets pour me voir à l’œuvre », ajoute celui qui sera de nouveau en vedette à Trois-Rivières le 27 mai prochain.
Déménagement à Montréal
Le grand bonhomme de près de deux mètres a choisi de migrer vers Montréal après son premier combat. Respectueux envers son entraîneur chez les amateurs Jimmy Boisvert, Simon ne l’a pas laissé tomber pour une question de compétence. « Jimmy est un très bon coach, j’ai choisi de m’entraîner à Montréal pour plusieurs raisons mais pas parce que celui qui m’a tout montré ne pouvait plus faire la job », affirme-t-il. En plus d’être conseillé par Mike Moffat, Kean est suivi en conditionnement physique par Jarek Kulesza. Il s’entraîne avec David Lemieux et les autres membres d’Eye of the Tiger Management et il a plus facilement accès à des partenaires d’entraînement comme Oscar Rivas, Didier Bence et Sylvera Louis.
Pour Moffa, le défi de s’occuper de Simon Kean est motivant. « Jimmy a vraiment fait un bon travail avec lui. Le plan initial n’était pas qu’il déménage mais on s’est ajusté à sa décision. Il travaille vraiment fort au gym, il aime pousser son corps au maximum, on n’a pas besoin de le motiver. Un poids lourd c’est bien différent des autres boxeurs, il doit apprendre à faire des mouvements défensifs après avoir lancé des coups parce qu’à ce poids-là ça ne pardonne pas », ajoute celui qu’on voit dans le coin de Dierry Jean et de Ghislain Maduma.
Qui est Tomas Mrazek?
Le défi de dimanche de Simon Kean devrait nous permettre de bien juger à quel point la courbe d’apprentissage est rapide pour le Trifluvien. Tomas Mrazek est âgé de 35 ans, il a plus de 300 rounds de boxe derrière la cravate. Bien que rarement vainqueur, le Tchèque a affronté de nombreux boxeurs de qualité. Celui qui s’est battu dans treize pays différents en 68 combats, dont seize fois en Allemagne et à dix reprises en Grande-Bretagne, a subi les coups de plusieurs boxeurs présentement classés dans le top 15 mondial.
Tout d’abord soulignons le fait qu’il a résisté à la puissance de Tyson Fury, oui oui le champion du monde des poids lourds, pendant six rounds (il n’y a que six autres boxeurs qui peuvent dire la même chose). Il a été vaincu par Marco Huck (TKO5), champion du monde WBO des moins de 200 livres de 2009 à 2014. Il s’est mesuré au Français Carlos Takam (DU8) et au Cubain Mike Perez (TKO3) que l’on a vus l’un contre l’autre à Montréal en sous-carte de Pascal-Bute. Il a aussi été confronté à l’ancien aspirant mondial Eddie Chambers (TKO6).
« C’est le genre d’adversaire que je voulais pour Simon. En plus d’être en mesure de faire la limite avec lui, Mrazek est gaucher, un défi additionnel pour notre gars. Selon sa performance et sa capacité d’adaptation je vais enligner la suite. J’ai hâte de voir comment il va gérer les coups du Tchèque », souligne Mike Moffa.
Simon souhaite affronter le champion canadien NCC Dillon Carman dès le 27 mai à Trois-Rivières. Alors que certains affirmeront que c’est bien trop rapide, son entraîneur est prudent. « On va y aller une étape à la fois, selon sa performance de dimanche on va mieux l’évaluer et nous serons aussi en mesure de le faire progresser à nouveau les 12 mars et 8 avril à Montréal. Pour l’instant, il n’y a pas de négociations avec Carman, mais si Simon est prêt et que l’Ontarien est disponible, pourquoi pas? », de conclure Mike Moffa.