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Sont-ils surévalués?

Par François Bouchard

Cette semaine, je vous propose une courte liste de boxeurs qui, à mon avis, sont vus comme meilleurs que ce qu’ils sont en réalité. Attention, dire qu’un boxeur est surévalué ne signifie pas qu’il manque de talent ou de cœur, cela signifie simplement que l’attention qui lui est accordée n’est pas justifiée en fonction de ses accomplissements récents.

Andrzej Fonfara, mi-lourd, 25-2, 15 KO : Le Polonais n’a pas perdu un seul combat depuis 2008. C’est sa victoire sur l’ex-champion Glencoffe Johnson qui lui a donné un peu de notoriété. Il faut toutefois savoir que le vieux routier Johnson venait de perdre deux combats, contre Carl Froch et Lucian Bute, lequel a démontré par la suite qu’il était déjà sur la pente descendante. La victoire de Bute sur Johnson était d’ailleurs des plus ternes.

Fonfara se dirigeait tout doucement vers une défaite aux points contre Gabriel Campillo avant de surprendre l’ex-champion WBA par un KO au 9e round. Bien qu’il ne faille pas le sous-estimer, c’est un boxeur avec des habiletés rudimentaires qui compense par un travail acharné. Il n’a jamais fait face à un boxeur de calibre international en pleine possession de ses moyens. Adonis Stevenson remettra probablement ses pendules à l’heure avec un KO.

Sakio Bika, champion WBC des super-moyens, 32-5-3, 21 KO : Il y a quelque temps, j’aurais mis Bika dans la liste des sous-évalués. Cependant, ses quatre derniers adversaires n’ont rien à voir avec Joe Calzaghe, Andre Ward ou Lucian Bute. Dyah Davis est un bon boxeur solide, mais sans plus, Nikola Sjekloca n’a rien prouvé malgré sa fiche de 25-0, et la même chose est vraie de Marco Antonio Periban. Bika lutte avec Arthur Abraham pour le titre du plus faible champion actuel chez les 168 livres. Son match nul à sa dernière sortie contre Anthony Dirrell témoigne de ses limitations techniques, surtout que la plupart des spécialistes avaient vu le frère d’Andre gagnant. Bika ferait un bon aspirant, meilleur que la moyenne, mais il paraît surestimé comme champion.

Jean Pascal, mi-lourd, 29-2, 17 KO, ne serait pas surévalué dans la mesure où il a déjà affronté des opposants valables. Mais récemment, on dirait qu’il s’assoit sur sa réputation, pendant qu’Adonis Stevenson accumule les victoires par KO. Normalement, l’aspirant a tendance à se battre plus souvent que le champion, non? Tout simplement, on aimerait que Jean se batte un peu plus régulièrement maintenant qu’il semble rétabli. Lucian Bute c’est beau, mais il y a une vie après Bute.

Arthur Abraham, champion WBO des super-moyens, 40-4, 28 KO, n’est pas le premier boxeur évoluant en Allemagne qui apprécie la cuisine maison. Mais Nikola Sjekloca, Giovanni De Carolis, Willbeforce Shihepo, et Mehdi Bouadla parmi ses plus récents adversaires??? On dirait qu’Abraham fait des combats de retour en permanence! Une chance qu’il y a Robert Stieglitz pour lui donner un peu de crédibilité. Il a été chanceux de remporter son premier duel contre son compatriote allemand, a été exposé lors du second combat et remporta le dernier affrontement, in extremis une fois de plus. La vérité est qu’Abraham n’est pas capable de compétitionner avec l’élite, ce qui explique pourquoi, après avoir défié Andre Dirrell, Carl Froch et Andre Ward, il s’est résolu vers Stieglitz et le titre WBO, l’option la plus facile.

Curtis Stevens, moyen, 27-4, 20 KO, est l’archétype du boxeur surévalué. Il est doté d’une excellente force de frappe, mais sa liste d’adversaires laisse à désirer. Il a subi la défaite contre Jesse Brinkley en 2010 pour obtenir le droit d’affronter le champion IBF de l’époque chez les 168 livres, Lucian Bute. Brinkley est lui-même un « clubfighter », issu de la série The Contender.

Après quelques victoires contre des adversaires qui ne sont même pas dignes d’être mentionnés, Stevens se fit « remarquer par un KO » au premier round contre le très usé Saul Roman, ce qui lui a valu une chance d’affronter le champion des poids moyens Gennady Golovkin, et encore! Il « refusa » la bourse initiale, prétendant qu’il ne faut jamais accepter la première offre! De quel droit un boxeur qui n’a aucun pouvoir de négociation peut se permettre d’agir en diva? Évidemment, Golovkin le tortura pendant huit assauts.

Le mois dernier, il a subi le même genre de punition contre le jeune aspirant Tureano Johnson avant d’ébranler ce dernier au dernier round et d’obtenir un cadeau de l’arbitre avec l’un des arrêts les plus rapides de récente mémoire. Il mérite, à mon avis, le titre de champion incontesté des réputations surfaites.

Et vous, qui auriez-vous mis dans cette liste? À vous de jouer les gérants d’estrade!

À venir : qui sont les plus sous-évalués?

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