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Trois espoirs de médailles olympiques pour Rio
- Mis à jour: 8 mars 2016
Par Jean-Luc Autret
Pour souligner la journée internationale de la femme nous avons pensé vous présenter trois boxeuses qui représentent le Canada de très belle façon et qui sont toutes des espoirs de médailles en vue des Jeux Olympiques de Rio en août prochain. De surcroît, elles ont quitté Montréal dimanche soir en direction de Buenos Aires en Argentine pour participer aux qualifications continentales olympiques qui débuteront vendredi. Comme dans l’ordre de la photo ci-haut, voici un portrait de nos championnes canadiennes à 51, à 60 et à 75 kilos: Mandy Bujold, Caroline Veyre et Ariane Fortin.
Mandy Bujold, double championne des Panaméricains de 2011 et de 2015
La Franco-ontarienne de Kitchener, dont la mère est beauceronne et le père originaire du Nouveau-Brunswick, domine la scène canadienne depuis 2007. Elle détient maintenant neuf championnats nationaux consécutifs. Elle s’illustre sur la scène internationale depuis plusieurs années comme en font foi ses gains lors des continentaux de 2007, 2008 et 2010. Depuis trois ans, elle a investi encore dans sa carrière en déménageant à Toronto et en étant entraînée par le réputé Adrian Teodorescu du club de boxe Atlas.
Tout comme Ariane, Mandy a vécu quatre championnats du monde, le plus récent, en 2014, lui a permis de se hisser en huitième position. Elle s’est illustrée aussi lors des Commonwealth en décrochant la médaille de bronze. L’été dernier, elle a prouvé hors de tout doute sa capacité à gérer la pression. Alors qu’elle devait défendre son titre obtenu au Mexique en 2011, Mandy a bien répondu défaisant la Péruvienne puis la Colombienne et, en finale, elle a dominé l’Américaine alors classée no 1 au monde. Tout ça alors qu’elle devait évoluer devant ses amis et supporteurs et que la finale avait lieu le jour de son 28e anniversaire.
«Dans les dernières semaines, j’ai pu mettre les gants avec une Italienne et une Irlandaise que j’ai fait venir à Toronto pour maximiser ma préparation. En Argentine, je devrai garder mon focus pour obtenir l’une des deux places pour Rio. Il y a eu du changement récemment dans ma catégorie. L’Américaine que j’ai battue à Toronto s’est fait battre lors des qualifications olympiques américaines et la Brésilienne a échoué un test anti-dopage en janvier. Mes adversaires à surveiller proviennent de la République dominicaine et de la Colombie, évidemment, je ne peux juger les nouvelles représentantes américaine et brésilienne», affirme celle qui souhaite performer encore pendant quelques années avant d’accrocher ses gants.
Caroline Veyre, médaillée d’or aux Panaméricains de Toronto
Née à Paris, Caroline est arrivée à Montréal à 14 ans alors que sa mère suivait des traitements pour lutter contre un cancer. Elle découvre la boxe à 18 ans grâce aux conseils et au soutien de Léo Kwitkowski, un entraîneur d’origine polonaise ayant une grande expérience amateur dans son pays d’origine. Après avoir remporté les championnats provinciaux pendant sept ans, en octobre 2013, elle passe des 57 au 60 kilos et décroche son premier championnat canadien. Le soutien de son gérant Douggy Berneche l’aide grandement à acquérir de l’expérience et en 2015 elle décroche des médailles d’or lors des qualifications continentales pour les jeux panaméricains et lors de ces jeux qui ont eu lieu à Toronto l’été dernier.
Autant pour les qualifications olympiques en Argentine que pour les jeux de Rio, elle est amplement dans son élément puisque son grand-père est Argentin et sa mère est originaire du Brésil. La compétition qui débute vendredi pour Caroline lui demande pas moins que la perfection. Puisque le Brésil a réservé une place pour sa représentante des 60 kilos (le pays hôte des JO a certains privilèges), Caroline doit remporter la médaille d’or de la compétion pour confirmer sa présence aux Olympiques de Rio.
«Dans les dernières semaines, j’ai pu mettre les gants avec plusieurs boxeuses et boxeurs de talent, comme une représentante de la Suède qui a déjà obtenu une médaille de bronze lors de mondiaux juniors, la championne canadienne à 54 kilos et David Gauthier qui tente aussi de se qualifier pour les Olympiques. Mes adversaires à surveiller sont la Portoricaine et la représentante de l’Argentine. Je n’ai pas affronté encore l’Américaine et la Mexicaine, mais je les ai vues se battre l’an dernier. Je devrai être bien focusée pour chaque combat, je n’ai aucune marge d’erreur. Si je ne décroche pas l’or, je devrai performer lors des mondiaux féminins en mai et récolter une médaille là-bas», souligne la boxeuse de 27 ans.
Ariane Fortin, quadruple médaillée aux championnats du monde
Ariane Fortin est le visage de la boxe féminine depuis de nombreuses années, plusieurs se rappelleront ses nombreux duels contre sa rivale ontarienne Mary Spencer qui lui ont coûté sa place aux jeux de Londres, il y a quatre ans. Depuis octobre 2013, elle a repris sa place sur l’équipe canadienne et elle a récolté de nombreuses distinctions comme lors de son retour sur la scène internationale, lors des mondiaux de 2014 (bronze), des jeux du Commonwealth de la même année (argent) et des jeux Panaméricains de Toronto (bronze) l’été dernier.
Double championne du monde en 2006 et en 2008 et médaillée d’argent aux mondiaux de 2005, Ariane connaît bien les compétitions internationales. En préparation depuis le début janvier et s’entraînant deux fois par jour, elle a pu se pratiquer en faisant face à Dierry Jean qui imite très bien Claressa Shields, l’Américaine qui a remporté l’or à Londres ainsi que lors des derniers mondiaux en 2014.
«En Argentine, je vais probablement croiser plusieurs boxeuses gauchères, dont le Panama, la République dominicaine et le Brésil. Je me suis bien préparée à ça dans les derniers mois. Mentalement, je m’attendais à ce que le Brésil utilise leur laisser-passer dans ma division et pensais que je devrais me qualifier en mai. C’est avec joie que j’ai appris que ce n’était pas le cas et qu’il y a deux places de disponible pour Rio dans ma division», affirme celle qui ne souhaite pas prendre sa retraite immédiatement après les jeux de Rio.
Soulignons, en terminant, que ces trois athlètes peuvent compter sur l’appui de Danielle Bouchard, une entraîneure qui a un long parcours autant amateur que professionnel et qui est en mesure de les comprendre et de bien répondre à leurs besoins. Un avantage pour le Canada, qui peut parfois faire la différence entre la plus haute marche du podium et une médaille de bronze.
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