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Il faut parler avec sa tête, et non avec son cœur!

Par François Bouchard

C’est enfin samedi que nous aurons droit à notre combat de la décennie, celui qui déterminera une fois pour toutes qui est le meilleur boxeur livre pour livre.  Manny Pacquiao se retrouvera dans la position du négligé pour une rare fois dans sa carrière devant l’invaincu Floyd Mayweather, couronné champion dans cinq catégories différentes.

Le combat s’avère potentiellement le plus lucratif de l’histoire. On a eu des Tyson-Lewis, Hagler-Leonard, Ali-Frazier, et j’en passe.  Des milliers de fanatiques et de curieux seront rivés à leur écran, assis dans un bar sportif, ou si vous avez quelques centaines de milliers de dollars en petit change, assis aux abords du ring à Las Vegas.  Vous pourriez courir la chance d’être aux premières loges d’un grand combat… ou d’être amèrement déçus.  La seconde option est plus plausible et je m’explique.

J’ai mentionné les facteurs dans un article précédent qui font en sorte que Mayweather sortira facilement vainqueur de l’affrontement.  On sait qu’il a retenu les services de Zab Judah comme partenaire d’entraînement.  Le partenaire idéal de par sa vitesse et sa puissance.

Si on parle de force pure, Pacman ne peut pas bousculer Floyd comme se sont permis de le faire Jose Luis Castillo, Miguel Cotto ou Marcos Maidana, de rudes bagarreurs extrêmement forts physiquement.  Lancer plus de coups signifie également s’exposer à la contre-attaque du maître Mayweather.  Jesus Chavez a tenté une telle stratégie et s’est retrouvé avec un tympan perforé à force de s’exposer. Ricky Hatton a aussi mordu la poussière.  Les deux boxeurs gauchers qui ont donné la meilleure opposition à Mayweather furent Zab Judah et DeMarcus Corley, qui sont beaucoup plus classiques dans leurs styles. Ils furent en mesure de surprendre par leur vitesse.  Et c’est sur ce terrain-là que Manny devra jouer. Même s’il n’est pas le meilleur, c’est à ce niveau qu’il se rapproche davantage. Sauf que le synchronisme sera très important. Pour la première fois de sa carrière, Pacquiao verra un adversaire plus rapide devant lui, et un manque de synchronisme lui a coûté très cher lors de sa dernière défaite contre Juan Manuel Marquez.

Floyd a toujours répondu face à l’agressivité, à la puissance ou à la science de ses adversaires.  Dans tous les scénarios que j’ai pu me faire, je ne vois simplement pas comment Manny Pacquiao pourrait battre Floyd Mayweather.

Personnellement, je n’aime pas les boxeurs de type grande gueule, sauf quand ils sont en mesure de pallier leurs paroles en laissant parler leur talent. Le meilleur exemple fut « Prince » Naseem Hamed, qui fut déculotté par Marco Antonio Barrera. J’irais même jusqu’à dire que je peux parfaitement comprendre Mayweather de croire que, côté accomplissement, il fait mieux qu’Ali.  Ce qu’il n’a pas, c’est la marque sur le plan historique!  Si je vous demande qui est Eder Jofre, vous ne saurez pas qu’il fut un grand boxeur.  Mayweather ne sera pas non plus autant considéré comme un Ali, à cause du chemin qu’il a pris d’être le détestable.  Et le documentaire «At Last» n’aide en rien son image, Pacquiao passe une fois de plus pour le bon gars.

Pour faire une comparaison un peu boiteuse avec le monde du hockey, choisir Pacquiao contre Mayweather serait comme choisir le Canadien de Montréal sur le Lightning de Tampa Bay.  On parlerait alors avec notre cœur, mais on sait où se situe le talent.

Tout a été dit, tout le monde a fait ses devoirs.  Au bout du compte, la logique triomphera et la logique, c’est Mayweather, par KO tard dans le combat ou par décision unanime.

 

 

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