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Il y a huit ans aujourd’hui, Lucian Bute battait William Joppy

Par Martin Achard

Il y a huit ans aujourd’hui, le 29 février 2008, Lucian Bute (22-0-0, 18 K.-O.) effectuait la première défense de son titre IBF des super-moyens en stoppant le vétéran William Joppy (39-5-1, 30 K.-O.) au 10e round, devant une foule fort appréciable de presque 14000 spectateurs réunis au Centre Bell.

L’Américain Joppy, qui avait détenu à trois reprises entre 1996 et 2003 une couronne WBA des poids moyens, avait amusé la galerie dans les jours précédant le combat par ses déclarations loufoques, affirmant notamment que les Canadiens connaissaient bien le hockey, mais étaient ignorants en matière de boxe. «À l’extérieur de Montréal, qui connaît Bute?», s’était-il également questionné. «Aux États-Unis, ce gars-là est un moins que rien. Et moi, je boxais alors que lui, il était encore aux couches! Je vais l’emporter par K.-O., il ne passera pas les douze rounds».

Lucian Bute lors de la pesée officielle

Dans les faits cependant, Bute, qui était alors âgé de 28 ans, n’eut aucune difficulté à déclasser l’ancien champion, de neuf ans son aîné. Il parvint à l’ébranler dès le 1er round, le martela dans les câbles à la fin du 4e, et le coupa à l’arcade sourcilière au 5e. Le Roumain aurait probablement pu obtenir un K.-O. vers la mi-combat, mais il préféra faire preuve de patience et poursuivre son travail de sape, notamment par de belles frappes au corps. Joppy chuta finalement une première fois au tapis au 9e, puis une seconde fois au 10e, avant de se retrouver pris dans un coin et de projeter une image de trop grande vulnérabilité, qui força l’arbitre Marlon Wright à mettre un terme à l’affrontement.

Lucian Bute célébrant la défense de son titre IBF des 168 livres

«J’ai su que j’allais gagner au 1er round», avait avoué Bute à sa sortie du ring. «Il était un bon adversaire, un ex-champion, mais j’ai bien suivi le plan de match. Je pense que je suis un meilleur boxeur maintenant». Quant à l’entraîneur Stéphan Larouche, il déclara que le résultat du combat s’inscrivait pour son poulain «dans la suite logique des choses».

La performance dominante offerte par «Le Tombeur» suscita plusieurs commentaires élogieux de la part de journalistes québécois. Par exemple, Michel Blanchard, dans l’édition du 2 mars 2008 de La Presse, reconnut que Joppy était «en fin de carrière», mais il observa qu’aucun des 22 adversaires de Bute n’avait réussi à percer la défensive ou à contrer les charges de ce dernier tellement il était «équipé pour veiller tard». «Sa façon de boxer est si inhabituelle», avait-il expliqué, «que même un boxeur aussi aguerri que William Joppy semblait sans ressource. Pourtant, Joppy en était, vendredi, à son 15e combat de championnat du monde».

À l’époque, le clan Bute voyait déjà grand, et parlait de participer à un méga-combat dès 2009, soit contre Bernard Hopkins, Joe Calzaghe, Kelly Pavlik, Mikkel Kessler ou Jermain Taylor. Mais Bute eut plutôt droit, au cours des deux années suivantes, à Librado Andrade (deux fois) et à Fulgencio Zuniga.

Renan St-Juste (crédit photo: Tat Prod Serge Ntetu)

Il est à noter que la sous-carte du gala Bute-Joppy offrit deux combats dignes de mention, à savoir un beau T.K.-O. au 5e round de Renan St-Juste sur Mohamad Said, qui permit au propriétaire du Club de Boxe 35 de s’approprier la ceinture WBC Continental Americas des 160 livres, et les débuts chez les professionnels du talentueux Pier-Olivier Côté, qui se débarrassa en trois rounds de Martin Huppe.

Provenance des photographies de Lucian Bute utilisées: le journal La Presse, tel que disponible dans la Collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (http://www.banq.qc.ca/collections/collection_numerique/journaux-revues/index.html).

 

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