Une entreprise audacieuse et admirable: un gala de boxe professionnelle féminine le 15 août à Gatineau

Par Martin Achard

Nordic Coliseum Women Boxing (NCWB) présentera son tout premier gala de boxe professionnelle féminine le 15 août à l’hôtel Crowne Plaza de Gatineau. La nouvelle entreprise tentera ainsi de s’établir comme le premier promoteur se concentrant exclusivement sur la boxe féminine en Amérique du Nord. Je me suis entretenu il y a quelques jours avec le fondateur et patron de NCWB, David Damphousse.

12rounds.ca: À quand remonte ton intérêt pour la boxe féminine et comment as-tu été amené à organiser un gala? Et as-tu des partenaires dans ton entreprise?

David Damphousse: J’ai commencé à suivre la boxe féminine au début des années 2000, alors que j’avais 18 ou 19 ans. J’ai formé le projet d’organiser un gala il y a sept ans, et j’y travaille plus activement depuis trois ans. Pour me préparer, j’ai sollicité l’aide et les conseils de plusieurs personnes qui œuvrent dans le milieu de la boxe aux États-Unis, y compris quelques gérants et promoteurs. Au fil du temps, je me suis constitué un bon réseau là-bas, de sorte que, lorsque j’ai concrètement mis en branle mon projet de gala et approché des athlètes américaines, je n’ai pas été perçu comme un inconnu qui sortait de nulle part.

Pour le gala du 15, c’est moi qui ai fait le matchmaking et qui assume tous les risques financiers. Stéphane Joanisse, du Club de boxe Petite-Nation, m’a cependant beaucoup aidé au cours des dernières semaines, notamment en ce qui concerne certains aspects logistiques comme l’installation du ring et la sécurité.

12rounds.ca: A-t-il été difficile de convaincre Kaliesha West, une ancienne championne mondiale chez les poids coqs, d’être ta tête d’affiche et de remonter dans le ring après presque deux années d’inactivité?

David Damphousse: Non pas du tout. En fait, j’ai traité avec Juan West, le père de Kaliesha, qui est aussi son entraîneur et son gérant. Les choses ont cliqué rapidement entre lui et moi, peut-être parce que j’en suis à ma première expérience comme promoteur et que, dès le début, j’ai joué cartes sur table avec lui. Il semble avoir apprécié ma franchise et nous nous sommes entendus rapidement sur tous les points, y compris la bourse.

12rounds.ca: Comment as-tu recruté les autres combattantes qui prendront part à ton gala?

David Damphousse: J’ai contacté plusieurs gymnases au Canada et aux États-Unis. Au Québec, il y a de bonnes boxeuses, mais elles évoluent chez les amateurs et ambitionnent de participer aux Jeux olympiques de 2016, de sorte qu’elles ne sont pas intéressées à devenir professionnelles dans l’immédiat. Cela dit, je suis très heureux d’avoir pu recruter Éloïse Picard de Sherbrooke, qui a de l’expérience en arts martiaux mixtes (AMM) et qui fera ses débuts en boxe avec moi.

Il n’a pas été trop compliqué de recruter des combattantes venant de l’extérieur du Québec, car il y a un bassin plus grand que jamais de femmes qui pratiquent les AMM, le kick-boxing ou le muay-thaï. Ces combattantes désirent demeurer actives et elles sont donc intéressées à faire des combats de boxe si on leur en donne l’occasion. C’est par exemple le cas des Américaines Kaiyana Rain et Maureen Riordon, qui, comme Éloïse Picard, ont été actives en AMM et débuteront en boxe lors de mon évènement du 15. Je compte sur ces combattantes connues dans d’autres milieux pour élargir mon auditoire, particulièrement sur GFL.tv, qui diffusera mon gala en ligne pour un prix très abordable, soit 15$.

12rounds.ca: Quels sont tes objectifs et tes ambitions à moyen et à long terme?

David Damphousse: J’ai un plan de deux ans, qui prévoit la présentation d’un gala tous les quatre mois en Outaouais, du côté québécois. Comme je réside et travaille dans la région, je suis un peu forcé dans un premier temps d’y présenter tous mes évènements, mais l’Outaouais est stratégiquement un bon endroit pour tenir des galas de boxe. J’ai ainsi accès à une partie de l’Ontario, et même les États-Unis ne sont pas trop loin. Par exemple, pour le gala du 15, je sais que deux groupes du nord-est des États-Unis vont venir en autobus.

Il ne fait pas partie de mon plan de me lancer dans la gérance d’athlètes en plus de la promotion, mais j’aimerais faire signer des contrats de trois ou quatre combats à des combattantes locales.

12rounds.ca: Il y a 10 ou 15 ans, la boxe féminine semblait en plein essor, mais les choses se sont refroidies depuis. Qu’est-ce qui explique selon toi ce déclin relatif et qu’est-ce qui te fait croire que la boxe professionnelle féminine peut regagner en popularité et atteindre de nouveaux sommets?

David Damphousse: Une partie du problème en Amérique du Nord tient au fait que la plupart des promoteurs appartiennent à la vieille école, et ne sont donc tout simplement pas intéressés à inclure de la boxe féminine dans leurs galas et à donner la chance aux filles de se battre à la télé.

De mon côté, je ne cherche pas à être le sauveur de la boxe féminine et je ne peux pas l’être de toute façon. C’est certain que, pour qu’on assiste à une amélioration marquée, il va falloir que deux ou trois gros promoteurs s’en mêlent. Mais, par mes galas, je vais tenter de donner un exemple que ça peut fonctionner.

Quelques détails sur l’évènement

Voici le programme complet de la soirée: http://boxrec.com/show_display.php?show_id=693948

Des billets seront disponibles à la porte pour 65$. Vous pouvez contacter [email protected] pour des réservations (des forfaits sont offerts pour les groupes de 50 personnes et plus).

La pesée officielle et l’évènement en direct seront retransmis sur GFL.tv: http://www.gfl.tv/event/Fight/Boxing/Nordic-Coliseum-Women-Boxing-1/2508

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