Éloïse Picard: un nouveau visage en boxe professionnelle féminine

Par Martin Achard

Éloïse Picard fera ses débuts en boxe professionnelle ce vendredi. Elle affrontera chez les super coqs la boxeuse de Winnipeg Judy Pereira, à l’occasion du gala de boxe féminine présenté par Nordic Coliseum Women Boxing à l’Hôtel Crowne Plaza de Gatineau. Je me suis entretenu il y a quelques jours avec l’athlète de Sherbrooke, une passionnée des sports de combat qui, chez les amateurs, a compilé des fiches de 5-2-0 en boxe, de 4-3-0 en arts martiaux mixtes, de 2-0-0 en kickboxing et de 1-0-0 en muay-thaï, en plus d’avoir pratiqué le judo.

12rounds.ca: Qu’est-ce qui t’a poussée à te lancer dans la boxe professionnelle?

Éloïse Picard: Je veux devenir une athlète professionnelle depuis l’âge de treize ans, soit depuis que j’ai vu le film Million Dollar Baby. Pendant quatre ans, j’ai tenté de disputer un combat pro en arts martiaux mixtes, mais sans succès. Puis, David Damphousse, le patron de Nordic Coliseum Women Boxing, m’a approchée. J’ai accepté avec plaisir sa proposition, car je suis très à l’aise en boxe, une discipline que je pratique depuis une dizaine d’années.

12rounds.ca: Tu as touché à plusieurs sports de combat, et est donc en mesure de bien comparer la boxe à d’autres disciplines. Dirais-tu que la boxe, ne faisant intervenir que les poings, est un sport plus simple, ou y a-t-il au contraire des subtilités qui la rendent aussi complexe que les arts martiaux mixtes ou les différentes formes de boxe pieds-poings?

Éloïse Picard: La boxe est tout aussi compliquée. Il est vrai qu’en arts martiaux mixtes, par exemple, il y a un plus large éventail de techniques à connaître, mais on peut se contenter d’une maîtrise superficielle de beaucoup d’entre elles. On n’a pas à viser la perfection sur tous les points. En boxe, il faut rechercher la perfection dans chaque aspect. C’en est même difficile pour le mental, au sens où l’on devient obsédé par les techniques.

12rounds.ca: Tu t’es entraînée au cours des dernières semaines au club Final Round Boxing d’Ottawa. Qu’est-ce qui t’a fait choisir ce club et quelles dimensions de ta boxe y as-tu améliorées?

Éloïse Picard: Il m’était impossible de suffisamment bien me préparer pour un combat professionnel en boxe en demeurant à Sherbrooke, où j’ai commencé à m’entraîner il y a plusieurs semaines avec le seul appui de mon copain, Maxime Dubois, un combattant en arts martiaux mixtes. J’ai donc téléphoné à des clubs de boxe de la région de Montréal, mais ils étaient soit fermés pour les vacances, soit incapables de m’offrir des possibilités de sparring avec des filles. Je me suis alors dit que j’avais de la famille en Outaouais qui pouvait m’accueillir pendant quelques semaines, et je me suis mise à chercher un club dans la région. Après avoir lu d’excellentes choses sur le Web à propos de Final Round Boxing, j’ai contacté le patron et entraîneur-en-chef du club, Éric Bélanger, qui a tout de suite accepté de me prendre sous son aile.

Éric a été mon sauveur. Il m’a donné l’occasion d’être mise à l’épreuve et de faire du sparring avec Sherine Thomas, une boxeuse d’Ottawa qui compte cinq combats professionnels et qui se battra comme moi lors du gala du 15 août. J’ai ainsi pu mieux comprendre ce qu’était la boxe pro, particulièrement dans des situations de corps-à-corps. En boxe amateur, cet aspect est moins important; et en arts martiaux mixtes, on privilégie souvent des techniques de coude, de genou, ou de grappling en combat debout et à courte distance.

Avec l’aide d’Éric, j’ai aussi bâti un plan précis pour mon combat, qui détermine ce qu’il faut faire en fonction du style et des forces de mon adversaire.

12rounds.ca: Après ton combat de vendredi, comptes-tu te spécialiser en boxe et à quelle fréquence veux-tu continuer à te battre? Est-il concevable que tu ailles livrer des combats à l’étranger, comme au Mexique où la boxe féminine est très populaire?

Éloïse Picard: J’aimerais me battre quatre fois par année. Il serait formidable de pouvoir disputer des combats de boxe à l’extérieur du Canada, surtout que j’adore voyager. Mais pour ce faire, et pour pouvoir me concentrer exclusivement sur la boxe, il faudrait que j’apporte des changements dans ma vie, comme par exemple quitter Sherbrooke pour faciliter mon entraînement.

Je me prépare maintenant depuis quatre mois en vue de mon combat du 15, à raison de deux entraînements par jour, six jours sur sept. Je vais m’accorder une pause après vendredi, puis je vais évaluer la situation afin de déterminer ce qui est le mieux pour moi.

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