Boxe québécoise pour tous les amateurs francophones – 12rounds.ca

Analyse et survol de la carrière de Gennady Golovkin

Par Carl Savard

Tous les yeux sont maintenant rivés sur cet affrontement revanche opposant le Mexicain de 28 ans Santos Saúl Álvarez Barragán (Canelo) au Kazakh de 36 ans Gennady Gennadyevich Golovkin (GGG ou Triple G). Aujourd’hui, analyse et survol de la carrière de Gennady « GGG » Golovkin.

Les débuts

Gennady Golovkin débute sa carrière professionnelle à l’âge de 24 ans, après avoir connu beaucoup de succès chez les amateurs. Bien que les ratios victoires/défaites chez les amateurs soient souvent gonflés, ses podiums et ses accomplissements eux ne mentent pas. Champion du monde junior chez les super-légers en 2000, champion des Jeux d’Asie chez les super mi-moyens en 2002, champion du monde en 2003 chez les poids moyens (en défaisant sur son passage Andy Lee et Lucian Bute) et médaillé d’argent aux Jeux olympiques d’Athènes en 2004 grâce entre autres à une victoire face à Andre Dirrell. C’est en mai 2006 qu’il fera le saut chez les pros.

Après avoir cumulé une fiche de 23-0 en Europe, Golovkin s’amène en Amérique en septembre 2012 pour affronter le Polonais gaucher Grzegorz Proksa. Ce dernier a beau avoir du cœur, lui et Golovkin ne sont pas dans la même ligue. Golovkin remporte une victoire facile par K.O. au cinquième engagement. À la suite de ce combat, le Kazakh se voit remettre la ceinture WBA des poids moyens retirée à Daniel Geale pour avoir signé une entente pour un combat revanche face à Anthony Mundine du côté de l’IBF.

Les premiers combats significatifs

Après sa victoire contre Proksa, Golovkin affronte Gabriel Rosado, un boxeur plus connu que Prozca des amateurs de boxe en Amérique. Dès le premier engagement, Triple G est en pression constante et le ring semble trop petit pour Rosado. Ce dernier n’a pas la puissance nécessaire pour profiter des ouvertures que Golovkin lui offre et son coin lance la serviette au septième round pour mettre fin à la raclée qu’est en train de subir leur protégé. Golovkin obtiendra par la suite des victoires significatives contre Matthew Macklin au MGM Grand de Las Vegas et Curtis Stevens au mythique Madison Square Garden, lui permettant de faire sa place de plus en plus en Amérique. À la suite d’une victoire contre Osumanu Adama, un combat d’unification face à Daniel Geale se présente à lui. Bien que respecté en tant que boxeur, peu de gens donnent une chance à Geale de solutionner le casse-tête Golovkin. Il n’y a pas un moment dans ce court affrontement où l’Australien a l’air à son aise sur le ring. Le combat se termine au troisième assaut alors que Geale abandonne après avoir visité le plancher sur une droite au visage qui fait mouche pendant qu’il tente de se remettre d’une gauche au corps.

Le chemin menant à Canelo

Golovkin continue sa domination chez les poids moyens avec une victoire sur Marco Antonio Rubio. Ce dernier tente de profiter au maximum du compte alors qu’il est au plancher au deuxième assaut, mais se relève une fraction de seconde trop tard pour que l’arbitre le laisse continuer. Triple G fait ensuite visiter le plancher à Martin Murray à trois reprises avant de l’emporter au onzième round par arrêt de l’arbitre. Murray est tout de même à l’époque le premier à passer autant de temps dans un ring avec Golovkin. Le Kazakh se défait par la suite de Willie Monroe Jr qui a ses moments durant le combat, mais finit par signifier à l’arbitre son désir de ne pas continuer après avoir visité le plancher au sixième. Dominic Wade, David Lemieux et Kell Brook goûteront ensuite à la médecine de Golovkin.

Aucun adversaire ne semble capable de semer le doute sur la suprématie du Kazakh de 35 ans avant le 18 mars 2017 alors que Daniel Jacobs monte dans le ring avec Triple G. Bien que Jacobs visite le plancher au quatrième, une bonne partie de cette chute est due aux pieds des deux pugilistes qui s’entremêlent et le boxeur de Brooklyn n’est pas vraiment sonné. On sent à ce moment un peu de déception de la part de Jacobs, mais cette énergie négative ne semble durer que le temps de ce round. Daniel Jacobs a vaincu un adversaire beaucoup plus dangereux que Golovkin dans sa vie, un cancer des os, ce combat contre la machine kazakhe semble l’allumer plus que de l’éteindre. Il déborde d’énergie et n’est en aucun moment intimidé par GGG. Golovkin, qui a tendance à exploser lorsqu’il sent ses adversaires en danger, n’y arrive qu’à deux reprises cette fois-ci, soit au quatrième engagement après la chute de Jacobs et au neuvième. Dans un affrontement comme on aimerait en voir toutes les semaines, Gennady Golovkin l’emporte par décision unanime des juges.  Dans un combat serré face à un champion, la chute au plancher de Jacobs au quatrième round l’aura probablement empêché de remporter le combat. Sa performance fut tout de même assez solide pour démontrer que Golovkin est humain après tout.

Le coffre à outils de Gennady Golovkin et ce qu’il en a fait lors du 1er combat

Bien que pendant longtemps les gens ont mis l’accent sur la puissance de Golovkin à cause de son nombre de victoires par K.O., le Kazakh est plus qu’un simple cogneur. Son jab est long et efficace, son travail au corps est également dévastateur. Si le jab a été très présent lors du premier combat contre Canelo, c’est plutôt le Mexicain qui a remporté la bataille au corps. Golovkin est constamment en mode pression et a maintenu cette habitude lors du combat de septembre 2017, mais on sentait qu’il respectait beaucoup plus Canelo Alvarez que tous les adversaires qu’il avait affrontés avant lui.  Démontrer un manque de confiance devant Golovkin est le début de la fin, car il possède l’instinct du tueur. Mais Canelo n’est pas tombé dans ce piège et n’a pas de raison de le faire lors du deuxième combat. 

Peu d’aspects des deux boxeurs qui remonteront dans le ring pour s’affronter ce samedi peuvent permettre de déterminer que l’un d’eux part largement favori. Les amateurs doivent garder en tête que le problème avec le premier combat ne fût pas le résultat en tant que tel, mais bien la carte d’une juge sur trois. Sur papier, les atouts de l’un sont souvent contrebalancés par les forces de l’autre et vice-versa et nous en avons eu la preuve lors du premier affrontement. 

À moins que l’un des deux boxeurs ne domine totalement lors de ce deuxième combat, il faut se préparer à avoir droit à une trilogie.

 

 

One Comment

Laissez un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *