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Stéphane Ouellet : « Ma victoire contre Alain Bonnamie fut une soirée parfaite pour moi! »

Par Martin Achard

Il y a 19 ans aujourd’hui, le 24 février 1995, Stéphane Ouellet signait l’une des victoires marquantes de sa carrière en passant un K.O. percutant à Alain Bonnamie au 5e round, au Palais des sports de Jonquière, à l’occasion d’une défense de son titre canadien des 154 livres. Le combat mit en évidence tous les talents de boxeur du Saguenéen, notamment la rapidité de ses mains et sa force de frappe. J’ai eu le plaisir et le privilège de m’entretenir avec Ouellet pour recueillir ses souvenirs de l’affrontement.

« Il est certain que mon duel contre Alain constituait un gros test », se rappelle le boxeur québécois le plus populaire de sa génération. « Une quarantaine de jours avant notre combat, Alain avait livré un bon combat et fait la limite aux États-Unis contre Raul Marquez, qui était alors invaincu et qui est devenu par la suite champion du monde. Je savais qu’une victoire contre lui allait m’ouvrir des portes et me donner de la crédibilité, même aux États-Unis ».

Rappelons qu’à l’époque, certains observateurs doutaient de la capacité de Ouellet (14-1-0, 8 K.O.) à s’imposer contre le solide Bonnamie, qui détenait une fiche de 14-4-2 (8 K.O.) et revendiquait une victoire contre Dave Hilton.

« Le combat ne fut pas si facile. Au moment du K.O., je n’étais pas si en avance que ça », confie Ouellet. « J’ai eu besoin d’un peu de temps pour m’habituer au style d’Alain. J’ai pris un risque en lui assénant la droite qui l’a stoppé au 5e round. J’ai pris un bon élan et, si j’avais manqué mon coup, je me serais probablement retrouvé en difficulté ». Le résultat fut toutefois décisif et saisissant : plusieurs spectateurs se rappellent encore aujourd’hui avec effroi la brutalité du K.O. subi par Bonnamie, dont les yeux ont clairement roulé vers l’arrière sous l’impact du coup de grâce administré par Ouellet.

« Je considère que ma victoire contre Bonnamie fut une soirée parfaite pour moi, suite à un camp d’entraînement qui fut lui aussi parfait », conclut Ouellet. « En prime, il y avait une belle tempête de neige à ma sortie du Palais des sports, qui a rendu encore plus agréable les célébrations d’après-combat! ».

Cet important triomphe sur Bonnamie inaugure la meilleure séquence en carrière du « Poète », à qui l’on doit d’avoir revitalisé la boxe professionnelle au Québec dans les années 1990. Il aligna en effet, au cours des trois années suivantes, dix autres victoires et gravit les échelons des classements mondiaux, avant d’encaisser un revers crève-cœur par arrêt de l’arbitre à la toute fin du 12e round contre Dave Hilton, dans un combat légendaire qui constitue sans doute le plus grand classique de l’histoire de la boxe québécoise.

Rappelons, en terminant, une curiosité. Des articles de journaux parus en 2002 rapportent qu’InterBox avait considéré organiser un combat revanche entre Ouellet et Bonnamie, qui aurait formé la finale d’un gala au Centre Bell, présenté tout juste avant la retransmission en direct de l’affrontement Éric Lucas-Markus Beyer en Allemagne. « Je n’avais jamais entendu parler de ça avant! », avoue Ouellet. « J’ai déjà pensé affronter une seconde fois Alain, mais on ne m’avait jamais approché à l’époque pour me mentionner ce projet ».

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