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David Lemieux vs Hassan N’Dam: pile ou face?

Par François Bouchard

C’est samedi soir au Centre Bell que le Québécois David Lemieux (33-2, 31 KO) aura finalement sa chance en championnat du monde. Pour l’occasion, il se mesurera au Français Hassan N’Dam (31-1, 18 KO), dans un choc de styles contraires. Lemieux est le cogneur agressif avec une technique s’améliorant de combat en combat, alors que N’Dam est le styliste classique avec la force de frappe pour se faire respecter. Qui sortira du ring couronné champion de l’International Boxing Federation (IBF), catégorie poids moyens? Mesurons quelques facteurs en prévision de l’affrontement de samedi.

L’avantage de la force de frappe va sans aucun doute à Lemieux. Le protégé de Marc Ramsay a amassé pas moins de 31 victoires par mise hors de combat sur ses 33 victoires. Seuls Jason Naugler, Joachim Alcine et Marcus Upshaw ont pu entendre l’annonceur prononcer la décision des juges. Cette force de frappe s’est transportée avec l’augmentation de la qualité de ses adversaires, bien que ceux-ci demeurent discutables. J’y reviendrai. N’Dam peut également envoyer au plancher d’un seul coup de poing: parlez-en à Curtis Stevens, que N’Dam a battu aisément par décision à son dernier combat pour se mériter le droit de participer à ce championnat du monde. L’Américain, bien que très surévalué, possède tout de même une puissance dévastatrice. Alors qu’il tentait de s’approcher de N’Dam, une droite en contre rapide comme un laser l’a fait chuter au huitième round.

Je suis d’accord pour dire que la vitesse en général semble du côté de N’Dam, mais je crois que Lemieux est plus explosif quant au déclenchement des coups. Lorsqu’il s’agit d’appliquer des combinaisons, cependant, le Québécois a tendance à laisser sa vitesse de côté pour lancer des bombes en série, ce qui diminue sa vélocité.

Si on parle des capacités d’encaisseur, il s’agit d’un point d’interrogation pour les deux pugilistes. Je donnerais un léger avantage à Lemieux puisque dans ses deux défaites, contre Marco Antonio Rubio et Joachim Alcine, il a commencé à mal réagir aux frappes adverses seulement après avoir utilisé tout son arsenal et vu ses opposants revenir de l’arrière. De plus, on a vu contre Gabriel Rosado un nouveau David Lemieux, qui gérait beaucoup mieux la situation lorsque son homme demeure devant lui après avoir subi ses coups dévastateurs. N’Dam, lui, a visité le plancher six fois contre l’ancien titulaire du titre WBO de sa catégorie Peter Quillin. On a beaucoup fait état de ces six chutes pour évaluer les capacités d’encaisseur de N’Dam. Il faut cependant préciser que le Français allait incessamment provoquer Quillin dans les échanges et qu’il s’est fait pincer en contre-attaque avec un crochet de gauche pas moins de cinq fois, alors que la dernière chute au 12e round fut le résultat d’une droite sèche et bien appliquée. De plus, Quillin est un boxeur beaucoup plus incisif et cérébral que Lemieux. Difficile de croire que N’Dam est assez fou pour faire une guerre de tranchées avec le jeune loup de 26 ans. Si c’est le cas, le crochet de gauche de Lemieux n’enverra pas N’Dam au tapis six fois. Il lui suffira d’un seul coup, peut-être de deux.

En termes d’expérience, N’Dam remporte la manche, lui qui a fait face à Quillin, Stevens et Max Bursak, entre autres. Quand on estime que le meilleur adversaire de Lemieux demeure Gabriel Rosado (selon moi), cela témoigne que l’on n’a pas voulu brûler les étapes.

Je ne m’avancerai pas à donner une prédiction, c’est un combat beaucoup trop imprévisible. Probablement un des plus imprévisables que j’ai eus à analyser. On a droit à un duel de styles intéressants et tout peut arriver : KO rapide de Lemieux, KO tard après un retard sur les cartes, Lemieux peut surclasser le Français physiquement et remporter une décision, N’Dam peut aussi surprendre d’un seul coup de poing ou se donner la vie facile en utilisant son jeu de jambes et sa vitesse pour remporter une victoire aux points. Je crois qu’une chose est certaine: il ne faut pas manquer ce combat!

De plus, nous aurons droit à une sous-carte exceptionnelle: Dierry Jean vs Jerry Belmontes est un affrontement qui promet, Ghislain Maduma fera aussi son grand retour très attendu après plus d’un an d’absence, ajoutez à cela Yves Junior Ulysse, Steven Butler, Schiller Hyppolite, les frères Ayaz et Mian Hussain, ainsi que le second combat professionnel de l’excellent Mathieu Germain (qui réalisera son rêve de boxer au Centre Bell), et je crois, mes amis, que nous avons une des cartes de boxe professionnelle les plus relevées au Québec depuis les trois dernières années!

Crédit photo: Way Productions

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